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Savary, Thierry
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Interview de Dave Stewart - brut

Interview de Dave Steward par Thierry Savary [Nationalité musicien].

Enregistrée le 20 octobre 1994 à l'occasion de la sortie de son album "Greetings from the Gutter".

Il s'agit de l'interview brute diffusée en novembre 1994 (S116-01). Se référer à cette notice pour les détails.

Savary, Thierry

Interview de David Sanborn

Interview en anglais de David Sanborn, saxophoniste américain, par Thierry Savary.
Enregistrée lors de son passage au Montreux Jazz Festival en 1991.

David Sanborn évoque le fait qu'il aime beaucoup de Montreux Jazz festival. Il parle aussi de son nouvel album, qui n'est pas vraiment jazz mais plutôt groove. David Sanborn pale de sa manière de composer, puis de sa perception du saxophone. Quand on lui dit qu'il est considéré comme un des plus grand joueurs de saxophone, il n'est pas du tout d'accord et cite de nombreux autres musiciens.

Savary, Thierry

Interview de Dee Dee Bridgewater

Interview de la chanteuse de jazz américaine Dee Dee Bridgewater par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1993.

Dee Dee Bridgewater explique que chanter était un rêve d'enfant, et d'être reconnue internationalement en tant que chanteuse et artiste. C'est une artiste complète, elle pense avoir peut-être été un peu trop influencée par les vedettes des années 40 qui savaient tout faire. Elle a grandi avec cette attitude, qu'il faut savoir tout faire.

00:01:05
Elle a été soutenue par sa famille dans son choix de carrière. Son père l'a lancée, l'a fait rencontrer des gens et des amis pour faire les festivals universitaires et elle a pu entrer dans le jazz professionnellement.
Ses racines sont le jazz. Maintenant qu'elle est plus mature, elle sait que c'est mieux d'avoir une identification pour une chose spécifique pour le public, et ensuite on peut faire d’autres choses. Au début elle voulait faire tout en même temps, mais c'était trop. Maintenant elle s'est décidée à rester fidèle au jazz.

00:03:20
Elle a fait Carmen, une version jazz. Toutes les mélodies étaient les même mais les arrangements étaient plus jazzy, joués par un orchestre de jazz. Ce qui a facilité sa prestation. Elle explique que c'était difficile pour elle de poser sa voix, en comparaison avec une chanteuse lyrique.

00:04:30
Elle pense que la musique c'est un mélange de travail et de feeling. Le jazz marche avec beaucoup de feeling, mais il faut toujours travailler. Elle sent que sa voix est en train d'évoluer car elle chante tout le temps, elle travaille sa voix.

00:05:50
Elle pense que musicalement, les choses deviennent plus complexes pour elle. Elle s'intègre peut-être trop dans la musique avec ses musiciens, elle a peur de perdre l'intérêt du public.
Elle pense la manière dont on se comporte dans la vie va influencer la musique que l'on fait, et pas l'inverse. Si on est heureux, on va chercher ce bonheur dans la musique. Elle est heureuse en ce moment et espère pouvoir transmettre ce bonheur aux gens par sa musique.

00:08:00
Elle est revenue au jazz dans son dernier album, par rapport au précédent qui était une sorte de pot-pourri, il n'y avait pas de thème dans l'album. Elle-même est étonnée d'avoir réussi à faire un album de bonne qualité. Elle pense que sa chanson avec Ray Charles et bien au-dessus du reste de l'album. On ne peut pas comparer ce disque avec ceux de jazz qu'elle a fait car ce sont deux mondes différents.

00:10:05
3 vœux: faire un album de jazz qui se vende à 1mio d'exemplaires, devenir une grande productrice de musique, avoir le rôle principal dans un film dramatique, et pour sa vie privée avoir encore un enfant.

Savary, Thierry

Interview de Dee Dee Bridgewater1

Interview de la chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater par Thierry Savary.

Enregistrée le lendemain de son concert à Morges le 13 mai 1992.

Elle est née dans un environnement musical, mais elle a fait des études pour devenir plutôt écrivain. Puis elle a trouvé que la musique était plus facile pour elle et elle a pris cette route.
Son père était trompettiste et voyageait beaucoup, mais elle ne le suivait pas.
Elle aime voyager, son métier fait qu'elle a l'habitude de beaucoup bouger, mais elle préfère n'aime plus vraiment cela, elle n'aime pas vraiment les tournées. Elle fait de petites tournées. Lorsqu'elle était dans la comédie musicale Sophisticated Ladies elle a fait des grandes tournées mais pas à son compte.

00:02:00
C'est un peu plus dur pour une femme de trouver sa place dans le milieu, c'est surtout dur pour les hommes de l'accepter. Elle doit jouer le jeu et passer par des intermédiaires hommes pour obtenir les choses plutôt que par soi-même. Depuis 2 ans sa carrière marche mieux car elle fait les choses elle-même. Avec les managers, ils veulent imposer leurs idées.

00:03:25
Elle s'est rendu compte que sa carrière prenant un grand tournant quand elle a fait un duo avec Ray Charles. Elle s'est rendu compte que le regard des gens changeait, et qu'elle était parmi les grands, considérée comme une grande chanteuse.
Sa rencontre avec Ray Charles a été très forte, ça a changé sa carrière. Chanter avec lui était inoubliable, il a une façon extraordinaire d'interpréter les chansons. Il a beaucoup aimé sa voix pour leurs différences.
Elle était très stressée, ne pouvait pas chanter. Il a été très gentil et lui a dit que sa voix l'avait inspiré pour chanter d'une nouvelle manière, de faire quelque chose de nouveau.
Ray Charles fait partie des artistes qui arrivent à mettre un "tampon" sur une chanson, qui sont mariés, liés avec la chanson après.

