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Savary, Thierry
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Interview de Una Musica

Interview du groupe fribourgeois Una Musica par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie et du vernissage de leur album.

Avec Jean-Daniel (Thomas), le batteur; Jacques (Sterchi), pianiste; Thierry (Christinaz), claviers

Ils viennent de sortir un album.
Jean-Daniel explique comment s'est fait le groupe. Au départ ils ont formé un groupe avec Jacques Sterchi (violoncelle), ils ont joué pendant 3 ans. Puis en 1989 ils ont fondé Una Musica.
Ils ont longtemps travaillé en duo, puis ont été jusqu'à 12 membres et maintenant ils sont 5.

00:01:40
Ils font des études mais pas de musique, même s'il y a des professionnels. Ils pensent que pour la musique il n'y a pas besoin de faire des études. Ils viennent de différents milieux.

00:02:15
Ils se présentent comme collectif "lausanno-fribourgeois". Le terme collectif vient du fait que ce n'est pas un groupe fixe, mais que l'idée est de laisser venir les musiciens de tous genres possibles. Le terme collectif porte aussi la couleur du travail collectif, car le travail de création est collectif.
Ils pensent que la musique il faut la pratiquer plus que l'apprendre.

00:04:00
Il y a une scène de bonne qualité mais qui a de la peine à se remettre en question. C'est rare de laisser les gens venir et partir. Eux pensent qu'ils ont une large ouverture d'esprit.

00:04:50
C'est un groupe où l'on retrouve des instruments originaux. Pour les arrangements, il y a une certaine recherche au niveau des sons.
Ils essaient d'apporter un peu d'originalité, une certaine recherche aussi rythmique.
Ils travaillent avec beaucoup de choses, pas seulement avec un synthétiseur. Il y a beaucoup de façon de faire des bruits, ils sont expérimentateurs, ils sont pour l'ouverture.
C'est une forme de synthèse de sons et bruitages hétéroclites, rien n'est original en soi. C'est un mélange de sons qui n'ont à priori rien à voir les uns aux autres.

00:07:20
Ils n’ont pas vraiment de concept, c'est avant tout du plaisir de jouer, de se faire plaisir, de rechercher une énergie et essayer de la retransmettre.
Leur musique peut évoquer des images, ce n'est pas vraiment recherché. Ils n'ont pas de références vraiment. Ils sont plutôt contents de voir ce que les gens ressentent dans leur musique car eux ne recherchent pas vraiment ces images. Ils ne veulent pas avoir une étiquette.

00:10:15
Il y aussi beaucoup d'improvisation dans le groupe, sur scène comme en studio, Les 13 premières minutes du disque sont improvisées. La plupart de l'enregistrement du disque s'est fait de manière spontanée.

Un chaos musical?
Chaos oui, si on l'interprète en tant que liberté de jouer. Chao dans le sens positif, désordre, vivant.
Il y a une rythmique importante, assez fluctuante mais pas très stricte. C'est plus une pulsion.

00:13:00
Quand de nouveaux musiciens arrivent, ils ont parfois de la peine à se mettre dans le bain.
Leur groupe peut être considéré comme une plaisanterie. Ils veulent se distancer du discours sérieux de la musique car ils pensent que ça tue la musique. Ils ne font pas de la musique, mais une musique, d'où le nom du groupe.
C'est une rencontre de sources musicales.

00:14:30
La notion de sérieux dans la musique est très occidentale. On a perdu la notion de plaisir dans la musique en Occident. C'est plus une question de s'amuser, de mentalités que de culture.
Ils font une musique européenne, qui puise ses sources en Occident. Ils ne se transforment pas.

00:16:15
Définitions:
La fête en musique: samedi soir, 16 janvier, 21 h aux Grands places. [Leur vernissage]
Richesse: si seulement, bientôt
Pauvreté: depuis peu
Intimité: 5 musiciens sur le disque, 5 intimités.
Spiritualité: coupé
Emotion: toujours, à la base.
L'Homme: qu'il ait plaisir à le faire

00:17:45
Parlent de leur disque, "Rabelaisien". La notion de nourriture, la musique vient aussi bien d'une bonne bouffe, que de peinture. Il devrait y avoir la même générosité dans la musique que dans la cuisine. Cela devrait être aussi amusant.
Rabelais il y a aussi la connotation du langage, pas que le côté Gargantua. Cette mixture entre le langage et la nourriture.

00:19:15
L'enregistrement a été fait chez Dom Torche à Belfaux car ils ne voulaient pas un son jazzy mais plus ouvert.
Le fait d'improviser n'a pas posé problème car ils le font sur scène et en répétition, ils aiment le faire. L'improvisation leur prend peut-être un peu moins de temps que d'autres. Improviser c'est aussi excitant, il y a une pression qui pousse à la créativité.
C'est un risque.

00:21:10
L'humour? Ils ne veulent justement pas se contenir. L'intérêt est justement de pouvoir éclater de rire au milieu d'un concert. C'est dans l'instant. Il n'y a pas que cet aspect, mais il y a une forme de bonne humeur.

00:22:30
Ils expliquent les titres des chansons de l'album.

00:25:00
Ils aiment beaucoup jouer en Suisse allemand, à Bern, ou à Neuchâtel, dans les lieux alternatifs car le public est plus réceptif. Ils sont à l'aise partout. Ce qui compte c'est le public, que le public vibre bien.
Ils jouent en Suisse romande plutôt dans des endroits prévus pour le jazz, tandis qu'en Suisse allemande pas forcément, et le public se mélange. Il y a toutes sortes de gens qui viennent.

00:26:50
Il y a une synergie avec le public. Mais ça dépend des concerts. On sent très vite si le public est là, et inversement.

00:27:30
Pour le vernissage, ils vont avoir [Daniel] Bourquin et [Léon] Francioli en ouverture. Ils connaissent déjà leur manière de travailler, et voulaient aussi se faire plaisir.

Savary, Thierry

Interview de Omar

Interview du chanteur britannique Omar par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Omar explique qu'il voulait être musicien depuis l'enfance. Son père était batteur, il lui a appris les rythmes. Sa mère voulait plutôt lui donner une éducation musicale, elle trouvait plus important d'apprendre la musique au niveau théorique et global.
Il aime toucher à tous les instruments

Il a étudié la musique. Il a été percussionniste dans plusieurs groupes et a étudié dans une école de musique é Manchester et à Londres

00:01:15
Il pense que c'est important d'étudier la musique, aussi bien la théorie que la pratique. Il faut apprendre le piano. C'est une bonne base, il pense que c'est nécessaire pour comprendre ce que l'on fait.

Le plus important dans ses études a été d'être exposé à tous les genres de musique. Il étudié le jazz, le funk, le classique ou la musique latine. En musique classique tout est écrit, Lui préférait apprendre les notes puis exprimer la musique comme il le ressentait. Mais cela est propre à chacun.

00:02:30
Il pense que c'est important de voyager mais que ce n'est pas nécessaire pour comprendre les "feeling". Un musicien doit faire preuve d'ouverture d'esprit, si la musique est bonne elle l'est indépendamment du style ou la provenance.

00:03:20
Ses parents sont originaires de Jamaïque. Les lignes de basses du reggae apportent beaucoup. Les musiciens anglais originaires de Jamaïque sont influencés par la basses du reggae alors que les américains par le jazz, le gospel. Sa grand-mère est née à La Havane, il a hérité de son amour pour la musique latine, la salsa.

00:04:10
Le reggae moderne s'éloigne de l'esprit, il est plus sur le sexe, les femmes. Il l'écoute pour le rythme mais est triste de découvrir le contenu des paroles. Bob Marley ou Steel Pulse parlent de choses qui viennent vraiment de l'esprit.

