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Savary, Thierry
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Interview de Guru

Interview du rappeur américain Guru Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1993.

Guru explique qu'il a toujours voulu être chanteur. Il explique par exemple qu'à Thanksgiving c'était le seul de sa famille qui aimait chanter. Le salon de sa grand-mère a été sa première scène.

En revanche, il explique que du fait de sa situation de noir américain, pour sa famille c'était difficile de choisir la musique. Il fallait aller à l'école, ou alors travailler pour payer l'école des autres membres de la famille. Sinon, c'est dehors de la maison. Quand il a eu 17-18 ans, il faisait partie d'un groupe et il a choisi d'aller quand même au collège, juste pour prouver à son père qu'il pouvait le faire. Il est aujourd'hui très reconnaissant envers son père d'avoir pu le faire.

00:03:00
L'éducation est la meilleure chose pour sortir les gens de leurs conditions. Elle fait tomber les barrières de l'ignorance, tout comme la musique.

Il se sent investi d'une mission d'éduquer les gens par sa musique. Il aimerait pouvoir aider des jeunes. Il a été conseiller avant de faire de la musique.

00:04:50
Il parle du jazz. Il a fait un tribute to jazz dans son premier album, pour faire savoir que ce style existe. Avec les jeunes on ne peut pas imposer, les jeunes n’écoutent pas. Il faut rendre la chose cool.

00:05:45
Il parle de l'honnêteté. C'est difficile car les gens ne veulent pas voir la vérité. Il est content de savoir que peu importe la peine qu'il a, il peut la mettre dans sa musique.
Il pense qu'on peut se soigner soi-même avec des étapes.

[Enregistrement coupé]

Savary, Thierry

Interview de Habib Koité

Interview du chanteur malien Habib Koité par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival, en juillet 1996.

Thierry Savary lui demande si son nom a une signification.
Habib Koité explique que son nom veut dire griot. Il vient d'une famille de griot, ils le sont encore. Les traditions changent un peu maintenant, les griots ne le sont plus forcément de génération en génération.
Il a grandi dans un environnement familial où la musique est importante, notamment la guitare et le chant.
Il parle des jours de mariages où les griots sont importants. Le griot prépare le mariage avec la famille avant.

00:03:30
Thierry Savary demande si le griot invente des histoires.
Habib Koité explique que les griots ont beaucoup d'imagination. Il faut improviser beaucoup et essayer de toucher les gens. Ils en rajoutent.
Habib Koité explique que même s'il y a une structure dans sa musique, il y a aussi une part de liberté, une part d'improvisation.

00:05:20
Thierry Savary souligne qu'il est né au Sénégal.
Habib Koité est né au Sénégal mais il est Malien, il est retourné au Mali avec sa famille peu après sa naissance.

Thierry Savary lui parle de Salif Keita qui est aussi un musicien malien, mais qui ne vient pas de la tradition griotte.
Habib Koité explique que Salif est issu d'une famille de caste, une famille noble. Cela n'a pas été bien accepté par tout le monde. Mais il trouve qu'il chante bien. Il ne sait pas pourquoi il a quitté son rang.

00:08:10
Thierry Savary demande s'il y a des rencontres de musiciens maliens.
Habib Koité explique qu'il y a des rencontres. Il arrive même parfois qu'il y ait des concerts où ils se rencontrent, mais ce n'est pas très fréquent. Il pense que les rencontres dépendent du milieu.

00:09:10
Thierry Savary lui demande s'il a dû passer par Paris.
Habib Koité est actuellement à Bruxelles. Il vient pour des tournées de maximum 3 mois et demi, car les choses sont très différentes en Europe. Il a commencé grâce à un prix de Radio France International. Il a aussi eu un stage de 6 mois à Paris avec ses musiciens, pour faire des concerts et apprendre le métier. Maintenant il travaille plus avec la Belgique car son producteur est belge.
Il félicite les Africains qui restent longtemps en Europe, c'est difficile. Mais il dit aussi que s'il reste trop longtemps à Bamako, l'Europe lui manque... Mais Bamako c'est sa maison, ce qui lui donne une certaine force.

Savary, Thierry

Interview de Hanafree

Interview du groupe fribourgeois Hanafree par Thierry Savary.

Enregistré à l'occasion de la sortie d'un 45 tours.

Interview avec le chanteur Simon Ilofo du Zaïre et le guitariste Doris Zaïco du Congo. Le groupse s'est créé de la scission d'un groupe de Fribourg car ils voulaient faire de la musique mélangée. Le groupe compte de grands professionnels comme Francis Coletta et Richard Pizzorno, mais aussi Salvatore Lombardo à la batterie et Alexandra Pasina au chant.
Leur rencontre permet d'arranger la musique africaine. Leur musique est métissée, le rythme africain avec une musique un peu plus sophistiqué, le funk. Les sentiments africains et la culture européenne. Le mélange du rythme africain et l'harmonie européenne.
Leur musique sur scène et sur le disque se ressemble. Mais en studio on ne peut pas se permettre de crier par exemple. Coletta, un des responsables du studio aussi a permis de créer un ambiance familiale, même africaine. La différence avec la manière de travailler en Afrique c'est que les morceaux arrivent prêts et sont travaillés en studio. Coletta et Pizzorno ont fait les arrangement.

00:04:30
La signification de Hanafree: Hana signifie enfant: les enfants libres. On va dans un concert pour oublier le stress de la vie et s'éclater un peu.
Ils parlent de la signification de la musique, de la différence avec la Suisse et l'Afrique. Tout ce qu'on fait sur scène vient tout seul, la musique circule, tout le monde sent la musique. En Suisse la musique aussi est importante, mais il y a une différence de ressentir la musique.
Ils parlent du fait qu'ils ont participé u Passeport vacances, et ont expliqué aux enfants que tout est musique dans la vie.