00:06:45
Elle a la chance de toujours avoir chanté, elle n'a jamais pris de cours, elle apprend vite et a l'oreille. Ce n'a jamais été difficile, elle n'a pas dû travailler, c'est un don

00:07:45
Elle a fait du théâtre, et notamment incarné Billie Holiday. Elle la considère comme l'une des plus grandes chanteuses, c'était difficile d'incarner quelqu'un comme elle, fascinant mais dur. Elle a eu beaucoup de propositions mais elle a dû arrêter car elle a eu de la peine à retrouver sa voix. Elle a eu beaucoup de succès avec ce spectacle mais elle n'a plus envie.

00:10:00
Pour elle, la scène c'est aussi un peu du théâtre, elle intègre aussi le théâtre dans ses spectacles, elle joue avec l'espace mais ce n'est pas figé. Elle change des choses en fonction de comment elle se sent, du public. Elle est à l'aise dans l'espace scénique grâce au théâtre.

00:12:30
Elle a eu beaucoup de prix dans sa carrière, celui qui l'a le plus touché c'était celui pour meilleure actrice en Angleterre pour Lady Day car un rôle dramatique et pas une comédie musicale. C'était un grand moment car elle associe le théâtre avec l'Angleterre.
L'autre grand moment c'est le Grammy Award de la meilleure chanteuse de jazz en 1990, pour un disque fait "comme ça", avec un trio de musicien qui n'était pas vraiment le sien.

00:14:10
Elle habite à Paris, elle a toujours été attirée par la France et Paris. Elle est tombée amoureuse de cette ville, mais comme toutes les grandes villes c'est fatiguant et elle habite un peu à l'extérieur. Elle découvre des choses chaque jour, elle aime beaucoup l'architecture française. C'est une ville très romantique.

00:15:40
Elle n'écoute pas vraiment de chanson française même si elle habite à Paris. TS lui parle de chanteuses françaises qui font un peu du jazz comme Liane Foly. Elle remarque qu'il y a une ouverture de la chanson française pour des choses plus internationales, plus compétitives avec d'autres pays. Il y a un mouvement pour s'exporter, des groupes qui mélangent la chanson française avec des choses plus internationales et elle pense que ce mélange c'est l'avenir.

00:17:50
Elle prie beaucoup, elle est dans le milieu depuis 22 ans et il y a des moments un peu difficiles, il y a des gens qui essaient de la faire tomber car elle a du succès. Elle essaie de se dire que c'est mieux d'avoir ces problèmes que d'être moins connue. Elle est plus distante et plus renfermée à cause de ça. Elle n'a plus confiance dans les gens et est un peu malheureuse. Elle va faire un peu plus de théâtre.

00:20:15
3 vœux: faire un grand rôle dramatique au cinéma, être une bonne productrice de musique et de théâtre et la paix dans le monde-

Savary, Thierry

Interview de Def Leppard

Interview par téléphone de Rick Allen, batteur du groupe de heavy metal britannique Def Leppard par Thierry Savary

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur album "Vault: Def Leppard Greatest Hits (1980-1995)", en octobre 1995.

Thierry Savary parle de l'album "Greatest Hits".
Rick Allen explique qu’ils n’avaient jamais eu un album de ce genre.

Thierry Savary parle du groupe. Il lui demande son expérience.
Rick explique que c'était une manière pour lui à la base de faire quelque chose de constructif. Ils ont commencé rapidement à faire des concerts et de récolter une reconnaissance locale. Puis ils ont fait un LP avec l'argent de leurs parents. Le succès a débuté à ce moment-là.

00:02:00
Thierry Savary parle de la réaction des parents.
Rick explique que leurs parents avaient beaucoup de confiance en eux, et ils ont compris que c'était important de suivre ses rêves. Pour lui, cela a été plus compliqué avec son père.

Thierry Savary lui demande ce que sont ses rêves par rapport à ceux des débuts.
Rick explique qu'au début il voulait surtout avoir un groupe avec ses amis. Il est très reconnaissant d'avoir eu autant de succès. Il explique que maintenant, ils vont sortir un nouvel album "Slang", et ils vont partir en tournée en Asie et dans des endroits où ils n'ont encore jamais été.

00:04:20
Il pense que le fait d'avoir toujours de nouveau challenge explique le succès. Il pense aussi qu'ils sont très forts en équipe, et qu'ils gardent les pieds sur terre.

Thierry Savary soulignent qu'ils ont eu des difficultés.
Rick pense que tout le monde connait des difficultés, toutes les familles en ont. Leur histoire n’est pas différente de celle des autres.

00:05:40
Thierry parle de son accident et demande commet il a trouvé la force de s'en sortir.
Rick explique que l'être humain a beaucoup de pouvoir mental. Il a aussi eu beaucoup de soutien de ses proches, qui lui ont donné la force de se battre.
Rick explique qu'il apprécie plus la vie aujourd'hui qu'avant car il sait que la vie peut être enlevée rapidement.

00:07:00
Thierry Savary demande pourquoi ils sont allés enregistrer en Espagne, à Marbella.
Rick explique qu'une partie du groupe vit en Californie, et l'autre en Irlande. Ils voulaient un endroit neutre, et un endroit calme. Ils ont loué une maison et ils l'ont aménagée pour y enregistrer l'album. Il explique qu'il a utilisé pour la première fois une batterie acoustique sur un album, cela donne un autre style à l'album.

Thierry Savary lui demande si c'est un tournant pour le groupe.
Il pense que c'est bien d'avoir évolué, et de prendre les influences des nouveaux styles de musique.

Thierry Savary lui demande s’ils écoutent tous les genres de musique.
Rick explique qu'il essaie d'écouter de tout. Il s'intéresse à ce qui se fait, et cela peut influencer le groupe.
Rick explique qu'ils composent des chansons avant tout. Ils ont des influences similaires, mais chaque membre du groupe a aussi ses propres influences. Ces influences très différentes se reflètent dans le groupe.

00:10:51
Thierry Savary parle du travail sur les instruments.
Rick explique qu'ils voulaient faire un bon album. Ils ont passé beaucoup de temps en studio, cela coute cher, mais le plus important est de faire quelque chose que tu aimes, dont tu es fier.