Les rythmes lui parlent, évoquent des choses. Son père lui conseillait parfois sur les rythmes et les vibrations de ses chansons. Les rythmes ont toujours été importants et ils soutiennent les mélodies.

00:05:30
La musique a le pouvoir de changer les gens. Elle permet de s'exprimer, c'est puissant.
La musique apporte beaucoup, c'est une thérapie.

Pour les musiciens la musique c'est un mode de vie. Pour les gens ce n'est pas aussi vital d'acheter un disque que de se nourrir.

00:07:00
Il écouté beaucoup de Stevie Wonder, et il a essayé de trouver des mélodies qu'il n'avait pas fait.

Il a grandi loin de Londres. Cela a été bénéfique pour son apprentissage de la musique, il a vraiment pu faire ce qu'il voulait faire, il n'y avait pas de distractions. Mais en étant le seul jeune noir dans une société vielle et blanche il a beaucoup souffert du racisme.

00:08:20
Il pense que le problème de la musique aujourd'hui c'est que tout est dicté par les succès obligatoires. Tout se ressemble. Les gens devraient être plus originaux dans la musique et ne pas juste faire des reprises. Ils devraient écrire de bonnes chansons, les gens les aimeraient.
L'industrie du disque ne comprend rien à l'esprit des noirs anglais, il y a trop de risques pour investir pour eux.

Il parle de sa chanson "There's nothing like this". Personne n'y croyait, puis les gens ont aimé et c'est devenu un succès. Il faut innover.

00:10:50
Il parle de studio ou scène, il aime beaucoup être en studio pour créer mais en même temps il aime aussi être sur scène avec les vibrations du public, jouer en live, l'adrénaline c'est exceptionnel.

00:11:15
3 vœux: la paix, l'amour, le bonheur.

Savary, Thierry

Interview de Philippe Lafontaine

Interview du chanteur belge Philippe Lafontaine par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Philippe Lafontaine explique que devenir chanteur était un rêve, peut-être pas un rêve d'enfant mais en tous cas un rêve d'adulte.
Il n'a pas été élevé dans un milieu favorable à la musique. Pour ses parents, la musique était subsidiaire. Il a arrêté ses études à 15 ans, puis s'est lancé dans l'expression artistique avant de se donner à la chanson. Il n'a pas fait beaucoup d'études musicales. Il est plutôt autodidacte. Il n'est pas un bon instrumentiste.

00:01:30
Il pense que tous les voyages sont formateurs. Il n'en a pas fait tant que cela, car c'est étalé sur 20 ans. Il a assez voyagé pour se satisfaire et pour se rendre compte que le voyage doit être une fuite mais un plaisir. Il est parti dernièrement au Cambodge et c'était bénéfique car il a pu revoir la vérité du monde et les valeurs.

00:02:30
Il a joué dans la rue. Il y a une sensation universelle de jouer dans rue. Pouvoir chanter dans la rue, grâce à la chanson on peut faire des rencontres partout. C'est un moyen de communication, un langage universel.

00:03:30
Les grandes rencontres. Il y a dans toutes les vies de grandes rencontres personnelles et professionnelles. Maxime Le Forestier, qui l'a aidé dans la blessure qu'est le succès. C'est une blessure dont on ne peut pas se plaindre, c'est arrivé très vite, et on ne peut pas en parler.

00:04:30
Il a reçu des prix. Il a eu une réaction caractérielle car il les a rejetés. Il vaut mieux récompenser des gens qui débutent que des succès commerciaux. Il a reçu un prix de révélation de l'année alors qu'il chantait depuis 15 ans.

00:05:15
Il y a des sacrifices dans tous les domaines, mais aussi des avantages. Il faut bien gérer les sacrifices qu'on fait.
Il se passe beaucoup de choses en Belgique. Son bouillonnement tient du fait qu'il faut plus travailler pour justifier une identité francophone. A Bruxelles, il y a de plus en plus de cultures mélangées.

00:06:30
Il utilise la langue française de manière très musicale. Il aime les doubles sens. On ne peut transcrire ses émotions que dans sa langue maternelle.
La musicalité de ses textes vient de l'utilisation de jeux de mots.
Il a composé pour Maurane.
La richesse du texte est aussi importante que la musique.

00:08:50
On retrouve beaucoup de styles différents dans son nouvel album. Ce qui l'intéresse c'est de ne pas faire plusieurs fois la même chose et d'explorer plusieurs styles. Pour la composition il aime être éclectique.
Son inspiration vient de sa vie, de 10 ans de galère, dans les cafés concerts il chantait un peu de tout. Il a des racines latines et aimes les musiques africaines et asiatiques mais il a envie de chanter un peu de tout, de faire de la vulgarisation ethnique.

00:11:00
Les musiques asiatiques sont moins connues en Europe. Il est en train de faire une production avec un groupe qui reprend des mélodies cambodgiennes. Il pense que les musiques asiatiques vont prendre beaucoup de places prochainement, la culture asiatique va s'imposer au niveau planétaire.

00:12:30
Le dernier album est un album de transition, car il a suivi un grand succès comme "Cœur de Loup". Il avait un problème de création après ce succès. Avec cet album il a voulu retrouver son rythme de travail. Il a eu pas mal de difficulté.
Une vraie bonne chanson se suffit avec un accompagnement minimaliste, mais il peut exister des chansons qui n'existent que par leur décor musical.

00:14:00
Il y a un travail d'équipe sur cet album. Mais après son succès il a du plus assumer la musique. Il y a eu moins de discussion. Mais l'ambiance est très familiale et conviviale.
Le fait de composer les textes à deux permet de faire un jeu entre les deux, d'avoir une expression plus riche et d'avoir un regard extérieur.

00:16:10
Quand il écrit pour Maurane, il écrit comme si c'était pour lui mais il n'y a pas de limite de tessiture.

00:17:00
Il a commencé une tournée en Belgique dernièrement avec des chansons de son prochain 33 tours. Une tournée plus intimiste, dans des petites salles, plus proche des gens.

La musique c'est une bonne thérapie, médecine, psychanalyse

00:18:00
3 vœux: d'avoir la santé le plus longtemps possible, de toujours être aimé des gens qu'i aime et de toujours pouvoir chanter

Savary, Thierry

Interview de George Duke

Interview du pianiste et chanteur américain George Duke par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

George Duke explique que l'église a joué un rôle norme dans son éducation musicale. C'est très important pour lui.

Le jazz est son style de prédilection, tout ce qu'il joue est toujours influencé par le jazz.

Il n'a pas d'activité préférée dans son métier, il aime tout. Il aime la production, il aime travailler avec de jeunes artistes qui ont quelque chose à dire. Mais s'il devait choisir il serait un musicien sans hésiter.

00:01:35
Il parle des contrats d'exclusivité de plus en plus courant avec le Japon. Il y a beaucoup d'argent là-bas

00:02:10
Dans le futur il aimerait produire d'autres styles, il a des projets mais ne peut pas encore en parler. Il va produire de grands artistes, des jeunes musiciens.

00:02:50
Il aimerait vraiment trouver un vrai chanteur de jazz classique. Il aimerait vraiment aller dans ce sens.
Il parle de Nathalie Cole qui prouve qu'il y a un public jazz classique.

00:03:45
Il n'est pas fan de Rap, mais il espère que les rappeurs vont durer. Il pense que la musique a subi un lavage, et que tout ce qui passe à la radio est trop doux, "smooth", alors il est content qu'il y ait des rappeurs.

00:04:50
Il parle de son album solo. Il a attendu longtemps car il voulait le faire d'une certaine manière. Il a fait un album jazzy ou il joue beaucoup de piano.