00:06:45
Ils parlent de la signification de la pochette du disque. Elle représente l'importance de la musique dans la vie. signification un peu philosophique.
Ils chantent en lingala, langue d'Afrique centrale qui est parlée au Zaïre, au Congo et en Angola.
Ils parlent de quelques thèmes qu'ils abordent dans leurs chansons. S'inspirent un peu de leur vie.

00:09:10
Ils parlent de leur venu en Suisse.
Ils sont venus pour des raisons économiques et politiques. Ils se réunissent avec des membres de leur communauté.
Il est plus facile de faire de la musique en Afrique. En Suisse c'est plus difficile de percer, il faut de l'argent, par exemple pour produire un disque.
Pour écouler le disque, espèrent le vendre pendant les concerts. Mais ils n'ont pas de producteur, c'est très difficile et ce n'est pas suffisant.

00:11:43
Ils parlent de leur rencontre avec Coletta et Pizzorno. Jean-Doris a rencontré Coletta car c'était son professeur su conservatoire. L'idée de faire un groupe est née de là. Ils y a une bonne cohérence dans le groupe. Ils qualifie le groupe comme une équipe fantastique. Le mélange de cultures, de nationalité apporte beaucoup au groupe. C'est normal aujourd'hui, le monde actuel est pour l'ouverture, tous les pays s'ouvrent.

00:13:50
Ils parlent des influences du groupe.
Il y a une sorte d'admiration de Simon et Doris pour Pizzorno et Coletta. Ils s'inspirent aussi de leurs cultures. Simon aime beaucoup Ray Charles et s'en inspire pour le chant. Pour Jean-Doris les influences sont Ray Lema et Papa Wemba.

00:15:43
Ils parlent des souhaits et envies pour le futur.
Ils aimerait être connu et reconnu à Fribourg, et aussi trouver un producteur. Ils aimeraient pouvoir véhiculer leur culture par la musique. Commencer à Fribourg, au canton de Fribourg et s'étendre ensuite. Ils aimerait être connus comme un groupe du canton de Fribourg.
Le message qu'ils aimeraient faire passer aux auditeurs c'est qu'ils soutienne Hanafree, et qu'ils puissent les aider dans leur problèmes financer et trouver un producteur.

Savary, Thierry

Interview de Hank Shizzoe

Interview du chanteur zurichois Hank Shizzoe par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album "Walk", en mai 1996.

Hank Shizzoe répond en anglais et Thierry Savary traduit l'interview au fur et à mesure.

Thierry Savary présente Hank Shizzoe qui sort son deuxième album.
Il y a beaucoup de légendes autour de lui, on dit par exemple qu'il est né à Hawaï.
Hank Shizzoe explique que ce ne sont que des mensonges, sauf la musique.

Thierry Savary rappelle que son premier album s'appelait "Low Budget", car il avait été fait avec peu de moyens, mais il a bien marché.
Hank Shizzoe explique qu'il était content que l'album marche.
Il pense que le succès est dû au fait qu'il a eu beaucoup de bonnes critiques et d'attention dans les médias.
Il a aussi beaucoup eu de concerts.

Thierry Savary lui parle des groupes avec lesquels il a tourné.
Hank Shizzoe explique avoir travaillé avec beaucoup de musiciens. Il y a un grand mélange de musiciens. Il y a eu 14 musiciens pour l'album, et pour les concerts aussi. Ce n'est pas facile à gérer.

00:04:00
Thierry Savary parle de son nom.
Hank Shizzoe pense que le nom a pu engendrer les problèmes (il rit.).

Thierry Savary parle de sa musique country et blues.
Hank Shizzoe explique qu'il aime la musique folk et rock, avec des racines américaines, "roots rock".

Hank Shizzoe n'a jamais joué aux USA mais il a visité le pays. Il aime beaucoup le pays, et il peut s'en inspirer.

Thierry Savary parle de Mark Knopfler.
Hank Shizzoe explique avoir commencé la guitare en l'entendant. Il est influencé par lui, surtout dans les premiers morceaux.

00:06:40
Thierry Savary souligne la forte présence de la guitare dans l'album.
Hank Shizzoe explique qu'il n'y a pas vraiment de solos dans l'album mais que les guitares sont plus structurées. Il y a plus de riffs de guitare.

Thierry Savary souligne les bonnes critiques sur ce nouvel album.
Hank Shizzoe est surpris de cet accueil et du fait que les gens aiment sa musique. Il fait de la musique car il aime ce qu'il fait, et si les gens apprécient c'est un bonus.

Hank Shizzoe explique qu'il va faire une grande tournée en Europe, et peut-être aussi aux USA en fin d'année.
Les USA c'est un rêve pour lui. Il espère que cela sera possible.

00:10:00
Thierry Savary lui demande si de grandes compagnies de disques l'ont approché.
Hank Shizzoe pense que si cela plait à beaucoup de gens, ce serait difficile à commercialiser car c'est une musique difficile à classer. Il ne pense pas qu'il puisse vendre beaucoup d'album. Il est très content de sa petite maison de disques et qu'il ne ressent pas le besoin de changer.

00:11.45
Thierry Savary parle des musiciens qui participent à l'album.
Hank Shizzoe explique qu'ils ont pris leur temps pour faire l'album. Il voulait que le meilleur se retrouve sur le disque. Ils ont joué en prenant du plaisir, avec des amis. Les choses se sont faites de manière spontanée, il n'y a pas eu beaucoup de répétitions.
Ce n'est pas forcément facile de jouer comme cela, mais ils n'avaient pas beaucoup d'argent pour le studio. L'avantage de ne pas enregistrer en studio permet de ne pas avoir le stress du studio où tout coute cher.