Thierry Savary parle du fait qu'ils jouent aussi bien dans des stades que des petites salles.
Rick explique que c'est très important pour le groupe. Ils veulent se souvenir où ils ont commencé. Il explique qu'être plus stressé devant une petite audience.

00:12:20
Thierry Savary lui demande ce que la musique lui apporté dans sa vie.
Rick explique que la musique lui a apporté une grande liberté. Le fait d'être dans un groupe qui a du succès lui permet d'être libres, d'aller où il veut, d'être avec qui il veut. Il a aussi pu rencontrer sa femme grâce au groupe.

Savary, Thierry

Interview de Diane Tell

Interview de la chanteuse québécoise Diane Tell par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de l'album "Désir Plaisir Soupir", en février 1996.

Thierry Savary explique qu'elle sort son dixième album.
Diane Tell explique que cela inclut aussi "Maryline Montreuil" et "La légende de Jimmy", qui sont des spectacles.

Elle explique avoir repris sur disque pour la première fois une chanson de Françoise Hardy. Elle reprend des chansons sur scène mais jamais sur album.
Diane Tell explique qu'elle a écrit assez rapidement toutes les chansons de l'album, directement après le spectacle "Marylin Montreuil". Elle explique qu'un album prend toujours un peu de temps.
Diane Tell explique que comme tout album, c'est un travail collectif. Elle parle de Bruce Lampcov, le producteur.

00:03:00
Diane Tell explique que ce n'est pas dans sa nature d'écouter les autres. Elle est assez têtue, et pense avoir toujours raison. On arrive quand même à la convaincre si les idées et les arguments sont bons et valables. Elle n'aime pas les travaux collectifs où l'on ne fait que de discuter. Mais quand elle travaille avec quelqu'un c'est qu'elle aime ce qu'il fait donc elle écoute.
Elle n'a jamais de conflits.
Elle pense que la maturité, le temps, permettent de mieux définir ses goûts.

00:06:00
Thierry Savary lui parle des choix de chansons sur l'album.
Diane Tell explique que le choix s'est fait pour avoir un album cohérent. Le choix était de faire un album binaire, assez pop. Ce n'est pas un album de performance vocale. Les chansons sont au centre. Elle voulait éviter le côté funk et dansant aussi.

00:08:30
Thierry Savary lui parle du côté britannique dans l'album, et du fait que les choses sont plus posées.
Diane Tell parle de la différence d'atmosphères. Son album n'est pas fait pour danser.
Elle parle des musiciens, qui sont des musiciens de groupe, et qui donnent un esprit familial à l'album.
Le fait d'enregistrer en Angleterre a évité les a priori de la part des musiciens.

00:11:00
Diane Tell parle du fait qu'elle progresse. Elle travaille beaucoup, tous les jours. Mais elle pense que cela est une perception, qui ne sera pas forcément partagée.

Thierry Savary parle de la cohérence du disque.
Diane Tell explique que les chansons ont été faites texte et musique en même temps. Elle parle de la chanson "Chut". Elle parle de la manière de chanter, de l'interprétation qui est importante.

Thierry Savary parle de "Chut", et du sujet homme-femme dans l'album.
Diane Tell explique que c'est un album sur l'amour. Elle donne ses impressions. Elle réfute des clichés dans "Chut" par exemple. Elle cherche à dénoncer ce type de discours en mettant en avant les clichés.
Elle parle de sa chanson "Si j'étais un homme". Elle pense que le discours est le même. Ces clichés sur les rôles des hommes et femmes l'énervent.
L'album parle de moments plus ou moins dramatiques ou tragiques dans la vie amoureuse. Elle ne raconte pas forcément sa vie même si elle est influencée par ses expériences.
Elle parle de l'inconscient qui est le berceau de la créativité.

00:19:10
Diane Tell parle de l'écriture. Elle pense que c'est son subconscient qui écrit et non son conscient. Plus elle est dans un monde mystérieux, plus elle travaille.
Elle fait une réflexion sur le monde réel, sur le cerveau.
Elle parle du fait d'être dans le monde.

00:21:20
Thierry Savary lui parle du fait d'être sur scène.
Diane Tell pense que c'est très particulier, ce n'est pas inné. Elle explique qu'il faut que le public communique avec elle pour que les choses marchent. Elle parle d'échange d'énergie. Elle parle de la magie qui peut se passer sur scène entre le public et elle.

00:23:45
Thierry Savary lui parle de l'intuition.
Diane Tell pense être intuitive, mais elle est surtout négative. Dans la vie elle est plutôt positive, mais elle recherche toujours ce qui ne va pas pour pouvoir le guérir, dans son travail.
Le fait d'être négative la rend trop préventive.
Elle a de l'intuition mais elle ne se fie pas qu’à cela. Elle essaie de s'adapter.

00:26:20
Thierry Savary lui parle de reconstruire.
Diane Tell pense que pour reconstruire il faut détruire. Quand on est jeune on ne sait que détruire. C'est souvent le propre de comprendre comment les choses fonctionnent. Elle pense qu'elle a plus de constructions que de destructions devant elle. Aujourd'hui, si elle détruit des choses, c'est pour mieux les reconstruire, les modifier.

00:28:30
Thierry Savary lui parle des chansons en anglais sur l'album.
Diane Tell parle de la chanson qui a été écrite par Stephen Duffy. Elle voulait un titre qui ne soit pas d'elle. Elle a souvent travaillé avec des auteurs francophones. Elle voulait autre choses. Elle parle des sons dans la langue anglaise qui sont différents que dans le français. Elle parle des accents toniques.

Thierry Savary parle d'une autre voix et d'un autre registre dans cet album.
Diane Tell explique qu'elle a une nouvelle façon de chanter dans cet album. Le fait de chanter en anglais fait que cela se voit peut-être moins. Elle a écrit directement en anglais, elle ne pouvait pas traduire les textes.
Diane Tell explique que ses goûts ont changés, qu'elle a des goûts plus pointus maintenant.

