Affichage de 482 résultats

Description archivistique
Savary, Thierry
Options de recherche avancée
Aperçu avant impression Hierarchy Affichage :

Le trésor de Grigan ou du Brigand

Magazine d'Alain Bougard consacré au trésor de Grigan ou du Brigand.

Alain Bougard introduit l'émission en parlant d'une histoire terrible. Il explique qu'il existe avec certitude un trésor dans les Mariannes du Nord.

Alain Bougard raconte l'histoire de Robertson et de son trésor caché sur l'île d'Agrigan.

Savary, Thierry

Interview de Diego Modena et Jean-Philippe Audin - Song of Ocarina

Interview de Diego Modena et Jean-Philippe Audin, interprète de la chanson "Song of Ocarina" par Thierry Savary.

Diego Modena, argentin, et joueur de flûtes, surtout anciennes.
Jean-Philippe Audin est violoncelliste, il joue surtout du classique mais fait de plus en plus de variété.

Ils se sont rencontrés de manière particulière. Ils travaillaient tous les deux en studio pour un pianiste. Diego est arrivé avec toutes sortes de flûtes. Le propriétaire du studio, Paul de Senneville, a été séduit par ses instruments et la manière de jouer. Il a proposé de faire un essai entre Diego et Jean-Philippe qui a aussi été séduit par l'ocarina. Ils ont beaucoup aimé et ont décidé de faire quelque chose. Paul de Senneville a composé les musiques pour l'album "Song of Ocarina".

00:02:30
Ils aimeraient continuer de travailler ensemble, dans le même esprit. Faire quelque chose d'original, même si cela semblait insensé. Diego a travaillé toute sa vie pour des créations particulières, il ne pensait pas qu'il était possible pour lui de s'adresser aussi directement au public.

00:04:16
Ils travaillent beaucoup sur des rythmiques type reggae avec des instruments pas usuels. Le plus compliqué c'est d'en avoir l'idée. Tout l'album fonctionne sous forme de dialogue, c'est important que chacun conserve son identité. Ce qui est surprenant c'est le mariage des instruments et des rythmes plus contemporains. Leur musique parle aux gens, elle évoque quelque chose aux gens, car les deux instruments apparaissent comme des voix. Il y a beaucoup de travail derrière les mélodies, pour arriver à ce que le compositeur voulait exprimer. Il y a des gens qui croient vraiment qu'ils chantent.

00:07:25
L'album peut aussi être comparé à un livre d'images qui permet de s'évader. Les sons sont rassurants car on les connait mais ils permettent aussi de voyager.

00:08:00
Ils n'ont pas du tout calculé, c'est vraiment une histoire d'une rencontre ou la magie a opéré.
Ils n'avaient pas imaginé que les gens prendraient les instruments pour des voix. Quand on fait une chanson on fait quelque chose de très précis, faire quelque chose de manière convaincante.

00:10:00
Ils ont fait des études de musique, et ce qui peut freiner la rencontre avec d'autres cultures. Ce chemin académique rend le chemin de la création plus difficile. Les artistes qui étonnent sont ceux qui ont pu voir des choses qui n'existaient pas. Il faut se méfier, étudier ce n'est pas si important que l'on croit, il ne faut pas de venir fanatique de l'école car dans la réalité c'est plus complexe. Le problème des études, c'est qu'elles sont faites pour alphabétiser tout le monde. Mais le son il faut déjà l'avoir en tête. Une fois qu'on a trouvé son son, il faut le garder et aller plus loin. Les études amènent de la confusion. Faire de la musique c'est plutôt instinctif.

00:13:45
Ils viennent de rentrer dans l'expérience, c'est très récent et très explosif. Ils sont encore aux débuts.

00:14:35
Les gens de la musique ont bien reçu l'album en général. Il y a des clivages entre certains styles mais il y a toujours ça. Les musiciens jouent toujours en premier pour le public. Ils ne sont pas d'accord avec cette façon de diviser la musique.

00:16:20
Le violoncelle est très ancien, il date d'avant "Strad."Il est assez rustique, on voit qu'il a été travaillé au couteau, que sa forme est très simple. Il a des sonorités particulières.

00:17:40
L'ocarina est aussi un instrument très ancien, on a retrouvé des traces déjà 3000 ans av. J.-C. Diego a beaucoup d'ocarina, mais il y en a une avec laquelle il joue plus souvent. C'est son frère qui a trouvé un artisan à Londres et il a acheté un ocarina, et le luthier lui a donné la sienne car Diego jouait avec son idole. Il ne sait pas si le luthier connait sa musique, il n'a aucun moyen de le retrouver.

00:19:50
Leur histoire est un peu magique. Ils ont eu beaucoup de chance.

00:20:45
Diego voyage avec beaucoup d'instruments. Il a voyagé dans beaucoup de pays, là où ils fabriquent beaucoup de flûtes, dans les anciennes cultures. Il faut aller là-bas, aller à leur rencontre mais c'est compliqué et ça prend du temps.

00:22:15
La flûte a un aspect mystique aussi, il y a des flûtes pour chaque saison, pour des rituels, pour certains types de personnes.

00:23:50
Le violoncelle aussi est assez mystique. Les instruments à cordes ont été très longtemps interdits dans les églises, perçus comme l’instrument du diable. Ils ont été conçus à une époque où on faisait très attention aux nombres magiques avec des secrets qui se transmettaient de bouche à oreilles et qu'on a perdus aujourd'hui.
Les instruments vieillissent très bien mais il y a un énorme travail de restauration. C'est un instrument complétement vivant.

00:27:40
Ils ne se produisent pas encore sur scène, mais ils y pensent. Il y a tout un travail à faire, une scénographie, et ils ne sont pas vraiment formés. Ils le feront mais cela prend du temps.

00:28:25
Diego se produit aussi avec d'autres groupes, il joue aussi de la musique contemporaine surtout avec la flûte traversière. Il a aussi un groupe qui s'appelle "Maïs", ce sont des interprètes.
Jean-Philippe essaie aussi de faire des choses très différentes. Il joue à l'opéra, il dirige un orchestre pour un enregistrement.

00:30:45
Un vœu: Que les gens continuent à aimer leur musique, qu'ils restent fidèle, qu'ils viennent vers eux car pour l'instant c'est un peu froid.

Savary, Thierry

Interview des Innocents

Interview du groupe Les Innocents par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Fous à lier"

La première question porte sur le nom du groupe. Un rapport à une certaine naïveté, qu'ils ont conservée. Il n'y a pas trop de décalage même après 10 ans.
Lien avec l'enfance, "pure et candide qui ignore le mal". Définition qui leur correspond.