00:14:20
Thierry Savary lui demande son ressenti sur l'album.
Hank Shizzoe explique qu'il est surpris du fait qu'il aime encore l'album. C'est l'album qu'il voulait faire.

Il espère venir prochainement à Fribourg. Il est déjà venu à La Spirale. Il sera le soir-même au Bleu Lézard à Lausanne.

Savary, Thierry

Interview de Hubert-Félix Thiéfaine

Interview du chanteur français Hubert-Félix Thiéfaine par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album "Fragments d'hébétude", en 1993.

Hubert-Félix Thiéfaine explique qu'à 12 ans il voulait être chanteur.

A dix ans il a eu une sorte de crise existentielle, et il ne se voyait pas vivre normalement, dans un bureau ou une usine, Il ne savait pas comment s'en sortir. Comme il avait une éducation chrétienne il est entré dans un séminaire, car il trouvait que c'était déjà une forme de marginal. Un ami avait des disques, et il a décidé qu'il voulait devenir chanteur. Il a écrit des chansons et commencé la guitare.

00:03:10
Un artiste est toujours un marginal, car il n'a pas le même rythme de vie que les autres. Il a des privilèges aussi, et des souffrances qui sont différentes. Il ne peut pas parler du milieu artistique, il connait juste son milieu, il ne veut pas en parler.

00:04:10
Il joue toujours ses vieux morceaux. Ils continuent à influencer ses morceaux actuels.
Il parle d'un spectacle qu'il a fait qui faisait beaucoup rire mais avec des textes très noirs. Aujourd'hui il essaie de faire sourire les gens, il a plus de maturité.
Dans ce spectacle, il faisait le clown en balançant des textes très noirs. Un moment il a craqué car il n'arrivait plus à assumer ce côté clownesque.

00:06:20
Maintenant c'est plus direct, il n'a plus envie de tromper les gens. Maintenant il va plus chercher dans ses tripes. Il va plus dans la subtilité.

00:07:25
Il y avait déjà du blues à l'époque, du rock aussi, donc musicalement il n'est pas très éloigné. Mais maintenant il essaie de toucher plus au subtile, aux fragrances.

00:08:20
Il joue de la guitare subliminale, celle qu'il branche quand il est tout seul. Elle donne le côté swing et feeling du morceau. Puis elle est mixée à la limite de l'audible.

00:09:15
Il a joué avec des musiciens américains. C'est une somme de choses qui font qu'il fait ce choix. Il aime bien la vie américaine, la musique, les musiciens, les techniciens, les studios. Ils sont disponibles, ils savent ce qu'est ce genre de musique.

00:10:40
Dans ses textes, il utilise des mots peu utilisés. Il dit que c'est parce qu'il a toujours aimé les minorités. Il ne faut pas oublier ces mots. Il aime mélanger des mots qui n'ont rien à voir pour rendre une idée. Comme il pense que tout va vers le complexe, pourquoi faire simple quand on peut compliquer.
Il trouve intéressant de faire des phrases avec des mots qui n'ont rien à voir ensemble mais avec une idée derrière.

00:12:10
Il crise, il est dur avec les gens. Mais il fait partie de cela. C'est très dur d'avoir des rapports avec les autres. Il faut avoir beaucoup d'amour. Les relations aux autres sont terribles. Il essaie de vivre le plus possible dans la solitude.
Les gens se renvoient des choses, se renvoient leur connerie.

00:14:00
Il est toujours dans la contradiction. Quand il est gentil il pense qu'il va se faire avoir, et quand il est méchant il s'en veut.
Les chansons c'est un moyen de se mettre dans sa solitude.

Il partage son travail avec sa compagne, car c'est quelqu'un qui a beaucoup de finesse. C'est obligé de faire partager. Il y a un moment où il faut le montrer à quelqu'un car il n'y a que les autres qui peuvent nous renvoyer notre image.

00:16:25
Il parle de l'intérêt de la musique pour les gens. Pour comprendre il faudrait qu'il revienne en arrière, au moment où il n'était qu'auditeur. Maintenant il en vit, il n'a plus cette naïveté vis-à-vis de la musique.

Il a encore envie d'écouter de la musique, mais cela dépend des moments. Lorsqu'il est en studio ou en tournée, il n'a pas très envie d'écouter de la musique. Il a des phases.

00:18:55
Il teste chaque mot, rien n'est mis au hasard. Il regarde toujours si c'est le sens, l'idée. Pour cela il doit décortiquer chaque mot pour savoir s'il correspond à cette idée. Tout est testé.

00:20:10
Il a beaucoup de contact avec son public, il reçoit beaucoup de courrier. Il ne peut pas y répondre car cela demande trop de travail. Il y des gens qui s'occupent de cela pour lui. Il arrive qu'il y ait des lettres plus douloureuses auxquelles il répond. Après les concerts aussi il y a toujours des gens qui viennent.

Il ne fait pas partie du cirque médiatique. Il est content car il peut vivre plus normalement. Dans son quotidien il y a souvent de petites rencontres.

00:22:30
Il a fait une tournée de près de 2 ans, puis pris un an pour écrire ce nouvel album.
Il a toujours un moment où il veut écrire mais il n'arrive pas. C'est un palier. Mais après tout va très vite. Souvent c'est la colère qui déclenche le processus.
Une fois le disque enregistré, il commence à l'écouter avec plaisir après qu'il soit en vente depuis 2 semaines. Il a les premiers retours. Mais avant c'est fatiguant.
Il aime beaucoup son dernier album. Il s'y est beaucoup plus investi que dans les autres.

00:25:30
Le métier de musicien était à risque il y a 30 ans. Maintenant tous les métiers sont à risques, il n'y a plus de certitudes. Le musicien a le privilège de la liberté, de faire ce qu'il a envie de faire.