00:05:45
Il a pris plus de libertés avec son album qu'avec ceux des gens qu'il produit. Il voulait que le piano soit l'instrument principal.

00:06:15
Pour être un bon directeur artistique, c'est comme pour un producteur, il faut savoir écouter, lire, être un peu psychologue, etc. Tout le monde pense différemment, tout le monde a d'autres besoins il faut s'adapter.

Savary, Thierry

Interview de The Ganglords

Interview de René du groupe zurichois The Ganglords par Thierry Savary.

Enregistrée en novembre 1992.

Les questions de Thierry Savary sont en français, les réponses en anglais.

Ils expliquent pourquoi ils ont choisi de faire du reggae. Ils ont toujours écouté du reggae, depuis l'enfance. Ils se sont formés à Zürich en 1988 et ne jouent que ça depuis.
C'est une musique qui vient du cœur, des tripes, qui appelle du mouvement, des vibrations et qui apporte de grandes satisfactions, On peut être relax quand on joue.

00:01:50
Ils parlent de Bob Marley. Pour lui et les rastas, c'est une musique religieuse. Mais depuis sa mort l'influence religieuse dans le reggae est sur le déclin. La tendance aujourd'hui est au ragamuffin et le retour des rude boys. En tant que blancs ils ne s'identifient pas au mouvement rasta mais si un chanteur veut faire passer un message religieux ils sont d'accord.

00:03:00
TS demande s'ils ont déjà eu des remarques du fait d'être blanc. Rudy explique qu'en Suisse on pense que le reggae est mort avec Bob Marley. En Jamaïque les gens sont plutôt contents que des gens continuent de jouer du reggae. Ils amènent le reggae partout.
Ils essayent de passer le message du reggae en Suisse. Depuis 1988, le reggae devient à nouveau populaire.
Le message des rastas est encore là: vivre en paix et s0aimes les uns les autres.

00:05:50
Ils sont 5 membres dans le groupe, tous Suisses. Ils ont aussi des invités. En Jamaïque c'est normal d'avoir un groupe qui joue toute la soirée et des DJ et chanteurs qui viennent jouer avec eux. C'est leur but d'être un "backing band" en Suisse. Ils ont d'ailleurs fait cela à Frison.

00:08:00
Ils parlent de leur disque qui a été enregistré en Jamaïque. Ils répétaient 3 fois par semaine et certains avaient envie de vacances. L’idée est venue de faire des vacances en Jamaïque ensemble et de partir avec leurs instruments. Ils ont remarqué qu'il était moins cher de travailler avec des studios, et l'idée de faire un album est arrivée. Ils ont enregistré un 45 tours. Puis plus tard, ils ont enregistré un album.
Pour l'album, ils connaissaient déjà le studio car ils y avaient fait le 45 tours. L'un des membres était en voyage de 6 mois en Jamaïque et il a pu faire des contacts et chercher des gens avec qui travailler. Il suffit de demander.

00:12:00
Il y avait beaucoup de respect de ces musiciens et chanteurs jamaïcains pour le groupe. Il y a beaucoup de gens qui cherchent du travail. Ils racontent les anecdotes de comment ils ont rencontré certains musiciens
Ils ont étonné les gens sur place car "ils sonnaient jamaïcain" et c'est ce qu'ils voulaient.

00:14:30
Ils ont travaillé avec Frankie Paul, qui est très connu en Jamaïque et au Canada. Il vit normalement à New York, donc ils ont eu de la chance de le rencontrer et de travailler avec lui.

00:16:30
Ils racontent beaucoup d'anecdotes. Ils ont été très chanceux.

00:17:00
En Jamaïque, les gens ont beaucoup aimé la chanson avec Frankie Paul. Elle passe encore à la radio en ce moment.
Ils ont mis 7 semaines pour enregistrer l'album. Ils ont un distributeur en Jamaïque.
Le reggae est encore une musique écoutée surtout par la communauté noire, et en Suisse il n'y en a pas beaucoup. Donc pour être écoutés ils sont obligés d'être internationaux.

00:20:00
Ils sont distribués partout et ont eu un bon accueil. En Suisse, leur distributeur était surpris du succès de cet album, et du nombre d'albums vendus.
En Suisse la musique n'est pas très importante, il est plus compliqué de faire des albums, etc. Mais ils viennent d'ici, et ils commencent à avoir un peu de succès. Ils sont contents de ce qu'ils vendent en Suisse.

00:22:00
Enregistrer un album en Jamaïque c'était un rêve, mais pouvoir être sur scène et jouer devant un public c'est toujours un rêve. Il faut être un peu rêveur pour faire ce métier mais ils ont les pieds sur terre et ils savent ce qu'il faut faire pour ce métier.

00:23:20
Ils ont été accompagnés par des chanteurs jamaïcains en Suisse. Cela a été une grande expérience, car c'était la première fois qu’ils jouaient vraiment en tant que back groupe. C'est toujours différent.

00:24:20
En Jamaïque ils ont aussi vécu de mauvaises expériences, mais en général ils pensent que les Jamaïcains sont des gens très bien, ils les aiment beaucoup.
Le respect est très important en Jamaïque, c'est une bonne leçon de vie.

00:26:20
Ils essaient de s'exporter, ils ont fait une tournée au Canada. Ils font une petite pause, mais pensent faire une tournée en Hollande et en Belgique. Ils aimeraient aussi retourner en Jamaïque et refaire un album.

00:27:50
3 vœux: faire une tournée américaine, peut être avec Frankie Paul, avoir un bateau avec un studio dessus et faire le tour des Caraïbes et faire un nouvel album avec les Ganglords.

Savary, Thierry

Interview de Everette Harp

Interview du saxophoniste américain Everette Harp par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Everette Harp explique qu'il a l'impression de vivre pour la musique, il pense être né pour ça. C'est une façon de vivre, il ne pense qu'à ça, la musique domine sa vie. Il rêve même de chansons.

00:01:00
Il explique que c'est difficile de faire la part avec sa famille. Il leur accorde un moment dans la journée et un jour par semaine.

00:01:50
Il a grandi dans une église, toute son éducation y compris musicale vient de là.
Il ne peut pas jouer sans émotion.
Il parle de la conscience spirituelle, qu'il essaie de transmettre son amour pour Dieu aux autres car il aimerait que d'autres puissent le vivre.

00:03:00
Il est conscient de ce qu'il fait quand il joue, c'est spontané, et parfois il est surpris lui-même de ce qu'il joue.
La meilleure partie du jazz c'est l'improvisation, C'est le plus excitant, il y a du challenge.

00:04:00
C'est un personne différente sur scène et en dehors. Sur scène il peut être qui il veut, il peut choisir.
Pour le futur, il espère diffuser son album dans le monde, et que son nom soit connu et pouvoir jouer tout le temps.

00:05:15
Il a aussi chanté. Il pense que jouer du saxophone et chanter sont deux choses assez proches. Il essaie de reproduire ce qu'un vocaliste ferait avec son saxophone.

00:06:00
Il parle d'une chanson de son album "There is still hope". C'est une chanson très spéciale et émotionnelle pour lui, il l'a écrit pour sa femme à un moment difficile. Il est très touché par cette chanson.

00:07:00
Il arrive à faire passer un message avec son saxophone grâce à l'émotion, sans mettre de mots dessus. Il touche des gens.

00:07:40
Définitions:
Richesse: pouvoir se lever le matin, jouer du saxophone et faire ce qu'il aime.
Pauvreté: ne plus pouvoir faire de la musique.
Amour toujours: l'amour de Dieu, sa femme et sa famille, la musique.
La terre: quelque chose qu'il faut sauver.
L'humanité: quelque chose à changer. Il y a beaucoup d'attitudes négatives à changer. Il faut que l'on soit plus respectueux les uns avec les autres.

