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Savary, Thierry
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Interview de Dr. John

Interview du pianiste et chanteur de blues américain Dr. John par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Leysin Rock festival en juillet 1992.

Dr. John parle de son nouvel album qui retrace l'histoire de la Nouvelle Orléans à travers son point de vue et la musique qui lui est proche.
Il est né à la Nouvelle Orléans, cet endroit n'a rien d'étrange pour lui, la ville a ses particularités comme partout, c'est ce qui rend le monde attractif.

Il y a beaucoup de spiritualité à la Nouvelle Orléans, un mysticisme. Il y a un mélange entre différentes religion. Tout y est mélangé, la musique est mélangée mais tout vient d'une force unique. Tout le monde y est profondément attaché.

00:01:15
Il parle de son nouvel album qu'il a fait avec des musiciens de la Nouvelle Orléans. Tous les musiciens ont des racines. Dans le disque on retrouve des anciens mais aussi des jeunes. Il a joué avec les Neville Brothers qu'il connait depuis toujours, ils donnent tout pour la musique.

00:03:10
Toute la musique de la Nouvelle Orléans vient du cœur, de l'âme, de l'esprit, pas du cerveau, comme par exemple Bob Dylan. Leur musique vient du cœur et va au cœur. C'est pour cela que leur musique et leur esprit sont différents. C'est une musique qui s'exporte partout.

00:05:00
Il se sent chanceux d'avoir une maison de disque qui le laisse faire ce qu'il veut et pas de la musique pour faire de l'argent. Mais cela n'a pas toujours été comme ça. Les Neville Brothers aussi veulent faire leur musique, ce dont ils ont envie. Et cela va permettre à des jeunes de savoir où sont les racines de la musique, l'origine des influences d'aujourd'hui.

00:06:30
Le Mardi Gras est très important à la Nouvelle Orléans. Les indiens viennent en premier, c'est leur jour, ils incarnent l'esprit du Mardi Gras. Leur musique est très ancienne, il a toujours entendu cette musique, c'est une musique très ancienne, ses grands-parents connaissaient déjà ces chansons.

00:07:50
Définitions:
Richesse: la richesse c'est un état d'esprit, si tu es riche dans ton cœur et ton âme cela dépasse l'argent. On n’en peut pas acheter les émotions, l'esprit.
L'amour toujours: l'amour élimine le mot toujours, c'est comme l'amour inconditionnel, c'est ton amour c'est tout. C'est très profond et philosophique. Si tu aimes quelqu'un peut-être que l'amour peut durer pour toujours mais je ne sais pas.

00:09:20
3 vœux:
Il aimerait voir que les gens s'apprécient, s'acceptent et s'aiment comme ils sont. Que les gens fassent aux autres ce qu'ils aimeraient qu'on leur fasse.
Il aimerait que les gens qui veulent une guerre se la fassent entre eux, les gens au pouvoir, sans la faire subir au peuple. Ils sont fous, ils polluent la planète.

Savary, Thierry

Interview de Jorge Ben Jor

Interview du chanteur et guitariste brésilien Jorge Ben Jor par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

TS: Vous avez beaucoup voyagé dans le monde, je suis surpris car quand vous jouez, votre reggae c'est du reggae,...

Son groupe aime jouer de tous les genres, le reggae c'est le reggae, le rock c'est le rock. Sa musique c'est un mélange de tous ces rythmes. Il fait de la musique pour que les gens se sentent bien, qu'ils dansent, s'amusent. Sa musique est joyeuse et forte pour rendre les gens heureux.

00:01:00
TS: lui demande si lui aussi fait de la musique mystique et spirituelle, comme la musique au Brésil a une grande tradition mystique, comme le candomblé.
JB: Il ne fait pas du candomblé, mais il travaille avec deux rythmes du candomblé qui sont célèbres. L'afoxê de Bahia qui se joue beaucoup, qui est un rythme qui ressemble au funk, et l'autre qui se joue à Recife qui est le maracatu. Ces deux rythmes donnent de la magie à sa musique. Ils font bouger les corps. Il s'inspire de ces rythmes dans ses chansons qui parlent de la beauté, de la sensualité, de la joie, du bonheur.

00:02:30
La musique c'est l'émotion et la vie. Le temps passe, c'est l'émotion et la vie. La musique pour lui c'est l'âme et le cœur. 30 pour cent technique le reste c'est l'âme et le cœur.

00:03:15
La musique c'est un médicament. Tout le monde aime la musique, pour se sentir bien. La bonne musique, faite avec conscience peut aussi soigner

00:03:45
3 vœux: Toujours avoir des rêves, faire de la musique, des voyages, se faire des amis. Être bien avec sa famille et ses amis. Faire une musique pas dans sa langue mais dans une langue universelle que tout le monde comprendrait.

Savary, Thierry

Interview de Take 6

Interview du sextet a capella américain Take 6 par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Ils parlent du rôle de l'église dans leur éducation musicale et dans leur inspiration. Ils ont écouté de la musique chrétienne durant leur enfance. Ensuite ils ont étudié d'autres styles qu'ils ont intégrés à la musique religieuse.
Ils ont tous un bagage similaire.

Mis à part Mark, ils étaient tous instrumentalistes avant, ils ont commencé comme un hobby et maintenant c'est leur profession.

00:01:10
Leur voix est leur instrument principal maintenant, il faut qu'ils fassent attention à eux car ils portent leur instrument toujours avec eux. Cela fait réaliser l'importance de la santé. Ils doivent faire attention à leur style de vie.
Cela crée une forme de stress quand on est un chanteur, il faut faire attention à tout le corps. Quand on est chanteur, tous les petits mots du corps sortent dans la voix.

00:02:30
Ils basent leur travaille d'abord sur l'intellectuel. Tout est très structuré. Ils travaillent de manière très académique d'abord. Ensuite, on peut ajouter l'émotion et donner vie à la musique.

00:03:10
Ils doivent former un esprit unique, leur phrasé doit être le même, quand une personne du groupe décide d'aller quelque part, le groupe doit le suivre, musicalement parlant on devient un.