Savary, Thierry

Interview de IAM

Interview de Shurik'n du groupe de rap français IAM par Thierry Savary

Enregistrée à l'occasion de leur passage à Fri-Son le 16.04.1994.

"Jo", du groupe IAM

Il explique qu'il a toujours été très nerveux, depuis l'enfance. Mais il n'a pas fait trop de bêtises. A 18 ans, il était danseur, il a commencé le hip-hop par le break dance. Il écoutait du rap.

Vers 18 ans il lisait un peu de tout, mais pas de poésie. Il a commencé les arts martiaux très tôt, et il lisait sur les arts martiaux. Il y a toujours une emprunte de la spiritualité qui va avec les arts martiaux.

00:02:35
La rencontre?
Pour Kheops et Akhenaton, ils se sont rencontrés très tôt, car ils étaient le seul rapper et le seul DJ de la ville de Marseille.
Ils vivent un peu comme une famille dans le sens où ils se voient beaucoup, tous les jours. Ils se connaissent. Depuis 1989, ils se connaissent, puis avec les tournées ils sont vraiment ensemble tous les jours.

Il explique que Marseille n'a jamais été une ville de hip-hop. Les gens faisaient de la danse, du break. Mais pas le micro et les platines.

00:04:50
Le rap permet de dire des choses qu'on ne peut pas faire en chanson, car dans une chanson il n'y a pas la place. On étale deux phrases dans une mesure dans le rap.
Il y a aussi une différence de buts, il y a peu de chanteurs qui abordent des sujets, et ce sont des gens qui savent écrire. Des gens comme Brassens, Brel, Nougaro. Mais la chanson aujourd'hui n'est pas au niveau.

00:06:00
Il n'y a pas de mots qu'ils n'utilisent pas. Ils ne se posent pas de limites. Mais ils pensent aussi qu'il n'y a pas besoin d'être vulgaire, on est mieux compris quand on parle clairement.

00:06:50
Ils parlent du cosmos, dans leurs titres et dans les arts martiaux. L'Egypte et l'Asie sont les deux régions les plus spirituelles. Le cosmos c'est une volonté de resituer l'homme par rapport à son univers. Une re-situation physique et mentale car on est un peu trop prétentieux en ce moment.

Ils parlent des indiens d'Amérique. Shurik'n explique qu'il est en train de découvrir les indiens d'Amérique et leur culture. Ils ont un respect profond pour la nature et veillent à être en harmonie avec elle.

00:09:30
Il pense que le public comprend le message. Il dit que cela se voit en concert. Il y a des chansons où ils sentent l'adrénaline, et d'autres où tu sens qu'ils écoutent. Ils connaissent le groupe, ils savent très bien qu'il y a des morceaux à texte. Et après les gens viennent dire leur ressenti.
Ils font une balance entre le fun et les choses qui touchent l'âme. Le rap c'est du journalisme urbain.

00:11:30
Les médias sont une source d'inspiration. Il y a aussi les livres. Et la ville de Marseille.
Ils apprécient quand on parle de leur musique comme d'une musique ethnique. Il pense que les gens ont compris ce qu'était Marseille.

00:12:30
Ils parlent du concert de Fribourg. Les gens doivent s'attendre à quelque chose de mystique.

00:13:00
Ils ne se sentent pas comme des porte-paroles. Ils disent ce qu'ils pensent, comme ils le pensent, et sur n'importe quel sujet. Ils ont déjà été qualifiés de subversifs et d'agitateurs.
Mais il pense que les auditeurs ont très bien compris, ils sont de plus en plus nombreux.

La fusion de la technologie et de la grâce de la spiritualité.
Ils travaillent avec toutes les musiques qui leur plaisent. La musique ethnique amène une profondeur à leur musique. Ils travaillent avec des sampler. Le mariage se fait très bien. Il y a aussi une volonté de maintenir la tradition.

Ils font un parallèle entre modernisme et homme, progrès, spiritualité.

00:16:20
Ils parlent du respect. Ils ont un respect des racines, des parents, respect de certaines valeurs mais sans pousser non plus. Ils ont le respect de leurs racines, d'où ils viennent, de ce qu'ils sont.

00:17:15
A Marseille, ce qui manque, c'est l'argent. Il parle de jeunes qui travaillent, car les parents ne peuvent pas leur acheter les livres pour aller à l'école. Il y a des gens qui n'ont pas la chance de pouvoir faire des études. Il y a aussi des jeunes qui passent leur vie dans la rue.

00:19:00
Il parle de voyage astral et de voyage dans l'espace.

00:19:45
IAM c'est un groupe de scène. Ils ont toujours un bon accueil partout. Pour la scène il faut être complet.
Sur scène, ils essaient de briser la barrière avec le public. La symbiose avec le public se fait souvent dès le début.

00:21:20
Ils parlent du nombre de choses qu'ils arrivent à dire dans une chanson. Tout cela dépend des tournures de phrases. Il ne faut pas trop compliquer non plus. Il faut penser à la compréhension, et aller au but. Tout dépend de comment le texte est construit. Et pour faire cela la lecture sert beaucoup.
L'écriture n'est pas facile, ils cherchent toujours à pousser plus loin. L'inspiration vient vite. Mais il faut quand même pousser, les textes ne sont jamais de premiers jets.

00:23:20
Le dernier album est un double album. Ils n'ont plus tourné durant 2 ans. Ils ont changé de label. Et ils ont utilisé le temps pour composer. Ils ont gardé 30 morceaux. Le label était un peu réticent après tout a suivi.

00:24:55
Ils sont allés mixer l'album aux USA pour le son. Les ingénieurs ont une autre façon de travailler, ils connaissent le rap aussi.