00:08:30
Avoir sa famille avec lui à Montreux et rejouer le concert toujours, apporter la paix et l'amour à tout le monde, pouvoir jouer pour le reste de sa vie et continuer à apprendre.

Savary, Thierry

Interview de Calvin Russel

Interview du chanteur et guitariste country américain Calvin Russel par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

Calvin Russel explique que son plus vieux souvenir c'est lui en train de chanter, qu'il pense avoir toujours voulu être musicien, chanteur.
Dans la musique il faut sans cesse prouver que tu es capable de faire des choses. On peut considérer le métier comme un combat.
La musique c'est à la base des émotions, L'émotion c'est tout.

00:01:15
Il pense que parfois jouer pour lui-même est aussi bien que d'être sur scène, car la musique c'est l'émotion. Quand on crée de la musique c'est de l'émotion.

00:02:00
Il n'a pas de problème pour trouver de l'inspiration.
La musique c'est une grande partie de sa vie. Pour faire cette carrière il faut faire des sacrifices.
Mais il ne pense pas pouvoir faire autre chose.
Il rêve même de musique.

00:03:30
La meilleure partie du métier c'est quand il finit une chanson et qu'il se dit qu'il l'aime et qu'elle vaut la peine d'être jouée. C'est ce qu'il y a de plus satisfaisant.
Parfois il a un petit doute et il retouche ses chansons sinon il ne les garde pas.
Il aime avoir un part d'improvisation tous les soirs, il faut cela pour garder l'envie.

00:05:30
Le guitariste parle
Il explique que quand il a commencé à jouer avec Calvin il a appris à être simple, de ne pas trop compliquer la musique, de faire quelque chose de dirigé.
Calvin est surpris de cette confidence.

00:06:30
Pour quelqu'un qui écrit des chansons c'est difficile de savoir combien de liberté laisser au musicien, mais ils ont toujours eu un bon feeling. C'est tous les jours différent.
Calvin explique que parfois il a une idée précise mais sinon il laisse le guitariste libre.

Savary, Thierry

Interview de Soulsister

Interview du guitariste du groupe belge Soulsister Jan Leyers par Thierry Savary.

Enregistrée par téléphone le 17.02.1993, à l'occasion de la sortie de leur album "Simple Rule".

Jan Leyers parle d'avoir vu Pete Seghers à la TV enfant et de déjà savoir qu'il voulait être musicien. Il l'a toujours su. Soulsister lui permet de mettre tout ce qu'il sent dans la musique.

00:01:10
TS demande s'il y a des choses à faire ou non dans ce métier.
JL explique qu'il faut toujours être honnête, faire ce qui te ressemble et ne pas considérer le métier comme un simple travail.
Il espère garder toujours le même sentiment que quand il jouait quand il était jeune, ne pas avoir une impression d'obligation.

00:02:50
Il explique que si pouvoir faire ce qu'on aime faire rend heureux alors il l'est.
Il s’intéresse à la philosophie, l'a étudiée. Puis il a décidé de ne se consacrer qu'à la musique.

00:03:45
Il parle de sa rencontre avec Paul Michiels, le chanteur du groupe. Il pense "qu'il y a la main de Dieu là-dedans". Ils ont des caractères très différents, ce qui peut peut-être rendre la collaboration plus facile. Ils ne se voient que pour la musique. Au-delà de ça, leurs mondes sont très différents.

00:05:00
Le fait de faire de la soul, c'est comme une évidence. Quand Paul chante, c'est de la soul qui sort. Ce n'est pas un choix, c'est quelque chose qui appartient à l'essence d'une personne.

00:06:15
Ils ont fait des chansons qui sont presque gospel. C'est une sorte de prière à l'humanité.

00:07:00
Le fait de voyager est une source d'inspiration, car on observe tout ce que l'on voit et entend toute la journée. Quand on écrit une chanson, on a toutes ces images en tête dont on peut se servir pour faire une chanson. Vivre des expériences différentes rend les idées plus riches.

Il parle de l'inspiration. Il y a des périodes où il sent qu'il n'est pas créatif, il fait que des concerts, et il y a des moments où il sent qu'il va écrire. Il fait la comparaison avec la nourriture, il y a une période de digestion avant d'avoir faim à nouveau.

00:09:50
Le fait de jouer en concert, les gens qu'ils rencontrent après sont une source d'inspiration aussi. Il parle de source éternelle.

00:10:30
Il parle de David Werner, qui a collaboré avec eux sur l'album pour l'écriture des textes. Ils sont très proches car ils ont les mêmes goûts musicaux, les mêmes sources d'inspiration.
Le fait d'inclure une troisième personne n'a pas été difficile, car il se situe un peu entre les deux pôles que sont David et Jan.

00:13:30
Avec cet album, il aimerait pouvoir faire une tournée et convaincre les gens en live. Ils ont même changé un peu les musiciens pour la tournée.

Il n'a plus vraiment le temps de faire autre chose que la musique, surtout quand ils viennent de sortir un album et qu'il faut organiser une tournée. Il y a des périodes plus calmes où il aime lire et regarder des films.

00:15:25
3 vœux: il n'en a qu'un, il aimerait continuer à faire de la musique toute sa vie.

Savary, Thierry

Interview de Little Jimmy Scott

Interview du chanteur de jazz américain Little Jimmy Scott par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Little Jimmy Scott explique qu'il a toujours voulu faire de la musique, Car il voyait la musique comme un soulagement, une distraction à la dépression des années 30 aux USA et de la souffrance et la pauvreté.
La musique est un moyen de s'exprimer, d'exprimer ses sentiments si on le fait avec sincérité comme Billie Holiday ou Ella Fitzgerald.

00:01:45
Il pense que chanter c'est une forme de partage. En tant que chanteur on peut convaincre des gens et faire en sorte qu'ils comprennent mieux certaines choses. On peut parler de relations.
La musique apporte du bonheur aux gens

00:03:20
Il pense que l'église a joué un rôle dans son éducation musicale. Enfant il chantait des chansons gospel.

00:04:00
Le fait d'être chanteur change la personne car il développe un style propre.

00:04:40
Il a sacrifié beaucoup pour ce travail, c'est un business où il faut beaucoup de force mais qui donne aussi une grande éducation, qui apprend beaucoup. Il y a des gens malhonnêtes. Mais il y a aussi des gens qui te traitent bien.
Beaucoup de gens pensent que c'est un milieu glamour mais ce n'est pas ça.

00:07:00
Il parle des grandes rencontres qu'il a faits. Il parle des premiers artistes qui l'ont engagé comme domestique. Puis il a pu rencontrer Lester Young, Ben Webster, Ray Charles. Il a pu chanter devant un public. Il a aussi appris à ne pas prendre la grosse tête.

00:09:45
Il est content de l'ensemble de sa vie. Il y a tellement de choses précieuses dans la musique. Même s'il y a des périodes où il n'avait pas de soutien. Mais l'amour de la musique st plus grand.

00:11:40
3 vœux: avoir une grande maison pour faire des réunions de famille. Il a été séparé jeune de sa famille à cause du décès de sa mère et il a toujours voulu avoir une grande maison pour les réunir tous.
Il aimerait une maison pour lui et sa femme.

Savary, Thierry

Interview de Inner Circle

Interview du groupe de reggae jamaïcain Inner Circle par Thierry Savary.

Il explique que les choses ont beaucoup changé pour les musiciens en Jamaïque. Il y a plus de technologies et ils ont aussi plus la possibilité de voyager.