00:03:55
Dans le sens général du terme ils sont une famille car ils passent tellement de temps ensemble. Le fait d'être un groupe a capella les oblige à être proches. Ils passent beaucoup de temps ensemble.

00:04:25
Ils voulaient tous faire des choses avant le groupe, mais quand ils se sont mis ensemble ils ont compris qu'il y avait un but. Ils font la volonté de Dieu, ils vont où Il les laisse aller. Ils n'avaient jamais demandé ce qui arrive.

00:05:25
Chacun pense différemment, mais l'un d'entre eux a toujours su qu'il deviendrait musicien et à a mis toute son énergie pour y arriver.

Les 3 vœux: Que Take 6 fasse une différence dans le monde de la musique. Que le groupe fasse changer la vie de gens dans le sens positif, qu'il diffuse des valeurs chrétiennes. Il aimerait que ça continue très longtemps. Et personnellement, il aimerait produire des artistes, faire son propre projet d'album ou de musique de film.

Savary, Thierry

Interview de Keziah Jones

Interview du chanteur et guitariste nigérien Keziah Jones par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

Keziah Jones explique comment il est arrivé à ce style à la guitare. Il a évolué après avoir fait beaucoup d'essais et d'erreurs. Il savait que la guitare acoustique devait être utilisée dans toute sa capacité.
Il pense qu'il est né pour s'exprimer et étonner.

Être musicien de rue c'est le meilleur endroit pour commencer, car les gens te rendent la vérité en pleine figure. C'est très dur, car tu dois tout donner. Soit tu doit te nourrir ou tu décides que tu veux juste t'amuser. Mais je ne conseille pas aux gens d'y aller sans avoir de maison.

00:01:30
La musique c'est la liberté. Mais c'est dur de la garder dans l'industrie de la musique.

Il et à l'aise de jouer avec 2 autres musiciens, car il réfléchi très vite et ils sont capables de réaliser vite ses idées. Les trois se connaissent et se comprennent, donc ils avancent rapidement. Il sont connectés.

00:02:00
Ce qu'il préfère c'est jouer sur scène, en live et aussi jammer et créer.

Pour être musicien il faut tout sacrifier, la musique ne te laisse pas choisir, elle a son caractère, elle ne te laisse pas faire autre chose.

Il a peur de ne plus avoir d'inspiration. La plupart des choses sont faites pour t'enlever ton imagination.

00:02:40
La musique a changé sa personnalité. Avant il voulait être ingénieur, il n'avait pas besoin de réfléchir, juste faire ce qu'on lui disait. La musique a changé son esprit.

Définitions:
Le rythme c'est la vie.
Il aime la couleur bleue car elle est claire et profonde. Il habite en ville il aime regarder le ciel, l'espace.

3 voeux:
Jouer de la guitare comme personne, contrôler son esprit par rapport à chaque mot qu'il dit pour avoir une coordination et un rythme incassable, avoir 3 autres voeux.

00:04:15
Quand il est sur scène, il s'oublie pendant un moment, il oublie tout. Il joue, et seulement quand il sort de scène il réalise ce qui s'est passé.

Il pense sortir un album l'an prochain.

Savary, Thierry

Interview de Perry Rose

Interview du chanteur belgo-irlandais Perry Rose par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

Perry Rose explique qu'il a essayé de faire de la musique vers 16-17 ans avec le mouvement punk, car tout le monde pouvait jouer. Il aimait beaucoup faire des jams. Il a appris la guitare mais il voulait chanter. Il a été influencé par différents groupes, que lui a fait découvrir son frère.

00:01:00
Il a appris, il a fait du solfège, chanté dans des chorales, fait du jazz, du classique. Il aime la musique en général alors il a voulu savoir de quoi il s'agissait et essaie de l'employer.
Il est belgo-irlandais. Dans la vie il est aussi un peu des deux. A Bruxelles il se sent belge, sur la scène plus irlandais. Ses chansons aussi reflètent ces deux côtés, un mélange des deux.

00:02:50
Il est très observateur, "un voyeur dans le bon sens du terme". Il se sert des images de la vie de tous les jours, des gens pour en faire des chansons. Il a un peu un regard de photographe, il fonctionne beaucoup avec des images. Il explique qu'avec son producteur/bassiste, il lui explique des choses avec des images. Dans ses chansons, il parle avec des images, et il rencontre souvent des gens qui ressentent aussi ça. Les gens mettent leurs propres images sur la musique.

00:04:40
Il espère que les gens qui écoutent son album puissent voyager avec les chansons. Lorsqu'il chante, qu'il est pris par la chanson, envouté, il voit des images dans sa tête et s'évade.

Il ne se sent pas différent du fait d'être musicien, il vit "de chouettes choses" mais ne pense pas avoir changé.
TS précise sa question.
PR admet que ça change la vie de faire des concerts et de voyager, d'autant qu'il a eu une petite fille il y a peu. Mais c'est bien de prendre des risques et d'aller voir plus loin.

00:06:50
Il a écrit une chanson pour sa fille, comme tous les pères. Mais ça change la vie.

Ils parlent de la notion de sacrifice lié à la musique. Il trouve que pour l'instant il ne doit pas trop en faire car sa carrière est encore assez stable.
C'est quelqu'un de très calme, et qui a besoin de temps pour faire les choses. Il a peur de la vie des gens qui ont une grande carrière, tout va vite.

00:08:40
Il est content d'être bien entouré, d'avoir de bons musiciens et son manager autour de lui, qu'ils se comprennent.

00:09:15
Il n'est pas très susceptible, sauf si c'est des gens proches. Il essaie d'être philosophe.
Pour ses chansons, il les fait écouter sans dire que c'est les siennes pour garder un avis objectif.

00:10:30
Il n'a pas une grande facilité d'écriture, comme il est lent et un peu fainéant, il a besoin de temps. Quand il a une idée, il doit travailler tous les jours, il met longtemps.
Il pense qu'on n'est jamais satisfait à 100%, mais en même temps on doit faire un compromis.
Le fait d'avoir un public content il est toujours heureux mais en même temps il ne baisse pas les bras, ne reste pas sur ses acquis.