00:01:15
Jay Alanski a travaillé avec eux, il a rencontré Gil Caplan pendant ce temps d'ailleurs. Bons souvenir, une rencontre qui est arrivée au bon moment, même si ce n0'est pas facile de travailler avec lui. Une rencontre importante pour le groupe.

00:02:00
Le premier album s'est fait après une rupture avec d'anciens membre, ils ont fait l'album très facilement en trio. Ils ont pris un producteur pour son nom mais il n'y pas vraiment eu de feeling. Donc le premier album facile, puis ils ont rencontré Mickael et sont partis en tournée. Le deuxième a été plus difficile.
Album qui n'a pas eu un grand succès. Ils ne sont pas très contents de la production, mal fait au niveau de la promotion. Echec commercial pour la maison de disque, mais pour le groupe c'est une bonne expérience.
Donc pour le deuxième album il fallait faire un disque qui se vende.

00:04:55
Ils ont démarré une tournée acoustique après le deuxième album. Ils avaient travaillé avec un batteur qui ne faisait pas partie du groupe. Dons ils ont décidé de faire une tournée en acoustique, et ont rencontré Mickael à ce moment-là. Ils ont été surpris de l'accueil du public, et comme ils aimaient faire cela ils ont continué pendant 2 ans.

00:06:15
Mickael jouait au début du tambourin! Mais il est batteur et pas percussionniste. Comme il les connaissait et les aimait bien il a accepté. Petit à petit il a ajouté des éléments pour retourner à une batterie depuis les percussions. Durant 2 ans ils ont ajouté des choses.

00:08:40
Ils ont aussi joué dans des lycées, sur l'initiative du Ministère de la culture. Ils ont été les premiers. A cette époque ils ont joué dans beaucoup d'endroits, des restaurants ou des mariages aussi. Avant chaque concert au lycée il y avait un petit débat avec les étudiants. Les réactions et les questions des étudiants variaient d'une école à l'autre.
Mais ce n'était pas une tournée de lycées, c'était juste durant quelques semaines. Ce n'est pas comme des tournées qui existent par exemple en GB ou aux USA. C’étaient des concerts comme les autres, pas vraiment une expérience particulière. Il y avait beaucoup d'intervenants différents qui défendait son domaine. Pas vraiment concluant.

00:12:38
Il a fallu 14 mois pour sortir le deuxième album, ce qui est long. Ils avaient beaucoup de pression, car ils devaient vraiment faire un album qui ait des "atouts commerciaux". Donc durant un an il fallait faire coïncider l'idée de bonne chanson du groupe et celle de la maison de disques. C'était un processus intéressant, de voir qu'une même chanson retravaillée peut changer de statut. C'était difficile, mais ils n'ont pas assez de liberté car ils n’ont fait que deux albums, donc ne pouvaient pas se produire eux-mêmes. C'est pour cela que ça a pris du temps, car après plusieurs refus il faut du temps pour composer une nouvelle chanson. D'où le titre de l'album "Fous à lier".
Mais en même temps le groupe est ressorti plus soudé de cette expérience.

00:17:00
L'avis du public c'est finalement ce qui compte le plus. La seule victoire d'un disque c'est déjà d'exister et que les gens qui ont participé à sa création en sont satisfaits. C'est un projet qui a été difficile. Maintenant ils espèrent que ça marche pour pouvoir en faire un autre.

00:18:30
Mickael, même s'il a du caractère a pris une place secondaire. En tant que batteur et du fait qu'il soit arrivé après il n'a pas pris une grande place. Dans l'album il y a de la batterie mais elle ne ressort pas, pour que tout sonne bien. Sur scène c'est différent, il prend plus de place. Mais c'est le problème du batteur, il est là pour servir les autres, surtout dans un groupe qui fait de la chanson. Ils ne font pas de la musique mais de la chanson. Personne ne doit se mettre en avant. Il pense qu'on ne l'entend pas jouer mais il est fier de ça, ça lui a apporté un peu de maturité.

00:22:00
La chanson est à privilégier, le texte, le chanteur. Une bonne chanson peut en être une pour différents critères.
Ils cherchent à faire ça car ils savent que c'est leur qualité. Ils ne sont pas assez bons musiciens, ils n'ont pas un son de groupe particulier, ils ne font pas d’expérimentation.... La seule chose qu'ils savent faire c'est de faire de la chanson.

00:24:40
Ils parlent des violons dans l'album. Ils ont travaillé avec un arrangeur, alors que sur le premier album ils avaient travaillé avec des machines. Pour cet album ils voulaient quelque chose de proche de ce qu'ils font sur scène. Ils voulaient quelqu'un d'extérieur, pour que les chansons puissent rester brutes et jouer sur scène sans les arrangements sans que cela détonne. Ils ont voulu faire un album où tout le monde jouerait de vrais instruments.
Chaque album, chaque projet a une logique interne. Pour cet album il a duré 14 mois, ils espèrent réaliser le prochain en moins de temps.

Savary, Thierry

Interview de Jad Wio

Interview du groupe de rock français Jad Wio par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Belluard festival, Fribourg, le 26 juin 1992.

Jad Wio (Denis Bortek et Christophe K-Bye à la base) parlent de leur nouvel album-concept et nouveau spectacle "Fleur de Métal".

Ils expliquent l'histoire de Fleur de Métal.
Les personnages écrits correspondent à chaque musicien.
Ils veulent faire un show cosmique, plus qu'un spectacle, tout un aménagement en fonction des titres. Le show dure 2h.

TS demande s'il y a un mode de vie derrière.
Jad Wio répond que non, mais il y a quand même une sensibilité au travers des événements, une sensibilité masculine moderne.
Au départ Jad Wio c'était un duo, ils ont voulu s'agrandir. Il n'y a pas de direction, si ce n'est l'ouverture du groupe, qui essaie à chaque fois de faire quelque chose de nouveau, un nouveau mode de création. Ils ont toujours eu une démarche singulière et autonome

00:03:15
Tout demande du temps. Jad Wio c'est une histoire sur plusieurs années, des gens qui essaient de vivre ensemble le mieux et de la façon la plus drôle possible, en s'éclatant avec des shows de grande qualité.

00:04:00
Les personnages restent en eux en dehors de la scène. Il y a beaucoup de rigolade et de dérision dans le groupe, beaucoup d'humour.

00:04:30
C'est un disque concept, mais on peut aussi bien l'écouter du début à la fin ou prendre les chansons indépendamment.

00:05:00
TS: Pourquoi l'espace?
C'est une projection, un rêve, ils se sont toujours imaginés un jour voyagé dans l'espace comme on prend l’avion. Un rêve d'enfants.
Une recherche du cosmique, un monde imaginaire mais en même temps dimensionnel car ils travaillent dessus depuis plusieurs mois, ils sont dedans, leur environnement au quotidien.

