Interview d'Alain Monod et Franz Treichler du groupe de rock électronique fribourgeois les Young Gods par Thierry Savary.
Enregistrée à l'occasion de leur concert pour leurs 10 ans de carrière à Fri-Son, en décembre 1995.
Thierry Savary rappelle l'actualité du groupe.
Ils expliquent qu'ils viennent de faire une tournée internationale. Ils sont en pause mais feront un concert de noël à Fri-Son.
Ils expliquent qu'ils se sentent bien en tournée. Au fil de la tournée, ils se sentent plus à l'aise et modifient un peu des choses. Pour que le groupe reste soudé, il faut qu'ils fassent des concerts.
Ils parlent de la concentration nécessaire à chaque concert. Ils ont de plus en plus confiance au fur et à mesure de la tournée. Au début de la tournée c'est toujours un peu bizarre, il faut se remettre dedans.
Ils parlent du studio. C'est un autre travail, mais c'est toujours très intéressant. Ils ont appris beaucoup en studio, même si à la base ils sont faits pour la scène. Ils pensent que cela est très complémentaire.
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Franz explique que lorsqu'ils composent, ils doivent se focaliser sur ce qu'ils font, et sur ce qui tient la route par rapport à leurs goûts et à leurs public. Il faut aussi relever que la créativité n'est pas constante. Ils parlent du fait que la musique les dépassent, ils ne contrôlent pas de A à Z ce qu'ils font.
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Alain explique qu'en septembre ils ont fait une pause dans la tournée car ses deux filles sont nées à ce moment-là.
Ils parlent du fait d'être toujours sur le fil lorsqu'ils sont en tournée.
Alain explique être arrivé juste à temps pour la naissance. A ce moment-là, la tournée et la musique sont passés au second plan.
Un autre membre du groupe vient d'avoir un enfant aussi, en décembre.
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Thierry Savary lui demande si le fait d'avoir des enfants change son point de vue
Alain explique que cela lui donne un regain d'énergie, de créativité, et une certaine sureté.
Ils parlent du fait que la vie prend le dessus sur tout. Il y a des moments pour tout dans la vie.
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TS leur parle des endroits visités durant la tournée.
Ils expliquent que les endroits changent depuis leur dernière tournée. Ils parlent notamment de la Pologne. Il parle du fait que les gens reviennent, on revoit les mêmes personnes, mais les choses évoluent. La constatation générale est que les choses sont plus difficiles pour le rock de manière générale.
Ils ne savent pas si cela est dû à des raisons financières, ou aussi musicales.
Mais dans tous les cas ils ont toujours une réponse incroyable des gens.
Ils parlent du fait qu'ils sont sur un gros label pour les USA, mais ils sont indépendants pour l'Europe. Ils préfèrent rester un groupe phare d’un label indépendant qu'un petit nom dans une major. C'est un peu ce qui se passe avec les USA. Pour changer les choses ils doivent tourner aux USA et vendre des albums.
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Au départ ils pensaient que la major allait les soutenir. Même s'ils ne sont plus sous licence mais pressés en local, il y a tellement de groupes sur le marché qu'ils passent inaperçus. Pour les USA, ils sont encore plus extrêmes que pour l'Europe. Les américains sont beaucoup plus mainstream.
Ils parlent du fait que les choses évoluent.
Ils parlent des débuts de Fri-Son, à l'hôpital des bourgeois en 1983-84. A l'époque on ne pouvait pas faire de concert, maintenant toutes les petites villes en Suisse ont cette possibilité. Les groupes suisses peuvent tourner. Le fait d'être un peu extrême permet de se démarquer. Cela attire la curiosité.
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Thierry Savary parle de la tournée, du fait que les conditions sont assez difficiles.
Alain explique qu'il y a de la fatigue et de la routine. A partir d'un certain point, ils ne gardent de l'énergie que pour le concert. Le fait de voyager beaucoup n'est pas un job difficile en soit, mais cela reste fatiguant.
Le plus important c'est le concert. Même s'il y a une fatigue physique intense, il y a une autre énergie sur scène. On ne contrôle pas tout.
Ils parlent de l'excitation, de la concentration.
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Thierry Savary parle du fait de passer beaucoup de temps ensemble dans un espace restreint.
Ils expliquent que selon les moments chacun passe son temps pour soi, et parfois ils font des choses ensembles. Cela dépend aussi des heures de sommeil.
Ils expliquent que pour des raisons de rentabilité, ils doivent jouer tous les jours, et cela entraine de faire de nombreux kilomètres par jour. Il y a rarement des dates qui s'ajoutent.
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Thierry Savary demande si le public s'intéresse aux origines du groupe.
Franz explique qu'au début oui, mais désormais les gens ne s'y intéressent plus. Aux USA, ils sont toujours exotiques. Les gens confondent la Suisse et la Suède.
Thierry Savary leur demande s'ils tiennent à leurs racines.
Ils expliquent que le voyage permet de voir les choses avec un peu de distance. Le fait de voyager fait qu'ils sont en dehors de tout. Il n'y a plus d'actualité, ils évoluent un peu en dehors du monde. Quand ils rentrent, ils se rendent compte qu'ils se sont internationalisés, qu'ils ne voient plus les choses de la même manière. Il faut retrouver un équilibre.
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Ils expliquent que pendant des mois, tout est très social, il y a toujours des gens, de l'euphorie, de la fête. Une fois de retour à la maison les choses se calment. Ce sont des périodes de créativité.
En tournée, ils sont chouchoutés, il n'y a plus de problèmes du quotidien.
Ils pensent que pour le futur, il faut toujours être prêt. On ne sait jamais ce que le futur réserve. Ils aiment cet incertitude, ce côté aléatoire.
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Thierry Savary parle du fait de se quitter après 6 mois ensemble.
Ils pensent que c'est plutôt bien, car ils sont tous des familles, des femmes. Et la distance permet aussi d'avoir des choses neuves à raconter, à apporter après. Ils peuvent revenir plus frais, comme pour le concert à Fri-Son.