Thierrin, Paul

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Thierrin, Paul

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Dates d’existence

1923-1993

Historique

En 1974, Paul Thierrin fit paraître un recueil de poèmes et d'aphorismes portant le titre provocateur " Sexocardiopsychoencéphalogrammes ", ouvrage qui fut accueilli par la critique avec un enthousiasme hésitant. L'auteur a fait suivre, durant les années suivantes, quelques autres titres, dont le recueil " La femme et l'enfant ", contenant des contes et fables. En 1977, l'homme de Lettres Alain Bosquet adressa une lettre à Paul Thierrin en posant cette question : " Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas. " Quelques mois plus tard, dans un article paru dans le " Magazine littéraire " de février 1978 (" Un amoraliste "), il écrit : " Je ne veux pas me vanter d'avoir découvert un écrivain de génie, mais ... je dois considérer Paul Thierrin comme un des penseurs et un des stylistes les plus originaux de ce temps. " Ce jugement lui ouvrit les portes de " La Table ronde ", 1980. Cette reconnaissance parisienne aida grandement Paul Thierrin à se faire une place bien en vue parmi les écrivains de la Suisse romande durant les années 1970 et 1980. Paul Thierrin était né le 4 novembre 1923 à Surpierre (FR). Les études classiques au Collège de Saint-Maurice achevées, il obtient une licence ès Lettres à l'Université de Fribourg. En ce temps-là, ses activités sont très diverses : voyages aux quatre coins de l'Europe, gagne-vie à cheval entre poésie, rédaction, journalisme et enseignement. Il publie en 1947 un premier recueil de poèmes (" Femmes, rêveries, ennuis ... ", un autre en 1949 (" Chemins "), œuvres que l'auteur a reniées plus tard, dans sa seconde période de création littéraire. À partir de 1948, Paul Thierrin collabore régulièrement au " Fribourg illustré " et au " Républicain " (Estavayer-le-Lac " où il publie entre 1948 et 1958 454 articles sous la rubrique hebdomadaire " Le billet d'un républicain ". Durant la brève existence de " Forces ", il assuma la rédaction de cette " Revue internationale des arts et des lettres ", dont seulement deux fascicules ont vu le jour en 1949 aux Bois (JU) sous la direction de Jean-Louis Rebetez. En 1948, enfin, Paul Thierrin accepte un engagement de professeur à l'école Bénédict de Bienne. Sentant le manque cruel de moyens d'enseignement, le professeur de langues et de commerce commence bientôt à créer de nombreux manuels qu'il publie dans sa propre maison d'édition, " Panorama ", fondée en 1951 à Bienne. Toujours dans la même perspective, il trouve un combattant fidèle en la personne du professeur Jean Humbert de Fribourg qui livre une douzaine de titres. En 1954, Thierrin s'établit pour quelques années à Fribourg où il se sent peu à l'aise ; vers la fin de la décennie, il retourne à Bienne, fonde en 1958 l'École prévôtoise à Moutiers, puis, en 1967, l'École Panorama à Bienne qu'il cédera en 1976 pour prendre, en 1977, la direction de l'école Bénédict à Neuchâtel jusqu'en 1987. Un certain succès éditorial de ses ouvrages pratiques permit à Paul Thierrin de se lancer petit à petit dans l'édition littéraire. Parmi ses auteurs, on trouve C.-F. Landry, Mireille Kuttel et Élisabeth Burnod. Il a édité les Valaisans Maurice Métral et Maurice Zermatten, sans oublier les Fribourgeois René de Weck, Léon Savary et Netton Bosson. Un article paru dans " Fribourg illustré " en 1948 lui avait valu un premier contact avec son idole de jeunesse, Blaise Cendrars. En 1960, juste avant la disparition du célèbre auteur, Thierrin édita la monographie de Jean Buhler consacrée à cet " Homme libre, poète au cœur du monde ". Il avait ainsi lancé la collection " Célébrité suisses ", à laquelle il ajoutait encore le titre de Freddy Buache sur l'acteur Michel Simon (1962). Un autre ouvrage prévu sur l'artiste Adrien Wettach, connu à tout le monde sous le nom de " Grock ", ne put se réaliser à cause de sa mort subite en 1959. En dépit de nombreuses difficultés, il tient debout, jusqu'à la fin de sa vie, avec son " Panorama " ou il assume toutes les tâches d'une maison d'édition : comité de lecture, promoteur, administrateur, comptable, secrétaire, vendeur. Selon une indication dans son livre posthume (" Roses acides ", 1995, p. 132), la production totale des Éditions du Panorama atteint le nombre de 161 titres publiés, chiffre non vérifiable par les documents ici répertoriés, les affaires éditoriales ayant passées à la fille du défunt. C'est donc relativement tard, à l'âge de 50 ans, que Paul Thierrin relance sa " carrière " d'écrivain avec son recueil " Sexo ". S'il est vrai qu'il a quelque peine à être pris au sérieux par son entourage immédiat ou par ses lecteurs en Suisse romande, personne ne conteste son talent et l'originalité de sa plume. Il se profile en maître de la forme courte : du conte, du poème en forme libre, de l'aphorisme, si bien qu'Alain Bosquet pouvait s'écrier : " Vous êtes le Cioran de l'Emmenthal ". Une seule fois, il s'est essayé au roman, avec son " Téléphone violet ", ouvrage inachevé qu'il abandonnera vers 1987 après consultation de quelques amis (cf. B-24). La somme d'une dizaine de recueils est ainsi le fruit du temps libre de l'éditeur, temps qu'il consacrait au voyage et à la réflexion sur les contradictions de la vie quotidienne, sur l'absurde de l'être humain. La pensée intime de Paul Thierrin ne s'épanchait pas dans un quelconque journal, elle est devenue poésie, aphorisme, conte. Si l'écho à son avis trop modeste du public le plongea souvent dans la mélancolie, il a vécu tout de même la satisfaction de quelques belles distinctions : Prix de l'Académie des Treize, 1976 (pour " Sexo "), prix de la Société jurassienne d'émulation, 1979 (pour " la femme et l'enfant "), prix Henri-Jousselin de l'Académie française et prix de l'État de Berne, 1979 (pour " Les limonaires ", grand prix de l'Humour noir, 1980 (pour Buffet froid "). Nul besoin donc pour Paul Thierrin de cacher les effets de sa plume, de se sentir un isolé parmi les écrivains de son pays. S'il pouvait être utile à un confrère (c'était bien son objectif comme éditeur), il n'a pas ménagé ses forces. Il a collaboré activement à plusieurs manifestations littéraires (Journées littéraires de Soleure, Rassemblement culturel romand, Association des écrivains neuchâtelois et jurassiens, Rencontres poétiques internationales en Suisse romande) et prêtait régulièrement son concours à des émissions de la Radio. En 1987, Paul Thierrin quittait l'enseignement pour disposer de plus de temps pour ses loisirs et son écriture. Souffrant d'une maladie de longue date, il met sur papier ses dernières réflexions qui seront publiés dans un recueil posthume (" Roses acides, poèmes et aphorismes ", 1995). Il est décédé à Bienne le 19 décembre 1993

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