00:33:00
Thierry Savary parle de couleurs dans l'album. Il parle des arrangements qui font voyager les gens.
Diane Tell parle des arrangeurs et des musiciens qui donnent les couleurs sur l'album. Chacun a apporté sa personnalité à l'album, ce qui contribue à donner ce style.
Ce n'est pas non plus un album de relation, ils ne sont pas amis.

00:36:00
Thierry Savary lui demande la réaction de son entourage pour cet album qui est différent de ce qu'elle faisait avant.
Diane Tell explique que les gens sont très surpris. Elle pense qu'il y a aussi des gens qui commencent à s'intéresser à elle avec cet album.
Elle parle aussi du fait qu'elle a recommencé à écrire ses textes. Le fait que ce ne soit pas une interprète d'autres, cela se sent.
Elle parle de la qualité des musiciens et des enregistrements.
Elle pense que les gens vont surtout réagir si l'album se vend beaucoup! Elle parle des médias, des journalistes, des faiseurs d'opinion.

Savary, Thierry

Interview de Diane Tell - brute

Interview de la chanteuse québécoise Diane Tell par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de l'album "Désir Plaisir Soupir", en février 1996.

Il s'agit de l'interview brute (S177-01). Se référer à cette notice pour les détails.

Savary, Thierry

Interview de Diego Modena et Jean-Philippe Audin - Song of Ocarina

Interview de Diego Modena et Jean-Philippe Audin, interprète de la chanson "Song of Ocarina" par Thierry Savary.

Diego Modena, argentin, et joueur de flûtes, surtout anciennes.
Jean-Philippe Audin est violoncelliste, il joue surtout du classique mais fait de plus en plus de variété.

Ils se sont rencontrés de manière particulière. Ils travaillaient tous les deux en studio pour un pianiste. Diego est arrivé avec toutes sortes de flûtes. Le propriétaire du studio, Paul de Senneville, a été séduit par ses instruments et la manière de jouer. Il a proposé de faire un essai entre Diego et Jean-Philippe qui a aussi été séduit par l'ocarina. Ils ont beaucoup aimé et ont décidé de faire quelque chose. Paul de Senneville a composé les musiques pour l'album "Song of Ocarina".

00:02:30
Ils aimeraient continuer de travailler ensemble, dans le même esprit. Faire quelque chose d'original, même si cela semblait insensé. Diego a travaillé toute sa vie pour des créations particulières, il ne pensait pas qu'il était possible pour lui de s'adresser aussi directement au public.

00:04:16
Ils travaillent beaucoup sur des rythmiques type reggae avec des instruments pas usuels. Le plus compliqué c'est d'en avoir l'idée. Tout l'album fonctionne sous forme de dialogue, c'est important que chacun conserve son identité. Ce qui est surprenant c'est le mariage des instruments et des rythmes plus contemporains. Leur musique parle aux gens, elle évoque quelque chose aux gens, car les deux instruments apparaissent comme des voix. Il y a beaucoup de travail derrière les mélodies, pour arriver à ce que le compositeur voulait exprimer. Il y a des gens qui croient vraiment qu'ils chantent.

00:07:25
L'album peut aussi être comparé à un livre d'images qui permet de s'évader. Les sons sont rassurants car on les connait mais ils permettent aussi de voyager.

00:08:00
Ils n'ont pas du tout calculé, c'est vraiment une histoire d'une rencontre ou la magie a opéré.
Ils n'avaient pas imaginé que les gens prendraient les instruments pour des voix. Quand on fait une chanson on fait quelque chose de très précis, faire quelque chose de manière convaincante.

00:10:00
Ils ont fait des études de musique, et ce qui peut freiner la rencontre avec d'autres cultures. Ce chemin académique rend le chemin de la création plus difficile. Les artistes qui étonnent sont ceux qui ont pu voir des choses qui n'existaient pas. Il faut se méfier, étudier ce n'est pas si important que l'on croit, il ne faut pas de venir fanatique de l'école car dans la réalité c'est plus complexe. Le problème des études, c'est qu'elles sont faites pour alphabétiser tout le monde. Mais le son il faut déjà l'avoir en tête. Une fois qu'on a trouvé son son, il faut le garder et aller plus loin. Les études amènent de la confusion. Faire de la musique c'est plutôt instinctif.

00:13:45
Ils viennent de rentrer dans l'expérience, c'est très récent et très explosif. Ils sont encore aux débuts.

00:14:35
Les gens de la musique ont bien reçu l'album en général. Il y a des clivages entre certains styles mais il y a toujours ça. Les musiciens jouent toujours en premier pour le public. Ils ne sont pas d'accord avec cette façon de diviser la musique.

00:16:20
Le violoncelle est très ancien, il date d'avant "Strad."Il est assez rustique, on voit qu'il a été travaillé au couteau, que sa forme est très simple. Il a des sonorités particulières.

00:17:40
L'ocarina est aussi un instrument très ancien, on a retrouvé des traces déjà 3000 ans av. J.-C. Diego a beaucoup d'ocarina, mais il y en a une avec laquelle il joue plus souvent. C'est son frère qui a trouvé un artisan à Londres et il a acheté un ocarina, et le luthier lui a donné la sienne car Diego jouait avec son idole. Il ne sait pas si le luthier connait sa musique, il n'a aucun moyen de le retrouver.

00:19:50
Leur histoire est un peu magique. Ils ont eu beaucoup de chance.

00:20:45
Diego voyage avec beaucoup d'instruments. Il a voyagé dans beaucoup de pays, là où ils fabriquent beaucoup de flûtes, dans les anciennes cultures. Il faut aller là-bas, aller à leur rencontre mais c'est compliqué et ça prend du temps.

00:22:15
La flûte a un aspect mystique aussi, il y a des flûtes pour chaque saison, pour des rituels, pour certains types de personnes.