Une fois l'album terminé, dans les mains, il s'est dit que c'était finie t que la deuxième phase commence. C'est la moitié du chemin. Mais ça fait plaisir!

00:26:20
3 vœux: pouvoir continuer à faire ce qu'il fait pendant très longtemps dans le milieu de la musique et à Marseille. Qu'on comble notre manque de spiritualité en Occident et que cela rééquilibre des choses.

Savary, Thierry

Interview de IAM - brut

Interview du rappeur français Shurik'n, membre du groupe IAM, par Thierry Savary [Les Grands Espaces].

Enregistrée à l'occasion du passage du groupe à Fri-Son le 16.04.1994.

Il s'agit de l'interview brute diffusée en avril 1994 (S105). Se référer à cette notice pour les détails.

Savary, Thierry

Interview de Incognito

Interview de Jean-Paul 'Bluey' Maunick, guitariste du groupe d'acid jazz britannique Incognito, par Thierry Savary.

Enregistrée lors de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Bluey explique que cela fait 10 ans qu'il rêve de venir à Montreux, que tous les musiciens parlent de jouer ici. Mais malheureusement il a constaté ici que les prix des billets sont trop chers, c'est surfait. Il pense qu'ils ne prennent pas en considération les artistes car ils doivent jouer à 12 sur une scène pour 3 personnes.
Ils vont jouer pour les gens mais il aimerait remettre les choses à leur place car la musque ce n'est pas juste pour rapporter de l'argent, c'est pour les gens.

Pour un musicien si tu n'as pas de respect et que tu ne te préoccupe pas des gens, cela ne veut rien dire. Mais aussi pour toutes les autres parties de la vie, pas que pour les musiciens.

00:01:10
Il parle du groupe. C'est un partage de musique, une espèce de chimie entre 12 personnes sur scène qui s'exprime d'une seule voix. Le public est sensible au message du groupe. Pour arriver à ça il faut du respect, pour que chacun puisse parler et jouer.

C'est surtout un groupe de live. Quand on apprend un instrument c'est pour ça par pour le studio. On commence avec un point de vue scénique. Jouer devant des gens qui te donnent un retour. Quand on fait un disque on peut être très content mais on ne voit pas la réaction du public.

Il se définit comme un groupe de funk premièrement et ensuite aussi un groupe de jazz. La part de jazz c'est un apport de liberté dans le rythme, comme quelque chose de spirituel.

00:03:05
La meilleure réaction de la part du public c'est qu'il aime leur musique. Ils ont fait une semaine en Allemagne et ont rencontré le meilleur public qu'ils aient jamais eu. Surtout un concert à Hambourg, le plus grand concert pas en taille du public mais en émotion.

L'émotion c'est la chose la plus importante. C'est ce qui ne va pas avec beaucoup de musiques aujourd'hui, et ce qui ne va pas ici à Montreux. Ça va devenir une chose morte, des concerts pour une élite. Ils veulent être ouvert au public, à tout le monde. C'est le message de Miles Davis, il ne faut pas le perdre. Chacun devrait trouver sa voix et s'exprimer avec sa propre voix.

00:05:23
La définition d'une bonne chanson: elle doit toucher émotionnellement et rendre joyeux ou triste. Elle peut aussi rappeler quelque chose, être en accord avec un humeur, comme une photographie. . Une chanson touche au fond du cœur, elle rappelle la joie ou la tristesse d'une période vécue. Il cite Marvin Gaye ou Stevie Wonder.

00:06:45
Il parle de leur reprise de Don't you worry about a thing de Stevie Wonder

00:07:16
Il donne sa définition de la richesse: le bonheur, le contentement personnel.

Et de la pauvreté: on la voit tous les jours. C'est beaucoup de tristesses, beaucoup de gens sans âme qui font passer la guerre en premier avant les gens. La pauvreté du cœur aussi.

00:08:12
L'amour qui dure toujours c'est très dur. Les seules personnes qu'on peut aimer toujours ce sont les enfants. Une femme, on choisit de l'aimer, on doit travailler à ça.

00:09:22
Le futur, ce sont les enfants. On doit penser aux autres, il est optimiste sur le futur car les gens combattent les injustices dans le monde. La génération est plus consciente de ce qui se passe.

00:10:20
La musique lui a apporté beaucoup, le fait de pouvoir voyager, de voir le monde. La meilleure chose c'est la musique en soi, c'est comme une drogue dont il a besoin tous les jours.

00:11:00
La situation des musiciens noirs en Angleterre s'améliore mais ce n'est pas encore idéal. Ils doivent payer pour leurs clips, ils n'ont pas encore ouvert les portes. Il faut encore beaucoup de travail. Il cite beaucoup d'exemples d'injustices, seules les beaux peuvent réussir

00:12:50
3 vœux: apporter du bonheur à sa famille et une vie confortable, pouvoir jouer avec le groupe jusqu'à la fin de sa vie, et vivre un jour la fin du racisme partout dans le monde.

Savary, Thierry

Interview de Incognito - brute

Interview de Jean-Paul 'Bluey' Maunick, guitariste du groupe d'acid jazz britannique Incognito, par Thierry Savary [Nationalité musicien].

Enregistrée en mai 1995 à l'occasion de la sortie de leur album "100° And Rising", en 1995.

Il s'agit de l'interview brute (S153-01). Se référer à cette notice pour les détails.

Savary, Thierry

Interview de Incognito_2

Interview de Jean-Paul 'Bluey' Maunick, guitariste du groupe d'acid jazz britannique Incognito, par Thierry Savary.

Enregistrée lors de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1993.

Bluey explique qu'il n'a pas dormi depuis 3 jours mais que grâce à la musique il n'est pas fatigué. Il a de la musique tout le temps dans la tête. On ne peut pas arrêter. Elle fait partie de la vie, et prend une grande place, même la nuit. Il explique qu'il écrit ou enregistre des choses même pendant la nuit.