00:12:20
Quand l'album sort c'est toujours angoissant. On aurait pu l'enregistrer de 30 autres manières, il ne bougera plus c'est comme ça, tandis que sur scène ça change tous les jours.

00:13:15
La scène et le studio sont tellement différents, deux univers différents. Sur scène on ne peut pas tricher, en studio on peut toujours recommencer. Il préfère la scène car c'est là qu'on vit les choses, c'est la vie. Les studios c'est un peu la mort, il n'y a pas d'atmosphère, c'est dur.

00:14:00
Il n'a pas fait de rencontres importantes, il croise des gens mais il est discret et pas très bavard. Il a croisé des gens qu'il admire mais il ne va pas leur parler.

00:15:22
La suite?
Il était très content du concert de la veille. Il se demandait ce qui arrivait. Comme un rêve. Il a encore des festivals prévus. Son disque va sortir en Allemagne, Suède, Hollande. Il espère la suite gentiment mais surement.

00:16:40
3 vœux: que tout se passe bien dans la musique, que tout se passe bien pour les gens autour de lui, et que tout se passe bien dans le monde.

Savary, Thierry

Interview d'Anne

Interview de la chanteuse Anne, égérie de Disney, par Thierry Savary.

Anne parle de son enfance, elle a toujours rêvé de faire ce métier. Elle a toujours perçu Disney comme le monde du rêve, elle n'aurait jamais pensé y travailler. C'est comme un rêve qui se réalise.

00:01:20
Ses parents n'ont jamais été contre le fait qu'elle fasse un métier artistique, ils ne l'ont jamais poussé mais toujours soutenu. Ils ont toujours été là pour lui remettre les pieds sur terre.

00:02:00
Elle a joué dans plusieurs pièces de théâtre, notamment dans L'Hurluberlu avec Michel Galabru. C'est quelqu'un plein d'humour et toujours de bonne humeur. Aussi avec Michel Bouquet dans Le Malade Imaginaire, et chanté avec Johnny Hallyday. Elle a aussi joué dans Emilie Jolie. Elle parle de travailler avec Philippe Chatel (Emilie Jolie).

00:03:30
Elle a commencé le piano à 8 ans. Elle a eu de la peine à s'y mettre au début. Elle a une base d'harmonie et de solfège qui lui permet de composer.

00:04:15
Elle se sent plus chanteuse et animatrice qu'actrice.
Pour arriver chez Disney, elle a dû passer un casting. On recherchait quelqu'un qui puisse chanter et aussi animer une émission. L'audition était très américaine. Il y avait des interviews, c'était très impressionnant, tout s'est fait sur plusieurs mois.

00:05:40
L'univers Disney est magique de l'extérieur, à l'intérieur? Elle pense qu'on voit le côté réel de la chose mais on n'arrête pas de rêver pour autant. C'est beaucoup de travail. Elle parle de l'univers féérique de Disney pour une enfant.

00:07:00
Quand elle est à l'Olympia avec tous les personnages, ils sont réels pour les gens qui sont dans la salle. Aujourd'hui elle pense qu'elle n'est plus aussi naïve.

00:07:40
Elle parle de son public d'enfants. Elle n'a jamais eu de public d'adultes. Au théâtre, les adultes réagissent toujours de la même façon. Les enfants sont très inattendus. Elle apprend énormément des enfants car il faut toujours être présents, toujours leur renvoyer la balle. Il faut beaucoup de spontanéité.

00:09:00
Elle passe des messages aux enfants, mais c'est quand même un moment de détente. Elle interagit avec eux. C'est un public qui accepte tout mais qui peut aussi tout rejeter.
Elle se préoccupe de sujets écologiques et aussi politiques, mais elle se rend compte que les jeunes d'aujourd'hui sont très conscients de ce qui se passe dans le monde. On n'a pas peur d'aider les autres. Il y a beaucoup d'espoir.

00:11:15
Elle utilise beaucoup de technologies modernes dans sa musique. Elle aime beaucoup les arrangements. Elle aime aussi beaucoup la guitare et le piano, il y a des chansons qui sont indémodables.

00:12:00
Elle a déjà essayé de faire du piano-voix, ce n'a pas été une bonne expérience mais elle aimerait le refaire. Être derrière un micro ce n'est pas pareil que d'être avec un instrument aussi.
Il y beaucoup d'émotion dans ce qu'elle fait. C'est quelqu'un de très instinctif. Tout le monde a des sentiments, est émotif.

00:13:30
La chanson Clarisse parle d'une jeune de 17 ans, autiste. Ils voulaient en parler. Quand elle a enregistré cette chanson quelqu'un à côté pleurait. Elle a eu envie de donner. Elle aime chanter des chansons qui ne la concerne pas forcément mais qui parle à d'autres personnes.
Elle collabore avec les gens qui écrivent ses chansons, c'est un travail d'équipe.
C'est presque une famille

00:15:00
Elle a fait un duo avec Émile Wandelmer, le chanteur du groupe Gold. Elle aime beaucoup travailler avec lui.

00:15:50
Elle aimerait être une rock star. Elle a de la chance de chanter, d'avoir une carrière qui s'ouvre à elle.

La suite?
Elle espère ne pas trop galérer. Mais en même temps avoir des petites salles c'est très chaleureux. Elle aimerait composer et continuer à faire ce qu'elle fait, pourquoi ne pas faire aussi de la danse et du cinéma.

00:17:00
Ses noëls: sa mère est russe, ils ne fêtaient pas vraiment Noël, mais plutôt le jour de l'An. Elle a toujours aimé les décorations de Noël. Il faut s'amuser un peu, se changer les idées.

Cette année elle sera à Euro Disney pour Noël pour une émission en direct.

00:18:50
Elle ne pense pas avoir dû faire des sacrifices. Elle a gardé une vie normale, être bien entourée, garder du temps pour les loisirs.

00:19:30
La scène c'est la partie la plus importante. Pour faire une scène il faut d'abord être passé en studio, faire des interviews... C'est ce qu'elle préfère car il y a de la préparation et un contact avec le public.

