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Savary, Thierry
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Interview de Manu Dibango

Interview de Manu Dibango par Thierry Savary.

Est arrivé en France en mars 1949, il avait 15 ans, ses parents l'avaient envoyé faire des études, et devait aller vivre chez son correspondant. Est arrivé à Marseille après 3 semaines de bateau. Il a dû attendre son correspondant depuis 4h du matin jusqu'à 11h. Très dur même si tout s'est bien passé après.
C'était bizarre pour lui de voir tous ces blancs. Venant d'Afrique il pensait que le paradis c'était la France car ce qu'on lui avait appris.
Maintenant a pu beaucoup voyager, il se sent bienvenu partout où on l'invite, car il a son public.

L'intérêt pour le jazz est venu naturellement, et aussi car il chantait au temple, et même si on ne l’appelait pas comme ça il chantait du jazz, qui vient de la douleur du corps.

Il a habité à Paris, même si dit que c'est la capitale de la musique africaine n'est pas si rependue, il faut savoir où se trouve. Il y a eu la quantité, mais maintenant on attend la qualité.
Il parle des nouveaux arrivants de la musique africaine et du rap qui se développe. Il trouve intéressant car parle des problèmes de la banlieue, des enfants des immigrés qui ont un code commun et qui va faire un produit différent de la première génération.

Angélique Kidjo, autres jeunes, Little MC, ont travaillé avec les deux même si font pas la même chose. Comment se fait la collaboration. Les gens qui parlent entre eux, les musiciens, les impresarios...
Il a fait une école un peu, et normal que les élèves partent ensuite ailleurs.
C'est un don de pressentir que qqn a quelque chose. Il y a beaucoup de musiciens qui sont passés chez lui.
Soul Macusa, premier succès. Beaucoup changé pour lui et pour beaucoup de monde, rencontre entre les africains et les européens. Premier morceau détonateur de qqch qui était là mais que les gens ne savaient pas car on avait assimilé l’Afrique à une musique folklorique.

Ne joue pas autant qu'il voudrait en Afrique car cela coute trop cher, et l’Afrique n’a pas besoin de ça. Mieux d'aller jouer pour des causes.
N’aime pas jouer pour les causes car cela veut dire qu'il y a un besoin, mais il y va car il y a besoin

Saxophone est un langage, c'est extraordinaire quand les gens reconnaissent que quelques notes c'est de soi. Trouver sa voix que les gens comprennent c'est toute une vie. Problème pour un artiste c'est ça, de faire entendre sa voix, instrument comme instrument d'une pensée, véhicule de pensée et d'images, de couleurs.

Histoire dans la musique, parle plutôt de la vie quotidienne, images qu'il essaie de faire passer.

Racisme à l'envers dans la musique, les gens qui disent que les blancs ne peuvent pas jouer de la musique dite noire comme du jazz ou du blues car ressentent pas.
Les blancs avec un sentiment de culpabilité qui disent ça.

En France collabore avec beaucoup de chanteurs d'expression française. La Rochelle a fait la fête à Manu. Les vrais artistes se reconnaissent. Le seul problème d'un artiste c’est d'être au service de la musique. On ne prend pas un musicien dans son groupe pour sa couleur mais parce qu'il est bon.
L'être humain aime bien classer les choses.

Cameroun son pays, n’a pas gagnée la coupe d'Afrique, n'est pas triste. Cameroun a amené beaucoup de médias en Afrique et ça a servi.
De plus en plus de footballeurs africains dans les clubs de foot français.

La scène représente l'une des expressions les plus fascinant et les plus difficile pour un artiste. Si enregistre un album en direct fait peur, met une grosse pression. Il faut être le plus sincère possible. Même s’il y a le mixage en studio après.

30 ans de carrière, probablement une soixantaine d'album. Dur de faire des choix, les membres du groupe qui donne des idées, les gens ne reçoivent pas tous les morceaux pareils. Il faut se faire une liste de 12 morceaux, pour qu'il y ait une progression dans le concert. Exercice très dur.

A travaillé avec beaucoup de monde, entre autres Bill Laswell, il a pu voir comment travaille, ses idées pour quelques albums. Univers très froid, mais ne lui plait pas plus que ça.

Rêves: évidemment , tout le monde rêve, à des choses qu'il va faire, des musiques, par qui sera jouée, comment combiner. Peut rêver même si on a du succès.

Savary, Thierry

Interview de Barry White

Interview du chanteur Barry White par Thierry Savary.

Barry White explique qu'il a reçu tellement de prix qu'il y en a partout chez lui et sa famille.

Il a choisi la musique comme moyen de communication car c'est l'un des meilleurs moyens sur terre, qui conserve un certain mystère.
Il a commencé à chanter encouragé par son parrain alors qu'il était auteur compositeur.

Il pense que pour rester honnête dans le business il faut dire ce que l'on pense et penser ce que l'on dit.

01:29
L'amour est une émotion très importante, elle peut rendre heureux ou triste, c'est pour ça que c'est un de ses sujets préférés. C'est une des émotions les plus puissantes , c'est l'acte d'amour qui crée les hommes.

02:19
Il se préoccupe des relations entre les gens, de la société humaine, mais aussi des gens qui détruisent la planète, de beaucoup de choses qui ont trait à l'espèce humaine.

02:40
La musique n'est pas une manière de faire de l'argent, c'est une façon de vivre. Il n'y a pas un jour où il ne pense pas à la musique.

Pour lui les femmes sont très sensibles, elles sont plus authentiques et ouvertes sur leurs sentiments: Elles sont le côté doux des hommes, qui eux sont durs et agressifs. La femme est la ligne de vie de l'espèce humaine.

00:03:55
Il n'y a pas de secret au succès. Tout ce qu'il faut c'est se dédier à ce qu'on fait, aimer ce qu'on fait peu importe dans quel domaine. Il faut être engagé et loyal.

Le meilleur côté du travail c'est écrire des chansons.

00:04:45
Dans ses disques il fait tout. Il joue de la batterie, de la basse, de la guitare, il fait aussi ingénieur du son. Il a appris avec les années, il a du succès depuis 20 ans mais est dans le milieu depuis ses 16 ans, 32 ans.

00:05:30
Les nouvelles technologies n'ont pas vraiment l'esprit de la musique, ce ne sont que des machines. Le seul esprit de musique qui en ressort c'est ce que la personne qui les utilise met dedans

06:00
Pour faire un bon album, il faut de grandes chansons mais aussi un grand producteur, de grands musiciens, de grands arrangeurs, un bon studio et un bon label. C'est plus difficile que cela parait!

00:06:40
Il parle de son travail avec Isaac Hayes, un grand moment dans leurs vies. Il pense que ce sont les deux plus grandes voix grooves enregistrées. Il est très fier d'avoir travaillé avec lui.

00:07:26
Il n'y a pas vraiment de grande famille de la musique, les gens bougent. Il pense qu'il faudrait plus de jeunes dans le milieu, qu'ils puissent se former avec des gens plus vieux.

00:08:07
Il parle des remix, il ne pense pas être le créateur des remix même s’il a apporté beaucoup à la musique dans les années 70. Il faisait des maxi et les gens le pesaient fou, puis c'est devenu normal. Il a plus apporté dans les arrangements, dans la manière de faire de la musique.

08:55
Le rap c'est une nouvelle forme d'expression, c'est une forme d'art. Il a y de bonnes choses comme de mauvaises. Les bon rappeurs, créatifs ont un futur dans le milieu.
Cela ne peut pas forcément faire avancer la société, mais faire comprendre comment les jeunes se sentent. C'est un moyen pour les jeunes de s'exprimer, de parler, crier et de sortir leurs frustrations.

00:10:10
La vie a été très bonne avec lui, il est comme tout le monde, et la vie a été très bonne pour lui et sa famille et il est très content de sa vie et de ce qu'il en a fait.