00:06:00
TS: Une sorte de new age, un idéal?
Oui car ce que recherche le new age c'est une nouvelle manière de penser. Peut-être dans la chanson mystère, ou le personnage se pose des questions. Mais ils ne pensent pas encore être à ce stade, ils sont encore rock'n'roll et voyou. C'est l'anticipation du rêve. Ils ne sont pas des "fashion victimes avec plein de synthés".
Ils adorent le studio mais sur scène c'est plus vivant, c'est de la vraie musique. Tout est arrangé en fonction de la scène.

00:07:50
La scène est plus importante?
Oui, ça dépasse le format audio, sur scène on est vivants.

00:08:10
Et dans le studio?
L'idée est arrivée en 1990, ils ont écrit plein de chansons dans ce thème-là. Il est complétement cosmique, chez lui aussi. C'est un trip à fond.
C'est plutôt bénéfique.

00:09:00
TS: On recherche un renouveau?
Oui, on arrive en fin de siècle, on se pose plein de questions, on cherche, on regarde ce qu'il y avait de bien dans les décennies précédentes. Ils essaient de mélanger tout ce qu'il y avait de bien.

00:09:35
3 vœux: se téléporter dès qu'il en a envie, vivre longtemps entourés des gens qu'il aime et qui l'aime. Le dernier est gros, c'est un double vœux!

Savary, Thierry

Interview de Ray Lema

Interview du musicien zaïrois Ray Lema par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Festival des Potes, à Fribourg, le 21.11.1992.

Ray Lema explique qu'il ne se voit pas faire un autre métier que celui de musicien.
Jusqu'à l'âge de 11 ans il ne pensait pas être musicien. Il est entré au séminaire pour être prêtre et il a commencé à jouer de l'orgue, et tout est venu naturellement. Il a compris ensuite qu'il était fait pour la musique.
Dans sa famille son choix de devenir musicien n'a pas été bien accepté, il les a déçus.

00:01:45
Au Zaïre, il y a n'y a pas tout à fait la même tradition de griots que dans d'autres régions, il y des griots mais ils peuvent chanter ce qu’ils veulent.

00:02:15
Il a une influence différente des autres musiciens zaïrois. Avec son passage au ballet nationale et en voyageant dans le pays il a découvert qu'il y a beaucoup d'influences différentes que la rumba zaïroise moderne. Lui a plutôt voulu découvrir ce qui se passe dans la musique plus traditionnelle, dans l'arrière-pays.
TS pense qu'il a un côté ethnologue.
Il pense qu'il a toujours des rencontres particulières, comme pour cet album avec les voix bulgares. Il se sent humaniste.

00:04:00
Les USA ont été une grande étape. C'est là-bas qu'il a appris le métier. En Afrique le rythme des musiciens est très relax, aux USA les gens bossent! Il a appris à travailler vraiment.

00:05:00
Il a une chanson religieuse sur chacun de ses albums. Il est croyant mais n'a pas de religion définie. Il croit en la musique. La musique c'est la conscience du monde. Les musiciens ont un mot à dire. La politique est en train de faire un constat d'échec et une autre forme plus naturelle doit prendre le relai, l'art en général.
Un musicien au Zaïre, en Afrique ne peut pas faire de l'art pour l'art, il doit dire quelque chose.

00:07:00
La musique passe par le corps. Mais on a trop tendance à placer l'art ailleurs, en dehors de la vie. En Afrique tout est prétexte à chanter et danser, dans la vie courante. On doit démystifier l'artiste. Il prend l'exemple de Mickael Jackson, qui est devenu trop une star, il a été "couillonné". Il faut ramener l'artiste au niveau des hommes, qu'il soit utile.

00:08:25
Ray Lema semble avoir été préservé de ce statut. Il est toujours accueilli comme autre chose qu'un musicien, on lui parle de problèmes humains, politiques et sociaux. Il préfère être utile à sa société que juste un artiste. Il a envie d'apporter un peu de bonheur, alléger le fardeau des gens.

00:09:30
Il a voyagé en Afrique mais le travail de recherche de sons il ne l'a fait qu'au Zaïre. Mais c'est plus compliqué de voyager, faire le tour de Zaïre c'est une expédition très dure. Il est content de l'avoir fait car il a constaté que le Zaïre a 200 ethnies et c'est comme un résumé de l'Afrique.

00:11:05
TS lui demande comment il conserve un équilibre.
RL: il bouge beaucoup et cela lui permet de conserver sa santé mentale. Il a une structure autour de lui qui le protège de certains individus malveillants, et il peut rencontrer que les gens qu'il a envie de rencontrer, les grands esprits.

00:12:00
Il parle de son disque réalisé avec l'ensemble des voix bulgares. C'est une première. Il est tombé amoureux des voix de ces femmes, et inversement. Ce sont des femmes extrêmement puissantes, ce sont de grandes musiciennes mais on n'en parle pas assez.

00:13:30
La suite?
On lui propose d'aller rencontrer des chœurs sud-africains, chinois,...
La musique c'est la liberté. En ce moment il n'a plus de contrat et se sent entièrement libre.

Savary, Thierry

Interview de Tony Joe White

Interview de Tony Joe White par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz Festival en juillet 1992.

Tony Joe White parle du rapport entre le jazz et sa musique. Il y a un même réalisme entre le jazz et sa musique.

Il parle de ses origines de Louisiane, du Delta. Il parle de la Nouvelle Orléans, il y a deux mondes en Louisiane. Il joue plutôt du blues du Delta.

00:01:00
Il parle de son enfance, ses parents jouaient de la musique. Il voulait être joueur de baseball jusqu'à ce qu'il découvre la guitare et le blues à 16 ans. La musique est sa vie depuis.

La musique c'est une manière de vivre, tout ce qu'il compose est en rapport avec la vie.

00:02:00
Il parle de choisir une guitare. Il n'a que des vieilles guitares, les neuves lui semble être de gros blocs de bois. Pour choisir une guitare électrique il faut écouter comment elle sonne en acoustique.

00:03:00
Le blues est éternel. Les gens y reviennent car les gens ont besoin d'une musique vraie.
Il joue du swamp blues, il a développé ce style durant de nombreuses années. Pour y arriver dans la musique et avoir un style propre, il faut s'y dédier totalement.

00:04:30
Il parle du lien entre musique et spiritualité. Il compose beaucoup dans la nature car il y ressent des choses.

00:06:00
Il ne sait jamais de quoi il va parler quand il écrit une chanson. Il peut être inspiré par n'importe quoi, c'est la liberté.
Il parle du rôle du musicien, est-ce qu'il faut passer des messages. Il pense qu'il faut surtout dire ce que tu penses et ce que tu ressens.
Il faut être honnête, sincère.