Savary, Thierry

Interview de Brand New Heavies

Interview du groupe britannique d'acid jazz Brand New Heavies par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Paléo festival en juillet 1992.

Les membres de Brand New Heavies expliquent qu'ils pensent être nés pour être musiciens.
La chanteuse explique que c'est un peu sans le savoir, que c'est juste naturel.
Ils parlent du fait que la soul et le funk se sont imposés naturellement.

00:01:00
Ils expliquent que pour eux c'est important de faire de la musique sans utiliser les technologies modernes, mais simplement des instruments. Ils sont avant tout musiciens, ils ont grandi avec cette musique. Ils pensent que c'est plus vrai.

00:03:20
Ils abordent leurs premiers concerts, la réaction du public étant donné qu'ils font un genre de musique à contre-courant de la mode technologique. Les gens ont très bien répondus, c'était une vraie récompense.

00:04:05
C'est difficile d'être dans l'industrie de la musique, on ne peut plus simplement être musicien, surtout si on fait un genre de musique un peu commerciale. On doit se mêler de politique et d'autres sujets qu'on ne voudrait pas mais on n’a pas le choix.

00:04:50
La musique a une connotation spirituelle, la musique apporte beaucoup de joie et comble des vides. Il faut être complétement dédié à ce que l'on fait.

00:05:40
Faire de la musique implique de faire de grands sacrifices. La chanteuse explique qu'elle a laissé toute sa vie aux USA pour venir en Angleterre. Mais il faut faire ces sacrifices pour arriver à ce que l'on veut dans la vie. Puis être en groupe implique de faire des compromis tout le temps.
C'est difficile aussi de maintenir des relations personnelles, car on est toujours en train de voyager, de bouger. C'est très difficile pour l'autre personne, plus que pour soi car on fait ce que l'on veut faire.

00:07:45
Définition:
La richesse: être bien et confiant, être en paix avec soi. Se sentir calme, car on peut arriver à atteindre ses objectifs
C'est se sentir bien avec soi-même, ce n'est pas une question d'argent car si on a de l'argent et rien d’autre ça ne sert à rien. Être bien avec soi-même et savoir que tu fais de bonnes choses. Car quand on se sent bien avec soi-même on peut accomplir des choses.

L'amour toujours: Un peu comme des fleurs qui grandissent dans ton cœur, ta tête. C'est une relation très forte. C'est aussi une forme de paix intérieure.

00:10:00
3 vœux: (la chanteuse) que la guerre s'arrête, de pouvoir voler, d'avoir du succès dans sa vie personnelle et par rapport aux choses choisies.

3 vœux: paix, harmonie pour le monde, avoir du succès pas en terme financier seulement mais par rapport à ce qu'il entreprend, rendre les gens heureux.

Un vœu réalisé c'est d'avoir pu faire de la musique live dans les années 90 alors que la mode est à la techno, juste de savoir qu'on peut le faire.

Savary, Thierry

Interview de James Ingram

Interview du chanteur américain James Ingram par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

James Ingram explique qu'il est né pour être musicien. Il était déjà fasciné enfant de se produire sur scène. Il a toujours voulu être musicien. Son grand frère jouait du piano, il était fasciné par son jeu et a commencé aussi le piano. Il ne savait pas qu'il serait chanteur mais il savait que sa vie serait liée à la musique.
Il a eu la chance de jouer avec Ray Charles, Leon Haywood, Shalamar, Donna Summer et aussi Quincy Jones.

00:01:08
La plus grande rencontre qu'il a pu faire c'est avec Ray Charles, qui lui a beaucoup appris en tant que producteur. Il lui a montré comment faire, et il lui doit ses débuts comme producteur et en tant que chanteur et artiste il l’aime beaucoup. Il a eu beaucoup de chance de le rencontrer, il a aussi rencontré Quincy Jones grâce à Ray Charles.

00:02:10
Il a du faire beaucoup de sacrifices pour être musicien. Les gens ne comprenaient pas, il lui disait de faire un vrai travail, il passait pour un marginal alors il a dû quitter sa ville pour Los Angeles.

00:02:45
La musique est une partie de sa vie. Il a 5 enfants, la musique est comme un autre enfant. La famille est la priorité, la racine. Rien ne passe avant.

La musique c'est avant tout l'émotion car elle vient de l'intérieur. Il y a aussi une part de spiritualité. C'est comme Dieu, on ne peut pas le toucher mais il nous touche.

00:03:45
Il est chanteur, pianiste, producteur mais c'est être chanteur qui le touche le plus. Tu peux raconter une histoire, prendre le temps.

00:04:00
Définitions:
La richesse c'est la santé et savoir ce que l'on veut faire très jeune. Il était riche avant d'être connu car il savait ce qu'il voulait faire.

L'amour toujours: sa famille, son Dieu.

La terre, c’est la mère. Elle est couverte d'eau, et a donné la vie comme une femme qui donne la vie. Elle a donné naissance à la vie pour avoir un endroit pour faire de la musique.

00:05:00
Il se sent béni d'avoir pu travailler avec Quincy Jones et certains des meilleurs chanteur de la planète. Il est venu à Montreux avec sa femme, pour partager l'expérience avec elle. Expérimenter une chanson avec quelqu'un, arriver au sommet des charts c'est quelque chose que tu partages avec quelqu'un.

Savary, Thierry

Interview de Omar

Interview du chanteur britannique Omar par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Omar explique qu'il voulait être musicien depuis l'enfance. Son père était batteur, il lui a appris les rythmes. Sa mère voulait plutôt lui donner une éducation musicale, elle trouvait plus important d'apprendre la musique au niveau théorique et global.
Il aime toucher à tous les instruments

Il a étudié la musique. Il a été percussionniste dans plusieurs groupes et a étudié dans une école de musique é Manchester et à Londres

00:01:15
Il pense que c'est important d'étudier la musique, aussi bien la théorie que la pratique. Il faut apprendre le piano. C'est une bonne base, il pense que c'est nécessaire pour comprendre ce que l'on fait.

Le plus important dans ses études a été d'être exposé à tous les genres de musique. Il étudié le jazz, le funk, le classique ou la musique latine. En musique classique tout est écrit, Lui préférait apprendre les notes puis exprimer la musique comme il le ressentait. Mais cela est propre à chacun.