00:10:55
La scène est très importante pour lui. Les gens achètent votre musique et ils veulent vous voir en vrai. Il essaie de faire la même chose sur scène que sur album mais en plus puissant. Il est sur scène avec un grand orchestre, il fait de la musique à 360 degrés, avec plus de 20 musiciens. Ce son se retrouve dans tous les albums qu'il a fait. C'est important pour lui de rendre ce qu'il y a en live et sur album

00:12:50
Les voyages ont été une des meilleures choses du fait d'être artiste, de pouvoir comprendre comment les gens vivent, de respecter les cultures.

00:13:20
Il n'a jamais été un rêveur, mais il a toujours eu des visions, des choses qu'il voulait faire, des gens avec lesquels travailler, comme Quincy Jones, Daddy Kan, ou Lisa Stansfield. Il ne sait pas ce que sera le prochain.

00:14:00
3 Vœux: la santé pour lui et sa famille, la paix sur terre entre les hommes et plus d'amour pour nos enfants.

Savary, Thierry

Interview de Gilberto Gil

Interview du chanteur et guitariste brésilien Gilberto Gil par Thierry Savary et d'autres journalistes.

Enregistrée lors de son passage au Cully Jazz festival en mars 1992.

[Interview très philosophique, spirituelle, beaucoup de digressions]

Il parle des musiciens de sa génération qui se caractérise par la guitare et la voix. Au fur à mesure de leurs carrières il y a eu une évolution, vers la guitare électrique ou la musique folklorique, mais ils ont tous débuté par la guitare et voix.

00:01:25
Quand ils chantent en solo, cela devient plus profond. On peut faire passer plus clairement la qualité d'âme, la personnalité, le détail de la voix et des paroles. La communication est alors plus chaude et plus intense.

00:03:00
Avec un groupe, la proportion de chansons calmes, douces et romantiques est moins importante que les musiques énergétiques. Dans un concert seul, il fait au moins la moitié de chansons plus calmes.

00:03:43
Il parle de sa vision de la politique, de son expérience politique, Pour lui ce n'était pas un but en soi, mais plutôt une expérience complémentaire. Il a une vision un peu naïve de la politique.

00:06:40
Il parle de Bahia, il y a beaucoup d'artistes qui viennent de là-bas. Il y a peut-être un peu de magie là-bas. Ils font partie de la base, une impulsion, ce qui donne à la ville qui a beaucoup de créativité.

00:08:45
Il parle de la couverture de son album, sur laquelle figure une sorte d'antenne. C'est un symbole de la vie communautaire, simple, traditionnelle des gens de Bahia. C'est un symbole de la communication, des nouveaux moyens de communication qui vont très vite, par rapport à la tradition.

00:10:45
Après la conquête du monde par les technologies, la science, etc., on retourne à un monde où les qualités régionales manquent, et on commence à s'apercevoir de la nécessité de retourner aux ressources. Il parle de la dualité du monde, de la standardisation et en même temps l'émergence de la dimension régionale.

00:13:00
En Europe, avec la standardisation musicale, on voit que les musique cherchent les éléments traditionnels régionaux.
[Discussion presque philosophique, sur l'être humain, la vie et la mort]

00:16:25
Il parle de sa reprise de Djavan, "Sina" , un morceau qui a beaucoup été repris. C'est une chanson qui va surement rester comme un symbole d'une génération, symbole de transition musicale.

Savary, Thierry

Interview de Just Two

Interview d'Elisabeth White, chanteuse du groupe suisse Just Two, par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur album.

Elle chante et se présente.
Ils ne sont pas vraiment un nouveau groupe. Elle vient d'Australie, puis elle a été aux USA, puis depuis 4 ans elle vit en Suisse. Elle a joué avec d'autres musiciens avant de rencontrer Georges. Depuis 4 ans, ils ont déjà fait entre 300 et 400 concerts.

Ils sont 4 sur scène, mais en fait ils sont deux, d'où le nom du groupe. Ils engagent des musiciens pour les shows et les enregistrements. Au début ils voulaient être un groupe, mais il y avait toujours des problèmes. Alors ils se sont lancés les deux, et engagent des musiciens.
Actuellement, ils font 120 concerts par an.

00:02:00
Elle pense que ce n'est pas difficile de faire de la musique en Suisse. Il y a beaucoup d'opportunités. Ils peuvent jouer dans beaucoup d'endroit différents, dans des festivals.

C'est un métier assez dur au début, on voit beaucoup de choses, et il y a beaucoup de gens qui te mentent. Mais maintenant ils ont signé avec BMG qui travaille dans le monde entier.
Elle n'a jamais voulu être une star, mais elle a toujours travaillé dans le monde de la musique, comme Georges. Bien-sûr que leur but c'est d'en vivre en Suisse et de faire des disques.

00:03:30
Elle a commencé la musique quand elle avait 5 ans. Elle pense être faite pour la musique. Elle a appris le piano, et passé beaucoup de temps dans les clubs.

00:04:00
Depuis qu'ils sont signé avec leur label, ils ont passé à un autre niveau de leur carrière.

04:30
Elle ne sait pas si leur musique va s'exporter. Ils font de la musique qui leur ressemble et qui vient du cœur, et si ça s'exporte tant mieux.

00:05
Même si elle aime l'album, on peut toujours changer des choses avec le recul. On n'est jamais complétement satisfaits dans la vie.

Elle pense que les gens ne peuvent pas vivre sans musique. Même si les gens ne jouent pas d'instruments, on chante, on siffle, tout le monde a besoin de musique.

00:06:15
Elle a toujours des rêves, elle espère que cet album se vendra bien, qu'elle aura d'autres enfants. Elle espère aussi un jour faire une grande tournée, dans de grandes salles.
Chanter dans une petite salle ou une grande, on a les mêmes émotions. Dans une petite salle c'est encore plus fort car on peut voir et sentir les gens, dans une salle de 12'000 personne on ne peut que les entendre.

00:08:00
Le meilleur dans ce travail c'est de rencontrer plein de gens, et que les gens applaudissent à la fin de son travail.
Les points négatifs, c'est qu'il y a beaucoup de hauts et de bas, même si c'est partout. Le pire c'est si tu vends beaucoup de disques et après plus personne te veut. C'est triste.

00:10:00
3 vœux: plus de guerre, la liberté et la santé

Savary, Thierry

Interview de Dee Dee Bridgewater1

Interview de la chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater par Thierry Savary.

Enregistrée le lendemain de son concert à Morges le 13 mai 1992.

Elle est née dans un environnement musical, mais elle a fait des études pour devenir plutôt écrivain. Puis elle a trouvé que la musique était plus facile pour elle et elle a pris cette route.
Son père était trompettiste et voyageait beaucoup, mais elle ne le suivait pas.
Elle aime voyager, son métier fait qu'elle a l'habitude de beaucoup bouger, mais elle préfère n'aime plus vraiment cela, elle n'aime pas vraiment les tournées. Elle fait de petites tournées. Lorsqu'elle était dans la comédie musicale Sophisticated Ladies elle a fait des grandes tournées mais pas à son compte.

00:02:00
C'est un peu plus dur pour une femme de trouver sa place dans le milieu, c'est surtout dur pour les hommes de l'accepter. Elle doit jouer le jeu et passer par des intermédiaires hommes pour obtenir les choses plutôt que par soi-même. Depuis 2 ans sa carrière marche mieux car elle fait les choses elle-même. Avec les managers, ils veulent imposer leurs idées.