00:23:50
Le violoncelle aussi est assez mystique. Les instruments à cordes ont été très longtemps interdits dans les églises, perçus comme l’instrument du diable. Ils ont été conçus à une époque où on faisait très attention aux nombres magiques avec des secrets qui se transmettaient de bouche à oreilles et qu'on a perdus aujourd'hui.
Les instruments vieillissent très bien mais il y a un énorme travail de restauration. C'est un instrument complétement vivant.

00:27:40
Ils ne se produisent pas encore sur scène, mais ils y pensent. Il y a tout un travail à faire, une scénographie, et ils ne sont pas vraiment formés. Ils le feront mais cela prend du temps.

00:28:25
Diego se produit aussi avec d'autres groupes, il joue aussi de la musique contemporaine surtout avec la flûte traversière. Il a aussi un groupe qui s'appelle "Maïs", ce sont des interprètes.
Jean-Philippe essaie aussi de faire des choses très différentes. Il joue à l'opéra, il dirige un orchestre pour un enregistrement.

00:30:45
Un vœu: Que les gens continuent à aimer leur musique, qu'ils restent fidèle, qu'ils viennent vers eux car pour l'instant c'est un peu froid.

Savary, Thierry

Interview de DJ Morpheus

Interview par téléphone du musicien et DJ israélien DJ Morpheus par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de l'album compilation "Freezone 3", en septembre 1996.

Thierry Savary présente DJ Morpheus et rappelle qu'il était membre de Minimal Compact.
DJ Morpheus parle de Minimal Compact. Ils se sont rencontrés à Amsterdam, et ont arrêté en 1987.
Il explique que maintenant il fait aussi de la radio, à Bruxelles et à Paris.

Thierry Savary lui demande depuis quand il aime les platines, être DJ.
DJ Morpheus explique qu'il est DJ depuis longtemps, depuis les années 70.
Il parle de l'évolution de la musique électronique. Il a fait partie de Minimal Compact, mais le rock l'intéressait de moins en moins et la dance de plus en plus.
Il parle de techno.

00:04:45
Thierry Savary lui demande si la techno est une démocratisation de la musique.
DJ Morpheus pense que c'est le cas. Mais cela n'empêche pas qu'il faut être créatif, ce n'est pas plus facile.

Thierry Savary parle du fait qu'en Belgique on est en avance sur les choses.
DJ Morpheus explique que c'est le cas pour certaines choses mais pas pour tout, notamment la Drum'n bass. Les choses dépendent des soirées qu'on propose.

00:07:00
Thierry Savary li parle de la troisième compilation Freezone.
DJ Morpheus explique comment se sont fait les deux autres compilations. Les albums ont été bien acceptés, donc pour le troisième album il était plus facile de demander des morceaux inédits aux artistes. Les auteurs avaient carte blanche. DJ Morpheus explique qu'il avait peur de devoir refuser un titre qui n'était pas bon.
Comme il est directeur artistique, il sait comment discuter avec les artistes.

00:10:30
DJ Morpheus explique que la compilation n'a rien à voir avec son émission de radio. La deuxième compilation était issue de titres diffusés dans l'émission.

Thierry Savary parle du mélange des genres dans la compilation.
DJ Morpheus explique qu'il y a plusieurs choses qu'il aime, il voulait que cela se reflète sur l'album. Il parle des puristes dans la techno.
C'est un album que l'on peut écouter chez soi comme passer durant des soirées.
DJ Morpheus raconte que plusieurs personnes ont offert cet album à des membres de leur famille, pour leur faire découvrir la techno.
Il explique que les compilations ont aussi ce but. Les compilations sont en train d'être licenciés partout dans le monde.

00:15:00
Thierry Savary lui demande si les artistes participent aussi à la promotion et à des tournées.
DJ Morpheus explique qu'ils font des soirées à Bruxelles. Ils vont sortir une compilation de house.
Il parle de soirées qu'il va organiser.

00:17:15
Thierry Savary demande s'il modifie encore les titres quand il mixe.
DJ Morpheus ne passe pas souvent des morceaux de la compilation durant se sets. Il explique qu'il passe de tous les styles, et notamment du disco.

Thierry Savary lui demande si pour être DJ il faut écouter de tout.
DJ Morpheus explique qu'il faut écouter de tout, mais que chacun garde son goût propre.

Il parle de la période, il trouve que c'est bien car il y a vraiment un mélange de tout en ce moment. Il parle du fait que la musique est en pleine évolution, qu'il y a de bonnes choses qui sortent constamment.
Il pense que le phénomène techno va continuer de se développer, il y a de plus en plus d'événements qui se passent.

00:21:00
DJ Morpheus voyage beaucoup, notamment pour présenter Freezone. Il aime voyager et faire de la musique mais ce qu'il préfère c'est de faire de la radio.
Il parle de sa visite en Afrique du Sud. IL n'a pas trouvé de musique vraiment ethno. Il explique que la techno est surtout faite pour le public blanc, il n'y a pas beaucoup d'influence de musique noire.

DJ Morpheus explique qu'il va venir en Suisse faire une petite tournée.

Savary, Thierry

Interview de D.N.C. (Défendant Notre Cause)

Interview de Master Jeff et Sister K du groupe de rap et hip hop français D.N.C. (Défendant Notre Cause) par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur album "Découvrez nos contrées", en avril 1996.

Thierry Savary explique que c'est le premier album du groupe.
Ils expliquent qu'il s'agit de leur premier album à large diffusion.

Ils parlent du nom du groupe.

Ils parlent de la spontanéité dans le rap, mais expliquent qu'il y a quand même beaucoup de travail et de retouches dans les textes et les musiques du rap. Ils mettent le message au centre de leurs textes.

Thierry Savary parle de leur manière contournée de dire les choses.
Master Jeff explique que leur objectif est de ne pas forcer les gens à leur message, et aussi d'apporter un côté mélodieux aux chansons.
Master Jeff s'occupe du rap, et les filles dont Sister K amènent la mélodie et la construction des phrases.
Ils parlent de la différence entre le studio et la scène.
Ils sont content de leur album 7 titres.