00:02:30
Il pense que c'est important de voyager mais que ce n'est pas nécessaire pour comprendre les "feeling". Un musicien doit faire preuve d'ouverture d'esprit, si la musique est bonne elle l'est indépendamment du style ou la provenance.

00:03:20
Ses parents sont originaires de Jamaïque. Les lignes de basses du reggae apportent beaucoup. Les musiciens anglais originaires de Jamaïque sont influencés par la basses du reggae alors que les américains par le jazz, le gospel. Sa grand-mère est née à La Havane, il a hérité de son amour pour la musique latine, la salsa.

00:04:10
Le reggae moderne s'éloigne de l'esprit, il est plus sur le sexe, les femmes. Il l'écoute pour le rythme mais est triste de découvrir le contenu des paroles. Bob Marley ou Steel Pulse parlent de choses qui viennent vraiment de l'esprit.

Les rythmes lui parlent, évoquent des choses. Son père lui conseillait parfois sur les rythmes et les vibrations de ses chansons. Les rythmes ont toujours été importants et ils soutiennent les mélodies.

00:05:30
La musique a le pouvoir de changer les gens. Elle permet de s'exprimer, c'est puissant.
La musique apporte beaucoup, c'est une thérapie.

Pour les musiciens la musique c'est un mode de vie. Pour les gens ce n'est pas aussi vital d'acheter un disque que de se nourrir.

00:07:00
Il écouté beaucoup de Stevie Wonder, et il a essayé de trouver des mélodies qu'il n'avait pas fait.

Il a grandi loin de Londres. Cela a été bénéfique pour son apprentissage de la musique, il a vraiment pu faire ce qu'il voulait faire, il n'y avait pas de distractions. Mais en étant le seul jeune noir dans une société vielle et blanche il a beaucoup souffert du racisme.

00:08:20
Il pense que le problème de la musique aujourd'hui c'est que tout est dicté par les succès obligatoires. Tout se ressemble. Les gens devraient être plus originaux dans la musique et ne pas juste faire des reprises. Ils devraient écrire de bonnes chansons, les gens les aimeraient.
L'industrie du disque ne comprend rien à l'esprit des noirs anglais, il y a trop de risques pour investir pour eux.

Il parle de sa chanson "There's nothing like this". Personne n'y croyait, puis les gens ont aimé et c'est devenu un succès. Il faut innover.

00:10:50
Il parle de studio ou scène, il aime beaucoup être en studio pour créer mais en même temps il aime aussi être sur scène avec les vibrations du public, jouer en live, l'adrénaline c'est exceptionnel.

00:11:15
3 vœux: la paix, l'amour, le bonheur.

Savary, Thierry

Interview de Una Musica

Interview du groupe fribourgeois Una Musica par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie et du vernissage de leur album.

Avec Jean-Daniel (Thomas), le batteur; Jacques (Sterchi), pianiste; Thierry (Christinaz), claviers

Ils viennent de sortir un album.
Jean-Daniel explique comment s'est fait le groupe. Au départ ils ont formé un groupe avec Jacques Sterchi (violoncelle), ils ont joué pendant 3 ans. Puis en 1989 ils ont fondé Una Musica.
Ils ont longtemps travaillé en duo, puis ont été jusqu'à 12 membres et maintenant ils sont 5.

00:01:40
Ils font des études mais pas de musique, même s'il y a des professionnels. Ils pensent que pour la musique il n'y a pas besoin de faire des études. Ils viennent de différents milieux.

00:02:15
Ils se présentent comme collectif "lausanno-fribourgeois". Le terme collectif vient du fait que ce n'est pas un groupe fixe, mais que l'idée est de laisser venir les musiciens de tous genres possibles. Le terme collectif porte aussi la couleur du travail collectif, car le travail de création est collectif.
Ils pensent que la musique il faut la pratiquer plus que l'apprendre.

00:04:00
Il y a une scène de bonne qualité mais qui a de la peine à se remettre en question. C'est rare de laisser les gens venir et partir. Eux pensent qu'ils ont une large ouverture d'esprit.

00:04:50
C'est un groupe où l'on retrouve des instruments originaux. Pour les arrangements, il y a une certaine recherche au niveau des sons.
Ils essaient d'apporter un peu d'originalité, une certaine recherche aussi rythmique.
Ils travaillent avec beaucoup de choses, pas seulement avec un synthétiseur. Il y a beaucoup de façon de faire des bruits, ils sont expérimentateurs, ils sont pour l'ouverture.
C'est une forme de synthèse de sons et bruitages hétéroclites, rien n'est original en soi. C'est un mélange de sons qui n'ont à priori rien à voir les uns aux autres.

00:07:20
Ils n’ont pas vraiment de concept, c'est avant tout du plaisir de jouer, de se faire plaisir, de rechercher une énergie et essayer de la retransmettre.
Leur musique peut évoquer des images, ce n'est pas vraiment recherché. Ils n'ont pas de références vraiment. Ils sont plutôt contents de voir ce que les gens ressentent dans leur musique car eux ne recherchent pas vraiment ces images. Ils ne veulent pas avoir une étiquette.

00:10:15
Il y aussi beaucoup d'improvisation dans le groupe, sur scène comme en studio, Les 13 premières minutes du disque sont improvisées. La plupart de l'enregistrement du disque s'est fait de manière spontanée.

Un chaos musical?
Chaos oui, si on l'interprète en tant que liberté de jouer. Chao dans le sens positif, désordre, vivant.
Il y a une rythmique importante, assez fluctuante mais pas très stricte. C'est plus une pulsion.

00:13:00
Quand de nouveaux musiciens arrivent, ils ont parfois de la peine à se mettre dans le bain.
Leur groupe peut être considéré comme une plaisanterie. Ils veulent se distancer du discours sérieux de la musique car ils pensent que ça tue la musique. Ils ne font pas de la musique, mais une musique, d'où le nom du groupe.
C'est une rencontre de sources musicales.