00:03:25
Elle s'est rendu compte que sa carrière prenant un grand tournant quand elle a fait un duo avec Ray Charles. Elle s'est rendu compte que le regard des gens changeait, et qu'elle était parmi les grands, considérée comme une grande chanteuse.
Sa rencontre avec Ray Charles a été très forte, ça a changé sa carrière. Chanter avec lui était inoubliable, il a une façon extraordinaire d'interpréter les chansons. Il a beaucoup aimé sa voix pour leurs différences.
Elle était très stressée, ne pouvait pas chanter. Il a été très gentil et lui a dit que sa voix l'avait inspiré pour chanter d'une nouvelle manière, de faire quelque chose de nouveau.
Ray Charles fait partie des artistes qui arrivent à mettre un "tampon" sur une chanson, qui sont mariés, liés avec la chanson après.

00:06:45
Elle a la chance de toujours avoir chanté, elle n'a jamais pris de cours, elle apprend vite et a l'oreille. Ce n'a jamais été difficile, elle n'a pas dû travailler, c'est un don

00:07:45
Elle a fait du théâtre, et notamment incarné Billie Holiday. Elle la considère comme l'une des plus grandes chanteuses, c'était difficile d'incarner quelqu'un comme elle, fascinant mais dur. Elle a eu beaucoup de propositions mais elle a dû arrêter car elle a eu de la peine à retrouver sa voix. Elle a eu beaucoup de succès avec ce spectacle mais elle n'a plus envie.

00:10:00
Pour elle, la scène c'est aussi un peu du théâtre, elle intègre aussi le théâtre dans ses spectacles, elle joue avec l'espace mais ce n'est pas figé. Elle change des choses en fonction de comment elle se sent, du public. Elle est à l'aise dans l'espace scénique grâce au théâtre.

00:12:30
Elle a eu beaucoup de prix dans sa carrière, celui qui l'a le plus touché c'était celui pour meilleure actrice en Angleterre pour Lady Day car un rôle dramatique et pas une comédie musicale. C'était un grand moment car elle associe le théâtre avec l'Angleterre.
L'autre grand moment c'est le Grammy Award de la meilleure chanteuse de jazz en 1990, pour un disque fait "comme ça", avec un trio de musicien qui n'était pas vraiment le sien.

00:14:10
Elle habite à Paris, elle a toujours été attirée par la France et Paris. Elle est tombée amoureuse de cette ville, mais comme toutes les grandes villes c'est fatiguant et elle habite un peu à l'extérieur. Elle découvre des choses chaque jour, elle aime beaucoup l'architecture française. C'est une ville très romantique.

00:15:40
Elle n'écoute pas vraiment de chanson française même si elle habite à Paris. TS lui parle de chanteuses françaises qui font un peu du jazz comme Liane Foly. Elle remarque qu'il y a une ouverture de la chanson française pour des choses plus internationales, plus compétitives avec d'autres pays. Il y a un mouvement pour s'exporter, des groupes qui mélangent la chanson française avec des choses plus internationales et elle pense que ce mélange c'est l'avenir.

00:17:50
Elle prie beaucoup, elle est dans le milieu depuis 22 ans et il y a des moments un peu difficiles, il y a des gens qui essaient de la faire tomber car elle a du succès. Elle essaie de se dire que c'est mieux d'avoir ces problèmes que d'être moins connue. Elle est plus distante et plus renfermée à cause de ça. Elle n'a plus confiance dans les gens et est un peu malheureuse. Elle va faire un peu plus de théâtre.

00:20:15
3 vœux: faire un grand rôle dramatique au cinéma, être une bonne productrice de musique et de théâtre et la paix dans le monde-

Savary, Thierry

Interview de Pat Orchard

Interview du songwriter britannique Pat Orchard par Thierry Savary.

Enregistrée lors de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Il ne pensait pas faire de la musique depuis enfant. Il cherchait un moyen de gagner de l'argent et ne voulait pas mendier. Il s'est mis à la guitare comme ça et a commencé à s'y intéresser

Maintenant qu'il joue plus, il commence à réfléchir différemment. Plus il joue, et plus les gens sont intéressés. Les choses se mettent en place.

Avant il jouait dans la rue, mais jouer toujours à la même place rend à l'aise et cela devient donc ennuyant. Il aime les challenges, parfois il joue des chansons qu'il vient de terminer ou qui ne sont pas terminées sur scène.

Le public donne du courage sur scène. Il ne connait rien au jazz mais en comprend la liberté. Il n'est pas fort au niveau technique mais considère cela comme une forme de liberté.

Savary, Thierry

Interview de Incognito

Interview de Jean-Paul 'Bluey' Maunick, guitariste du groupe d'acid jazz britannique Incognito, par Thierry Savary.

Enregistrée lors de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Bluey explique que cela fait 10 ans qu'il rêve de venir à Montreux, que tous les musiciens parlent de jouer ici. Mais malheureusement il a constaté ici que les prix des billets sont trop chers, c'est surfait. Il pense qu'ils ne prennent pas en considération les artistes car ils doivent jouer à 12 sur une scène pour 3 personnes.
Ils vont jouer pour les gens mais il aimerait remettre les choses à leur place car la musque ce n'est pas juste pour rapporter de l'argent, c'est pour les gens.

Pour un musicien si tu n'as pas de respect et que tu ne te préoccupe pas des gens, cela ne veut rien dire. Mais aussi pour toutes les autres parties de la vie, pas que pour les musiciens.

00:01:10
Il parle du groupe. C'est un partage de musique, une espèce de chimie entre 12 personnes sur scène qui s'exprime d'une seule voix. Le public est sensible au message du groupe. Pour arriver à ça il faut du respect, pour que chacun puisse parler et jouer.

C'est surtout un groupe de live. Quand on apprend un instrument c'est pour ça par pour le studio. On commence avec un point de vue scénique. Jouer devant des gens qui te donnent un retour. Quand on fait un disque on peut être très content mais on ne voit pas la réaction du public.

Il se définit comme un groupe de funk premièrement et ensuite aussi un groupe de jazz. La part de jazz c'est un apport de liberté dans le rythme, comme quelque chose de spirituel.

00:03:05
La meilleure réaction de la part du public c'est qu'il aime leur musique. Ils ont fait une semaine en Allemagne et ont rencontré le meilleur public qu'ils aient jamais eu. Surtout un concert à Hambourg, le plus grand concert pas en taille du public mais en émotion.

L'émotion c'est la chose la plus importante. C'est ce qui ne va pas avec beaucoup de musiques aujourd'hui, et ce qui ne va pas ici à Montreux. Ça va devenir une chose morte, des concerts pour une élite. Ils veulent être ouvert au public, à tout le monde. C'est le message de Miles Davis, il ne faut pas le perdre. Chacun devrait trouver sa voix et s'exprimer avec sa propre voix.

00:05:23
La définition d'une bonne chanson: elle doit toucher émotionnellement et rendre joyeux ou triste. Elle peut aussi rappeler quelque chose, être en accord avec un humeur, comme une photographie. . Une chanson touche au fond du cœur, elle rappelle la joie ou la tristesse d'une période vécue. Il cite Marvin Gaye ou Stevie Wonder.

00:06:45
Il parle de leur reprise de Don't you worry about a thing de Stevie Wonder

00:07:16
Il donne sa définition de la richesse: le bonheur, le contentement personnel.

Et de la pauvreté: on la voit tous les jours. C'est beaucoup de tristesses, beaucoup de gens sans âme qui font passer la guerre en premier avant les gens. La pauvreté du cœur aussi.

00:08:12
L'amour qui dure toujours c'est très dur. Les seules personnes qu'on peut aimer toujours ce sont les enfants. Une femme, on choisit de l'aimer, on doit travailler à ça.

00:09:22
Le futur, ce sont les enfants. On doit penser aux autres, il est optimiste sur le futur car les gens combattent les injustices dans le monde. La génération est plus consciente de ce qui se passe.

00:10:20
La musique lui a apporté beaucoup, le fait de pouvoir voyager, de voir le monde. La meilleure chose c'est la musique en soi, c'est comme une drogue dont il a besoin tous les jours.