00:04:10
Thierry Savary leur parlent de leur expérience en studio, une première.
Ils expliquent qu'ils ne connaissaient rien, et qu'ils ont découvert les choses au fur et à mesure. Ils expliquent qu'ils découvrent peu à peu aussi le milieu de la musique, le métier.
Ils parlent d'un contact qui s'est fait avec Silmarils au Paléo à Nyon, et ont été invités à faire leur première partie au Bataclan suite à cela.

Ils parlent du fait qu'il faut garder en tête qu'ils font avant tout de la musique, c'est le plus important.

Thierry Savary parle des remerciements pour plusieurs groupes sur l'album.
Ils parlent de Sens Unik, Silent Majority, Menelik, Positive Black Soul, etc.

00:06:55
Thierry Savary parle d'une solidarité dans le rap, le hip hop.
Ils pensent qu'il y a de la solidarité, mais que le milieu est très parisien. Il y a beaucoup de groupes en province mais ils ne bénéficient pas des structures parisiennes et ne sont pas assez représentés. Il y a une solidarité parisienne avant tout, donc peu de place pour les autres.
Ils pensent être l'exemple qu'il est possible pour les groupes de province de se faire connaître à Paris. Ils ne veulent pas partir de Lyon.

00:09:25
Thierry Savary parle des différentes ambiances et des différents climats dans l'album.
Ils expliquent qu'ils voulaient puiser dans chaque musique. Ils travaillent le texte comme un synopsis et ensuite y collent une ambiance musicale. Il y a des interludes entre les morceaux. Il y a de la recherche dans les sons, les musiques. Il y a un voyage musical. Il y a une recherche de la musique en lien avec les thèmes abordés, les messages.

Ils parlent des influences des autres musiques dans le rap.

00:13:00
Ils parlent du rap, qui est né d'une révolte mais qui commence à se canaliser.
Ils pensent que le milieu des médias a une vision très sectaire du rap et qu'ils ne reflètent pas la diversité du rap. Ils parlent de la tendance funk dans le rap.
Ils parlent de Sens Unik. Ils en parlent comme de précurseurs.

00:15:00
Thierry Savary parle de la scène, et leur demande comment ils travaillent sur scène.
Ils expliquent qu'ils travaillent avec du sample joué en direct. Ils ont des sons enregistrés sur un clavier, donc ils gardent un côté live. Ils ne sont pas figés. Il y a une part d'improvisation.
Ils ont aussi une mise en scène et une chorégraphie dans le show.
Ils rappellent les membres du groupe.

Ils ne font que de faire des tournées. Ils ont des dates prévues à Madrid, Dakar, Canada, Martinique, etc.

00:18:00
Thierry Savary leur demande comment ils ont signés.
Ils expliquent que grâce à la scène ils ont pu se faire connaître, avoir une découverte au Printemps de Bourges et se faire signer. Ils ont choisi de faire un 7 titre pour pouvoir se faire connaître plus facilement, et pouvoir y mettre tout ce qu'ils voulaient. C'est un album pour découvrir le groupe.

Savary, Thierry

Interview de Dominique Dalcan

Interview du chanteur franco-libanais Dominique Dalcan par Thierry Savary. Par téléphone.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son album "Cannibale" en 1994.

Dominique Dalcan a sorti son premier album en 1991. Depuis là, il a fait une tournée de concerts pendant un an, puis il a fait aussi des projets de compilations dont un disque hommage à Arthur Rimbaud. Il a fait cela pour varier les plaisir, puis il a commencé à écrire le nouvel album.
Il pense que c'est bien de prendre l'air et de voir aussi ailleurs ce qui se passe. C'est nécessaire dans ce métier. Il pense que le temps n'est pas important, il faut faire un disque quand on a envie de le faire.

00:02:30
Il a de la facilité d'écriture s'il s'y met, mais il n'écrit pas des chansons tous les jours. C'est une question de disposition d'esprit.

Il parle de son album "Cannibale". Il compare cela à une photographie de vacances, on ne les regarde pas toujours. Il avait envie de faire ce disque, et il en est très content. Il pense que c'est très fort pour les gens qui s'achètent le disque. Mais pour lui ce qui compte le plus c'est tout le travail en amont, et le fait d'arriver à atteindre un but.

00:04:30
Des anecdotes du public sur ses chansons?
Il dit que cela arrive rarement car il est assez fuyant.

00:05:15
Après ses concerts, il y a un sentiment agréable, le fait d'être contente d'avoir fait quelque chose et de l'avoir partagé. Il rentre chez lui. Il n'a pas de lieux de prédilections après les tournées.

00:06:15
Ils parlent de l'album. Il a fait beaucoup de choses en Angleterre. Il y a plus de personnes qui ont travaillé sur l'album. Il a travaillé avec un chef d'orchestre, David Whitaker, à Londres. Il a trouvé touchant d'entendre sa musique interprétée par un orchestre. Il cite aussi d'autres musiciens qui sont venus jouer sur l'album. Il avait envie d'avoir un relai avec des musiciens, aussi parce que l'album est plus acoustique que le premier.

00:08:20
Le fait de chanter avec un orchestre est différent, on se sent porté. C'est un grand challenge. C'est un ensemble. C'est aussi une manière de concevoir la musique différemment. Tous les musiciens jouent ensemble et on juge le tout sur une prise. Ce n'est pas comme en studio, c'est même l'inverse.

00:10:15
TS trouve que sa voix a évoluée, elle est plus mûre.
Dominique Dalcan est content car c'est ce qu'il a essayé de faire.

La voix a un caractère particulier. Est-ce qu'elle contribue à donner un équilibre, plus de sûreté dans sa personnalité?
D. Dalcan pense que l'on puise au fond de soi-même. Il n'essaie pas de mettre au point une technique vocale. Toutes les prises de voix pour l'album ont été faite très rapidement, il a privilégié l'instinctif. Chanter c'est une belle thérapie, une manière d'extérioriser.

