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Savary, Thierry
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Interview de Youssou N'Dour

Interview du chanteur Youssou N'Dour par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

Il explique qu'il est né pour être musicien, que dans sa famille tout le monde chantait. Dans sa jeunesse il a été encouragé par sa famille à être chanteur.
Il est un griot moderne car il écrit avec ses idées personnelles.
Son rôle c'est d'apporter des messages, de donner un message actuel.
C'est le même message pour tous les jeunes que ce soit en occident ou en Afrique car il y a une même ambition et envie de rencontre, de justice, de paix de liberté

00:01:30
Il garde un respect des traditions africaines, c'est pour ça qu'il est moderne ,car il dit ce qu'il vit.

00:02:00
TS dit qu'il a beaucoup évolué.
Il dit que c'est en s'éloignant de ses réalités qu'on se rend compte de l'impact des choses. Le fait de voyager l'a rassuré dans le bien-fondé de sa musique, dans son impact.
Les voyages apprennent sur l'engagement personnel, ça l'a aidé à s'engager plus.

00:03:00
Le rôle du musicien est d'écrire des chansons qui touchent les populations, qui les informent.

00:03:20
La musique c'est une force divine, c'est quelque chose qui vient de lui, et c'est très important.

00:03:45
TS: Il existe un choc de culture?
L'occident, public et musiciens, reconnaissent qu'ils doivent quelque chose à l'Afrique. Cette reconnaissance c'est que le choc des cultures est inévitable.
Il ne se sent pas déraciné, même si sa démarche n'est pas très commune ici. Grace à sa démarche il n'est pas déraciné.

00:05:00
Son groupe c'est un peu sa famille, il les remercie de l'engagement sur la recherche, l'évolution de la musique.
Il a le dernier mot mais les musiciens participent beaucoup à la création des chansons. C'est formidable de travailler au sein d'un groupe car il y a beaucoup d'approches différentes.

00:06:00
TS une rencontre particulière?
La rencontre musicale la plus importante c'est [Peter] Gabriel, car on donne et on reçoit. Ils sont restés très complices depuis longtemps
Il ne pense pas que c'était le destin mais une envie de Peter Gabriel surtout dans cette rencontre, une intension positive.

00:07:15
Définitions:
Richesse: une chose nécessaire pour la vie, tout le monde fait tout pour être riche. Mais en même temps lui ne veut pas l'être, il veut juste être bien.
Pauvreté: en regardant les riches, les pauvres se disent pourquoi il y a des riches, et inversement. Les pauvres n'ont pas besoin de beaucoup pour être bien.
Amour: la chose la plus importante. Quand on aime quelqu'un c'est très fort, on ne peut pas aimer et en même temps ne pas aimer. On aime quelqu'un avec ses défauts et qualités.
Terre: elle est à protéger, c'est la seule chose naturelle. C'est la même partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres.

TS: la terre est plus importante au tiers monde?
Oui, par exemple la pluie dans les pays pauvres c'est quelque chose de très important alors qu'ici en occident ils ne l'aiment pas.

00:09:40
Il se considère comme un artiste engagé pour les causes justes

Ses 3 vœux: il aimerait arriver avec la musique comme Bob Marley l'a fait avec le reggae, voir ses enfants évoluer plus tard et plus de paix dans le monde.

00:10:10
Il a évolué par rapport à sa jeunesse, il a vécu des obstacles, chaque jour quelque chose peut arriver, c'est ça la vie. C'est fait de bonheur et d'obstacles.

00:10:55
TS votre dernier album est un retour aux sources?
L'album a pris 4-5 mois réaliser, il a été enregistré en Afrique, avec plus de percussions. Les machines sont les mêmes mais il se sent plus fort et confiant de produire en Afrique. Il aime beaucoup l'Afrique, Dakar, c'est important pour sa musique d'être avec sa famille et ses amis.

Savary, Thierry

Interview d'Extreme

Interview du groupe de hard rock et funk metal Extreme par Thierry Savary.

Enregistrée probablement à l'occasion de leur passage au Paléo festival en juillet 1992.

TS: Vous êtes nés pour ce métier?
Il a toujours été attiré par la musique., depuis l'enfance il a toujours été entouré de musique.

TS: Est-ce que c'est un rêve d'enfant?
Depuis petit il a toujours aimé ça mais il n'en rêvait pas, mais en jouant c'est devenu un rêve.

TS: Votre rêve d'enfant correspond à la réalité?
Les bonnes choses oui,

00:01:00
TS: D'où vient votre inspiration, du rock, du funk, d'autres influences?
De tous les groupes qu'ils ont écoutés en grandissant, Led Zeppelin, Queen, Aerosmith, ça dépend si on fait du rock ou du funk.

TS: Qu'est-ce que le chant vous apporte par rapport à la basse?
C'est assez difficile, il faut séparer la mélodie, il faut apprendre à faire 2 choses en même temps.

00:02:25
TS: Il faut sacrifier beaucoup pour être musicien?
La vie privée c'est ce qu'il faut sacrifier le plus. La famille, les amis manquent, on n’a pas de maison car on habite toujours dans des hôtels.

00:03:00
TS: Le groupe est devenu une famille?
Oui vraiment, avec le reste de l'équipe. Ils sont restés les mêmes 4 qui jouaient dans des clubs à Boston. Ils sont unis depuis le début.

00:03:40
TS: La musique est votre priorité dans la vie?
Pas la seule, mais c'est la plus grande passion. La maison, la famille, les amis c'est une priorité plus grande.

00:04:18
TS: Je défini votre musique comme une musique agressive jouée de manière positive. Qu'en pensez-vous?
Les choses plus heavies sont plus agressives, mais leurs messages sont positifs. Gary l'auteur observe beaucoup et il a des choses à dire. Ils ne chantent pas que des chansons d'amour.

00:05
TS: Est-ce que c'est le rôle d'un groupe de passer des messages au public?
Ce n'est pas un devoir, mais les gens devraient être plus conscients Il ne faut pas donner aux jeunes des messages négatifs, il faut une sorte de conscience.