00:11:00
La situation des musiciens noirs en Angleterre s'améliore mais ce n'est pas encore idéal. Ils doivent payer pour leurs clips, ils n'ont pas encore ouvert les portes. Il faut encore beaucoup de travail. Il cite beaucoup d'exemples d'injustices, seules les beaux peuvent réussir

00:12:50
3 vœux: apporter du bonheur à sa famille et une vie confortable, pouvoir jouer avec le groupe jusqu'à la fin de sa vie, et vivre un jour la fin du racisme partout dans le monde.

Savary, Thierry

Interview des Innocents

Interview du groupe Les Innocents par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Fous à lier"

La première question porte sur le nom du groupe. Un rapport à une certaine naïveté, qu'ils ont conservée. Il n'y a pas trop de décalage même après 10 ans.
Lien avec l'enfance, "pure et candide qui ignore le mal". Définition qui leur correspond.

00:01:15
Jay Alanski a travaillé avec eux, il a rencontré Gil Caplan pendant ce temps d'ailleurs. Bons souvenir, une rencontre qui est arrivée au bon moment, même si ce n0'est pas facile de travailler avec lui. Une rencontre importante pour le groupe.

00:02:00
Le premier album s'est fait après une rupture avec d'anciens membre, ils ont fait l'album très facilement en trio. Ils ont pris un producteur pour son nom mais il n'y pas vraiment eu de feeling. Donc le premier album facile, puis ils ont rencontré Mickael et sont partis en tournée. Le deuxième a été plus difficile.
Album qui n'a pas eu un grand succès. Ils ne sont pas très contents de la production, mal fait au niveau de la promotion. Echec commercial pour la maison de disque, mais pour le groupe c'est une bonne expérience.
Donc pour le deuxième album il fallait faire un disque qui se vende.

00:04:55
Ils ont démarré une tournée acoustique après le deuxième album. Ils avaient travaillé avec un batteur qui ne faisait pas partie du groupe. Dons ils ont décidé de faire une tournée en acoustique, et ont rencontré Mickael à ce moment-là. Ils ont été surpris de l'accueil du public, et comme ils aimaient faire cela ils ont continué pendant 2 ans.

00:06:15
Mickael jouait au début du tambourin! Mais il est batteur et pas percussionniste. Comme il les connaissait et les aimait bien il a accepté. Petit à petit il a ajouté des éléments pour retourner à une batterie depuis les percussions. Durant 2 ans ils ont ajouté des choses.

00:08:40
Ils ont aussi joué dans des lycées, sur l'initiative du Ministère de la culture. Ils ont été les premiers. A cette époque ils ont joué dans beaucoup d'endroits, des restaurants ou des mariages aussi. Avant chaque concert au lycée il y avait un petit débat avec les étudiants. Les réactions et les questions des étudiants variaient d'une école à l'autre.
Mais ce n'était pas une tournée de lycées, c'était juste durant quelques semaines. Ce n'est pas comme des tournées qui existent par exemple en GB ou aux USA. C’étaient des concerts comme les autres, pas vraiment une expérience particulière. Il y avait beaucoup d'intervenants différents qui défendait son domaine. Pas vraiment concluant.

00:12:38
Il a fallu 14 mois pour sortir le deuxième album, ce qui est long. Ils avaient beaucoup de pression, car ils devaient vraiment faire un album qui ait des "atouts commerciaux". Donc durant un an il fallait faire coïncider l'idée de bonne chanson du groupe et celle de la maison de disques. C'était un processus intéressant, de voir qu'une même chanson retravaillée peut changer de statut. C'était difficile, mais ils n'ont pas assez de liberté car ils n’ont fait que deux albums, donc ne pouvaient pas se produire eux-mêmes. C'est pour cela que ça a pris du temps, car après plusieurs refus il faut du temps pour composer une nouvelle chanson. D'où le titre de l'album "Fous à lier".
Mais en même temps le groupe est ressorti plus soudé de cette expérience.

00:17:00
L'avis du public c'est finalement ce qui compte le plus. La seule victoire d'un disque c'est déjà d'exister et que les gens qui ont participé à sa création en sont satisfaits. C'est un projet qui a été difficile. Maintenant ils espèrent que ça marche pour pouvoir en faire un autre.

00:18:30
Mickael, même s'il a du caractère a pris une place secondaire. En tant que batteur et du fait qu'il soit arrivé après il n'a pas pris une grande place. Dans l'album il y a de la batterie mais elle ne ressort pas, pour que tout sonne bien. Sur scène c'est différent, il prend plus de place. Mais c'est le problème du batteur, il est là pour servir les autres, surtout dans un groupe qui fait de la chanson. Ils ne font pas de la musique mais de la chanson. Personne ne doit se mettre en avant. Il pense qu'on ne l'entend pas jouer mais il est fier de ça, ça lui a apporté un peu de maturité.

00:22:00
La chanson est à privilégier, le texte, le chanteur. Une bonne chanson peut en être une pour différents critères.
Ils cherchent à faire ça car ils savent que c'est leur qualité. Ils ne sont pas assez bons musiciens, ils n'ont pas un son de groupe particulier, ils ne font pas d’expérimentation.... La seule chose qu'ils savent faire c'est de faire de la chanson.

00:24:40
Ils parlent des violons dans l'album. Ils ont travaillé avec un arrangeur, alors que sur le premier album ils avaient travaillé avec des machines. Pour cet album ils voulaient quelque chose de proche de ce qu'ils font sur scène. Ils voulaient quelqu'un d'extérieur, pour que les chansons puissent rester brutes et jouer sur scène sans les arrangements sans que cela détonne. Ils ont voulu faire un album où tout le monde jouerait de vrais instruments.
Chaque album, chaque projet a une logique interne. Pour cet album il a duré 14 mois, ils espèrent réaliser le prochain en moins de temps.

Savary, Thierry

Interview de Art Mengo

Interview de Art Mengo par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son deuxième album.

Il était malentendant étant enfant, et il a découvert sa passion pour la musique avec un petit clavier à l'âge de 12 ans. Après son opération il a découvert qu'il arrivait bien à analyser les sons, et il n'a jamais quitté la musique.
Il a toujours été soutenu par ses parents, même lorsqu'il a décidé d'arrêter ses études. Il leur rend donc hommage dans une chanson en espagnol dans son dernier album. Même s'il venait d'une famille modeste, ses parents étaient immigrés espagnols, ils se sont mis en 4 pour pouvoir lui permettre de faire de la musique.

00:02:15
Il a eu une période où il avait besoin d'apprendre la technique pianistique, il a joué dans des bars et il a joué avec des trios et après il a eu besoin de s'éclater il a joué aussi avec des groupes

00:03:00
Il parle de Toulouse, sa ville d'origine. Pour lui c'est un grand village, avec un centre-ville. Il aime avoir ses repères, il évolue avec plus d'aisance. Peut-être à cause de ses origines, de ses parents immigrés, il a eu besoin de plus de repères, de racines. Même si ses racines sont espagnoles avec ses parents, que la culture espagnole a toujours été très présente dans son éducation.

00:04:15
Il parle de ses débuts.
Il a eu des galères pour vivre, car ce n'est pas facile d'avoir des contrats. Quand il a décidé avec l'auteur de ses chansons de faires des maquettes, tout est allé très vite. En 2 mois il a dû faire un album. Le départ a été très rapide, même si après il a quand même eu quelques galères.

00:05:25
Il ne pensait pas que le métier serait comme ça, il pensait qu'il aurait bien plus de liberté, il idéalisait le métier. Il est conscient quand même d'être un privilégié, même si le métier n’est pas toujours facile.

00:06:30
TS lui demande si la reconnaissance est importante pour lui.
Il fait long pour faire des albums, il a mis 1,5 ans entre deux singles. Il essaie de prendre un peu de temps. Pour la promo, faire une pause c'est plus compliqué après. Il a eu cette reconnaissance avec les Victoires de la musique, ça donne envie de continuer, et donne une énergie très positive.