00:13:00
Il est autodidacte, il n'a pas de formation technique ou musicale. Il est très instinctif. Ce qui l'intéresse c'est l'écriture, et éventuellement l'interprétation sur scène.

00:14:00
Il pense avoir été aussi libre pour cet album que pour le premier. Il a l'avantage de travailler avec un label indépendant, donc il a une totale liberté artistique, et est quand même distribué par une grande compagnie.

00:15:00
Il parle du concept de "musicomachie". Il y a toute une symbolique. Il trouve des analogies entre le matador et le chanteur. Il joue avec des symboles mais ne prend pas partie.

00:17:40
Des gens de confiance dans son entourage?
Il pense que c'est important, et qu'il faut que ce soit des gens qui ne soient pas dans le milieu de la musique. On ne fait rien seul.

Savary, Thierry

Interview de Dr. John

Interview du pianiste et chanteur de blues américain Dr. John par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Leysin Rock festival en juillet 1992.

Dr. John parle de son nouvel album qui retrace l'histoire de la Nouvelle Orléans à travers son point de vue et la musique qui lui est proche.
Il est né à la Nouvelle Orléans, cet endroit n'a rien d'étrange pour lui, la ville a ses particularités comme partout, c'est ce qui rend le monde attractif.

Il y a beaucoup de spiritualité à la Nouvelle Orléans, un mysticisme. Il y a un mélange entre différentes religion. Tout y est mélangé, la musique est mélangée mais tout vient d'une force unique. Tout le monde y est profondément attaché.

00:01:15
Il parle de son nouvel album qu'il a fait avec des musiciens de la Nouvelle Orléans. Tous les musiciens ont des racines. Dans le disque on retrouve des anciens mais aussi des jeunes. Il a joué avec les Neville Brothers qu'il connait depuis toujours, ils donnent tout pour la musique.

00:03:10
Toute la musique de la Nouvelle Orléans vient du cœur, de l'âme, de l'esprit, pas du cerveau, comme par exemple Bob Dylan. Leur musique vient du cœur et va au cœur. C'est pour cela que leur musique et leur esprit sont différents. C'est une musique qui s'exporte partout.

00:05:00
Il se sent chanceux d'avoir une maison de disque qui le laisse faire ce qu'il veut et pas de la musique pour faire de l'argent. Mais cela n'a pas toujours été comme ça. Les Neville Brothers aussi veulent faire leur musique, ce dont ils ont envie. Et cela va permettre à des jeunes de savoir où sont les racines de la musique, l'origine des influences d'aujourd'hui.

00:06:30
Le Mardi Gras est très important à la Nouvelle Orléans. Les indiens viennent en premier, c'est leur jour, ils incarnent l'esprit du Mardi Gras. Leur musique est très ancienne, il a toujours entendu cette musique, c'est une musique très ancienne, ses grands-parents connaissaient déjà ces chansons.

00:07:50
Définitions:
Richesse: la richesse c'est un état d'esprit, si tu es riche dans ton cœur et ton âme cela dépasse l'argent. On n’en peut pas acheter les émotions, l'esprit.
L'amour toujours: l'amour élimine le mot toujours, c'est comme l'amour inconditionnel, c'est ton amour c'est tout. C'est très profond et philosophique. Si tu aimes quelqu'un peut-être que l'amour peut durer pour toujours mais je ne sais pas.

00:09:20
3 vœux:
Il aimerait voir que les gens s'apprécient, s'acceptent et s'aiment comme ils sont. Que les gens fassent aux autres ce qu'ils aimeraient qu'on leur fasse.
Il aimerait que les gens qui veulent une guerre se la fassent entre eux, les gens au pouvoir, sans la faire subir au peuple. Ils sont fous, ils polluent la planète.

Savary, Thierry

Interview de Eddie Palmieri

Interview du pianiste portoricain de musique latine Eddie Palmieri par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1994.

Eddie Palmieri explique que la musique latine va se répandre. Il faut qu'elle soit plus présente dans le rock et la pop. Il site quelques exemples. La musique latine est en train de prendre beaucoup d'ampleur au Japon.

00:01:15
Il explique que son frère a eu beaucoup d'influence sur lui. Grâce à son frère il a connu le jazz, Count Basie. Puis il a découvert la musique de Cuba.

00:02:30
Il explique qu'il a écrit pour la première fois de manière instrumentale. Sur ce disque tout est arrangé et écrit. Il explique qu'il a beaucoup de chance avec les musiciens rythmiques qui sont très bons. Il a aussi de la chance avec sa maison de disque. Il est très heureux aussi du fait que son fils s'occupe maintenant de ses affaires. Il est très heureux et a beaucoup de chance.

Savary, Thierry

Interview de Everette Harp

Interview du saxophoniste américain Everette Harp par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Everette Harp explique qu'il a l'impression de vivre pour la musique, il pense être né pour ça. C'est une façon de vivre, il ne pense qu'à ça, la musique domine sa vie. Il rêve même de chansons.

00:01:00
Il explique que c'est difficile de faire la part avec sa famille. Il leur accorde un moment dans la journée et un jour par semaine.

00:01:50
Il a grandi dans une église, toute son éducation y compris musicale vient de là.
Il ne peut pas jouer sans émotion.
Il parle de la conscience spirituelle, qu'il essaie de transmettre son amour pour Dieu aux autres car il aimerait que d'autres puissent le vivre.

00:03:00
Il est conscient de ce qu'il fait quand il joue, c'est spontané, et parfois il est surpris lui-même de ce qu'il joue.
La meilleure partie du jazz c'est l'improvisation, C'est le plus excitant, il y a du challenge.

00:04:00
C'est un personne différente sur scène et en dehors. Sur scène il peut être qui il veut, il peut choisir.
Pour le futur, il espère diffuser son album dans le monde, et que son nom soit connu et pouvoir jouer tout le temps.

00:05:15
Il a aussi chanté. Il pense que jouer du saxophone et chanter sont deux choses assez proches. Il essaie de reproduire ce qu'un vocaliste ferait avec son saxophone.