00:06:13
TS: La musique est devenue une façon de vivre pour vous?
Définitivement. La musique c'est la raison pour laquelle ils font ce qu'ils font. Il n’aurait jamais rêvé de voir tous ces endroits. Cela fait changer la manière de vivre

TS: Est-ce que le style de vie rock'n'roll existe toujours pour vous?
Il pense que ça a changé, c'était dans les années 60 et 70, les gens sont plus responsables maintenant. Le business est devenu une part importante de la musique et a changé la manière d'écrire des chansons.

00:07:50
TS: En vous écoutant j'ai parfois l'impression que vous êtes des guerriers et parfois des romantiques. Est-ce possible?
Oui c'est possible, il y a un peu de chacun des membres du groupe dans les textes, de ce qui les entoure aussi.

TS La musique c'est d'abord de l'émotion?
C'est pour ça que tout le monde peut avoir un lien avec la musique.

00:08:40
TS: Est-ce que les voyages vous ont appris beaucoup?
La plupart des choses ils les voient à travers les vitres du bus, ils n’ont pas le temps de s'arrêter, de voir les endroits à moins d'avoir un jour de pause.

TS: Définitions:
Richesse: ça peut être plusieurs choses. Un sentiment d'accomplissement. Avant on faisait de la bonne musique mais personne ne nous écoutait, maintenant on est riches dans le sens qu'on a eu un certain succès. Cela peut aussi être avoir de l'argent, en ce moment aux USA la situation économique est compliquée. Ça peut vouloir dire la nourriture.

Pauvreté: On a récemment joué à Rio et en Amérique du Sud. C'est une des régions les plus pauvres que j'ai vues. Le gouvernement contrôle les richesses. C'est étrange de ressentir que les gens ont moins de chance.

Amour toujours: Je ne pense pas que ça arrive encore, il y a beaucoup de divorces et de séparations. Le seul amour pour toujours c'est la famille, les parents.

La terre: C'est aussi triste de voir ce que les gens en ont fait durant les 100 dernières années. On a inventé la voiture, on brule des choses, on détruit cet endroit. C'est bien de voir qu'il y a des endroits encore vierges.

00:12:40
Il parle de jouer des chansons de manière acoustique, il pense que ce serait possible. Il trouve que c'est fun. En tournée c'est bien de faire un peu les choses différemment pour ne pas se lasser.

00:13:30
Il est très satisfait de son métier, il fait partie des rares gens qui ont du succès et de voir le groupe grandir et d'avoir un grand public et être connu c'est vraiment bien.

00:14:00
La scène c'est ce qu'ils ont le plus fait et ce qu'ils préfèrent.
TS: est-ce qu'il y a une notion de pouvoir?
Sur scène il faut avoir dans ta tête que tu possèdes la scène, que tu as de l'autorité :les gens qui chantent tes chansons te donnent un sentiment de pourvoir.
On est une personne différente sur scène qu'en privé. Sur scène on laisse sortir les démons, une facette de nous, on met toute notre énergie.

00:15:45
Ils ont eu plusieurs rencontres importantes. Premièrement se rencontrer entre membres du groupe. Il y a aussi les manager et les gens de la maison de disques.

00:16:20
Dès les débuts on veut toujours avoir du succès, mais pour y arriver il faut faire de petits pas donc la première étape c'est de trouver un label.
Les choses se sont faites naturellement. Pour faire les tournées, ils avaient tellement l'habitude de jouer ensemble que ce n'a pas été un problème. Pour les albums aussi.

00:18:00
3 vœux: Ce n’est pas facile. Pouvoir faire des tournées dans le monde dans des stades, avoir une longue carrière ensemble, être heureux dans sa vie privée car la musique c'est juste une partie de la vie.

Savary, Thierry

Interview de Kirsten Gustafson

Interview de la chanteuse jazz Kirsten Gustafson par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Elle dit qu'elle est née pour la musique, que déjà toute petite elle chantait devant la télévision. C'est une façon de vivre maintenant mais pendant longtemps c'était un rêve. Elle n'en est qu'au début.

Elle a fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là.

00:01:05
C'est difficile de voyager autant, et ça ne devient pas plus facile. Il faut toujours travailler pour faire en sorte que tout se passe bien avec le reste de l'équipe.
Elle est douée pour s'adapter à de nouvelles situations. Il y a beaucoup de sacrifices à faire aussi avec ses proches, ses amis. Mais les expériences forgent qui ont est maintenant. La musique c'est sa vie.

00:02:15
Le jazz c'est la liberté, ce qu'elle aime le plus c'est cette liberté. Elle aime les standards mais elle n'aime pas trop la pop ou fusion. La musique doit avoir un "feeling", vouloir dire quelque chose.
Elle ne sait pas d'où sa propre voix vient, c'est naturel. Quand elle aime une chanson elle l'apprend, elle l'écoute, plusieurs versions et après elle se met dans la chanson.

00:03:30
La musique vient de l'émotion, de l'écoute.
Elle a parfois l'impression d'être deux personnes différentes entre la scène et la vie. C'est drôle d'un jour être sur scène et le lendemain nettoyer le sol.

00:L04:15
Il y a définitivement une dimension spirituelle dans la musique.

Le premier album c'est comme un rêve, c'est drôle de l'avoir dans les mains. Elle est contente de cet album, cela prend du temps mais elle est généralement contente du résultat. Le producteur et les musiciens ont fait un très bon travail.

00:05:23
Les définitions:
Richelle: quelque chose de complet, d'abondant, plutôt un mot positif.
Pauvreté: ce n'est pas drôle mais si on arrive à en rire c'est moins dur.
L'amour toujours: elle pense que ça devrait durer toujours.
La terre: elle a beaucoup pensé à la terre en enregistrant une chanson de l'album "In the beginning", qui parle de la terre et de ce qu'on lui a fait. Quand elle a vu les paroles elle devait l'enregistrer.

00:07:00
Elle rêve de musique, et même parfois de musique.