00:08:00
Peur de la panne d'inspiration?
Il n'a pas peur pour l'instant , mais pour les années à venir. Il parle de Paul McCartney, qui a fait des chefs d'œuvres et dont les derniers albums sont catastrophiques. Il pense que l'inspiration se perd et cela l'angoisse. La peur de savoir où il sera dans 10 ans.

00:09:15
L'importance de se renouveler aussi.
Il aimerait vraiment se renouveler. Il n'a pas peur de perdre l'inspiration pour faire des titres faciles car tout le monde peut le faire. Il pense que c'est important de faire ce dont on a envie, ça doit se ressentir

00:10:00
TS parle d'un éclatement des styles, d'une liberté sur le deuxième album
Sur le premier album, AM parle d'une "boulimie", envie de montrer tout ce qu'il faisait. Sur le deuxième album il avait déjà les arrangements en tête et il fallait les transmettre à des musiciens. Il a cherché des musiciens à Toulouse, des jeunes. Cependant le batteur était étranger, le batteur de Marvin Gaye. Il fallait un bon batteur. Le feeling est bien passé, il a bien compris ce qu'AM voulait.
C'est un album live, il voit ça comme une sorte de retour à ses débuts. Mais avec des grands musiciens c'était différent. Il est revenu à des choses acoustiques, il voulait revenir à quelque chose de simple. Si une chanson est belle au piano, elle est belle peu importe comment on l'habille

00:12:50
TS parle du fait qu'il réalise lui-même.
AM explique qu'ils sont trois à travailler sur la réalisation, lui et deux ingénieurs. Il aime beaucoup le travail en studio, le rendu. Cela lui tient à cœur, il va même prendre un studio chez lui.

00:14:00
TS: Est-ce que c'est une idée de chanteurs, pour s'assurer que la voix sera bien travaillée.
AM explique qu'il n'est pas dans cette idée, c'est comme de se voir à la télévision. Cela le gène d'entendre sa voix, il a plutôt tendance à baisser. Mais il aime travailler les autres instruments. Il aime surtout le côté laboratoire, expérimentation du studio.

00:15:10
Il joue plusieurs instruments, mais il ne pense pas être instrumentiste à cause de son niveau. Mais ce niveau suffit pour ce qu'il fait.

00:15:50
TS aborde Patrice qui lui écrit ses textes.
Ils se sont rencontrés à l'âge de 14 ans. Il y a du travail car il n'y a pas de résultat magique. Ils récoltent les fruits de leur travail. Patrice a toujours baigné dans la littérature, son père était éditeur, il a côtoyé Camus étant enfant. Il écrit beaucoup. Il écrit des poésies, pas des textes de chansons. La musique vient après le texte.

00:18:10
Pour TS ses paroles reflètent les profondeurs de l'âme.
Pour AM les paroles qu'il écrit lui correspondent car ils communiquent beaucoup, ils ont beaucoup d'échanges. Mais c'est aussi une écriture basée sur des fantasmes, pas des choses vécues. Ils ont une vie normale, mais il fantasme beaucoup sur des choses difficiles à vivre. Il aurait du mal à faire des chansons sur du vécu.

00:19:50
TS parle de la chanson Gino, qui parle de laisser passer des choses.
AM fait partie des gens qui se retournent, il pense qu'on vit plus dans la mémoire, car on arrive à y retirer des choses essentielles. ON peut y repérer des erreurs. Mais Gino c'est quand même un texte un peu humoristique. C'est une histoire qui est arrivé un peu à tout le monde, de cacher d'avoir mal vécu une rupture.

00:21:30
Sa manière d'extérioriser des choses c'est surtout par le chant, et la composition. C'est une thérapie, qui permet d'extérioriser. Faire une création et la jouer ça permet d'aller mieux dans la vie réelle.
C'est un moyen d'évacuer, comme certains font du sport. AM est très introverti, timide, et le fait de faire de la musique et extérioriser c'est une façon de se soigner un peu.

00:23:00
40 ans la femme. C'est une chanson fantasme. Il parle d'une prof qu'il a eu au collège, qu'il a grandi avec cette fascination car on lui a inculqué que c'était inaccessible.

00:24:30
L'important pour vivre avec une femme?
AM pense qu'il faut beaucoup de compromis malheureusement. Pour être artiste il faut être un peu déçu. Il avait beaucoup idéalisé l'amour et les relations et il a été beaucoup déçu. C'est pour ça qu'il fait des titres, il enjolive l'amour dans la musique. Il pense que ce n'est pas possible de faire toute une vie à deux, que c'est quelque chose qu'on nous a inculqué depuis toujours.

00:26:00
Les musiciens partagent leur vie avec la musique surtout, mais aussi avec beaucoup de filles dans les concerts! La musique c'est un bon moyen de séduire, une femme sera toujours en admiration devant l'artiste. Les musiciens sont de grands séducteurs, grands séducteurs frustrés même.

00:27:00
Les jeux de mots dans les textes
AM parle de "garde amour". Ils ne trouvaient pas de titre pour le premier album, et pour le deuxième ils ont décidé de d'abord trouver le titre et ont tout construit en fonction de cela.

00:28:00
Le rapport entre les deux albums.
AM ne se récoute pas. Le deuxième album il ne l'écoute pas, mais il prend du plaisir à écouter le premier. Peut-être une relation sentimentale, vision surement un peu tronquée.

00:29:00
La musique c'est beaucoup d'angoisses, de boules à l'estomac, mais en même temps c'est une grosse éclate. Vibre de ce qu'on aime c'est une grosse éclate, peu importe le métier. Le fait d'avoir trouvé sa voix c'est déjà quelque chose qui renforce l'équilibre.

00:29:45
3 vœux: le fait de vivre de la musique c'est déjà un vœu donc continuer à en vivre. La deuxième serait de pouvoir s'ouvrir, de faire des musiques de films, s'inspirer du visuel et plus du mot, travailler sur autre chose, utiliser la musique d'une autre façon. Le troisième c'est d'avoir une vie privée inchangée, que la musique n'empiète pas sur la vie privée et garder un jardin secret, privé.

Savary, Thierry

Interview des Neville Brothers

Interview de Charles Neville des Neville Brothers par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de leur album "Family Groove".

Avant la création des Neville Brothers, chaque membre de la famille jouait avec d'autres groupes. Tout au long des années 60 et 70. Charles jouait dans "The Meters", Aaron dans "The soul machine". Il a aussi joué avec d'autres groupes dans le pays, et même vécu à New York. Il a joué avec John Hammond, John D and the Starlighters, Johnny Taylor et d'autres encore.

00:00:50
Il parle de comment s'est fondé le groupe. En 1976, ils étaient tous à la Nouvelle Orléans pour enregistrer un album avec leur oncle. Ils ont décidé de rassembler la famille et de refaire un groupe. Ils avaient déjà joué ensemble avant et cet enregistrement avec leur oncle les a à nouveau réunis.

00:01:30
Pour lui, l'esprit de famille c'est l'énergie qui les lie les uns aux autres, et leur permet de jouer ensemble et qui les lie aussi aux autres membres de la famille.
Il y a aussi d'autres membres dans le groupe mais ils sont comme la famille maintenant.

00:02:10
Il parle d’un morceau de l'album qui mélange un chant Maori avec un chant d'église qu'ils chantaient petits. C'est pour refléter que les deux cultures sont proches même si elles sont très éloignées géographiquement. Ils ont travaillé avec des gens d'autres parties du monde. Ils pensent qu'en terme d'énergie, on est tous membres de la même grande famille, du monde.

00:03:20
Ils ont grandi dans un environnement propice à la musique. Il y avait toujours de la musique quand ils étaient petits, il y a toujours de la musique partout à la Nouvelle Orléans, à chaque moment du jour, chez les voisins, dans chaque moment de la vie.