00:14:30
La notion de sérieux dans la musique est très occidentale. On a perdu la notion de plaisir dans la musique en Occident. C'est plus une question de s'amuser, de mentalités que de culture.
Ils font une musique européenne, qui puise ses sources en Occident. Ils ne se transforment pas.

00:16:15
Définitions:
La fête en musique: samedi soir, 16 janvier, 21 h aux Grands places. [Leur vernissage]
Richesse: si seulement, bientôt
Pauvreté: depuis peu
Intimité: 5 musiciens sur le disque, 5 intimités.
Spiritualité: coupé
Emotion: toujours, à la base.
L'Homme: qu'il ait plaisir à le faire

00:17:45
Parlent de leur disque, "Rabelaisien". La notion de nourriture, la musique vient aussi bien d'une bonne bouffe, que de peinture. Il devrait y avoir la même générosité dans la musique que dans la cuisine. Cela devrait être aussi amusant.
Rabelais il y a aussi la connotation du langage, pas que le côté Gargantua. Cette mixture entre le langage et la nourriture.

00:19:15
L'enregistrement a été fait chez Dom Torche à Belfaux car ils ne voulaient pas un son jazzy mais plus ouvert.
Le fait d'improviser n'a pas posé problème car ils le font sur scène et en répétition, ils aiment le faire. L'improvisation leur prend peut-être un peu moins de temps que d'autres. Improviser c'est aussi excitant, il y a une pression qui pousse à la créativité.
C'est un risque.

00:21:10
L'humour? Ils ne veulent justement pas se contenir. L'intérêt est justement de pouvoir éclater de rire au milieu d'un concert. C'est dans l'instant. Il n'y a pas que cet aspect, mais il y a une forme de bonne humeur.

00:22:30
Ils expliquent les titres des chansons de l'album.

00:25:00
Ils aiment beaucoup jouer en Suisse allemand, à Bern, ou à Neuchâtel, dans les lieux alternatifs car le public est plus réceptif. Ils sont à l'aise partout. Ce qui compte c'est le public, que le public vibre bien.
Ils jouent en Suisse romande plutôt dans des endroits prévus pour le jazz, tandis qu'en Suisse allemande pas forcément, et le public se mélange. Il y a toutes sortes de gens qui viennent.

00:26:50
Il y a une synergie avec le public. Mais ça dépend des concerts. On sent très vite si le public est là, et inversement.

00:27:30
Pour le vernissage, ils vont avoir [Daniel] Bourquin et [Léon] Francioli en ouverture. Ils connaissent déjà leur manière de travailler, et voulaient aussi se faire plaisir.

Savary, Thierry

Interview de George Duke

Interview du pianiste et chanteur américain George Duke par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

George Duke explique que l'église a joué un rôle norme dans son éducation musicale. C'est très important pour lui.

Le jazz est son style de prédilection, tout ce qu'il joue est toujours influencé par le jazz.

Il n'a pas d'activité préférée dans son métier, il aime tout. Il aime la production, il aime travailler avec de jeunes artistes qui ont quelque chose à dire. Mais s'il devait choisir il serait un musicien sans hésiter.

00:01:35
Il parle des contrats d'exclusivité de plus en plus courant avec le Japon. Il y a beaucoup d'argent là-bas

00:02:10
Dans le futur il aimerait produire d'autres styles, il a des projets mais ne peut pas encore en parler. Il va produire de grands artistes, des jeunes musiciens.

00:02:50
Il aimerait vraiment trouver un vrai chanteur de jazz classique. Il aimerait vraiment aller dans ce sens.
Il parle de Nathalie Cole qui prouve qu'il y a un public jazz classique.

00:03:45
Il n'est pas fan de Rap, mais il espère que les rappeurs vont durer. Il pense que la musique a subi un lavage, et que tout ce qui passe à la radio est trop doux, "smooth", alors il est content qu'il y ait des rappeurs.

00:04:50
Il parle de son album solo. Il a attendu longtemps car il voulait le faire d'une certaine manière. Il a fait un album jazzy ou il joue beaucoup de piano.

00:05:45
Il a pris plus de libertés avec son album qu'avec ceux des gens qu'il produit. Il voulait que le piano soit l'instrument principal.

00:06:15
Pour être un bon directeur artistique, c'est comme pour un producteur, il faut savoir écouter, lire, être un peu psychologue, etc. Tout le monde pense différemment, tout le monde a d'autres besoins il faut s'adapter.

Savary, Thierry

Interview de Philippe Lafontaine

Interview du chanteur belge Philippe Lafontaine par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Philippe Lafontaine explique que devenir chanteur était un rêve, peut-être pas un rêve d'enfant mais en tous cas un rêve d'adulte.
Il n'a pas été élevé dans un milieu favorable à la musique. Pour ses parents, la musique était subsidiaire. Il a arrêté ses études à 15 ans, puis s'est lancé dans l'expression artistique avant de se donner à la chanson. Il n'a pas fait beaucoup d'études musicales. Il est plutôt autodidacte. Il n'est pas un bon instrumentiste.

00:01:30
Il pense que tous les voyages sont formateurs. Il n'en a pas fait tant que cela, car c'est étalé sur 20 ans. Il a assez voyagé pour se satisfaire et pour se rendre compte que le voyage doit être une fuite mais un plaisir. Il est parti dernièrement au Cambodge et c'était bénéfique car il a pu revoir la vérité du monde et les valeurs.

00:02:30
Il a joué dans la rue. Il y a une sensation universelle de jouer dans rue. Pouvoir chanter dans la rue, grâce à la chanson on peut faire des rencontres partout. C'est un moyen de communication, un langage universel.

00:03:30
Les grandes rencontres. Il y a dans toutes les vies de grandes rencontres personnelles et professionnelles. Maxime Le Forestier, qui l'a aidé dans la blessure qu'est le succès. C'est une blessure dont on ne peut pas se plaindre, c'est arrivé très vite, et on ne peut pas en parler.

00:04:30
Il a reçu des prix. Il a eu une réaction caractérielle car il les a rejetés. Il vaut mieux récompenser des gens qui débutent que des succès commerciaux. Il a reçu un prix de révélation de l'année alors qu'il chantait depuis 15 ans.