00:01:30
Il parle de la tournée d'Incognito aux USA. Ils ont été très bien reçus, et ont vu que le live a sa place.
Les ventes vont bien pour eux.

00:02:30
Il parle du pouvoir de la musique. Pour le prouver il suffit de regarder les concerts comme "Live Aid" ou "Free Nelson Mandela". Les idoles des jeunes sont des pop stars, ou des musiciens. Si les musiciens se lançaient en politique il n'y aurait plus de politiciens.

00:03:25
Il explique que le succès fait changer les choses dans la vie privée, les gens le voient différemment. Il essaie d'être le plus simple possible, il ne se sent pas comme une pop star, il écrit des chansons mais ne veut pas être considéré différemment. Il y a des gens dans la rue qui ont des choses à dire.

00:05:00
Il pense qu'il est né pour être musicien. Dès qu'il a vu une guitare il a été séduit par l'instrument.

00:05:40
1 vœux: que les groupes qui percent aujourd'hui n'aient pas à couper leur créativité ou faire de concession, qu'ils puissent juste jouer de la musique, la musique qu'ils veulent.

Savary, Thierry

Interview de Incognito_3

Interview de Jean-Paul 'Bluey' Maunick, guitariste du groupe d'acid jazz britannique Incognito, par Thierry Savary.

Enregistrée en mai 1995 à l'occasion de la sortie de leur album "100° And Rising", en 1995.

Thierry Savary lui demande si avec ce nouvel album on peut parler d'un nouvel Incognito
Bluey explique que cet album s'est imposé à lui. Les autres membres se sont vus proposé d'autres choses. Ce nouvel album l'a stimulé, lui a donné une nouvelle énergie car il pouvait faire quelque chose de différent avec cet album. Le fait d'avoir une nouvelle famille pendant un petit moment l'a motivé.

Thierry Savary lui demande si Incognito est un exemple de longévité.
Ils ont sorti leur premier album en 1978. Ils ont progressé durant toute leur carrière. Le fait d'avoir toute cette histoire aide. Ils n'ont pas la peur de l'échec comme les groupes qui ont du succès tout de suite. Rien que le fait de s'appeler Incognito montre que l'on ne sait pas ce qui va se passer. Les expériences des dernières années aident, et les expériences sont toujours différentes

00:03:30
Il ne se sent pas du tout le même homme dernièrement. Il se sent beaucoup plus en confiance. L'album est très centré sur lui, sur sa vie, sur sa dernière année.-

Thierry Savary le relance en lui demandant si c'est une tranche de vie qu'il donne dans l'album.
Oui. Par exemple la chanson "Roots", ce n'est pas seulement sur les gens qui découvrent leur racines. Pour lui, cette chanson reflète l'année où il a découvert ses racines, son arbre généalogique mais aussi quand il a trouvé sa famille avec des relations proches, et des gens. La plupart des gens n'ont pas de racines. Les racines c'est aussi de se sentir part d'une communauté. Le fait d'avoir un but, d'être important dans une communauté. Il parle de l'importance de l'amour.

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Thierry Savary demande si les gens sont conscients des messages dans la musique
Il espère que les gens comprennent au travers de la musique. Il espère que cela crée une petite étincelle, un petit réveil. Il n'est pas un professeur, il est là pour divertir les gens. Il sait qu’une chanson ne va pas changer la vie des gens, mais si cela peut faire des étincelle et aider un peu les gens.
Les gens viennent voir les concerts d'Incognito pour se divertir mais aussi pour offrir une part d'humanité.

Il parle de la différence entre faire de la musique quand il était jeune et après un certain temps. Il veut faire de la musique pour que les gens réagissent. Il est conscient de l'importance des émotions dans la musique.
Il explique qu'il était content de jouer avec de nouveaux musiciens car il n'y avait pas d'attente de leur part.
Il a compris avec cet album que cela ne sert à rien d'en faire trop.

Savary, Thierry

Interview de Indochine

Interview du groupe de pop rock français Indochine par Thierry Savary

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur album "Un jour dans notre vie" en novembre 1993.

Ils expliquent que faire de la musique est devenu un rêve à l'adolescence, dès qu'ils ont découvert Woodstock et le rock. Stéphane et Nicolas avaient des parents qui leur ont fait découvrir l'art, mais pas de manière très poussée.

Le premier conseil qu'on leur a donné c'est le travail. On apprend toujours dans la musique, il faut toujours travailler.

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Ils auraient aussi aimé qu'on leur dise de ne pas faire confiance aveuglément aux gens. Ils ont découvert un milieu difficile dans la musique.

Le métier de musicien n'est pas à risque au même titre qu'être mineur par exemple, c'est un métier privilégié. Mais c'est un métier difficile car on recherche toujours le succès.

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Ils sont ensemble depuis 12 ans. Ils se connaissent très bien. Et leurs seules divergences sont extra-musicales.

Définition de leur univers: passion, sérénité et sincérité. Au niveau du genre, c'est un groupe de rock qui essaie de s'ouvrir sur tout ce qui n'est pas typique. Et il y a d'autres thèmes: le sexe, le social, la religion et l'évasion.

Ils sont encore aujourd'hui de grands rêveurs. Ils sont les trois du signe du cancer, le signe des rêveurs.

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Ils pensent qu'il ne faut pas répondre à l'industrie du disque, c'est à dire faire des morceaux quand on a envie de les faire et les écrire.
Ils ne sont pas un groupe dit normal. Ils ont un public, et arrivent à démontrer qu'on peut sortir des sentiers battus et se faire oublier un moment tout en gardant des passions.