La musique à la Nouvelle Orléans est encore importante dans la façon de vivre à la Nouvelle Orléans. La musique est faite pour exprimer l'esprit, comment les gens se sentent. Les gens aiment ça, ils aiment partager cette énergie.

00:05:00
Spirituellement, la présence d'une force spirituelle, d'énergies est plus forte à la Nouvelle Orléans qu'en n'importe quel autre endroit. C'est plus reconnu par les habitants. Les choses sont influencées par une présence spirituelle. C'est l'énergie de Dieu et de nos ancêtres, l'énergie du pays lui-même de cet endroit qui a joué un rôle important pour la vie aujourd'hui.
Dieu est important pour eux, c'est l'essence de la musique. La musique c'est l'expression de l'énergie divine en nous.

00:06:05
Il y a encore des gens qui parlent français, enfants ils parlaient français et créole à la maison à cause de leur grand-mère qui vient de la Martinique. Il y a encore des gens qui parle français, créole ou cajun.

00:06:30
Il parle aussi de la zydeco, qui est une combinaison entre l'influence cajun et le rhythm’n’blues de la Nouvelle Orléans.

Le blues est important aussi, il est influencé par les rythmes propres à la Nouvelle Orléans et par le fait que la musique est considérée ici comme l'expression des pensées.

00:07:15
Mardi gras est un événement très particulier, il y a toujours de la musique à cette époque. Il y a de la musique partout, pas seulement dans les clubs. Il y a des groupes de tous les niveaux qui peuvent jouer dans la rue. Les Neville Brother n'ont pas joué depuis longtemps dans la rue à Mardi Gras mais ils jouent toujours dans un club.

00:08:15
La musique aide à réunir les gens, casser les barrières. Il y a de bonnes relations entre les musiciens noirs et blancs.
A la Nouvelle Orléans ils sont connus maintenant et considérés comme faisant partie de la famille Nouvelle Orléans. Ils représentent cette famille partout où ils vont, partout où ils jouent.

Ils se sentent proche de l'Afrique par leurs ancêtres et par la musique. Ils ressentent les racines africaines à travers la musique qui est faite de la même manière et qui connecte l'esprit.

00:09:45
Il pense que le succès signifie d'être capable de jouer et faire de la musique, de voyager et de la partager. Cela ils le font depuis des années. Cependant le succès commercial, passer à la radio c'est difficile car cela ne dépendant pas de leur volonté. Ce qui doit arriver arrive, on ne peut pas influencer tout ce qui nous arrive, il y a des choses qui doivent arriver

00:10:55
Les mauvais côtés du fait d'être musiciens c'est que les succès ne dépendent pas vraiment de soi, mais de ce qui se passe dans le business, les disques et les radios et cela n'est pas sous le contrôle de l'artiste. C'est le point négatif.

00:11:30
Ils chantent tous dans le groupe. Ils décident qui va chanter en fonction du contenu de la chanson. Les chansons d'amour sont pour Aaron, les chansons plus fortes pour Cyril. L'entre deux c'est pour Charles et les rythmes funky pour Art.

Aaron a une voix très spéciale, c'est un don de Dieu.

00:12:23
Il y a une évolution sur cet album, il est plus accessible au public et à une diffusion radio. Il y a un son qui lie toutes les chansons.

La musique est un moyen de communiquer son point de vue et ses sentiments par rapport aux choses, et il espère que cela peut faire une différence et changer des choses.

Voyager peut-être difficile mais cela permet de rencontrer des gens, de partager la musique et apprendre des choses sur leur vie et leur culture, leurs différents points de vue. On remarque qu'il y a beaucoup de choses pareilles dans le monde.
On peut sentir l'atmosphère des endroits où on va jouer.

00:13:45
3 vœux:
Que les gens puissent s'unir, faire la paix et s'apprécier les uns les autres, que la musique puisse être la religion à travers le monde, et qu'il puisse continuer à partager sa musique aussi longtemps que possible.

Savary, Thierry

Interview de Céline Dion

Interview de Céline Dion par Thierry Savary.

Céline Dion parle du fait que la musique c'est une histoire de famille pour elle. Elle a 13 frères et sœurs, et tout le monde dans sa famille chante, ses parents sont musiciens aussi.
Dans sa famille tout le monde l'encourage, c'est son grand support
Il y a quelques membres de sa famille qui ont fait des disques, mais ils ont arrêté en ayant une famille. Il faut tout donner pour faire une carrière de chanteuse dans le show business. Le talent ne suffit pas, il faut beaucoup de travail.
Elle joue de certains instruments mais juste pour le plaisir, elle n'a pas le niveau pour faire plus.

00:02:10
Elle a enregistré son premier album grâce à sa mère. Elle voulait chanter, et sa mère a dit d'accord mais professionnellement. Elle lui a écrit une chanson, son frère et elle ont fait une démo chez eux, puis ils sont allés faire une démo dans un studio. Elle avait 12 ans, et elle a rencontré son impresario avec lequel elle travaille encore.

00:03:13
Quand elle a enregistré la chanson de sa mère "Ce n'était qu'un rêve", elle était stressée, mais pas impressionnée car elle ne trouve pas qu'un studio d'enregistrement soit impressionnant. Mais elle était très nerveuse pour cette première expérience. Elle a enregistré en live, cela ne se fait plus aujourd'hui.

Pour l'aider à réussir, elle a toujours pu compter sur le soutien de ses parents, de sa famille. Il faut aussi avoir "le flair" pour trouver la bonne compagnie de disques, des gens qui travaillent pour que tu réalises ton rêve, pas juste un projet.

00:05:10
Elle a toujours eu de la chance depuis le début de sa carrière, elle a toujours eu des gens bons autour d'elle.
Elle croit au destin, au timing, au travail et à la chance. Mais énormément au destin. Elle pense que ce qui lui arrive devait arriver.

00:06:10
Il faut aussi de l'ambition, "je ne crois pas que tu puisses trouver quelqu'un qui veut plus que moi". Elle dit que quand elle veut quelque chose elle finit par y arriver, elle s'y consacre.

00:06:35
Elle parle de ses prix. Il n'y en a pas qui lui font plus plaisir que d'autres, ils font tous plaisir. Juste d'être nominée ça fait plaisir. Chaque fois qu'elle gagne elle pense à remercier les gens qui travaillent dans l'ombre, car on ne peut pas y arriver tout seul. Elle pense que c'est important de remercier la maison de disques, la famille, tous les gens qui ont travaillé pour que tu y arrives.

00:08:05
TS parle de l'Eurovision pour la Suisse.
Son "gérant" est ami avec un suisse, qui lui a proposé la chanson. L'Eurovision n'est pas connue au Canada. Elle ne comprenait pas comment c'était possible de représenter la Suisse. Elle a gagné, elle était très fière. Elle aime bien quand il y a de la pression. Elle ne voulait pas décevoir la Suisse. C'est une merveilleuse expérience.

00:09:30
En studio, il n'y a pas de pression, si on se trompe on recommence. On peut faire des pauses. Sur scène si on se trompe c'est trop tard. C'est pour ça que c'est ce qu'elle préfère, car c'est sa maison, personne ne peut lui faire du mal. Elle a des gens en face, des musiciens. Chanter en live c'est ce qu'elle préfère.

00:10:45
A l'intérieur, elle est timide, pas forcément forte. Mais sur scène elle sent que la force en elle prend tout le contrôle, elle se sent forte, heureuse, bien. Elle se sent elle-même. Quand elle chante, elle est plusieurs personnes. Comme "Meryl Streep" dans un film. Pour elle, quand elle chante, elle chante un petit film, elle voit des images et elle doit devenir ce personnage. Ce qui l'amuse beaucoup. Elle aimerait bien faire des films. Elle a fait une minisérie pour la TV canadienne et elle a eu une satisfaction incroyable.