3 vœux: voyager et chanter, être heureuse, rendre d'autres gens heureux.

Savary, Thierry

Interview de Khaled

Interview du chanteur de raï Khaled par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Leysin Rock festival en juillet 1992.

Khaled dit qu'il est né avec la musique. Personne n'est musicien dans sa famille. C'est un don.
Il a étudié le français à l'école.
Il parle de Renaud, de son attitude, de l'attitude des artistes parfois.
Il parle des autres artistes francophones, de Johnny, d'Adamo qu'il écoutait quand il était jeune. Etant enfant il avait envie du contact avec ces gens, et il ne comprend pas que les gens se moquent de lui quand il leur parle, ou les artistes qui refusent de faire des autographes.
Il parle des engagements de l'artiste, et du respect qu'il doit avoir.
Il y a partout des ânes.
00:07:40
Le respect c'est important. Il respect tout le monde car il n'était pas respecté.
Il parle aussi de l'influence de l'artiste.

Savary, Thierry

Interview de Ray Lema

Interview du musicien zaïrois Ray Lema par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Festival des Potes, à Fribourg, le 21.11.1992.

Ray Lema explique qu'il ne se voit pas faire un autre métier que celui de musicien.
Jusqu'à l'âge de 11 ans il ne pensait pas être musicien. Il est entré au séminaire pour être prêtre et il a commencé à jouer de l'orgue, et tout est venu naturellement. Il a compris ensuite qu'il était fait pour la musique.
Dans sa famille son choix de devenir musicien n'a pas été bien accepté, il les a déçus.

00:01:45
Au Zaïre, il y a n'y a pas tout à fait la même tradition de griots que dans d'autres régions, il y des griots mais ils peuvent chanter ce qu’ils veulent.

00:02:15
Il a une influence différente des autres musiciens zaïrois. Avec son passage au ballet nationale et en voyageant dans le pays il a découvert qu'il y a beaucoup d'influences différentes que la rumba zaïroise moderne. Lui a plutôt voulu découvrir ce qui se passe dans la musique plus traditionnelle, dans l'arrière-pays.
TS pense qu'il a un côté ethnologue.
Il pense qu'il a toujours des rencontres particulières, comme pour cet album avec les voix bulgares. Il se sent humaniste.

00:04:00
Les USA ont été une grande étape. C'est là-bas qu'il a appris le métier. En Afrique le rythme des musiciens est très relax, aux USA les gens bossent! Il a appris à travailler vraiment.

00:05:00
Il a une chanson religieuse sur chacun de ses albums. Il est croyant mais n'a pas de religion définie. Il croit en la musique. La musique c'est la conscience du monde. Les musiciens ont un mot à dire. La politique est en train de faire un constat d'échec et une autre forme plus naturelle doit prendre le relai, l'art en général.
Un musicien au Zaïre, en Afrique ne peut pas faire de l'art pour l'art, il doit dire quelque chose.

00:07:00
La musique passe par le corps. Mais on a trop tendance à placer l'art ailleurs, en dehors de la vie. En Afrique tout est prétexte à chanter et danser, dans la vie courante. On doit démystifier l'artiste. Il prend l'exemple de Mickael Jackson, qui est devenu trop une star, il a été "couillonné". Il faut ramener l'artiste au niveau des hommes, qu'il soit utile.

00:08:25
Ray Lema semble avoir été préservé de ce statut. Il est toujours accueilli comme autre chose qu'un musicien, on lui parle de problèmes humains, politiques et sociaux. Il préfère être utile à sa société que juste un artiste. Il a envie d'apporter un peu de bonheur, alléger le fardeau des gens.

00:09:30
Il a voyagé en Afrique mais le travail de recherche de sons il ne l'a fait qu'au Zaïre. Mais c'est plus compliqué de voyager, faire le tour de Zaïre c'est une expédition très dure. Il est content de l'avoir fait car il a constaté que le Zaïre a 200 ethnies et c'est comme un résumé de l'Afrique.

00:11:05
TS lui demande comment il conserve un équilibre.
RL: il bouge beaucoup et cela lui permet de conserver sa santé mentale. Il a une structure autour de lui qui le protège de certains individus malveillants, et il peut rencontrer que les gens qu'il a envie de rencontrer, les grands esprits.

00:12:00
Il parle de son disque réalisé avec l'ensemble des voix bulgares. C'est une première. Il est tombé amoureux des voix de ces femmes, et inversement. Ce sont des femmes extrêmement puissantes, ce sont de grandes musiciennes mais on n'en parle pas assez.

00:13:30
La suite?
On lui propose d'aller rencontrer des chœurs sud-africains, chinois,...
La musique c'est la liberté. En ce moment il n'a plus de contrat et se sent entièrement libre.

Savary, Thierry

Interview de Zachary Richard

Interview de Zachary Richard par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Leysin Rock festival en juillet 1992.

Il parle du travail de studio, associé à la création. Ce qu'il aime c'est l'acte de création, écrire de nouvelle chanson qu'il rapproche à la religion car c'est un phénomène mystique. Puis il y a le côté magique de la scène. Il a appris le métier en Louisiane, ou la musique est là pour servir la danse, une sorte de célébration tribale. Les gens se retrouvent pour manifester leur joie de vivre.
Le musicien est une sorte de prêtre, et il y a un phénomène magique qui se passe c'est que quand on joue on n'est pas du tout conscient de sa personnalité. C'est une manifestation primaire de l'homme qui se réunit depuis l'âge de pierre pour faire du son et oublier ses peines.

00:02:27
TS demande s'il pense avoir été appelé pour ce travail.
ZR: il a été étudier à 14 ans pour devenir prêtre, ça c'était une vocation. Il a essayé plusieurs métiers, et une fois qu'il s'est débarrassé de tout cela il restait la musique. Ses parents étaient tristes quand il a quitté l'université pour devenir musicien. Après toutes ces désillusions, tout ce qu'il avait envie de faire c'était de la musique. Pas forcément comme métier. Puis il a gagné un peu d'argent avec la musique, et c'est allé comme ça.