Beaucoup de gens pensent que le reggae est mort. Le reggae parle des opprimés et est politique alors il ne se vend pas. Le reggae qui dit des choses politiques et révolutionnaires n'intéresse pas les maisons de disque et le public. Bob Marley a eu des succès en Europe avec des chansons d'amour.

00:01:45
Quand les gens voient des rastas ils pensent juste à la marijuana. Il pense qu'il faut arrêter de se tourner vers le passé et regarder vers le futur.

00:02:10
Il déplore le fait qu'on lui a dit un jour qu'il faut avoir faim pour faire du reggae. Il déplore cette image.

00:02:45
Il pense que le fait d'avoir grandi en Jamaïque fait qu'ils ont une meilleure idée de ce qu'il veulent faire car ils ont connu la souffrance.
Leur message est plus fort. Il parle d'histoire de la musique et pense que ce sont des gens qui ont souffert qui ont fait la musique. Il critique les amalgames fait aux musiciens de reggae.

Savary, Thierry

Interview des Zap Mama

Interview de la chanteuse belgo-zaïroise Marie Daulne, leader du groupe Zap Mama par Thierry Savary.

Elle parle des Zap Mama. Elle dit que ce n'est pas facile de vivre ensemble mais qu'il y a plus de bonnes choses que de mauvaises.
Elle explique la genèse du groupe. Elle trouvait plus riche de travailler avec d'autres personnes et a réuni 4 filles avec elle et veut en rajouter une cinquième. Elle perpétue la tradition vocale de sa famille.

00:01:20
Elle dit que la musique lui a été imposée, elle a grandi dedans. Dans sa famille ils ont toujours chanté. Elle pense qu'en Europe la tradition de chanter à disparu, à l'inverse de l'Afrique. Elle vient du Zaïre, et elle pense que le fait de faire une musique métissé entraine une forme de reconnaissance.

00:02:30
Elle parle du boom électronique de la musique dans les années 80. Elle pense que la nouveauté est passée et que maintenant on revient à une sauvegarde des différences. Les gens veulent du vrai, et elle pense qu'ils s'y retrouvent dans Zap Mama.
Dans le prochain disque elle a envie de proposer des choses pour les gens qui retournent aux sources acoustiques en mélangeant différentes racines pour que les gens aient le choix.

00:04:20
Il y a un travail de recherche dans sa musique, une forme d'ethnomusicologie. C'est sa passion.
Elle joue un peu d'instruments, mais ne maitrise pas totalement, comme certains qui jouent de la musique comme ils parlent. Elle est devenue chanteuse par faiblesse, car elle n'a pas la maîtrise des instruments. Ses idées dépassaient sa technique et elle a développé sa voix. Dans les peuples les plus pauvres les techniques vocales sont plus développées car ils n'ont rien.
Quand on chante, on peut avoir la musique tout le temps avec soi.

00:06:30
C'est aussi plus difficile car la voix est fragile. Elle a un problème de cordes vocales et on pensait qu'elle ne pourrait pas être chanteuse. Elle est suivie par un médecin, qui va même faire un livre sur le fait que malgré des nodules aux cordes vocales on peut faire des choses en se basant sur elle.

00:07:50
Elle parle de sa rencontre avec Jacques Higelin, une rencontre professionnelle et humaine. Elle a voulu travailler avec lui car elle l'écoutait petite et qu'il rêve encore. Tous les membres du groupe ont eu envie de travailler avec lui. En groupe ce n'est pas toujours facile d'être d'accord. Tout le groupe est d'accord que ça a été une bonne expérience.

00:09:00
Elle parle des griots, la tradition orale de raconter des histoires. Elle essaie mais ne respecte pas la tradition comme elle se doit. Elle a conservé une partie de la tradition.
Il y a une forme de voyage avec sa musique, elle espère pouvoir emmener les gens encore plus loin par la suite.
Les voyages sont importants, elle essaie de prendre ce qu'il y a autour d'elle quand elle voyage mais en Europe tout devient un peu pareil. On trouve la même chose partout.

00:11:25
Elle est allée chez les Pygmées, elle a rencontré des gens comme ici mais avec d'autres matériaux. Ils n'ont pas les objets que nous on utilise mais ont beaucoup d'idées pour se débrouiller. Elle s'est beaucoup inspirée de leur musique. Pour la suite, elle va explorer plutôt les musiques asiatiques.

00:12:30
Il y a beaucoup de spiritualité dans sa musique. Le chant a été une cure depuis longtemps. On peut comparer les chants dans les différentes religions. La voix, le chant a un pouvoir mystique.

00:13:20
Chanter change la vie. Quand on est heureux on chante.

Elle a une double culture. Elle retourne en Afrique à chaque fois qu'elle prépare un disque. Elle va aussi souvent au sud de l'Europe car la vie est plus lente. Pour pouvoir garder la musique il faut aller moins vite, car la musique c'est plein de détails. Elle a besoin de retrouver un calme intérieur.

00:15:00
Elle essaie de permettre aux gens de découvrir différents horizons mais aussi de leur faire découvrir les possibilités de la voix humaine. Elle aimerait aussi donner envie de faire redécouvrir aux gens les choses simple, de partager ensemble.

Elle n'a pas encore été au Zaïre chanter, elle pense que le problème c'est aussi le show business qui choisit des pays plus rentables.

00:16:45
Pour faire partie de Zap Mama, il faut avoir de l'humour et être débrouillard, et pouvoir ne s’amuser de rien. Elle n'a pas choisi des professionnelles. Elle a choisi 2 chanteuses, et 2 plus humaines pour garder un bon esprit dans le groupe, pour lui permettre de garder un cap. Elles ont toutes l'amour de la polyphonie.

00:17:45
Jouer pour des causes c'est important pour elle. Elle pense que toute la démarche Zap Mama c'est une vocation humanitaire, se révolter pour la cause humaine.

00:18:55
L'avenir? Grandir au niveau des voix. Rajouter une sixième personne. Elle espère aussi pouvoir rajouter des percussionnistes ou des chanteurs masculins. Ils ont des basses que les femmes n'ont pas forcément.

Ils parlent de l'album de Rey Lema avec les voix bulgares.

00:20:40
Définitions
Richesse: tout ce qu'on a en soi qui rend positif.
Pauvreté: c'est enrichissant, pour l'intérieur. Qui dit pauvreté matérielle dit richesse intérieure.
L'amour toujours: Elle en parle dans un de ces morceaux. Plein de choses sont en train de s'évaporer, sauvegardons au moins l'amour pour les prochaines générations.

00:22:00
3 vœux: que ses chants puissent faire de l'effet sur des gens qui en ont besoin, avoir beaucoup d'enfants, que le monde aille de mieux en mieux.

Savary, Thierry

Interview de Philippe Lavil

Interview du chanteur français Philippe Lavil par Thierry Savary.

Philippe Lavil parle de ses origines martiniquaises. Il pense que le fait d'y être né n'est pas étranger à sa vocation dans la musique car il y en a toujours partout.
Enfant il écoutait beaucoup de musique, avec ses amis ils faisaient des percussions sur tout. Il était fasciné par les orchestres.

00:01:24
Il n'a pas eu d'éducation musicale, même si ses parents aimaient beaucoup la musique. Il n'a pas appris, il est complètement autodidacte. Il a appris l'harmonica seul à 9 ans puis la guitare vers 15 ans.

00:02:15
Être musicien le travaillait depuis longtemps. Il rappelle qu'aux Antilles il n'y avait pas de TV. Il a découvert les chanteurs à la TV en métropole et cela lui a donné envie de devenir chanteur.

Ses parents n'étaient pas très contents de ce choix. Ses parents ont vécu la guerre, ils avaient une notion de l'épargne importante. Puis avec le temps ils se sont aperçu que c'était une passion, et qu'il y avait aussi une part de travail, ce qui les a rassurés.