00:12:40
A la TV elle sent qu'elle fait son travail, pas quand elle chante. Quand elle fait des interviews c'est son travail. Si elle chante que ce soit à la télé ou ailleurs, tant qu'il y a une scène, c'est sa maison.

00:13:25
Elle fait ce métier déjà depuis 11 ans. Elle n'avait pas d'images du métier. Elle fait son maximum. Elle pense qu'elle n'aura jamais fini, qu'elle aura toujours quelque chose à faire.

00:14:40
Une journée sans musique ce n'est pas difficile. Elle aime chanter, mais il y a le travail aussi. Quand elle peut se reposer elle n'a pas envie de chanter, juste se reposer.

00:15:30
Elle est passée par plusieurs étapes, TS lui demande comment elle se sent dans les grandes ou petites salles.
A Montréal, il y a le Théâtre Saint Denis, de 2300 personnes. Il y a 2 ans elle a fait 42 spectacles d'affilée. 2300 personne c'est intime, c'est comme un salon, c'est chaleureux. Elle aime beaucoup ça. Elle a aussi fait le Forum à Montréal, où il y a 15'000 personnes et elle a aussi beaucoup aimé ça. C'est plus rock'n'roll, c'est la fête. Pour le son c'est terrible mais pour l'ambiance c'est mieux, c'est une ambiance de fête. Tu dois crier. Une petite salle c'est plus intime, chaleureux. Elle aime beaucoup les deux ambiances.

00:17:15
Il n'y pas vraiment de liens entre les chanteurs francophones du Canada. Mais s'ils se croisent sur les plateaux télé ils s’encouragent.
Il y a quand même un mouvement de chanson française qu'ils défendent. C'est important de garder la langue pour les québécois. Elle fait les deux, français et anglais et aime les deux.

00:18:25
Parle de Luc Plamondon. Elle a déjà travaillé avec lui sur un album et avait beaucoup aimé cela. Elle a fait des reprises de Starmania. Puis elle a réussi comme ça à le convaincre de travailler avec lui, ils ont fait un album entier ensemble. Ils ont enregistré à Paris au studio de Michel Berger et ont passé un très bon moment.

00:19:50
Il n'y a pas de différence d'enregistrer en Europe ou aux USA. Cela dépend surtout du producteur. C'est une question d'individus.

00:20:40
Plamondon est connu pour la qualité de ses textes. Céline Dion trouve qu'il écrit des textes merveilleux, elle a beaucoup aimé travailler avec lui, il est jeune dans sa tête. Malgré la différence d'âge ils ont été élevés de la même façon.

00:21:50
Dans "Je danse dans ma tête", il y a un passage compliqué. Quand elle a entendu la chanson la première fois ce passage était au synthé. Puis ils ont essayé et ça a marché. Elle a trouvé ça drôle et ils ont gardé la voix au lieu du piano.

00:23:07
C'est aussi un pied de nez au samplig et parce qu'on pensait qu'elle n'y arrivait pas alors elle aurait tout fait pour y arriver. Elle aime essayer avant de dire qu'elle n'est pas capable.

00:23:50
Deux albums en français et en anglais, car elle a deux carrières. Elle aimerait beaucoup chanter dans les deux langues toute sa vie.

00:24:25
Maintenant qu'elle commence à être connue aux USA les gens s'intéressent à ses albums francophones.

00:24:45
Elle ne pense pas que son métier passe trop vite, mais sa vie de tous les jours passe trop vite. De se voir vieillir avant de sentir les choses. Elle se voit et s'entend vieillir mais elle ne le sens pas.
Tout va très rapidement, elle n'a pas le temps de vivre chaque étape, tout va très vite mais elle est comblée.

00:26:00
Elle a prévu une tournée aux USA mais pas encore en Europe.

[Enregistrement coupé, il manque la fin]

Savary, Thierry

Interview de Seis del Solar

Interview du groupe Seis del Solar par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

On les connait pour avoir accompagné Ruben Blades.
Ils ont décidé de former un groupe et faire un album, Ruben en parle déjà depuis des années. Tous les membres ont de l'expérience et ont joué avec e grands artistes du Latin Jazz, comme Miles Davis, Chaka Khan, Ashford and Simpson, David Birne, David Bowie, Michel Camillo, Paquito de Rivera, Tito Fuentes, Celia Cruz et beaucoup d'autres. Les plus grands artistes du genre.
Ils vont continuer à accompagner Ruben mais pour l'instant ils se consacrent à la promotion de leur album solo "Decisiones".

00:01:09
Ils ont un style unique, que personne n'a fait jusqu'à aujourd'hui qui mélange le pop, le jazz, la musique fusion et bien sûr la musique latine car ce sont leurs racines. Ils ont mis ensemble beaucoup d'éléments pour créer ce nouvel album, ce son. Ils espèrent que les gens vont comprendre ce qu'ils font et ils savent qu'en Europe les gens sont plus ouverts à ce style de musique fusion et ils espèrent que le public va aimer.

00:01:50
La plupart des membres viennent de Puerto Rico mais ont grandis aux USA. La plupart sont de la deuxième génération d'immigrés latinos. Ils parlent anglais et espagnol, ils ont les deux cultures. Il y a beaucoup de portoricains à NY, ils soutiennent la musique latina, le courant salsero.

00:03:00
Ruben Blades est un grand artiste. Il a de très beaux textes et a eu beaucoup d'influence sur la musique qu'ils font. Mais ils ont fait beaucoup des arrangements de Ruben, et donc Ruben a adopté le style qu'eux faisait depuis longtemps.

00:03:35
Ils espèrent que le public va apprécier leur son propre et la qualité de leur musique et qu'il y ait une communication avec le public.

00:04:05
NY est une bonne ville pour faire de la musique., NY a le meilleur et le pire de tout. Il y a tellement de musique à NY, sans dénigrer les autres endroits mais NY est unique.

00:04:45
3 vœux: Personnellement il aimerait pouvoir continuer à faire ce qu'il fait mais de plus en plus confortablement et de mieux en mieux. Car c'est parfois dur la vie de musicien. Et pour le groupe, comme c'est leur première expérience et que le groupe débute, il espère que le public va comprendre et aimer ce qu'ils font et soutenir le groupe.

Savary, Thierry

Interview de Malou

Interview du chanteur de flamenco Malou par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Paléo festival en juillet 1992.

Malou explique qu'il est né à Madrid, puis a passé une partie de son enfance en France où il a appris le français. Il a maintenu la langue après son retour en Espagne. Il a décidé de voyager pour faire découvrir sa musique.

Ils ont toujours écouté du flamenco à la maison, son père aime beaucoup ça et l'a initié au flamenco. Son père l'a toujours encouragé. La première musique qu'il a entendue.

Mais il ne fait pas que ça, TS parle même de notes de rock. Il y a un univers plus personnalisé que le flamenco traditionnel dans son disque. Il a gardé les racines du flamenco avec des choses nouvelles, en y greffant de nouvelles sonorités. Il continue à faire du traditionnel sur scène, il part de ça pour faire monter son spectacle vers un style plus évolué. Il essaie d'être créatif et plus actuel.

00:03:30
La musique c'est l'homme entier. Le flamenco ne peut pas être pur, c'est la personne qui le fait qui peut être pure. La pureté c'est celle qui se dégage en étant fidèle à son sentiment.

00:04:00
TS parle de l'image du flamenco gitan. Malou n'a jamais été gitan même s'il les a fréquentés à Madrid. Il explique que le flamenco et les gitans ça ne va pas de pair, le flamenco ne vient pas des gitans. Leur folklore est autre. Le flamenco c'est la musique du centre au sud de l'Espagne. Paco de Lucía n'est pas gitant, et c'est lui qui a mis le flamenco au gout du jour.