00:04:30
TS: faire de la musique et être prêtre, envie de communiquer?
ZR: oui mais c'est moins rigide. En chantant, il veut évoquer le même sentiment que lui a provoqué la chanson. Pouvoir communiquer ses émotions et ses sentiments c'est le plus important, ce sont des choses simples mais qui peuvent toucher des gens de partout.

00:05:50
La musique ça rend fou! Une fois qu'on se débarrasse de toutes les choses qi nous aveuglent au quotidien, on voit plus clair. Et la musique c'est ça. Les autres arts ne sont pas immédiats, à part la danse et la musique. On peut atteindre un état d'actualité pur. C'est physique et spirituel.

00:07:15
Il vient de la campagne près de la Nouvelle Orléans, en Louisiane, dans le pays des acadiens. Il fait partie de la septième génération d'acadiens. Même si c'est à la campagne il y a des influences musicales de la Nouvelle Orléans dans ce qu'il fait.

00:08:00
Nouvelle Orléans a une histoire unique. Avant la guerre de Sécession déjà, c'était une ville très sophistiquée et une rencontre de plein d'ethnies, des français, espagnols, africains,... Le seul endroit où les esclaves avaient le droit de se réunir. Il se retrouver pour danser et jouer du tambour. Ils ont gardé un lien très fort avec l'Afrique. Tout cela a eu une influence très forte sur la musique de la Nouvelle Orléans.

00:11:10
TS: Un clivage entre noirs et blanc à la Nouvelle Orléans?
Alors ça se passe bien, mais ce n'est pas non plus facile. C'est très compliqué aux USA ces relations noirs et blancs. En Louisiane il y a une approche différente des autres régions des USA. Toute l'histoire des relations est différente, ZR explique un peu l'histoire de ces relations. Il y a toujours eu des gens de couleur libres en Louisiane.
Aujourd'hui encore, 60% de la population de la ville de la Nouvelle Orléans et noire. Toute l'histoire fait que les relations sont plus faciles, plus humaines, il y a moins de préjugés et de racisme, mais tout n'est pas parfait non plus.
En plus dans une ville aussi musicale, les musiciens ont un statut très important, et il n'y a pas de couleur dans la musique. Tout cela déteint sur la société.

00:15:55
Richesse: le luxe: c'est d'avoir le temps de faire ce que l'on a envie de faire. La plus grande richesse c'est de pouvoir satisfaire ses envies et ses disciplines, et avoir le temps d'aller au bout de ses expériences. La vraie richesse c'est de faire ce dont on a envie et d'avoir le temps de le faire.
Pauvreté: de ne pas avoir le temps ou la sagesse d'arrêter la folie de la vie quotidienne pour apprécier autour de soi. Ce n'est pas une question d'argent, c'est de prendre le temps d'apprécier sa vie.
Amour toujours: Il y a beaucoup d'amours, l'amour homme-femme qui est une grande étincelle. Mais il y a aussi l'amour de la famille, de l'être humain, de la planète. L'amour est toujours basé sur le respect. On fait tous partie de la même chose, tous liés les uns aux autres.

00:18:45
Dans la musique ce qui est important c'est d'avoir assez d'argent pour acheter de nouvelles cordes de guitare! La musique on est obligé de la faire avec respect, c'est basé sur une inspiration qui oblige le respect à tout être et toute chose.

00:19:40
3 vœux: la paix sur la terre, plus de faim et de pauvreté et plus égoïstement avoir le temps pour être avec sa famille en Louisiane, et avoir une inspiration éternelle pour écrire des chansons sans cesse.

Savary, Thierry

Interview de Tony Joe White

Interview de Tony Joe White par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz Festival en juillet 1992.

Tony Joe White parle du rapport entre le jazz et sa musique. Il y a un même réalisme entre le jazz et sa musique.

Il parle de ses origines de Louisiane, du Delta. Il parle de la Nouvelle Orléans, il y a deux mondes en Louisiane. Il joue plutôt du blues du Delta.

00:01:00
Il parle de son enfance, ses parents jouaient de la musique. Il voulait être joueur de baseball jusqu'à ce qu'il découvre la guitare et le blues à 16 ans. La musique est sa vie depuis.

La musique c'est une manière de vivre, tout ce qu'il compose est en rapport avec la vie.

00:02:00
Il parle de choisir une guitare. Il n'a que des vieilles guitares, les neuves lui semble être de gros blocs de bois. Pour choisir une guitare électrique il faut écouter comment elle sonne en acoustique.

00:03:00
Le blues est éternel. Les gens y reviennent car les gens ont besoin d'une musique vraie.
Il joue du swamp blues, il a développé ce style durant de nombreuses années. Pour y arriver dans la musique et avoir un style propre, il faut s'y dédier totalement.

00:04:30
Il parle du lien entre musique et spiritualité. Il compose beaucoup dans la nature car il y ressent des choses.

00:06:00
Il ne sait jamais de quoi il va parler quand il écrit une chanson. Il peut être inspiré par n'importe quoi, c'est la liberté.
Il parle du rôle du musicien, est-ce qu'il faut passer des messages. Il pense qu'il faut surtout dire ce que tu penses et ce que tu ressens.
Il faut être honnête, sincère.

00:07:10
Il parle d'une bonne chanson. Ce n'est pas une chanson qui est dans le top 10 ou sur MTV, mais une chanson qui te fait sentir bien.

00:07:30
Il parle du fait d'avoir écrit pour d'autres, comme Tina Turner, Johnny Hallyday ou Joe Dassin. Il n'a pas vraiment composé spécialement pour eux, ce sont des chansons qui existaient déjà sur des démos. Il a beaucoup aimé Joe Dassin, sa voix. Il a été très surpris par sa mort.

00:09:20
Il parle de la différence entre jouer dans une petite ou une grande salle. Il pense qu'il y a une petite différence, dans un petit club on partage la musique tandis que devant un grand public on ne voit pas tout le monde, seuls ceux qui sont devant. On n'est pas proches. Il préfère les petites salles.