00:07:10
Il parle d'une bonne chanson. Ce n'est pas une chanson qui est dans le top 10 ou sur MTV, mais une chanson qui te fait sentir bien.

00:07:30
Il parle du fait d'avoir écrit pour d'autres, comme Tina Turner, Johnny Hallyday ou Joe Dassin. Il n'a pas vraiment composé spécialement pour eux, ce sont des chansons qui existaient déjà sur des démos. Il a beaucoup aimé Joe Dassin, sa voix. Il a été très surpris par sa mort.

00:09:20
Il parle de la différence entre jouer dans une petite ou une grande salle. Il pense qu'il y a une petite différence, dans un petit club on partage la musique tandis que devant un grand public on ne voit pas tout le monde, seuls ceux qui sont devant. On n'est pas proches. Il préfère les petites salles.

00:10:20
Il n'y a pas de sentiment de pouvoir sur scène, c'est plutôt essayer de communiquer avec des gens qui aiment ta musique. Partager quelque chose. Au contraire il peut y avoir tellement de problèmes qu'il n'y a vraiment pas du tout de sentiment de pouvoir.

00:11:15
Définitions:
Richesse: un sourire chaleureux.
Pauvreté: des yeux tristes et blessés.
L'amour toujours: les yeux et le sourire ensemble.
Emotion: suer sur scène avec une guitare et devant un public.
Terre: quelque chose à protéger beaucoup plus.

Savary, Thierry

Interview de Galliano

Interview du groupe britannique d'acid jazz Galliano par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz Festival en juillet 1992.

Ils parlent du lien entre leur musique et le jazz. Ils ont aussi d'autres influences comme le reggae, le funk, le rap ou le country western.

Ils parlent de la diffusion de leur musique. Il n'y a pas de différence entre une musique "black" ou une autre musique, il faut connaitre les bonnes personnes.

On ne peut pas donner une définition d'une bonne chanson. C'est quelque chose qui touche à l'émotion, La musique c'est l'émotion. Chaque jour on trouve un autre type d'émotion. Parfois c'est sérieux parfois plus drôle, tout dépend de l'ambiance. On ne peut pas séparer la musique de la vie, ce qu'on vit on l'apporte à la musique.

00:01:20
Définition:
La richesse: une bonne soupe jamaïcaine.
Mais une bonne soupe ne peut venir que d'un pays pauvre. Car il faut utiliser ce qu'on a et comme il n'y pas beaucoup c'est ce qui la rend riche.
La pauvreté: il faut demander aux gens qui vivent dans la pauvreté de donner leur définition. Le manque d'argent de représente pas la pauvreté, c'est le manque de nourriture. Si quelqu'un a faim et qu'il n'a pas la liberté de faire ce qu'il veut alors il est pauvre. C'est aux pays riches de les aider, en 1992, cela ne devrait plus exister.

00:03:20
Ils parlent des voyages. Ils aimeraient beaucoup voyager et aider les gens. Voyager apprend de nouvelles choses.

00:04:00
Ils parlent de la musique dans un pays pauvre, comme la Jamaïque. Les gens croient leurs musiciens et pas leurs politiciens. Les musiciens ne volent pas les gens

Savary, Thierry

Interview de Willy Deville

Interview de Willy Deville par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Backstreets of Desire" en 1992.

Willy Deville pense qu'il est né pour être musicien. Quand il apprenait la guitare, tout venait très facilement. Il a toujours pensé qu'il était possible qu'il ait été musicien dans une ancienne vie. Il a pu jouer du blues, utiliser un bottleneck sur sa guitare avant de savoir jouer normalement.

00:01:00
Tout bon art c'est un reflet de l'émotion.
La musique n'a pas changé sa personnalité, mais certainement changé sa vie.

Il parle de l'amour dans ses chansons car il parle de sujets qu'il connait dans ses chansons.

Il parle de la part de spiritualité dans sa musique. Il pense que c'est vraiment un don.

00:02:40
Il explique qu'il a chanté dès son plus jeune âge, qu'il a toujours été naturel pour lui de faire de la musique.
Il parle du succès. Il a de la chance car c'est éphémère, et il est là depuis des années, même s'il n'est pas très riche, il a une belle vie, il a tout ce qu'il veut, deux voiture, des centaines de chaussures, il vit comme un roi. Au début, son label voulait qu'il enregistre un album par an, il a refusé et il pense que cela a influencé la qualité de sa musique.

00:05:00
Il parle de New York, il pense qu'il n'y a plus d'inspiration pour lui là-bas. Il est parti à la Nouvelle Orléans, et il y a 5 ans il a dû retourner à NY. Il est bien plus inspiré à la NO, il y a beaucoup de musiciens et c'est très stimulant.
Il continue de faire ce qu'il a toujours fait, il essaie de continuer dans son style mais de s'améliorer toujours plus. Il faut toujours essayer d'élargir ses horizons pour ne pas avoir l'impression de faire et dire toujours la même chose.

00:08:00
Son inspiration c'est la musique des racines, comme Billie Holiday, Edith Piaf, une musique qui n'a pas d'âge.
Il parle de Piaf, il a toujours aimé son sens du drame. La récitation et le style de musique française.

00:09:45
Il parle de sa tournée en Europe avec des musiciens de la Nouvelle Orléans, il a adoré cela. Il a beaucoup de chance d'avoir été accepté.

00:10:30
Il parle de rencontres marquantes, comme avec Doc Pomus, Jack Nitzsche, des sources d'inspiration.

00:11:20
Il parle d'écrire une chanson. Il ne pense pas que ce soit facile mais il aime ça. Il pense qu'il est avant tout un chanteur, même s'il est aussi compositeur et musicien. Il pourrait vivre dans écrire mais pas sans chanter.
Lorsqu'il est en studio, il sait ce qu'il veut faire, il faut un objectif car on peut perdre son objectivité en studio.

00:13:30
3 vœux: il aimerait voyager dans le temps, revenir 100 ans en arrière et avoir un jet pour pouvoir boire de l'absinthe avec Edgar Alla Poe puis aller à Paris avec Toulouse Lautrec. Il aimerait aussi revenir au temps de la crucifixion. Ou encore voyager dans le futur, 20 ans plus tard pour voir ce qu'il se passe car cela l'effraie.

