Interview de la chanteuse Catherine Lara par Thierry Savary.
Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album "Mélomanie" en 1996.
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Elle n'est pas en promotion. Elle vient en Suisse pour le plaisir. Elle aime beaucoup cet album, car il est particulièrement personnel. Elle y collabore avec Jean-Claude Vannier qui écrit aussi beaucoup pour Mauranne. Catherine Lara fréquente peu le monde du showbiz, mais elle pense qu'il y a toujours quelque chose de bon à prendre chez chacun.
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Catherine Lara pense qu'elle fait le plus beau métier du monde et qu'elle a beaucoup de chance de faire ça. Elle dit qu'elle est née dans une note de musique. Les chanteurs ont beaucoup de chance d'avoir en concert, un public qui réagit en direct à ce qu'ils font. C'est un métier de mégalo. Elle trouve que la musique conserve la jeunesse et est un prolongement de l'enfance. Quand on monte sur scène, on est transformé, il y a une magie.
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Elle pratique encore le violon. Elle a accompagné Claude Nougaro un temps, mais elle n'est pas très passéiste. Sa voix a changé au cours de sa carrière. Avec l'âge, elle gère mieux ses sentiments et son énergie. Dans cet album, il y a plus de douceur. Elle va vers la Word musique, elle trouve fascinantes ses voix qui viennent du monde entier. Elle a envie de faire un disque de violon avec des voix pour la suite, mais pas un disque avec des chansons couplets-refrains. Elle admire la reconversion qu'a faite Gainsbourg en se mettant à parler sur ses chansons. Il y a parfois des chanteurs qui ne s'adaptent pas aux changements de leur voix et de leur corps et elle trouve que ça ne fonctionne pas, à part pour Aznavour qui a gardé son côté crooner qui lui convient très bien.
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Thierry Savary et Catherine Lara trouvent que Gilbert Beccaud et Claude Nougaro ont ce décalage entre leur manière de chanter et la musique de leurs chansons et, du coup, ça ne fonctionne pas du tout. Pour son dernier album, elle a beaucoup travaillé avec Sylvain Luc sur le plan rythmique. Ils travaillaient ensemble à l'instinct, en improvisant et en gardant les mesures qui leur plaisaient. Catherine Lara montre peu ce qu'elle produit avant la finalisation des chansons, elle est assez pudique et c'est quelqu'un de fidèle en particulier avec sa maison de disques. Elle est aussi fidèle à la Suisse, elle y a enregistré (à Lausanne avec Sébastien Santa Maria) et elle trouve ne suisse une sérénité qu'elle apprécie.
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Elle a déjà fait des expériences musicales diverses dans ses albums précédents, mais comme c'est une musicienne de concept. Elle a trouvé son album sur George Sand formidable en terme d'expérience, mais cela a nécessité énormément d'argent et ce n'était pas facile, car actuellement, le monde de la musique est en récession mondiale. Les ventes de disque ont chuté et elle trouve que la musique et en particulier les CD sont encore trop cher, mais comme les charges sont énormes, c'est difficile de baisser les prix. La musique devient un produit de luxe. Les places de concert sont trop chères.
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Thierry Savary souligne que Stéphane Eicher se définit comme un artisan du bonheur, Catherine Lara espère être une artisane du rêve. Qu'elle arrive à faire oublier leurs emmerdes aux gens. Elle reçoit beaucoup de courrier et elle a un beau contact avec le public. Elle aussi a des chansons qui ont jalonné son existence, "Love me tender" à l'adolescence, en passant par les Beatles et Elvis Presley. Elle adore découvrir ce qui se passe actuellement, en particulier le rap.