00:10:20
Il n'y a pas de sentiment de pouvoir sur scène, c'est plutôt essayer de communiquer avec des gens qui aiment ta musique. Partager quelque chose. Au contraire il peut y avoir tellement de problèmes qu'il n'y a vraiment pas du tout de sentiment de pouvoir.

00:11:15
Définitions:
Richesse: un sourire chaleureux.
Pauvreté: des yeux tristes et blessés.
L'amour toujours: les yeux et le sourire ensemble.
Emotion: suer sur scène avec une guitare et devant un public.
Terre: quelque chose à protéger beaucoup plus.

Savary, Thierry

Interview de Jean Leloup

Interview du chanteur québécois Jean Leloup par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Leysin Rock Festival en juillet 1992.

Jean Leloup explique que faire de la musique c'est bien car il peut voyager. Il parle de la Suisse, que tout est très suisse.
Il parle de tous les à-côtés dans le métier de musicien, qu'il n'aime pas vraiment cela.

00:01:15
Le business, dès que tu fais une chanson qui commence à marcher tu dois faire plus de promo, il n'aime pas cela mail il estime qu'il ne doit pas se plaindre.
Il s'amuse bien, il aime cela. Mais il fait et aime aussi d'autres choses, il écrit des films par exemple. Il aime aussi faire de la construction, c'est un bricoleur. Il aime beaucoup de choses.

00:02:30
Le fait de voyager c'est un privilège. Il a grandi dans un environnement pas facile, il a été très pauvre car il n'aimait pas travailler. Maintenant il peut vivre de la musique. Au Québec il est connu mais il ne gagne pas énormément mais suffisamment.

00:03:15
Il n'a pas envie de toujours produire des choses, il a des chansons prêtes mais il n'a pas dû se forcer pour les sortir. Il est assez détaché du métier, il pense que du moment que cela ne lui plaira plus il fera autre chose. Il espère ne pas trop vouloir s'accrocher au succès.

00:04.50
Il est connu au Québec, c'est fort, il s'amuse. Le public au Québec est jeune. Il y a de plus en plus de monde. Il n'aime pas parler de son métier et son succès.

00:05:40
Il joue sur l'émotion avec son public, mais il ne veut pas jouer sur l'émotion triste. Il préfère l'humour. La musique "des freaks", la caricaturale. Il ne se prend pas au sérieux et n'aime pas les gens sérieux.

00:06:30
3 vœux: il enlève les problèmes d'argent, il aimerait vivre dans un jardin avec de jolies filles et être tranquille. Il aimerait une guitare électrique dans ce jardin. Il aimerait ne pas mourir car il s'amuse trop.

Savary, Thierry

Interview de Francesco Baccini

Interview du chanteur italien Francesco Baccini par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo Festival en juillet 1992. Une partie de l'interview est traduite en français par Daniela [?].

Francesco Baccini dit qu'il est né pour la musique car il ne sait rien faire d'autre. Il a commencé le piano à 9 ans, puis a fait 8 ans au conservatoire. Après il a arrêté d'écouter seulement de la musique classique et a commencé à écouter de tout et à écrire des chansons.

Il a d'autres passions comme le football comme tous les italiens. Il est supporter de Gênes. Il fait partie de la Nazionale Italiana Cantanti, une équipe de football de chanteurs avec par exemple Ramazzoti, Raf ou Carbone. Ils remplissent des stades en jouant au foot, alors que les gens ne viennent pas pour leurs concerts.
Il parle des deux équipes de Gênes. Il a écrit l'hymne pour le Genoa, donc la moitié de la ville l'aime et l'autre le déteste.

00:01:55
Il écrit des chansons avec beaucoup d'ironie. C'est bizarre pour les italiens car les autres chanteurs parlent toujours d'amour.
Il trouve qu'écrire une chanson d'amour c'est le plus difficile car elles existent depuis toujours. Quand il est amoureux et qu'il écrit une chanson d'amour, il la jette le plus souvent après 2 semaines. Mais dans chacun de ses albums, il y a toujours une chanson d'amour.

Il parle des italiens. Ils ne sont pas patriotes, ils parlent toujours mal de l'Italie. L'Italie est en train de se diviser entre régions.

00:04:00
Il vient de Gênes mais habite ailleurs. Il parle du fait que les italiens veulent diviser l'Italie et trouve que c'est triste. Les Italiens sont racistes entre eux, entre régions. Il y a beaucoup d'immigrés qui sont arrivés en Italie et ils sont mal reçus. C'est bizarre car le peuple italien est un peuple qui a beaucoup émigré.

00:05:40
Dans les années 70, les chanteurs étaient très politisés et très sérieux. Dans les années 80 c'était tellement politisé que les gens se sont distancés. La meilleure manière de dire des choses en musique c'est avec l'ironie. Il a écrit une chanson sur un politicien italien, Andreotti, et il a eu des problèmes. Il a été censuré jusqu'à ce qu'Andreotti lui écrive une lettre.

00:07:00
En Italie quand tu dis des choses tout haut, tu commences à avoir des problèmes, car le pouvoir est à la radio et la télévision. Il parle de son album "Nomi e Cognomi". Il est original car le titre de chaque chanson est un nom et prénom et ce sont des symboles. Il parle de sa chanson sur Maradona par exemple.
Il n'a demandé aucune permission avant de sortir cet album, et après il a eu beaucoup de problèmes.

Dans sa chanson sur Maradona, il le défend. Il joue au foot et dans sa vie privée il peut faire ce qu'il veut. Maradona a été pris comme un bouc émissaire, il paie pour les autres footballeurs qui font la même chose mais dont on ne parle pas. Il n'a plus de vie privée. Baccini juge le footballeur mais pas l'homme dans sa vie privée. Il a essayé de se mettre dans sa peau.
Maradona est hors classe, c'est quelqu'un qui fait du spectacle.