Savary, Thierry

Interview de Mark O'Connor

Interview du violoniste américain Mark O'Connor par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Mark O'Connor explique qu'il a commencé la musique petit, la guitare à 3 ans. Ses parents étaient professeurs de danse alors il a toujours baigné dans la musique.
Il jouait de la guitare mais il a vu du violon à la TV et avait envie de jouer du violon. Ses parents lui ont offert un à 11 ans et il est tombé amoureux depuis.
C'est un instrument difficile, la première année est très frustrante donc c'est plus facile d'apprendre enfant.

00:01:30
Il n'a jamais joué de violon classique, il en fait avec la guitare. Mais le violon il a tout de suite joué de la musique traditionnelle. Il a un style américain, influencé par le country, le jazz, le blues. Il a été musicien de session, notamment dans les studios d'enregistrement à Nashville.

00:02:20
Il ne joue plus dans les studios, il a décidé de se lancer en solo et de faire des tournées. Il aime les tournées. Il avait fait ce qu'il avait à faire en studio, il n'avait plus de but en studio.

00:03:35
Il aime beaucoup voyager maintenant. Plus jeune il n'aimait pas ça. Il est très inspiré musicalement, il s'amuse beaucoup, il se sent vraiment bien en tant que violoniste et en tournée.

00:04:30
Il parle de l'émotion et de la spiritualité dans la musique. Il a toujours ressenti quelque chose, il joue le mieux quand il n'est pas vraiment conscient de ce qu'il fait et que ses doigts bougent tous seuls sur le violon. Il pense que c'est car il est un musicien d'improvisation, il le fait tout le temps. Il ne prépare jamais à l'avance, c'est toujours une nouvelle expérience.

Savary, Thierry

Interview de George Duke

Interview du pianiste et chanteur américain George Duke par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

George Duke explique que l'église a joué un rôle norme dans son éducation musicale. C'est très important pour lui.

Le jazz est son style de prédilection, tout ce qu'il joue est toujours influencé par le jazz.

Il n'a pas d'activité préférée dans son métier, il aime tout. Il aime la production, il aime travailler avec de jeunes artistes qui ont quelque chose à dire. Mais s'il devait choisir il serait un musicien sans hésiter.

00:01:35
Il parle des contrats d'exclusivité de plus en plus courant avec le Japon. Il y a beaucoup d'argent là-bas

00:02:10
Dans le futur il aimerait produire d'autres styles, il a des projets mais ne peut pas encore en parler. Il va produire de grands artistes, des jeunes musiciens.

00:02:50
Il aimerait vraiment trouver un vrai chanteur de jazz classique. Il aimerait vraiment aller dans ce sens.
Il parle de Nathalie Cole qui prouve qu'il y a un public jazz classique.

00:03:45
Il n'est pas fan de Rap, mais il espère que les rappeurs vont durer. Il pense que la musique a subi un lavage, et que tout ce qui passe à la radio est trop doux, "smooth", alors il est content qu'il y ait des rappeurs.

00:04:50
Il parle de son album solo. Il a attendu longtemps car il voulait le faire d'une certaine manière. Il a fait un album jazzy ou il joue beaucoup de piano.

00:05:45
Il a pris plus de libertés avec son album qu'avec ceux des gens qu'il produit. Il voulait que le piano soit l'instrument principal.

00:06:15
Pour être un bon directeur artistique, c'est comme pour un producteur, il faut savoir écouter, lire, être un peu psychologue, etc. Tout le monde pense différemment, tout le monde a d'autres besoins il faut s'adapter.

Savary, Thierry

Interview de Tanita Tikaram

Interview de la chanteuse britannique Tanita Tikaram par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son nouvel album, en mars 1992.

Tanita Tikaram parle de ses débuts, de ses influences. Sa mère chantait beaucoup, il y avait un mystère autour de la carrière de sa mère avant son mariage. La musique était quelque chose de spécial. Son père écoutait du reggae.

00:01:33
Elle n'a jamais rêvée de devenir une musicienne professionnelle. Ses frères et elles faisaient semblant d'être des pop stars parfois mais aussi des acteurs par exemple.
A ses débuts elle a été remarquée dans un club de Londres qui avait une pièce acoustique et une soirée open mic. Il y avait peu de mondes mais il y avait un producteur dans la salle.

00:03:15
La musique c''est une question de chance. Elle était très jeune, et elle a toujours travaillé. Elle n'a pas vraiment réalisé car elle n'avait pas de point de comparaison. Elle pense avoir peut-être raté l'expérience de l'université du fait de son succès rapide.

00:04:30
Lorsqu’elle a produit son premier album, on l'a surtout soutenue, essayé de créer un environnement de travail agréable. Les gens ne lui ont pas dicté quoi faire, c'est quelqu’un qui aime bien écouter les idées des autres et en prendre le meilleur.

05:55
Sa première expérience en studio d'enregistrement pour une démo était dans un studio 8 pistes, très bizarre. Le deuxième studio était un 24 pistes, très différents, très pro.

07:21
C'est un métier très dur. Le pire c'est quand tu sens que ta voix ne va pas tenir. On se sent vraiment mal, c'est très fragile. Avant elle fumait, ça lui arrivait souvent.

00:09:03
Elle a produit son nouvel album. Elle dû être la personne qui met toutes les idées ensemble. Les gens écoutent plus quand on est le producteur. A ses débuts, son manager lui avait dit qu'un jour elle aimerait être son propre producteur, elle n'y croyait pas. Ça l'a rendue curieuse à propos d'autres choses.

00:10:20
Quand elle écrit, elle le fait de manière très intense. Elle a écrit l'album en 2 mois. Elle écrit simplement, elle a toujours fait ça.

00:11:12
Malgré le titre de son album, elle ne se sent pas très seule. C'est plus un clin d'œil au livre.

00:11:57
Elle a travaillé avec des musiciens qu'elle admire, C'est une certaine fraicheur par rapport à ce qui est habituel. Très agréable de travailler avec eux.

13:00
La scène c'est une part importante du métier. C'est un moteur d'être face à des gens. C'est difficile de devoir gagner une audience, de les émouvoir. Aux USA elle a du faire cette expérience

00:13:50
Cet album est spécial pour elle. Elle en est très fière. Il est différent, les voix sont différentes et tout fonctionne sur cet album. Même si elle aime les autres albums.

00:14:40
Elle a écrit tous les textes et les paroles de cet album. Elle reprend parfois en live des chansons des autres mais elle n'a jamais eu l0idée de les reprendre sur le disque.

00:15:38
C'est très dur de faire une reprise correctement. Elle a très peur de ça, il faut vraiment en faire sa propre chanson.

00:16:05
Elle adore être en tournée, voyager. Elle a un rituel. Elle se sent comme possédée en tournée. Au retour c'est comme si rien n'avait de sens, tout semble fade. En tournée on est très proche du public.

