- CH BCUF ARCHNUMFR 6855:A:S093-02
- Objekt
- 1993
Teil vonFilm- und Tonarchive
Interview du chanteur italien Luca Carboni par Thierry Savary.
Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album "Diario Carboni" en 1993.
Luca Carboni explique qu'enfant il rêvait d'autre chose. A 14 ans il a commencé à rêver de faire de la musique, pas vraiment de chanter, mais d'écrire des chansons. Chanter a été une surprise, vers 19 ans, quand il a pu abandonner ses complexes et chanter ce qu'il écrivait.
Son père a toujours voulu faire de la musique, donc il a obligé ses 5 enfants à faire du piano. Il remercie son père car grâce à lui il a connu la musique. Son père l'a toujours soutenu.
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Quand il a commencé la musique, il n'était pas prêt à être le centre d'attention, il était timide. Le fait de chanter, d'être entouré de gens tout le temps lui a permis d'être moins timide et moins fermé. Il est content car grâce à la musique et à la vie qu'il a eue il a pu s'ouvrir.
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Il n'a pas vraiment besoin de chanter, mais il a besoin d'écrire. Il n'a jamais eu besoin de chanter, surtout devant les gens. Il ne chante pas en général, même les chansons qu'il aime bien, il les écoute et c'est tout. Il ne chante que les siennes. Chanter est donc secondaire par rapport à écrire. Ecrire c'est un besoin, peut-être une thérapie car un moyen d'essayer de se comprendre soi-même, de se chercher.
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Il ne se sentait pas prêt à s'exposer, donc le succès a été très dur. Ça a été un traumatisme. Il avait peur de faire tout car il ne voulait pas être au centre de l'attention, même pour les interviews. Il a eu besoin de temps pour arriver à comprendre et accepter son rôle. Mais il lui a fallu 10 ans.
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Il n'a pas vécu une expérience de changement quand il a commencé la musique, car il a commencé en formant un groupe avec ses amis. Il a vécu ses premières expériences avec des gens avec lesquels il était bien. Puis chacun a pris sa route, et le groupe s'est dissout. Il est le seul à avoir continué la musique. Et il vivait à Bologne où il y a beaucoup d'artistes donc il n'a pas dû déménager. Il n'a pas dû faire beaucoup de sacrifices pour la musique.
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Il pense que d'être le porte-parole d'une génération lui correspond, même s'il ne cherche pas à l'être. Il y a une génération qui se reconnait dans ce qu'il écrit et ce qu'il chante. C'est assez normal. Les jeunes sont ceux qui ont le plus de temps pour rechercher des réponses dans l'art, hors de la famille, et ils cherchent donc une sorte de grand frère.
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Il écrit tout le temps, tout ce qui lui vient en tête. Donc écrire c'est facile, Mais les chansons ne viennent pas tout de suite, il faut qu'il trouve une mélodie qui l'inspire. Il écrit donc assez rarement des chansons. Ce n'est pas difficile car il ne s'efforce pas d'écrire des chansons, il attend que cela vienne naturellement.
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Il croit que c'est naturel que la communication, l'art, la musique en général a toujours voyagé rapidement, au-delà des problèmes de races. La musique a encore plus de facilité à voyager au-delà des divisions, même si le monde n'est pas uni. Il pense que c'est une richesse pour l'humanité de connaitre des cultures différentes.
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L'art et la musique suit un parcours naturel que l'homme cherche à ralentir. La musique se mélange plus rapidement que les races. C'est le voyage réel de l'homme que d'aller vers le mélange plus total. Ce qui se passe dans la musique c'est ce qui devrait se passer dans le monde. En Italie il y a beaucoup de discussions par rapport à l'arrivée de musique étrangère. Mais la musique italienne a évoluée ces dernières années grâce à l'influence de l'extérieur. Si elle n'évolue pas elle n'est plus contemporaine.
Savary, Thierry