00:04:10
Il ne pense pas être différent car il a choisi d'être musicien. Il connait beaucoup de gens qui font de la musique par passion et qui joue très bien. C'est juste le fait de se dire un jour qu'on veut apprendre à jouer.

Il dit qu'il n'arrête pas de rêver, de voyages, de s'acheter un bateau. Il a failli s'acheter une Ferrari, il rêvait de faire des voyages avec cette voiture. Il pense que le rêve c'est très important, car on est toujours stressés, fatigués par la vie de tous les jours alors que quand on ferme les yeux on s'évade et on fait plein de choses. Le rêve c'est peut-être la dernière chose que l'on pourra faire un jour. On nous interdit tellement de choses. Le rêve c'est indispensable.

00:06:45
Son dernier album est rempli de rêve. Beaucoup d'autres le font. Il pense que c'est quelque chose qui est dans l'air, cette envie de quitter les réalités, partir dans l'univers de quelqu'un. Il parle de Berger, Marc Lavoine, etc. qui ont aussi fait ça.

00:07:40
Il y a beaucoup de gens qui chantent très bien, mais il faut développer une technique.
Le fait de chanter devant des gens c'est curieux. On oublie qu'on a mal par exemple. Les yeux des gens qui regardent. On apprend aussi beaucoup de choses sur l'être humain.

00:09:00
En tant que chanteur on est obligés de faire un peu attention à sa voix. Il faut avoir une vie saine.

00:09:40
Il parle de sa première apparition sur scène. C'était tragique. C'était sur une scène montée à la va-vite. Tout s'est mal passé.

00:10:55
Il vit maintenant en métropole. En Martinique la musique fait partie de la culture, on écoute de la musique beaucoup plus tard. En Europe les gens prennent moins le temps, il y a moins de facilité de vie. Après 45-50 ans les gens n'écoutent plus de musique.

00:12:00
La musique comme thérapie? Oui sans doute, mais à partir du moment où on met un disque et qu'on s'évade c'est bien. Mais il croit plus en la musique classique comme thérapie.

00:12:40
Il écoute tous styles de musique, de Sting à Stevie Wonder, de la chanson française et du classique. Il aime écouter les nouveaux groupes. Il trouve que c'est intéressant de voir comment ça évolue. Il aime la fraicheur, les prises de risques.

00:14:00
Il raconte une anecdote, il a rêvé de musique, mais l'expérience n'a pas été concluante.

00:15:00
Son nouvel album a pris 2 ans à se faire, de la composition à l'enregistrement.
Les bases ont été faites en 12 jours avec les musiciens. Mais au moment du studio à Paris il y a eu encore 2 mois. Il avait fait un travail de pré-production, puis des démos envoyées aux musiciens avant le studio. Donc le travail a déjà été fait avant, et il y a une sorte de processus de groupe live pour l'enregistrement, les musiciens discutaient entre eux de changements juste avant de jouer en studio. Ses musiciens sont pour beaucoup dans la composition de l'album. Il y a une idée de groupe.
Il travaille avec ses musiciens depuis longtemps.

00:19:15
C'est un album très optimiste, qui correspond à sa vision du monde. Il pense qu'il faut toujours positiver, qu'on retire toujours du bon dans les mauvaises expériences.
Faire un album ne se fait jamais simplement. Il y a des moments pénibles, il faut tout un travail de recherche. Mais une fois qu'on trouve la phrase qui sonne et qui touche c'est un vrai plaisir.

00:21:10
Il pense que si on fait de l'autobiographie c'est forcément sincère. Et alors c'est plus facile de convaincre les gens. Il y a donc une part d'autobiographie dans l'album, mais aussi des choses, des conversations qu'il a pu avoir avec des gens.

00:23:15
Il parle de duos qu'il a faits. Il trouve que c'est un bonheur. Il a écrit une chanson sur un coup de foudre, donc il pensait qu'il fallait le chanter en duo.

00:24:30
3 vœux: guérir le sida le plus vite possible, arrêter le paysage politique fait de mensonges et de tromperies, qu'il arrive à aimer ses enfants suffisamment longtemps pour qu'ils puissent devenir ce qu'ils sont.

Savary, Thierry

Interview de Daniel Lavoie

Interview du chanteur québécois Daniel Lavoie par Thierry Savary.

Daniel Lavoie parle de ses premiers pas dans la musique. Il a fait son premier concert devant un public à l'âge de 6 ans. Il ne pense pas que ce soit cet événement qui l'a fait continuer. Il pense que toute sa vie a toujours été orientée vers la musique. Sa mère aimait beaucoup la musique et l'a un peu dirigé vers ça, elle lui a transmis sa passion.
Il a aussi beaucoup aimé la peinture, il avait une facilité pour la peinture. Mais la musique prenait tellement de place.

00:01:50
Il a fait des études musicales, mais il est autodidacte. Il a fait un peu de classique.
Il est arrivé à la chanson comme chanteur très tard. Il préférait accompagner les autres au piano.
Il écrivait des chansons mais ne trouvait personne pour les chanter. Il les a chanté lui et n'a jamais pu revenir en arrière.

00:03:00
Le chant apporte quelque chose, c'est très physique. C'est quelque chose que l'on fait avec tout son corps et tout son cœur, d'autant plus si on écrit ses propres chansons. C'est complet.

00:03:45
C'est impossible de résumer sa carrière, 25 ans en quelques mots car il a fait tellement de choses, il a été saxophoniste, il a travaillé dans des bars, des piano bars, il a fait de la chanson, etc. Mais tout a toujours tourné autour de la musique. Il parle d'endroits sordides. La musique c'est un divertissement, c'est quelque chose que l'on fait après avoir travaillé donc on va dans des endroits où on peut boire un verre, donc c'est forcément un peu sordide, il pense que c'est l'endroit parfait pour faire ses débuts.
Une fois qu'on a du succès ion peut se permettre de se payer un endroit où les gens sont captifs, ce qui permet de jouer plus dans la finesse et le silence.

00:06:30
La scène n'est pas un endroit intérieur, plutôt le contraire. On essaie de créer un monde pour tous les gens qui sont là. Il aime bien jouer ce rôle.

Être musicien c'est plus de la passion ou du travail? Il parle de plaisir, de joie plutôt. Il y a aussi du travail, car il n'y a pas que la prestation. Il y a aussi le voyage, les équipements, la promo, c'est tout ce qui entoure qui est le travail. La scène c'est la récompense.

00:07:40
Il a aussi fait un peu de cinéma mais pas assez pour en parler. Il pense que la concentration de l'acteur quand il joue un rôle ressemble beaucoup à la concentration d'un chanteur sur scène qui chante une chanson. La différence c'est que si on se trompe on ne peut pas couper, et que ça dure 2h et pas 1 minute ou deux. Les dérapages sont difficiles à contrôler sur scène.

00:08:50
Il parle de contrôle sur scène. Dans un festival, ça peut être très difficile. Par contre dans une salle où les gens ont payé pour te voir, le contrôle est beaucoup plus facile. Ce sont des victimes consentantes.

00:09:45
Il écoute la musique des autres, il a beaucoup d'amis musiciens avec qui il échange, ce qui aide pour composer. Il écoute les critiques jusqu'à un certain point. C'est lui qui assume donc c'est lui qui décide.

00:10:45
Il sort un nouvel album en anglais. C'est un tournant dans sa carrière, un changement de voie. Il ne va pas pour autant abandonner la chanson en français, mais il voulait voir l'Amérique du nord anglophone, voire peut-être même le monde entier.