00:17:25
Elle peut s'inspirer

Savary, Thierry

Interview des Neville Brothers

Interview de Charles Neville des Neville Brothers par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur album "Family Groove".

Avant la création des Neville Brothers, chaque membre de la famille jouait avec d'autres groupes. Tout au long des années 60 et 70. Charles jouait dans "The Meters", Aaron dans "The soul machine". Il a aussi joué avec d'autres groupes dans le pays, et même vécu à New York. Il a joué avec John Hammond, John D and the Starlighters, Johnny Taylor et d'autres encore.

00:00:50
Il parle de comment s'est fondé le groupe. En 1976, ils étaient tous à la Nouvelle Orléans pour enregistrer un album avec leur oncle. Ils ont décidé de rassembler la famille et de refaire un groupe. Ils avaient déjà joué ensemble avant et cet enregistrement avec leur oncle les a à nouveau réunis.

00:01:30
Pour lui, l'esprit de famille c'est l'énergie qui les lie les uns aux autres, et leur permet de jouer ensemble et qui les lie aussi aux autres membres de la famille.
Il y a aussi d'autres membres dans le groupe mais ils sont comme la famille maintenant.

00:02:10
Il parle d’un morceau de l'album qui mélange un chant Maori avec un chant d'église qu'ils chantaient petits. C'est pour refléter que les deux cultures sont proches même si elles sont très éloignées géographiquement. Ils ont travaillé avec des gens d'autres parties du monde. Ils pensent qu'en terme d'énergie, on est tous membres de la même grande famille, du monde.

00:03:20
Ils ont grandi dans un environnement propice à la musique. Il y avait toujours de la musique quand ils étaient petits, il y a toujours de la musique partout à la Nouvelle Orléans, à chaque moment du jour, chez les voisins, dans chaque moment de la vie.

La musique à la Nouvelle Orléans est encore importante dans la façon de vivre à la Nouvelle Orléans. La musique est faite pour exprimer l'esprit, comment les gens se sentent. Les gens aiment ça, ils aiment partager cette énergie.

00:05:00
Spirituellement, la présence d'une force spirituelle, d'énergies est plus forte à la Nouvelle Orléans qu'en n'importe quel autre endroit. C'est plus reconnu par les habitants. Les choses sont influencées par une présence spirituelle. C'est l'énergie de Dieu et de nos ancêtres, l'énergie du pays lui-même de cet endroit qui a joué un rôle important pour la vie aujourd'hui.
Dieu est important pour eux, c'est l'essence de la musique. La musique c'est l'expression de l'énergie divine en nous.

00:06:05
Il y a encore des gens qui parlent français, enfants ils parlaient français et créole à la maison à cause de leur grand-mère qui vient de la Martinique. Il y a encore des gens qui parle français, créole ou cajun.

00:06:30
Il parle aussi de la zydeco, qui est une combinaison entre l'influence cajun et le rhythm’n’blues de la Nouvelle Orléans.

Le blues est important aussi, il est influencé par les rythmes propres à la Nouvelle Orléans et par le fait que la musique est considérée ici comme l'expression des pensées.

00:07:15
Mardi gras est un événement très particulier, il y a toujours de la musique à cette époque. Il y a de la musique partout, pas seulement dans les clubs. Il y a des groupes de tous les niveaux qui peuvent jouer dans la rue. Les Neville Brother n'ont pas joué depuis longtemps dans la rue à Mardi Gras mais ils jouent toujours dans un club.

00:08:15
La musique aide à réunir les gens, casser les barrières. Il y a de bonnes relations entre les musiciens noirs et blancs.
A la Nouvelle Orléans ils sont connus maintenant et considérés comme faisant partie de la famille Nouvelle Orléans. Ils représentent cette famille partout où ils vont, partout où ils jouent.

Ils se sentent proche de l'Afrique par leurs ancêtres et par la musique. Ils ressentent les racines africaines à travers la musique qui est faite de la même manière et qui connecte l'esprit.

00:09:45
Il pense que le succès signifie d'être capable de jouer et faire de la musique, de voyager et de la partager. Cela ils le font depuis des années. Cependant le succès commercial, passer à la radio c'est difficile car cela ne dépendant pas de leur volonté. Ce qui doit arriver arrive, on ne peut pas influencer tout ce qui nous arrive, il y a des choses qui doivent arriver

00:10:55
Les mauvais côtés du fait d'être musiciens c'est que les succès ne dépendent pas vraiment de soi, mais de ce qui se passe dans le business, les disques et les radios et cela n'est pas sous le contrôle de l'artiste. C'est le point négatif.

00:11:30
Ils chantent tous dans le groupe. Ils décident qui va chanter en fonction du contenu de la chanson. Les chansons d'amour sont pour Aaron, les chansons plus fortes pour Cyril. L'entre deux c'est pour Charles et les rythmes funky pour Art.

Aaron a une voix très spéciale, c'est un don de Dieu.

00:12:23
Il y a une évolution sur cet album, il est plus accessible au public et à une diffusion radio. Il y a un son qui lie toutes les chansons.

La musique est un moyen de communiquer son point de vue et ses sentiments par rapport aux choses, et il espère que cela peut faire une différence et changer des choses.

Voyager peut-être difficile mais cela permet de rencontrer des gens, de partager la musique et apprendre des choses sur leur vie et leur culture, leurs différents points de vue. On remarque qu'il y a beaucoup de choses pareilles dans le monde.
On peut sentir l'atmosphère des endroits où on va jouer.

00:13:45
3 vœux:
Que les gens puissent s'unir, faire la paix et s'apprécier les uns les autres, que la musique puisse être la religion à travers le monde, et qu'il puisse continuer à partager sa musique aussi longtemps que possible.

Savary, Thierry

Interview de Céline Dion

Interview de Céline Dion par Thierry Savary.

Céline Dion parle du fait que la musique c'est une histoire de famille pour elle. Elle a 13 frères et sœurs, et tout le monde dans sa famille chante, ses parents sont musiciens aussi.
Dans sa famille tout le monde l'encourage, c'est son grand support
Il y a quelques membres de sa famille qui ont fait des disques, mais ils ont arrêté en ayant une famille. Il faut tout donner pour faire une carrière de chanteuse dans le show business. Le talent ne suffit pas, il faut beaucoup de travail.
Elle joue de certains instruments mais juste pour le plaisir, elle n'a pas le niveau pour faire plus.

00:02:10
Elle a enregistré son premier album grâce à sa mère. Elle voulait chanter, et sa mère a dit d'accord mais professionnellement. Elle lui a écrit une chanson, son frère et elle ont fait une démo chez eux, puis ils sont allés faire une démo dans un studio. Elle avait 12 ans, et elle a rencontré son impresario avec lequel elle travaille encore.