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Ils parlent de pêche, une activité partagée par beaucoup de musicien. Il y a la nature et le calme, ce qui explique cet engouement.

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Thierry Savary dit que leurs albums peuvent être feuilletés comme un livre.
Ils sont d'accord avec cela. C'est des albums qui doivent être écoutés dans la continuité.

Ils rencontrent régulièrement des gens qui viennent leur dire qu'ils sont tombés amoureux sur la chanson "les yeux noirs". Ils aiment ces anecdotes des gens car cela veut dire qu'ils ont compté pour les gens.
Ils sont proches de leur public. C'est le contact avec le public qui te fait vivre.

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Thierry Savary parle des crises d'hystéries.
C'est parfois difficile, il faut toujours garder une vie privée.

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Ils ont beaucoup de succès en Amérique Latine, notamment au Pérou. Ils racontent leur tournée.
Ils ne se sentent pas ambassadeur de la langue française, mais ils pensent que ce n'est pas difficile de s'exporter malgré la langue.

Cela permet aussi de se rendre compte que les gens vous écoutent vraiment, et qu'il ne faut pas déraper. C'est pour cela qu'il faut garder une vie normale.

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Ils ne veulent pas non plus pratiquer de l'autocensure, car il faut rester vrai. Il faut donner le meilleur de soi et ne pas se trahir.
Il a une écriture plutôt réfléchie. C'est une réflexion sur soi.

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Ils parlent du nouvel album. Il y a un travail sur la voix. Au début Nicolas dit qu'il criait, puis il a travaillé. Il a aussi une nouvelle méthode d'enregistrement.

Il pense que le fait de chanter c'est un bon remède contre la dépression. C'est le fait de s'exprimer. C'est un atout.

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Les guitares aussi ont changées. Elles sonnent plus rock. C'est aussi parce qu'il y a moins de mélange avec des machines. Ils évoluent aussi d'année en année.

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Ils parlent du mixage. Le réalisateur dans cet album s'est plutôt mis à part, et qui disait de s'arrêter.

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Ils ont des proches en qui ils ont confiance, mais assez peu. Ils aiment bien garder les choses secrètes. La maison de disque n'écoute l'album qu'une fois mixé, pas avant.

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Ils ont mis un an et demi pour la conception de l'album, puis 2 mois et demi pour l'enregistrement.
Ils pensent que c'est allé très vite après l'enregistrement.

Ils pensent que leurs chansons pourraient être chantées uniquement avec voix-guitare, sur un album unplugged.

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Ils ont une grosse tournée prévue, cela fait 4 ans et demi que ce n'était pas arrivé.
Sur scène il y a toujours des surprises. Mais pour cet album, ils ont pensé directement à la scène donc ils ont plus de liberté. Ils sont impatients de partir en tournée.

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3 vœux, un chacun: faire du patin sur le lac Léman, que les gens soient heureux, trouver le vaccin contre le sida.

Savary, Thierry

Interview de Inner Circle

Interview du groupe de reggae jamaïcain Inner Circle par Thierry Savary.

Il explique que les choses ont beaucoup changé pour les musiciens en Jamaïque. Il y a plus de technologies et ils ont aussi plus la possibilité de voyager.

Beaucoup de gens pensent que le reggae est mort. Le reggae parle des opprimés et est politique alors il ne se vend pas. Le reggae qui dit des choses politiques et révolutionnaires n'intéresse pas les maisons de disque et le public. Bob Marley a eu des succès en Europe avec des chansons d'amour.

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Quand les gens voient des rastas ils pensent juste à la marijuana. Il pense qu'il faut arrêter de se tourner vers le passé et regarder vers le futur.

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Il déplore le fait qu'on lui a dit un jour qu'il faut avoir faim pour faire du reggae. Il déplore cette image.

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Il pense que le fait d'avoir grandi en Jamaïque fait qu'ils ont une meilleure idée de ce qu'il veulent faire car ils ont connu la souffrance.
Leur message est plus fort. Il parle d'histoire de la musique et pense que ce sont des gens qui ont souffert qui ont fait la musique. Il critique les amalgames fait aux musiciens de reggae.

Savary, Thierry

Interview de Inxs

Interview du batteur Jon Farriss, et du bassiste Garry Gary Beers du groupe de rock australien INXS par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Full Moon, Dirty Hearts".

Jon explique qu'il a commencé la musique très jeune. Gary a commencé plus tard.
Les parents de Jon ont toujours beaucoup aimé la musique. Son père était un musicien frustré de ne pas avoir pu faire quelque chose dans la musique. Ila aussi des danseurs dans sa famille., il a toujours été interpelé par la musique des ballets. Le fait d'avoir une famille dans la musique peut aider, mais pas obligatoirement. Comme Gary, qui est brillant. Maintenant la famille c'est INXS.

INXS c'est une famille maintenant, ils se connaissent depuis l'école, ça fait 17 ans que le groupe existe.

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Être toujours ensemble ce n'est pas si dur, nous avons des moments où ils jouent sur scène, et d'autres de temps libre. Le succès peut tuer un groupe , c'est dangereux. Ils ont trouvé l'équilibre entre le studio, la scène, les tournées.

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Ils aiment beaucoup jouer ensemble. Ils aiment jouer sur des petites scènes car il y a plus d'interactions avec le public, la qualité est meilleure pour le son aussi.

Au début de leur carrière ils jouaient 7 jours sur 7 dans de petits clubs. Quand on décide de devenir professionnel cela coûte cher. Il faut faire des concerts pour payer ses factures. Ce n'était pas un choix mais une obligation de faire 9 concerts par semaine.
Ils avaient beaucoup de dettes à payer.

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S’ils devaient faire autre chose, ce serait toujours dans le domaine de la musique. Ils sont tous de l'expérience en tant que producteurs. Le plus important c'est de trouver quelque chose que tu aimes faire.