00:06:00
Il parle d'une chanson de son album "There is still hope". C'est une chanson très spéciale et émotionnelle pour lui, il l'a écrit pour sa femme à un moment difficile. Il est très touché par cette chanson.

00:07:00
Il arrive à faire passer un message avec son saxophone grâce à l'émotion, sans mettre de mots dessus. Il touche des gens.

00:07:40
Définitions:
Richesse: pouvoir se lever le matin, jouer du saxophone et faire ce qu'il aime.
Pauvreté: ne plus pouvoir faire de la musique.
Amour toujours: l'amour de Dieu, sa femme et sa famille, la musique.
La terre: quelque chose qu'il faut sauver.
L'humanité: quelque chose à changer. Il y a beaucoup d'attitudes négatives à changer. Il faut que l'on soit plus respectueux les uns avec les autres.

00:08:30
Avoir sa famille avec lui à Montreux et rejouer le concert toujours, apporter la paix et l'amour à tout le monde, pouvoir jouer pour le reste de sa vie et continuer à apprendre.

Savary, Thierry

Interview de Fabe

Interview du rapper français Fabe par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son premier album "Befa surprend ses frères" sur le label "Unik Records" du groupe Sens Unik en 1995.

Thierry Savary lui demande s'il est arrivé au rap par les graffitis?
Fabe explique que les graffitis étaient une passion, sa raison de vivre durant 2-3 ans. Il s'est accroché au rap de la même manière. Il y a un besoin d'exprimer quelque chose que permet le mouvement hip hop. C'est une bonne occupation aussi. Il pense que cela évite de faire des autres choses négatives.

Il parle des dégradations des tags, il pense que cela vaut moins cher que la vie d'une personne. C'est un but, un bon passe-temps positif.

00:02:20
Le mouvement hip-hop?
Il pense que c'est "le début d'une avalanche".
Il parle du fait que le rap est médiatisé, il pense que cela ne change pas le message forcément. Cela dépend des gens. A partir du moment où l'artiste est libre, c'est bénéfique que de plus en plus de gens puissent écouter.

Thierry Savary lui demande s'il avait autant de liberté d'expression dans le tag.
Il pense que ce sont deux choses différentes. Quand il était en train de faire des graffitis il ne se sentait pas enfermés, il se sentait bien. Puis en fréquentant des rappeurs, il s'est rendu compte qu'il avait des choses à exprimer.
Le rap c'est intuitif pour lui. Il est tout le temps en train d'écrire, mais il y a beaucoup de chose qu'il jette. Il pense que c'est un exercice, à force de lire, écrire, de chercher à communiquer des choses c'est accessible à tout le monde. C'est une question de volonté.

00:06:00
Il a une facilité d'écriture maintenant. Il écrit ses textes d'un seul coup, il fait quelques corrections légères par après. C'est intuitif.

Thierry Savary parle de l'association des mots dans le rap.
Fabe pense que c'est une poésie évoluée. Il pense que la poésie classique est simple. Il s'ennuierait de faire cela. Il pense que le rap c'est encore plus évolué, ils décomposent les mots, font rimer des syllabes, ils mettent les mots à l'envers, etc.

Thierry Savary lui demande s'il demande conseil à d'autres.
Fabe travaille en solitaire, il ne fait écouter ses morceaux que finis.

00:08:30
Fabe a sorti son album sur un label suisse.
Il explique que même s'il est connu en Suisse, il est bien plus lié à la France. Il est lié commercialement avec la Suisse.

Thierry Savary lui demande comment s'est fait cette démarche, alors que c'est généralement l'inverse.
Fabe explique que c'est surtout le choix du label qui a fait qu'il vienne en Suisse. Sens Unik comprend le monde du rap, c'est beaucoup plus facile de travailler avec eux que des majors. Il pense que le rap doit premièrement passer par un label indépendant, puis par des majors pour la distribution.

00:11:00
Thierry Savary lui parle de sa manière de rapper, qui est très mélodique.
Fabe explique qu'il est inspiré par la musique. Puis la manière de poser les mots aussi font que sa manière de rapper est mélodique.

Il pense que l'on pourrait apprendre un jour à devenir rapper, mais il ne voit pas vraiment pourquoi. Il ne pense pas que l'art s'apprenne à l'école. On peut apprendre un peu de technique mais cela ne suffit pas.

Il écrit des textes par rapport à des musiques que lui propose son DJ. Puis ils modifient le tout pour arriver à un titre. Mais à la base il s'inspire de l'ambiance d'une musique.

Il ne pense pas que le fait de parler de problèmes soit incompatible avec un style. A partir du moment où des gens se reconnaissent dans ce que l'on dit, on les représente.

00:14:30
Il parle du fait que c'est important d'avoir une vision des gens du peuple, et pas seulement des journaux télévisés.
Il constate que le rap est en train de se développer. Le rap débute, il y a tout à faire, à expérimenter. Il y a tellement d'évolutions possibles, de possibilités de surprendre les gens.

00:16:00
Thierry Savary lui demande si le live pourrait lui plaire?
Il n'a pas envie de jouer avec des musiciens. Il pourrait prendre le micro sur une mélodie qui tourne. Il préfère poser ses textes sur une musique faite par ordinateur. Il y a aussi de l'improvisation dans le rap mais ce n'est pas quelque chose qui lui correspond.
Il pense que s'il y a un groupe et une seule personne qui s'exprime c'est une forme d'autoritarisme. Il manque de respect.
Il y a une question d'égalité.

00:18:20
Thierry Savary lui demande sa réaction en écoutant l'album?
Il explique qu'en studio le son n'est pas pareil qu'une fois l'album fini. Le son est beaucoup plus puissant. Il était très content d'écouter le produit fini.

00:20:00
Thierry Savary lui parle du verlan.
Fabe explique qu'il parle comme ça tous les jours. A Paris le verlan est rentré dans les mœurs. Il explique aussi que dans l'écriture du rap cela permet d'inverser les rimes, il y a un côté pratique.

Savary, Thierry

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