00:05:15
Il y a des sacrifices dans tous les domaines, mais aussi des avantages. Il faut bien gérer les sacrifices qu'on fait.
Il se passe beaucoup de choses en Belgique. Son bouillonnement tient du fait qu'il faut plus travailler pour justifier une identité francophone. A Bruxelles, il y a de plus en plus de cultures mélangées.

00:06:30
Il utilise la langue française de manière très musicale. Il aime les doubles sens. On ne peut transcrire ses émotions que dans sa langue maternelle.
La musicalité de ses textes vient de l'utilisation de jeux de mots.
Il a composé pour Maurane.
La richesse du texte est aussi importante que la musique.

00:08:50
On retrouve beaucoup de styles différents dans son nouvel album. Ce qui l'intéresse c'est de ne pas faire plusieurs fois la même chose et d'explorer plusieurs styles. Pour la composition il aime être éclectique.
Son inspiration vient de sa vie, de 10 ans de galère, dans les cafés concerts il chantait un peu de tout. Il a des racines latines et aimes les musiques africaines et asiatiques mais il a envie de chanter un peu de tout, de faire de la vulgarisation ethnique.

00:11:00
Les musiques asiatiques sont moins connues en Europe. Il est en train de faire une production avec un groupe qui reprend des mélodies cambodgiennes. Il pense que les musiques asiatiques vont prendre beaucoup de places prochainement, la culture asiatique va s'imposer au niveau planétaire.

00:12:30
Le dernier album est un album de transition, car il a suivi un grand succès comme "Cœur de Loup". Il avait un problème de création après ce succès. Avec cet album il a voulu retrouver son rythme de travail. Il a eu pas mal de difficulté.
Une vraie bonne chanson se suffit avec un accompagnement minimaliste, mais il peut exister des chansons qui n'existent que par leur décor musical.

00:14:00
Il y a un travail d'équipe sur cet album. Mais après son succès il a du plus assumer la musique. Il y a eu moins de discussion. Mais l'ambiance est très familiale et conviviale.
Le fait de composer les textes à deux permet de faire un jeu entre les deux, d'avoir une expression plus riche et d'avoir un regard extérieur.

00:16:10
Quand il écrit pour Maurane, il écrit comme si c'était pour lui mais il n'y a pas de limite de tessiture.

00:17:00
Il a commencé une tournée en Belgique dernièrement avec des chansons de son prochain 33 tours. Une tournée plus intimiste, dans des petites salles, plus proche des gens.

La musique c'est une bonne thérapie, médecine, psychanalyse

00:18:00
3 vœux: d'avoir la santé le plus longtemps possible, de toujours être aimé des gens qu'i aime et de toujours pouvoir chanter

Savary, Thierry

Interview de Calvin Russel

Interview du chanteur et guitariste country américain Calvin Russel par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

Calvin Russel explique que son plus vieux souvenir c'est lui en train de chanter, qu'il pense avoir toujours voulu être musicien, chanteur.
Dans la musique il faut sans cesse prouver que tu es capable de faire des choses. On peut considérer le métier comme un combat.
La musique c'est à la base des émotions, L'émotion c'est tout.

00:01:15
Il pense que parfois jouer pour lui-même est aussi bien que d'être sur scène, car la musique c'est l'émotion. Quand on crée de la musique c'est de l'émotion.

00:02:00
Il n'a pas de problème pour trouver de l'inspiration.
La musique c'est une grande partie de sa vie. Pour faire cette carrière il faut faire des sacrifices.
Mais il ne pense pas pouvoir faire autre chose.
Il rêve même de musique.

00:03:30
La meilleure partie du métier c'est quand il finit une chanson et qu'il se dit qu'il l'aime et qu'elle vaut la peine d'être jouée. C'est ce qu'il y a de plus satisfaisant.
Parfois il a un petit doute et il retouche ses chansons sinon il ne les garde pas.
Il aime avoir un part d'improvisation tous les soirs, il faut cela pour garder l'envie.

00:05:30
Le guitariste parle
Il explique que quand il a commencé à jouer avec Calvin il a appris à être simple, de ne pas trop compliquer la musique, de faire quelque chose de dirigé.
Calvin est surpris de cette confidence.

00:06:30
Pour quelqu'un qui écrit des chansons c'est difficile de savoir combien de liberté laisser au musicien, mais ils ont toujours eu un bon feeling. C'est tous les jours différent.
Calvin explique que parfois il a une idée précise mais sinon il laisse le guitariste libre.

Savary, Thierry

Interview de The Ganglords

Interview de René du groupe zurichois The Ganglords par Thierry Savary.

Enregistrée en novembre 1992.

Les questions de Thierry Savary sont en français, les réponses en anglais.

Ils expliquent pourquoi ils ont choisi de faire du reggae. Ils ont toujours écouté du reggae, depuis l'enfance. Ils se sont formés à Zürich en 1988 et ne jouent que ça depuis.
C'est une musique qui vient du cœur, des tripes, qui appelle du mouvement, des vibrations et qui apporte de grandes satisfactions, On peut être relax quand on joue.

00:01:50
Ils parlent de Bob Marley. Pour lui et les rastas, c'est une musique religieuse. Mais depuis sa mort l'influence religieuse dans le reggae est sur le déclin. La tendance aujourd'hui est au ragamuffin et le retour des rude boys. En tant que blancs ils ne s'identifient pas au mouvement rasta mais si un chanteur veut faire passer un message religieux ils sont d'accord.

00:03:00
TS demande s'ils ont déjà eu des remarques du fait d'être blanc. Rudy explique qu'en Suisse on pense que le reggae est mort avec Bob Marley. En Jamaïque les gens sont plutôt contents que des gens continuent de jouer du reggae. Ils amènent le reggae partout.
Ils essayent de passer le message du reggae en Suisse. Depuis 1988, le reggae devient à nouveau populaire.
Le message des rastas est encore là: vivre en paix et s0aimes les uns les autres.