00:11:00
Il a gardé les pieds sur terre car il n'a jamais eu d'idole. A la fin les chanteurs sont des gens comme tout le monde, et le star system le fait rire. Il a fait ce métier car il voulait le faire, car cela lui plaisait. C'est un des chanceux qui a toujours pu faire ce qu'il voulait.
Les gens qui le connaissent savent que c'est quelqu'un de simple. Mais une fois que tu es à la TV, tout change. Il y a probablement beaucoup de jeunes filles qui viennent à ses concerts sans comprendre ce qu'il dit vraiment. Ce n'est pas grave, elles comprendront plus tard.

Les manifestations musicales en Italie sont rares et très liées à la TV. Il n'y a pas de festival comme le Paléo, car les gens ne s'intéressent plus à la musique. C'est extraordinaire pour lui de faire ce genre de manifestations.

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Les années 80 ont effacé beaucoup de choses. Il n'y a plus de culture musicale continue. Il n'y a pas de tradition musicale, il y a uniquement la télévision et les spectacles. Si on va à la TV il faut chanter sa chanson connue sinon les gens changent de canal.
Il y avait une émission musicale, mais elle a été supprimée car il n'y avait pas d'audience.

Quelqu'un comme Paolo Conte qui est connu en France, il n'est presque pas connu en Italie. Il y un public mais petit. Et il y a des gens qui ne savent pas jouer qui deviennent des stars pour quelques mois.

Il parle du fait de jouer dans d'autres pays, il peut avoir du succès même si les gens ne comprennent pas ce qu'il dit.

00:18:15
3 vœux: avoir du succès en dehors de l'Italie, notamment en France qui a une tradition de chansonnier. Il aimerait aussi faire une chanson avec Bob Marley et Freddie Mercury mais c'est impossible.

Savary, Thierry

Interview de Willy Deville

Interview de Willy Deville par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Backstreets of Desire" en 1992.

Willy Deville pense qu'il est né pour être musicien. Quand il apprenait la guitare, tout venait très facilement. Il a toujours pensé qu'il était possible qu'il ait été musicien dans une ancienne vie. Il a pu jouer du blues, utiliser un bottleneck sur sa guitare avant de savoir jouer normalement.

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Tout bon art c'est un reflet de l'émotion.
La musique n'a pas changé sa personnalité, mais certainement changé sa vie.

Il parle de l'amour dans ses chansons car il parle de sujets qu'il connait dans ses chansons.

Il parle de la part de spiritualité dans sa musique. Il pense que c'est vraiment un don.

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Il explique qu'il a chanté dès son plus jeune âge, qu'il a toujours été naturel pour lui de faire de la musique.
Il parle du succès. Il a de la chance car c'est éphémère, et il est là depuis des années, même s'il n'est pas très riche, il a une belle vie, il a tout ce qu'il veut, deux voiture, des centaines de chaussures, il vit comme un roi. Au début, son label voulait qu'il enregistre un album par an, il a refusé et il pense que cela a influencé la qualité de sa musique.

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Il parle de New York, il pense qu'il n'y a plus d'inspiration pour lui là-bas. Il est parti à la Nouvelle Orléans, et il y a 5 ans il a dû retourner à NY. Il est bien plus inspiré à la NO, il y a beaucoup de musiciens et c'est très stimulant.
Il continue de faire ce qu'il a toujours fait, il essaie de continuer dans son style mais de s'améliorer toujours plus. Il faut toujours essayer d'élargir ses horizons pour ne pas avoir l'impression de faire et dire toujours la même chose.

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Son inspiration c'est la musique des racines, comme Billie Holiday, Edith Piaf, une musique qui n'a pas d'âge.
Il parle de Piaf, il a toujours aimé son sens du drame. La récitation et le style de musique française.

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Il parle de sa tournée en Europe avec des musiciens de la Nouvelle Orléans, il a adoré cela. Il a beaucoup de chance d'avoir été accepté.

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Il parle de rencontres marquantes, comme avec Doc Pomus, Jack Nitzsche, des sources d'inspiration.

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Il parle d'écrire une chanson. Il ne pense pas que ce soit facile mais il aime ça. Il pense qu'il est avant tout un chanteur, même s'il est aussi compositeur et musicien. Il pourrait vivre dans écrire mais pas sans chanter.
Lorsqu'il est en studio, il sait ce qu'il veut faire, il faut un objectif car on peut perdre son objectivité en studio.

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3 vœux: il aimerait voyager dans le temps, revenir 100 ans en arrière et avoir un jet pour pouvoir boire de l'absinthe avec Edgar Alla Poe puis aller à Paris avec Toulouse Lautrec. Il aimerait aussi revenir au temps de la crucifixion. Ou encore voyager dans le futur, 20 ans plus tard pour voir ce qu'il se passe car cela l'effraie.

Savary, Thierry

Interview de Vinx

Interview du percussionniste américain Vinx par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo Festival en juillet 1992.

Vinx a d'abord été connu en tant qu'athlète avant d'être musicien. Il pense que tout s'est passé en même temps, qu'être athlète c'est aussi être un artiste car il avait son propre style et sa propre voix. Le sport a nourri sa musique car il faut avoir du vécu, des expériences pour parler de la vie en musique.

La musique a toujours été une façon de vivre pour lui, même s'il a reçu la reconnaissance de ses pairs récemment.
La musique c'est d'abord une opinion, sa manière de voir la vie, une manière de communiquer ses opinions. Il faut avoir des opinions.

00:01:50
La musique c'est une forme de thérapie, c'est un besoin primaire et instinctif.
Il pense que c'est son devoir de communiquer avec le public. Il pense que depuis le temps des cavernes on a toujours communiqué, on s'est éduqué avec la musique.

00:03:00
Il parle de ses racines dans la musique. Il est constamment en train de s'inspirer. Il s'inspire de musique africaine, mais aussi du hip hop américain. Il joue avec des instruments japonais, s'inspire de rythmes cubains, vaudous, etc. Toutes les cultures du monde sont au bout des doigts, on a un mélange de cultures. Il ne se considère pas comme un artiste africain mais américain.