L'anglais ouvre de nouvelle portes, internationales. Pour lui le français a toujours été la langue qu'il parlait avec ses parents et à l'école. L'anglais était la langue de la rue, la langue du défoulement, des expressions. D'une certaine liberté qu'il n'a probablement pas en français. Car il a appris l'anglais dans la rue, donc il n'a pas la même vocation en anglais qu'en français. La chanson française a pris une tournure un peu plus sérieuse.

00:13:40
L'inspiration se fait de manière instinctive mais l'écriture d'un texte demande beaucoup de réflexion et beaucoup d'émotions.
Il n'a pas l'impression d'être passé du français à l'anglais, il n'a pas trahi quoi que ce soit, il a simplement écrit un album en anglais.

00:14:40
Il a fait une grande partie de l'album à la maison pour pouvoir le faire dans un environnement confortable, sans le stress du studio. Il a enregistré aussi une partie de l'album à Hollywood pour donner une couleur américaine à son album.

Il a mis 3 ans, beaucoup de temps pour faire cet album.
C'est un album qui a beaucoup de guitare. Il aime beaucoup cela. Il a utilisé les instruments classiques du métier, guitare, piano, basse. Il a utilisé peu de synthés.

00:16:45
Le titre phare de l'album "Here in the heart" a une consonance gospel, car c'est une musique qu'il aime beaucoup. Il essaie de ne pas jouer dans tous les styles.
Il y a des musiques qui permettent d'exprimer des choses profondes. Le gospel mélange très bien le spirituel et l'émotion.

00:18:20
Les thèmes abordés dans l'album, les thèmes qui le touchent à cœur. Chaque chanson est inspirée d'un fait divers, ou de choses qui le touche. Les jeunes, ce qu'on leur laisse, l'écologie, l'amour car c'est l'espoir.

Il parle toujours un peu de lui, de ses expériences, c'est toujours par rapport à quelque chose qu'il a vécu. Faire de la chanson c'est par définition un métier public, et il pense n'avoir rien à cacher, que tout le monde fait les mêmes choses. Les émotions de tous les jours on les connait tous.

00:20:10
Il est curieux de nature, il pense que c'est une de ses qualités. Il est aussi observateur, il aime regarder les gens. Il aime se fasciner par les particularités des gens.

Les voyages sont très stimulants, c'est provoquant, ça fait vivre des choses auxquelles on n'est pas habitués. Mis c'est aussi très fatigant. Il a beaucoup voyagé dans sa vie.

00:21:50
Une journée type à la maison: il se lève tôt, fait le petit déjeuner de ses enfants, s'occupe des choses quotidiennes, puis va travailler dans son studio. Il fait aussi du travail physique dans la maison, les courses, comme tout le monde. En tournée c'est autre chose.

00:23:10
Il y a beaucoup de choses qui l'intéressent, mais ce qui le passionne c'est les plantes, les arbres, le jardin, les fruits, légumes, les fleurs.
Il est né dans un petit village à la campagne, il a grandi là-dedans, son grand-père et son oncle étaient des amoureux de la terre et lui ont transmis cet amour. C'est ce qui le fait aller mieux quand il va mal.

00:24:30
Il y a aussi des musiques qui le calment, les Cantate de Bach, les psaumes d'Orlando di Lassus, les flutes indiennes.
Il aime toutes les sortes de musiques. Il est fasciné par toutes les manières dont les humains ont pu modeler le son.

00:25:50
La musique comme thérapie? Il ne peut qu’être d'accord.

00:26:20
Il va refaire une tournée. Il est content que l'on revienne à une musique plus acoustique après une musique très forte. Il va faire une tournée en acoustique.

00:27:30
3 vœux: enlever la souffrance, la faille que la bêtise humaine exploite le plus. Il souhaiterait beaucoup d'argent pour tout le monde et la liberté de faire ce que l'on veut quand on veut.

Savary, Thierry

Interview de Michael Bolton

Interview du chanteur américain Michael Bolton par Thierry Savary et d'autres journalistes.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Timeless (the Classics)".

Michael Bolton explique comment il a fait la sélection pour les chansons de cet album de classiques. Il explique qu'il avait un choix de plus de 50 chansons et il a dû en choisir 10. C'est difficile de décider. S'il avait eu plus de temps il aurait probablement choisi d'autres chansons. Il fera peut-être un album avec les chansons qu'il n'a pas choisies pour cet album.

00:01:50
Il explique qu'il ne croit pas au hasard, et qu'il y a des chansons qui s’imposent à lui. Il raconte une anecdote sur comment il a commencé à interpréter "Dock of the Bay" de Steeve Cropper et Otis Redding, lors de jams dans un club. Il a senti que la chanson était faite pour lui. Il faut garder l'essence de la chanson pour faire un classique. C'est un classique car il résiste au temps.

00:04:30
Il parle de sa chanson "Sittin on dock of the bay", car c'est la chanson qui a mené sa carrière à un autre niveau. Il a l'habitude d'intégrer un classique dans chacun de ces albums. Il a fait aussi "Georgia" de Ray Charles qui lui a valu une nomination aux Grammy. Il explique qu'il a toujours été influencé par la soul, ce sont ces racines. Il parle aussi de sa reprise de "When a man loves a woman" qui a été un tube que personne n'attendait.

00:07:25
Il explique qu'il a un respect pour la composition de ces standards, car il est lui-même compositeur. Il comprend les éléments qui en font un classique. Il a des influences hard-rock, mais aussi des Beatles et il essaie d'amener ces influences dans ce qu'il fait. Quand il reprend des classiques, il essaie d'apporter de la sensibilité, et de retrouver ce que les gens aimaient quand ils sont sortis tout en adaptant aux gouts d'aujourd'hui.

00:09:45
Il parle de la chanson "Yesterday". Il a été beaucoup critiqué car c'est une chanson qui a été reprises énormément. C'est une belle chanson. Il adore la chanter.

00:11:10
Il ne veut pas paraître présomptueux, mais il pense peut-être avoir écrit un classique lui-même avec "How am I supposed to live without you". Elle a été diffusée plus de 2 millions de fois sur les radios aux USA. Il espère que cette chanson sera reprise de nombreuses fois autour du monde. Il parle d'un artiste suisse, Steve Thompson qui a repris ses chansons. Il trouve que c'est une bonne sensation.

00:14:15
Il aimerait qu'on se souvienne de lui comme un compositeur, c'est une récompense profonde, plus personnelle. Il y a un côté éternel. Le chanteur est l'interprète de la création. Mais créer est la plus belle chose qui soit donnée.

00:15:45
Journaliste: dans combien de temps quelqu'un fera un album de reprises de vos chansons?
Il rit. Il doit faire encore d'autres tubes. Sans hits un album est mort aujourd'hui. Il n'y a rien d'embarrassant au fait d'écrire des tubes. Il pense qu'il se doit d'offrir aux gens qui achètent son CD d'autres chansons qu'ils aiment et pas seulement le single. Il aimerait que les gens découvrent d'autres chansons. Il pense avoir une sorte de radar qui lui permet de savoir quand il tient une bonne mélodie ou une bonne phrase pour une chanson. C'est un instinct qu'il faut savoir écouter. Il faut l'utiliser dans tous les aspects de sa vie et de sa carrière.
Une fois que tu as cet instinct, personne ne t'embête, la maison de disques lui fait confiance.

00:22:55
Il parle de son engagement auprès des enfants battus et défavorisés. Il raconte une histoire avec une petite fille à l'hôpital, maltraitée, qui voulait son album. Elle s'est suicidée et cela l'a bouleversé, il n'oubliera jamais ce sentiment d'impuissance. Il a regardé les statistiques sur les abus d'enfants et il a été choqué. Depuis il contribue pour financer des recherches pour différentes maladies, il s'occupe des enfants battus. Il aimerait faire plus préventivement. Il fait tout cela dans son temps libre. Il espère pouvoir travailler avec un lobby à Washington une fois Clinton au pouvoir, notamment avec Oprah Winfrey.