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Ils parlent de la musique en Australie. Il y a beaucoup de groupes de hard rock. Ils ont été influencés par d'autres groupes. Ils ont aussi eu de la chance avec les radios qui diffusaient de tout. Ils ont pu avoir de nombreuses influences.

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C'est important après des mois de voyages de rentrer à la maison. On est plus facilement lassé par les voyages que la maison. L'Australie est un super endroit, un des plus beaux pays du monde.

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Ils pensent être des musiciens d'instinct. Le batteur explique que déjà petit il tapait sur tout ce qu'il trouvait. Tous les membres du groupe sont des musiciens instinctifs.

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L'instinct a aussi une part importante dans leur carrière. Ils ont toujours su que le groupe allait leur rapporter beaucoup de bonheur.

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Gary explique que c'est presque un accident qu'il se soit retrouvé avec une basse.

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Ils parlent de leur dernier album. Ils travaillent toujours de manière égale dans le processus de création et d'enregistrement. Chacun joue sa partie, puis ils travaillent le tout ensemble. Ils étaient coproducteurs pour la première fois, et ont pu être créatifs et faire ce qu'ils voulaient complétement.

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Ils ont un autre album en route, qui devrait sortir l'année suivante. Ils jouent certaines de ces chansons en live, donc ils ne veulent pas faire de grandes salles.
Le public répond très positivement à ce nouvel album. Ils ont enregistré des chansons qui vont certainement devenir des classiques. Ils sont très fiers de cet album.

Savary, Thierry

Interview de Ismaël Lô

Interview du chanteur sénégalais Ismaël Lô par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album «Iso» en 1994.

Ismaël Lô explique qu'enfant il ne rêvait pas d'être artiste, de faire une carrière. Mais il rêvait de jouer des instruments, c'est pour cela qu'il en a fabriqué lui-même.
Il ne vient pas d'une famille de musiciens ou une famille griotte.

Il a commencé à jouer de l'harmonica en le clouant au mur. Il explique qu'il a appris à en jouer très jeune. Il voulait jouer deux instruments en même temps et a développé une technique pour clouer son harmonica au mur.

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Thierry Savary lui parle de l'harmonica et lui demande pourquoi il s'y est intéressé.
Il explique qu'au départ c'était un jouet. Il a grandi avec cet instrument dans la tête. Ce n'était pas vraiment un choix.

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Ils parlent de l'universalité de la musique et des influences de la sienne.
Il explique que quand il quitte le continent africain il se rend compte des nombreuses influences de sa musique. Il pense que toutes les musiques viennent d'Afrique car toutes les musiques viennent du jazz. Il pense que les Occidentaux voient des influences occidentales dans la musique africaines alors que ce sont des musiques connues depuis plus de mille ans.
Ils abordent aussi le racisme.
Il parle du jazz, des grandes figures du jazz.

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Thierry Savary parlent du fait que des gens partent chercher des rythmes en Afrique.
Ismaël Lô pense que l'africain n'a pas besoin qu'on lui apprenne le rythme, ils ont cela dans le sang, qui est inné.
L'Afrique est un territoire intarissable en matière de musique.

Les Occidentaux vont souvent puiser de l'inspiration en Afrique, puis s'approprient ces rythmes.

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Thierry Savary compare la place de la musique en Europe et en Afrique, et lui demande comment il se sent en Europe.
Il pense qu'en Afrique aussi la musique a une dimension de distraction comme en Europe. Il ne se sent pas dépaysé. La musique n'est pas plus centrale dans la vie des Africains. Mais lui pense que la musique est partout.

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Il explique qu'il est tout le temps en train de penser à la musique, il est tout le temps en train de composer. Il lui arrive d'être gêné car il est absorbé par la musique.
Il rêve même de musique. L'inspiration peut venir partout et tout le temps. Il faut essayer de mémoriser ce que l'inspiration donne. Il explique que les mélodies finissent toujours par revenir.

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Il pense que la musique est quelque chose de très mystique. Le fait que des gens sur des continents éloignés où il n'a jamais été écoutent leur musique est quelque chose de magique, de presque surnaturel.

00:15:00
Thierry Savary lui parle de rencontres, et des duos sur son nouvel album.
Il parle d'Etienne Roda-Gil. Ismaël Lô explique qu'il aimait beaucoup ce qu'il faisait et voulait qu'il lui écrive un texte. Il voulait des ouvertures.
Il explique que les rencontres sont importantes pour lui. Mais en même temps c'est normal de faire de la musique avec d'autres gens. La musique n'a pas de frontières ni de barrière.

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Thierry Savary lui parle des duos.
Il pense que pour lui faire des duos c'est important, de travailler avec des musiciens professionnels. C'est un plaisir de partager, avoir des liens avec des gens. La richesse de l'homme ce sont les relations. On ne sait pas e que les gens rencontrés peuvent nous apporter ou ce que l'on peut lueur apporter.

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Thierry Savary lui parle des femmes, un sujet qui lui tient à cœur?
Il explique qu'il vient d'une famille polygame. Il connait les douleurs et sacrifices des femmes. Il souligne la bravoure des femmes africaines. Il parle du fait de vivre dans une famille polygame, que c'est difficile, mais que les femmes le supportent, en plus de faire tout pour s'occuper de la famille. Il parle aussi des femmes qui défendent leurs droits.

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3 vœux: Il n'a qu'un seul vœu: que la richesse soit répartie et que chacun puisse jouir de la vie. Il parle de guerre, de famine, de racisme et il aimerait que tout cela disparaisse. Il pense qu'il faut que les gens ne se sentent plus supérieurs aux autres. Il veut la paix dans le monde et que chacun puisse avoir un minimum pour vivre heureux.

Savary, Thierry

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