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Tout le monde fait des sacrifices pour atteindre ses rêves. C'est très facile de suivre les instructions mais de créer sa propre destinée, sa propre route c'est très dur et beaucoup d'artistes perdent cela et ne font plus que survivre, devenir un performer au lieu d'avoir des choses à dire.

00:05:30
Définitions:
Richesse: la capacité d'accorder ta propre personne à ta propre machine et aller de l'avant.
Pauvreté: un état d'esprit qui existe quand quelqu'un d'autre te dirige.
L'amour toujours : le respect de soi-même

00:05:50
3 vœux: avoir 3 vœux supplémentaires, trouver une compagne idéale, avoir son père ici car il a vu où il a commencé.

Savary, Thierry

Interview de Bob Geldof

Interview de Bob Geldof par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album "The Happy Club" en 1992.

Bob Geldof explique pourquoi il a choisi la musique comme moyen de communication. Car c'était le seul moyen à sa disposition pour s'exprimer. Il a travaillé dans des journaux d'abord. La musique c'est le moyen le plus vrai de parler ce que l'on ressent, ce que l'on voit.
La plupart du temps, il ne pensait pas être né pour être musicien. Lors de son premier concert en 1975 il tournait le dos au public car il était trop embarrassé, puis les gens ont commencé à applaudir et il s'est retourné car c'était une expérience incroyable. Il y a même eu une fille qui voulait coucher avec lui.

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Il parle de l'organisation des concerts humanitaires Live Aid et Band Aid. Il pense que ce n'était pas le musicien mais l'homme qui a organisé ces événements. Il était énervé et honteux devant sa télévision, il se sentait mal et du fait qu'il joue de la musique, il a décidé de faire ces événements.
Il était vraiment sincère, il ne pensait pas que cela marcherait autant.
Il n'a jamais été frustré par l'expérience Band Aïd. S'il y avait des difficultés, la certitude morale était si forte qu'ils ont pu faire tout ce qu'ils voulaient.
Il aime les gens, mais lui comme tout le monde a ses limites. Il a vu une forme de rejet des hommes dans la famine, il en a parlé avec Mère Teresa qui voyait une souffrance de Dieu.

00:07:40
Il parle de la famine en Somalie, ce n'est pas un fait isolé. Il parle de la famine et de la sécheresse en Afrique. Il pense que c'est d'abord un problème politique. En Somalie, la famine découle de problèmes économiques et politiques en plus, ce qui aggrave encore la situation.

00:09:50
Il a trois enfants.
TS lui demande ce qu'il leur dit de la vie. Embrasser la vie, essayer, et essayer de ne blesser personne.

00:10:15
Il parle de la mémoire, de ses expériences passées dans ses chansons.

00:10:50
La musique ne développe pas une sensibilité particulière. Ce sont les actions qui créent une sensibilité particulière. Il faut toujours écrire des chansons qui veulent dire quelque chose pour soi car sinon elles ne sont pas universelles, elles ne parlent pas aux gens. Il faut être vrai, et c'est très fatigant.

00:13:15
Il s'intéresse beaucoup à l'actualité, il lit beaucoup le journal. Parfois il y a aussi des choses drôles qui restent dans la tête et donnent l'inspiration pour des chansons. Mais la plupart du temps non.
Il n'est pas cynique mais sceptique.

00:14:00
Il parle de sa chanson "Too late God". Il s'est inspiré de gens qui vieillissent mal, qui deviennent aigris. Il espère ne pas devenir comme ça.

00:15:15
Il a passé 10 jours pour préparer son dernier album, même si quelques chansons étaient déjà écrites avant. Plus on pense à la musique, plus les chansons sont bonnes. Il parle de sa méthode de travail

00:16:50
Les musiciens qui travaillent avec lui sur l'album sont plutôt libres, à moins qu'il ait une idée précise de ce qu'il veut. Normalement il joue, et les autres le suivent et il pense que c'est le meilleur moyen. Il veut que les chansons soient réduites à l'essentiel.

00:18:50
Il pourrait jouer ses chansons en acoustique, surtout pour le dernier album.

00:19:20
Il ne pense pas que les gens doivent retourner aux sources aux racines de la musique. Il y a des groupes qui le font. Il n'aime pas les groupes qui font des choses attendues, il aime écouter des gens, il préfère le son des gens.

00:20:45
Il parle de la sensation en écoutant son album. Il écoute les morceaux au fur et à mesure. Il est souvent surpris car c'est généralement meilleur que ce à quoi il s'attendait.

00:23:00
Il parle de la Louisiane. Il aime la Nouvelle Orléans et la nourriture là-bas, mais surtout la musique. Il ne pense pas avoir un lien spécial avec la région. Il aime jouer de la musique cajun. Mais il aime aussi la musique irlandaise. Mais pour cet album il voulait faire quelque chose de plus brut.

TS parle de la Nouvelle Orléans comme un endroit spécial.
Il ne pense pas, mais il admet qu'il y a tellement de musique là-bas qu'il y a probablement quelque chose de spécial.

00:25:00
Il a fait une tournée aux USA tout seul. Pour lui c'était une horrible expérience. La compagnie de disque ne voulait pas investir dans cette tournée alors il a du tout faire lui-même. Il a aimé jouer mais l'expérience n'a pas été très bonne en général.

00:27:50
Il adore être sur scène. Il n'a pas de doute par rapport au métier. Il est là depuis longtemps. Il vend des disques. Il ne sait pas pourquoi mais il trouve que c'est bien. Il pense qu'il deviendrait fou sans la musique. Il a aussi fait des films, mais c'est une discipline différente. Il faut s'oublier. Il pense que les musiciens ne devraient pas faire ça.

00:29:40
La plus grande satisfaction de ce métier, et la seule satisfaction c'est d'0écrire une bonne chanson, une chanson qui marche.