00:03:13
Quand elle a enregistré la chanson de sa mère "Ce n'était qu'un rêve", elle était stressée, mais pas impressionnée car elle ne trouve pas qu'un studio d'enregistrement soit impressionnant. Mais elle était très nerveuse pour cette première expérience. Elle a enregistré en live, cela ne se fait plus aujourd'hui.

Pour l'aider à réussir, elle a toujours pu compter sur le soutien de ses parents, de sa famille. Il faut aussi avoir "le flair" pour trouver la bonne compagnie de disques, des gens qui travaillent pour que tu réalises ton rêve, pas juste un projet.

00:05:10
Elle a toujours eu de la chance depuis le début de sa carrière, elle a toujours eu des gens bons autour d'elle.
Elle croit au destin, au timing, au travail et à la chance. Mais énormément au destin. Elle pense que ce qui lui arrive devait arriver.

00:06:10
Il faut aussi de l'ambition, "je ne crois pas que tu puisses trouver quelqu'un qui veut plus que moi". Elle dit que quand elle veut quelque chose elle finit par y arriver, elle s'y consacre.

00:06:35
Elle parle de ses prix. Il n'y en a pas qui lui font plus plaisir que d'autres, ils font tous plaisir. Juste d'être nominée ça fait plaisir. Chaque fois qu'elle gagne elle pense à remercier les gens qui travaillent dans l'ombre, car on ne peut pas y arriver tout seul. Elle pense que c'est important de remercier la maison de disques, la famille, tous les gens qui ont travaillé pour que tu y arrives.

00:08:05
TS parle de l'Eurovision pour la Suisse.
Son "gérant" est ami avec un suisse, qui lui a proposé la chanson. L'Eurovision n'est pas connue au Canada. Elle ne comprenait pas comment c'était possible de représenter la Suisse. Elle a gagné, elle était très fière. Elle aime bien quand il y a de la pression. Elle ne voulait pas décevoir la Suisse. C'est une merveilleuse expérience.

00:09:30
En studio, il n'y a pas de pression, si on se trompe on recommence. On peut faire des pauses. Sur scène si on se trompe c'est trop tard. C'est pour ça que c'est ce qu'elle préfère, car c'est sa maison, personne ne peut lui faire du mal. Elle a des gens en face, des musiciens. Chanter en live c'est ce qu'elle préfère.

00:10:45
A l'intérieur, elle est timide, pas forcément forte. Mais sur scène elle sent que la force en elle prend tout le contrôle, elle se sent forte, heureuse, bien. Elle se sent elle-même. Quand elle chante, elle est plusieurs personnes. Comme "Meryl Streep" dans un film. Pour elle, quand elle chante, elle chante un petit film, elle voit des images et elle doit devenir ce personnage. Ce qui l'amuse beaucoup. Elle aimerait bien faire des films. Elle a fait une minisérie pour la TV canadienne et elle a eu une satisfaction incroyable.

00:12:40
A la TV elle sent qu'elle fait son travail, pas quand elle chante. Quand elle fait des interviews c'est son travail. Si elle chante que ce soit à la télé ou ailleurs, tant qu'il y a une scène, c'est sa maison.

00:13:25
Elle fait ce métier déjà depuis 11 ans. Elle n'avait pas d'images du métier. Elle fait son maximum. Elle pense qu'elle n'aura jamais fini, qu'elle aura toujours quelque chose à faire.

00:14:40
Une journée sans musique ce n'est pas difficile. Elle aime chanter, mais il y a le travail aussi. Quand elle peut se reposer elle n'a pas envie de chanter, juste se reposer.

00:15:30
Elle est passée par plusieurs étapes, TS lui demande comment elle se sent dans les grandes ou petites salles.
A Montréal, il y a le Théâtre Saint Denis, de 2300 personnes. Il y a 2 ans elle a fait 42 spectacles d'affilée. 2300 personne c'est intime, c'est comme un salon, c'est chaleureux. Elle aime beaucoup ça. Elle a aussi fait le Forum à Montréal, où il y a 15'000 personnes et elle a aussi beaucoup aimé ça. C'est plus rock'n'roll, c'est la fête. Pour le son c'est terrible mais pour l'ambiance c'est mieux, c'est une ambiance de fête. Tu dois crier. Une petite salle c'est plus intime, chaleureux. Elle aime beaucoup les deux ambiances.

00:17:15
Il n'y pas vraiment de liens entre les chanteurs francophones du Canada. Mais s'ils se croisent sur les plateaux télé ils s’encouragent.
Il y a quand même un mouvement de chanson française qu'ils défendent. C'est important de garder la langue pour les québécois. Elle fait les deux, français et anglais et aime les deux.

00:18:25
Parle de Luc Plamondon. Elle a déjà travaillé avec lui sur un album et avait beaucoup aimé cela. Elle a fait des reprises de Starmania. Puis elle a réussi comme ça à le convaincre de travailler avec lui, ils ont fait un album entier ensemble. Ils ont enregistré à Paris au studio de Michel Berger et ont passé un très bon moment.

00:19:50
Il n'y a pas de différence d'enregistrer en Europe ou aux USA. Cela dépend surtout du producteur. C'est une question d'individus.

00:20:40
Plamondon est connu pour la qualité de ses textes. Céline Dion trouve qu'il écrit des textes merveilleux, elle a beaucoup aimé travailler avec lui, il est jeune dans sa tête. Malgré la différence d'âge ils ont été élevés de la même façon.

00:21:50
Dans "Je danse dans ma tête", il y a un passage compliqué. Quand elle a entendu la chanson la première fois ce passage était au synthé. Puis ils ont essayé et ça a marché. Elle a trouvé ça drôle et ils ont gardé la voix au lieu du piano.

00:23:07
C'est aussi un pied de nez au samplig et parce qu'on pensait qu'elle n'y arrivait pas alors elle aurait tout fait pour y arriver. Elle aime essayer avant de dire qu'elle n'est pas capable.

00:23:50
Deux albums en français et en anglais, car elle a deux carrières. Elle aimerait beaucoup chanter dans les deux langues toute sa vie.

00:24:25
Maintenant qu'elle commence à être connue aux USA les gens s'intéressent à ses albums francophones.

00:24:45
Elle ne pense pas que son métier passe trop vite, mais sa vie de tous les jours passe trop vite. De se voir vieillir avant de sentir les choses. Elle se voit et s'entend vieillir mais elle ne le sens pas.
Tout va très rapidement, elle n'a pas le temps de vivre chaque étape, tout va très vite mais elle est comblée.

00:26:00
Elle a prévu une tournée aux USA mais pas encore en Europe.