Savary, Thierry

Interview de Yannick Noah

Interview du chanteur français Yannick Noah par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son second album "Urban Tribu".

Yannick Noah parle de ses rêves d'enfants. Il rêvait de partir en France car il vivait dans une cabane en bois, la France était pour lui un rêve. Il a pu y venir grâce au tennis. Il a pu voyager.
Il parle d'Arthur Ashe, une personne qui a influencé son avenir. C'était son idole et il s'est occupé de lui, ça a bouleversé sa vie. Il avait 10 ans, il lui a demandé un autographe, et Arthur Ashe lui a donné une raquette. Il jouait avec une raquette qu'il avait fait lui-même et Arthur Ashe lui a donné une raquette en fibre de verre, une des premières raquettes de ce type.
C'était son protégé. Il était entouré de son respect, ses vibrations, son public. Il a joué aux USA, il a gagné son premier tournoi dans la ville natale de Arthur Ashe, il pense que ce n'est pas un hasard.

00:03:25
Il pense qu'il n'y a que les rencontres, les gens, l'énergie entre les gens qui comptent. C'est la "vibe" que créent deux êtres humains qui les connecte, les resserre. Il parle des enfants qui l'attendaient à la sortie de ses matches, du bonheur qu'il pouvait leur apporter.

00:04:50
La musique pour lui c'est continuer son chemin. Il y a d'abord un besoin de survivre, pas sur le plan matériel mais sur le plan du quotidien. Quand on a une passion telle, qu'on sacrifie beaucoup et se dire à 30 ans que c'est fini, qu'on n'a plus de passion c'était quelque chose qui le travaillait, avant même d'avoir fini sa carrière. Il jouait déjà de la musique avec des amis. Puis il les voyait sur scène, et il s'est dit qu'il pouvait le faire. Des amis l'ont poussé, mais il avait peur de ce que les gens allaient penser.
C'est quelqu'un qui "attaque, il est toujours au filet", alors il s'est lancé dans la musique.
Il a eu comme un second souffle, mais quand même un peu inespéré, il avait quand même une crainte au début. Il fait partie des gens qui essaient d'avancer. Il aime faire de la musique, et pouvoir exprimer quelque chose, "ça l'éclate".

00:08:20
Il parle de Manu Dibango. Il en parle comme de son oncle. C'est un ami de son père, il le connait depuis 20 ans. C'est important pour lui d'avoir des gens qui le connaissent et qui l'encourage, sans flatterie.

00:09:00
Il parle de la notion de famille au sens large. C'est un coussin sur lequel tu retombes. La famille c'est ce qui est important, il faut la préserver. C'est un art d'avoir des amis, une famille des enfants. Quand tu arrives à créer cela, il y a quelque chose de fort. Quand les relations sont pures et intègres, que les gens viennent, que tu crées quelque chose et que tu le fais juste pour faire un bon album, sans pressions extérieures, c'est gagné. Il a envie de défendre cela, car il y croit. Son chemin est différent des autres artistes car il est déjà connu, mais d'un autre côté il doit aussi prouver quelque chose.

00:12:25
Il parle de la notion de respect. Il faut respecter les hommes! Même si on est connu, il faut continuer à respecter les hommes, on n'est pas au-dessus. Il faut respecter les gens, ne pas oublier d'où on vient, ne pas se prendre la tête. Quand le succès arrive c'est difficile car les rapports avec les gens sont différents. Réussir quelque chose ne donne pas de droits, au contraire cela donne des responsabilités.

00:14:10
Il parle de son association "Enfants de la Terre". Il pense qu'il faut apprendre à donner. Cela fait plaisir de recevoir mais le plus important c'est de donner. La chose qui l'a le plus touché c'est de voir un enfant malade, un enfant qui souffre. "Ça lui fout les boules". De savoir que des enfants souffrent pour des problèmes matériels c'est dur. Il le fait pour lui, il faut écouter sa conscience. Il faut avoir bonne conscience dans la vie. C'est une règle de vie de travailler sa conscience et on a bonne conscience quand on donne. Et pour lui, c'est donner aux enfants, pour leur donner une chance. Il parle de l'échange qu'il a avec les enfants. Il parle aussi des gens qui critiquent le fait de donner aux autres.

00:17:50
Il dit qu'il a tout, qu'il ne peut se plaindre de rien. Ses enfants et sa famille sont en bonne santé, il n'a besoin de rien. Même si des fois il voit des choses qui le bouleversent, dans les hôpitaux par exemple. Il a envie d'y aller, d'aller voir les enfants car sinon il ne se sent pas bien. Il y va pour lui, et en plus aux enfants ça leur fait du bien. Il n'y a aucune raison de s'en empêcher. Il explique qu'il ne fait pas cela pour faire vendre son album, pour sa promo.

00:19:45
Frank Langolff. Ce qui sort de sa musique représente le personnage. Quelqu'un un peu sombre mais avec des qualités énormes. Il a besoin d'être derrière. Franck voulait travailler avec lui car il savait que lui pouvait être devant. Il aimait la façon de Franck de parler de sa musique, il ne voulait pas faire de concessions. Il est libre. YN lui fait confiance. Il a une équipe, sa famille. Travailler avec lui donne envie, il avait envie d'être à la hauteur. Il pense que c'est énorme de travailler avec Franck Langolff.

00:22:30
Thierry Savary parle du titre de l'album, qui colle vraiment au contenu.
Le titre ne vient pas de Noah, mais de quelqu'un de l'équipe de Franck. Le groupe s'appelle Urban Tribu, et il voulait que l'album porte ce nom. Ce sont des rythmes urbains. L'album, son concept est urbain car ils ont pris de la liberté avec certains instruments.
Il y a un côté sale, comme les villes. Il avait envie de faire cela à ce moment-là.

00:25:00
Thierry Savary parle d'une évolution dans la voix de Yannick Noah.
Il explique qu'avec les démos il a remarqué qu'il y avait un haut niveau. Alors il a pris des cours de chant pour arriver à placer sa voix, pour arriver à exprimer des choses. Il fallait aussi changer l'attitude, une attitude plus engagée qu'il gardait à cause de sa pudeur. Il devait se retrouver nu, et il fait le parallèle avec le fait qu'il ait fait des photos nu avec un photographe. Cela lui a donné de la confiance.

00:27:00
Il a déjà joué sur scène avec des groupes, quelques concerts. Il parle d'un concert à Bercy devant 18'00 personnes. Il n'est pas encore excité par ce genre de concert. II ne veut pas sauter les étapes. Il veut d'abord faires des petites salles, avoir une connexion avec le public, une connexion humaine.

00:28:20
Thierry Savary parle du chant, que le chant a quelque chose de magique, que ça transforme l'individu.
Il explique qu'il a vu un changement d'attitude quand il a compris que c'était son chemin. Sa façon d'exprimer a changé. Quand tu es heureux tu chantes. Il chantait après un match de tennis quand il avait gagné, c'est une façon d'exprimer son bonheur. Quand il va répéter, il est heureux. Il sait qu'il peut avoir une influence sur les gens. Il doit avoir une bonne énergie, de l'enthousiasme, et influencer le groupe.

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3 vœux: Ecoute le disque, si tu es heureux je serai heureux, "ton bonheur sera le mien". Que ses enfants gardent la santé. Si ses enfants vont bien, il va bien.

Savary, Thierry

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