00:30:00
3 vœux: avoir un mois de vacances car il est très fatigué, ne plus jamais faire d'interview dans sa vie et pour pouvoir le faire il faudrait qu'il vende des millions de disques donc c'est son troisième vœux.

Savary, Thierry

Interview de Mark O'Connor

Interview du violoniste américain Mark O'Connor par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Mark O'Connor explique qu'il a commencé la musique petit, la guitare à 3 ans. Ses parents étaient professeurs de danse alors il a toujours baigné dans la musique.
Il jouait de la guitare mais il a vu du violon à la TV et avait envie de jouer du violon. Ses parents lui ont offert un à 11 ans et il est tombé amoureux depuis.
C'est un instrument difficile, la première année est très frustrante donc c'est plus facile d'apprendre enfant.

00:01:30
Il n'a jamais joué de violon classique, il en fait avec la guitare. Mais le violon il a tout de suite joué de la musique traditionnelle. Il a un style américain, influencé par le country, le jazz, le blues. Il a été musicien de session, notamment dans les studios d'enregistrement à Nashville.

00:02:20
Il ne joue plus dans les studios, il a décidé de se lancer en solo et de faire des tournées. Il aime les tournées. Il avait fait ce qu'il avait à faire en studio, il n'avait plus de but en studio.

00:03:35
Il aime beaucoup voyager maintenant. Plus jeune il n'aimait pas ça. Il est très inspiré musicalement, il s'amuse beaucoup, il se sent vraiment bien en tant que violoniste et en tournée.

00:04:30
Il parle de l'émotion et de la spiritualité dans la musique. Il a toujours ressenti quelque chose, il joue le mieux quand il n'est pas vraiment conscient de ce qu'il fait et que ses doigts bougent tous seuls sur le violon. Il pense que c'est car il est un musicien d'improvisation, il le fait tout le temps. Il ne prépare jamais à l'avance, c'est toujours une nouvelle expérience.

Savary, Thierry

Interview de The Rippingtons

Interview du groupe de jazz américain The Rippingtons par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Ils parlent du fait qu'ils viennent pour la première fois en Europe. Ils existent depuis 3 ou 4 ans, c'est un nouveau groupe. Ils ont tourné aux USA et au Japon. Ils rêvaient de venir en Europe et ils ont été invités au North Sea Jazz festival et au Montreux jazz festival cette année.
Ils vivent encore dans un rêve, tout ce qu’ils espéraient.
Ils sont très bien ensemble sur scène, un vrai groupe.
Ils aiment voir les gens danser dans le public, qu'ils s'amusent.

00:01:20
Ils sont un groupe instrumental, ils n'ont pas envie ni besoin d'avoir un chanteur. Le chanteur devient le point principal et ils préfèrent que les gens se focalisent sur la mélodie.

00:02:00
Ils ont été influencés par les endroits où ils ont joué même s'ils n'ont pas beaucoup tourné encore, comme l'Amérique latine. Ils sont contents de venir jouer en Europe pour en prendre des influences. Leur prochain album va s'appeler "Week-end à Monaco" devrait refléter des influences musicales européennes.

Définitions:
La richesse: c'est avoir une grande variété dans l'expérience de vie.
L'amour toujours: c'est sa femme.
La Terre: tout le monde commence à se sentir concerné par la terre, il espère que ce n'est pas trop tard. Et c'est ironique car on continue à voyager en avion et en voiture.

00:03:30
Ils parlent de l'improvisation sur scène, ils commencent à se sentir à l'aise et espèrent développer cela.

Savary, Thierry

Interview de Joan Armatrading

Interview de la chanteuse britannique Joan Armatrading par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Joan Armatrading explique que chanter n'était pas un rêve d'enfant, elle n'a jamais pensé qu'elle ferait carrière. Elle a commencé à écrire des chansons à 14 ans car sa mère avait acheté un piano. Elle a commencé à écrire, et a écrit beaucoup de chansons. Elle a sorti son premier disque en 1972 mais continuait de penser qu'elle serait songwriter. Mais les gens aiment sa voix et apprécient ses chansons.

00:01:00
Elle adore écrire, mais elle aime aussi faire l'album en studio. Elle fait ses démos seule, mais elle n'est pas ingénieure et elle aime beaucoup quand l'album prend forme. Elle aime beaucoup travailler avec de grands musiciens. Mais elle ne fait pas les tournées avec les mêmes musiciens. Elle aime beaucoup l'excitation d'être sur scène.
Elle ne joue pas les mêmes chansons lors de toutes les tournées, chaque tour à ses chansons.

00:03:20
Une bonne chanson pour elle doit avoir une structure particulière, une structure qui ait du sens. Elle parle d'une femme rencontrée en Hollande qui faisait des chansons "bruits", elle n'aurait jamais pu faire deux fois les mêmes chansons. Une bonne chanson ne doit pas être particulièrement mélodique, mais la forme doit être bonne. Il n'y a pas besoin non plus d'être un bon chanteur, Bob Dylan ou Lou Reed ne le sont pas. Elle parle d'une chanson faite pour Amnesty.

00:05:30
Elle participe à des causes comme Amnesty car elle pense que ce n'est pas normal d'être torturé ou emprisonné pour ses idées. Des gens sont tués car ils ne croient pas à la politique du gouvernement. Margaret Thatcher n'a tué personne car elle n'était pas d'accord. On est des êtres humains on ne peut pas faire cela. Il faut traiter les gens comme on aimerait être traité.

00:06:50
La musique est à la fois spirituelle et émotionnelle. Elle pense que la musique l'a choisie, et que cela est spirituel. Elle a commencé à écrire des chansons sans savoir si les gens en voudraient ou non. Elle aime voir que ses chansons touchent des gens.

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Définitions:
Richesse: ça peut être l'argent, c'est bien d'en avoir, mais c'est aussi bien d'être heureux. Si on est en bonne santé et qu'on se sent bien c'est la richesse
L'amour toujours: c'est impossible! Elle a écrit une chanson sur le vrai amour, elle aimerait croire que l'amour toujours, le vrai existe.

Savary, Thierry

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