[Enregistrement coupé, il manque la fin]

Savary, Thierry

Interview de Seis del Solar

Interview du groupe Seis del Solar par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

On les connait pour avoir accompagné Ruben Blades.
Ils ont décidé de former un groupe et faire un album, Ruben en parle déjà depuis des années. Tous les membres ont de l'expérience et ont joué avec e grands artistes du Latin Jazz, comme Miles Davis, Chaka Khan, Ashford and Simpson, David Birne, David Bowie, Michel Camillo, Paquito de Rivera, Tito Fuentes, Celia Cruz et beaucoup d'autres. Les plus grands artistes du genre.
Ils vont continuer à accompagner Ruben mais pour l'instant ils se consacrent à la promotion de leur album solo "Decisiones".

00:01:09
Ils ont un style unique, que personne n'a fait jusqu'à aujourd'hui qui mélange le pop, le jazz, la musique fusion et bien sûr la musique latine car ce sont leurs racines. Ils ont mis ensemble beaucoup d'éléments pour créer ce nouvel album, ce son. Ils espèrent que les gens vont comprendre ce qu'ils font et ils savent qu'en Europe les gens sont plus ouverts à ce style de musique fusion et ils espèrent que le public va aimer.

00:01:50
La plupart des membres viennent de Puerto Rico mais ont grandis aux USA. La plupart sont de la deuxième génération d'immigrés latinos. Ils parlent anglais et espagnol, ils ont les deux cultures. Il y a beaucoup de portoricains à NY, ils soutiennent la musique latina, le courant salsero.

00:03:00
Ruben Blades est un grand artiste. Il a de très beaux textes et a eu beaucoup d'influence sur la musique qu'ils font. Mais ils ont fait beaucoup des arrangements de Ruben, et donc Ruben a adopté le style qu'eux faisait depuis longtemps.

00:03:35
Ils espèrent que le public va apprécier leur son propre et la qualité de leur musique et qu'il y ait une communication avec le public.

00:04:05
NY est une bonne ville pour faire de la musique., NY a le meilleur et le pire de tout. Il y a tellement de musique à NY, sans dénigrer les autres endroits mais NY est unique.

00:04:45
3 vœux: Personnellement il aimerait pouvoir continuer à faire ce qu'il fait mais de plus en plus confortablement et de mieux en mieux. Car c'est parfois dur la vie de musicien. Et pour le groupe, comme c'est leur première expérience et que le groupe débute, il espère que le public va comprendre et aimer ce qu'ils font et soutenir le groupe.

Savary, Thierry

Interview de John Hammond

Interview du bluesman John Hammond par Thierry Savary.

Enregistrée probablement à l'occasion de son passage à La Spirale, Fribourg, le 11 avril 1992.

John Hammond n'a pas grandi avec son père qui est un grand producteur qui a produit Billie Holliday, Aretha Franklin, Bob Dylan, ou Bruce Springsteen. Il n'a pas grandi avec lui mais avec sa mère et son frère. Il a commencé tard, à 18 ans à jouer de la guitare, et à 19 ans professionnellement. C'est arrivé très vite. Il était fan de blues, avait beaucoup de disque et allait souvent voir des artistes. Il a vite compris qu'il voulait faire de la musique grâce à cela.

00:01:03
TS demande l'influence de son père dans a carrière.
JH explique que c'était facile de devenir musicien mais dur de parler business avec des gens qui idolâtraient son père qui n'était pas musicien. Tout le monde était impressionné et ça a été dur de s'imposer. Il n'a jamais eu de problème dans les clubs car les gens qui venaient ne connaissaient pas son père.

00:01:55
TS demande d'où vient sa passion pour le blues.
JH dit que c'est difficile à expliquer, qu'il a commencé à acheter cette musique dans les années 50 et qu'il gravite autour car il ressent quelque chose à travers cette musique.

00:02:24
TS demande si différent en étant blanc.
JH dit que ça n'a jamais été un problème, qu'il aime tellement cette musique que ça ne l'a jamais gêné. Il joue avec des musiciens très connus comme Muddy Water, Howlin Wolf, John Lee Hooker, Jimmy Reid et d'autres. Ils encouragent et aime sa façon de jouer. Il n'y a que des journalistes que cette différence a intéressés.

00:03:25
TS: un feeling propre au blues?
JH: C'est une musique très honnête, où on donne tout, toutes ses émotions. C'est très passionnel, très simple mais aussi complexe

00:03:45
TS: quelle expérience, rencontre l'a le plus marqué?
JH il y en a eu plein. Au début de sa carrière à LA, il a rencontré Pop Steples qui l'a beaucoup encouragé, qui lui a donné un élan et qui était si formidable. Ça a été une bonne façon de commencer sa carrière.

00:04:40
Parle du nouvel album, qui représente tout ce qu'il a fait depuis le début de sa carrière. Il a travaillé avec J.J. Cole qui est très talentueux, une très bonne expérience. John Lee Hoover qui est un ami, avec lequel il a fait un duo, et d'autres gens. Il est très content du projet et de son label.

00:06:40
Il a beaucoup travaillé avec John Lee Hooker et quand il joue avec lui il y a quelque chose d'un temps ancien qui refait surface.

00:07:45
Dans les petites salles on est plus proche des gens, c'est très intime, c'est plus intense. Dans les grandes salles il n'y pas cette proximité mais il aime quand même ça car l'artiste est reconnu et comme placé sur un piédestal mais il aime mieux les petites salles.

00:08:45
Jouer solo c'est important, c'est la passion de la musique. C'est l'essence même du blues.

Le blues n'a jamais disparu. C'est la base de la pop qu'on entend à la radio, Le blues ne disparait jamais car c'est la base des relations, entre hommes et femmes, entre les individus, qui n'ont pas changées. Les bases restent toujours et on est toujours aussi stupides que toujours, les problèmes sont toujours les mêmes.

00:10:20
Quand il a débuté il a joué dans les rues car il jouait là où il pouvait, dans les rues ou dans les cafés. Il n'avait pas peur de jouer partout, et c'est nécessaire de vouloir faire ce qu'il faut, il faut commencer quelque part et si tu as la musique en toi il faut qu'elle sorte.

00:11:15
Voyager fait partie de la vie de musiciens, ça va avec le travail. Il faut apprendre à aimer ça. Il faut apprendre à être seul, bouger tout le temps. C'est très dur d'avoir des relations, il a été divorcé 3 fois, il ne voit pas beaucoup ses enfants, ce n'est vraiment pas fait pour tout le monde.

00:12:40
TS demande si c'est un "Way of Life"
JH répond que c'est sa seule façon de vivre, qu'il ne saurait pas quoi faire d'autre.

Savary, Thierry

Résultats 61 à 75 sur 482