00:05:50
Ils sont 5 membres dans le groupe, tous Suisses. Ils ont aussi des invités. En Jamaïque c'est normal d'avoir un groupe qui joue toute la soirée et des DJ et chanteurs qui viennent jouer avec eux. C'est leur but d'être un "backing band" en Suisse. Ils ont d'ailleurs fait cela à Frison.

00:08:00
Ils parlent de leur disque qui a été enregistré en Jamaïque. Ils répétaient 3 fois par semaine et certains avaient envie de vacances. L’idée est venue de faire des vacances en Jamaïque ensemble et de partir avec leurs instruments. Ils ont remarqué qu'il était moins cher de travailler avec des studios, et l'idée de faire un album est arrivée. Ils ont enregistré un 45 tours. Puis plus tard, ils ont enregistré un album.
Pour l'album, ils connaissaient déjà le studio car ils y avaient fait le 45 tours. L'un des membres était en voyage de 6 mois en Jamaïque et il a pu faire des contacts et chercher des gens avec qui travailler. Il suffit de demander.

00:12:00
Il y avait beaucoup de respect de ces musiciens et chanteurs jamaïcains pour le groupe. Il y a beaucoup de gens qui cherchent du travail. Ils racontent les anecdotes de comment ils ont rencontré certains musiciens
Ils ont étonné les gens sur place car "ils sonnaient jamaïcain" et c'est ce qu'ils voulaient.

00:14:30
Ils ont travaillé avec Frankie Paul, qui est très connu en Jamaïque et au Canada. Il vit normalement à New York, donc ils ont eu de la chance de le rencontrer et de travailler avec lui.

00:16:30
Ils racontent beaucoup d'anecdotes. Ils ont été très chanceux.

00:17:00
En Jamaïque, les gens ont beaucoup aimé la chanson avec Frankie Paul. Elle passe encore à la radio en ce moment.
Ils ont mis 7 semaines pour enregistrer l'album. Ils ont un distributeur en Jamaïque.
Le reggae est encore une musique écoutée surtout par la communauté noire, et en Suisse il n'y en a pas beaucoup. Donc pour être écoutés ils sont obligés d'être internationaux.

00:20:00
Ils sont distribués partout et ont eu un bon accueil. En Suisse, leur distributeur était surpris du succès de cet album, et du nombre d'albums vendus.
En Suisse la musique n'est pas très importante, il est plus compliqué de faire des albums, etc. Mais ils viennent d'ici, et ils commencent à avoir un peu de succès. Ils sont contents de ce qu'ils vendent en Suisse.

00:22:00
Enregistrer un album en Jamaïque c'était un rêve, mais pouvoir être sur scène et jouer devant un public c'est toujours un rêve. Il faut être un peu rêveur pour faire ce métier mais ils ont les pieds sur terre et ils savent ce qu'il faut faire pour ce métier.

00:23:20
Ils ont été accompagnés par des chanteurs jamaïcains en Suisse. Cela a été une grande expérience, car c'était la première fois qu’ils jouaient vraiment en tant que back groupe. C'est toujours différent.

00:24:20
En Jamaïque ils ont aussi vécu de mauvaises expériences, mais en général ils pensent que les Jamaïcains sont des gens très bien, ils les aiment beaucoup.
Le respect est très important en Jamaïque, c'est une bonne leçon de vie.

00:26:20
Ils essaient de s'exporter, ils ont fait une tournée au Canada. Ils font une petite pause, mais pensent faire une tournée en Hollande et en Belgique. Ils aimeraient aussi retourner en Jamaïque et refaire un album.

00:27:50
3 vœux: faire une tournée américaine, peut être avec Frankie Paul, avoir un bateau avec un studio dessus et faire le tour des Caraïbes et faire un nouvel album avec les Ganglords.

Savary, Thierry

Interview de Everette Harp

Interview du saxophoniste américain Everette Harp par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Everette Harp explique qu'il a l'impression de vivre pour la musique, il pense être né pour ça. C'est une façon de vivre, il ne pense qu'à ça, la musique domine sa vie. Il rêve même de chansons.

00:01:00
Il explique que c'est difficile de faire la part avec sa famille. Il leur accorde un moment dans la journée et un jour par semaine.

00:01:50
Il a grandi dans une église, toute son éducation y compris musicale vient de là.
Il ne peut pas jouer sans émotion.
Il parle de la conscience spirituelle, qu'il essaie de transmettre son amour pour Dieu aux autres car il aimerait que d'autres puissent le vivre.

00:03:00
Il est conscient de ce qu'il fait quand il joue, c'est spontané, et parfois il est surpris lui-même de ce qu'il joue.
La meilleure partie du jazz c'est l'improvisation, C'est le plus excitant, il y a du challenge.

00:04:00
C'est un personne différente sur scène et en dehors. Sur scène il peut être qui il veut, il peut choisir.
Pour le futur, il espère diffuser son album dans le monde, et que son nom soit connu et pouvoir jouer tout le temps.

00:05:15
Il a aussi chanté. Il pense que jouer du saxophone et chanter sont deux choses assez proches. Il essaie de reproduire ce qu'un vocaliste ferait avec son saxophone.

00:06:00
Il parle d'une chanson de son album "There is still hope". C'est une chanson très spéciale et émotionnelle pour lui, il l'a écrit pour sa femme à un moment difficile. Il est très touché par cette chanson.

00:07:00
Il arrive à faire passer un message avec son saxophone grâce à l'émotion, sans mettre de mots dessus. Il touche des gens.

00:07:40
Définitions:
Richesse: pouvoir se lever le matin, jouer du saxophone et faire ce qu'il aime.
Pauvreté: ne plus pouvoir faire de la musique.
Amour toujours: l'amour de Dieu, sa femme et sa famille, la musique.
La terre: quelque chose qu'il faut sauver.
L'humanité: quelque chose à changer. Il y a beaucoup d'attitudes négatives à changer. Il faut que l'on soit plus respectueux les uns avec les autres.

00:08:30
Avoir sa famille avec lui à Montreux et rejouer le concert toujours, apporter la paix et l'amour à tout le monde, pouvoir jouer pour le reste de sa vie et continuer à apprendre.

Savary, Thierry

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