00:06:18
TS parle du flamenco comme une musique sui reflète toutes les étapes de la vie. Malou explique que le flamenco en Espagne c'est comme le blues. On chante les joies et les peines, la naissance et la mort. C'est une façon de vivre, toute une histoire. C'est une musique très large, il y a 60 styles différents. On a d'abord chanté le flamenco, la guitare est arrivée après. Et en dernier la danse. Les jeunes sont venus coller d'autres instruments, des congas, des guitares électriques... et il fait partie de ces gens qui essaient de ne pas le faire mourir.

00:08:20
Il chante surtout à l'amour, car il pense que c'est quelque chose qui se perd, que tout va trop vite, et on va tellement vite qu'on ne voit plus les belles choses. Il chante à l'amour au sens très large. Il parle de sa chanson "No partiré" qui parle d'une histoire entre deux insectes par exemple. Il y aussi une chanson contre le racisme. Quand il fait une critique il essaie de le faire de manière constructive. Le thème principal de ses chansons c'est l'amour expliqué à sa façon.

00:10:05
Pour TS le flamenco est une musique de scène, de fête. Malou explique qu'à la base ce n'est pas une musique pour être sur scène, mais pour être jouée en petits groupe, jamais en spectacles. A la base ce sont des chants qui se font uniquement en famille. C'est d'ailleurs risqué de faire du flamenco traditionnel dans un contexte comme Nyon. Mais il aime prendre des risques.

00:11:30
TS les gens ont besoin de revenir à des valeurs plus sures et traditionnelles? Malou pense qu'après un passage aux musiques synthétiques, on voit que les gens ont besoin d'un retour au traditionnel, à l'écologie. Il y a beaucoup de gens qui restent près de la terre.

00:12:50
Est-ce que le destin d'être chanteur? Il pense qu'en partie, mais qu'il y a fallu beaucoup travailler en prenant une métaphore de plante.
Il fait cette musique car il était très bien en chantant et moins à l'école, et le flamenco est tellement riche qu'on ne peut jamais tout savoir, qui est pleine de mystère.

00:14:00
Spiritualité?
C'est une recherche continue la musique, dans la manière de faire sonner les cordes vocales, un mélange de sentiments, une sorte de magie. En ce moment il y a une sorte de sympathie pour le flamenco, mais il existait avant et il restera après.

00:15:00
Définitions:
Richesse: elle se passe à l'intérieur, c'est la richesse humaine
Pauvreté: aussi à l'intérieur, être pauvre d'esprit la pire pauvreté.
Amour: élément principal pour mieux comprendre les autres et soi-même.
Terre: notre petit appart dont on est tous locataires

00:15:50
3 vœux: moins d'enfants qui pleurent, payer à ses parents un tour du monde pour qu'ils puissent connaitre le monde, que les gens s'aiment entre eux et qu'ils oublient les histoires de couleurs et de frontières.

Savary, Thierry

Interview de Jad Wio

Interview du groupe de rock français Jad Wio par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Belluard festival, Fribourg, le 26 juin 1992.

Jad Wio (Denis Bortek et Christophe K-Bye à la base) parlent de leur nouvel album-concept et nouveau spectacle "Fleur de Métal".

Ils expliquent l'histoire de Fleur de Métal.
Les personnages écrits correspondent à chaque musicien.
Ils veulent faire un show cosmique, plus qu'un spectacle, tout un aménagement en fonction des titres. Le show dure 2h.

TS demande s'il y a un mode de vie derrière.
Jad Wio répond que non, mais il y a quand même une sensibilité au travers des événements, une sensibilité masculine moderne.
Au départ Jad Wio c'était un duo, ils ont voulu s'agrandir. Il n'y a pas de direction, si ce n'est l'ouverture du groupe, qui essaie à chaque fois de faire quelque chose de nouveau, un nouveau mode de création. Ils ont toujours eu une démarche singulière et autonome

00:03:15
Tout demande du temps. Jad Wio c'est une histoire sur plusieurs années, des gens qui essaient de vivre ensemble le mieux et de la façon la plus drôle possible, en s'éclatant avec des shows de grande qualité.

00:04:00
Les personnages restent en eux en dehors de la scène. Il y a beaucoup de rigolade et de dérision dans le groupe, beaucoup d'humour.

00:04:30
C'est un disque concept, mais on peut aussi bien l'écouter du début à la fin ou prendre les chansons indépendamment.

00:05:00
TS: Pourquoi l'espace?
C'est une projection, un rêve, ils se sont toujours imaginés un jour voyagé dans l'espace comme on prend l’avion. Un rêve d'enfants.
Une recherche du cosmique, un monde imaginaire mais en même temps dimensionnel car ils travaillent dessus depuis plusieurs mois, ils sont dedans, leur environnement au quotidien.

00:06:00
TS: Une sorte de new age, un idéal?
Oui car ce que recherche le new age c'est une nouvelle manière de penser. Peut-être dans la chanson mystère, ou le personnage se pose des questions. Mais ils ne pensent pas encore être à ce stade, ils sont encore rock'n'roll et voyou. C'est l'anticipation du rêve. Ils ne sont pas des "fashion victimes avec plein de synthés".
Ils adorent le studio mais sur scène c'est plus vivant, c'est de la vraie musique. Tout est arrangé en fonction de la scène.

00:07:50
La scène est plus importante?
Oui, ça dépasse le format audio, sur scène on est vivants.

00:08:10
Et dans le studio?
L'idée est arrivée en 1990, ils ont écrit plein de chansons dans ce thème-là. Il est complétement cosmique, chez lui aussi. C'est un trip à fond.
C'est plutôt bénéfique.

00:09:00
TS: On recherche un renouveau?
Oui, on arrive en fin de siècle, on se pose plein de questions, on cherche, on regarde ce qu'il y avait de bien dans les décennies précédentes. Ils essaient de mélanger tout ce qu'il y avait de bien.

00:09:35
3 vœux: se téléporter dès qu'il en a envie, vivre longtemps entourés des gens qu'il aime et qui l'aime. Le dernier est gros, c'est un double vœux!

Savary, Thierry

Interview de John Hammond

Interview du bluesman John Hammond par Thierry Savary.

Enregistrée probablement à l'occasion de son passage à La Spirale, Fribourg, le 11 avril 1992.

John Hammond n'a pas grandi avec son père qui est un grand producteur qui a produit Billie Holliday, Aretha Franklin, Bob Dylan, ou Bruce Springsteen. Il n'a pas grandi avec lui mais avec sa mère et son frère. Il a commencé tard, à 18 ans à jouer de la guitare, et à 19 ans professionnellement. C'est arrivé très vite. Il était fan de blues, avait beaucoup de disque et allait souvent voir des artistes. Il a vite compris qu'il voulait faire de la musique grâce à cela.

00:01:03
TS demande l'influence de son père dans a carrière.
JH explique que c'était facile de devenir musicien mais dur de parler business avec des gens qui idolâtraient son père qui n'était pas musicien. Tout le monde était impressionné et ça a été dur de s'imposer. Il n'a jamais eu de problème dans les clubs car les gens qui venaient ne connaissaient pas son père.

00:01:55
TS demande d'où vient sa passion pour le blues.
JH dit que c'est difficile à expliquer, qu'il a commencé à acheter cette musique dans les années 50 et qu'il gravite autour car il ressent quelque chose à travers cette musique.

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TS demande si différent en étant blanc.
JH dit que ça n'a jamais été un problème, qu'il aime tellement cette musique que ça ne l'a jamais gêné. Il joue avec des musiciens très connus comme Muddy Water, Howlin Wolf, John Lee Hooker, Jimmy Reid et d'autres. Ils encouragent et aime sa façon de jouer. Il n'y a que des journalistes que cette différence a intéressés.

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TS: un feeling propre au blues?
JH: C'est une musique très honnête, où on donne tout, toutes ses émotions. C'est très passionnel, très simple mais aussi complexe

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TS: quelle expérience, rencontre l'a le plus marqué?
JH il y en a eu plein. Au début de sa carrière à LA, il a rencontré Pop Steples qui l'a beaucoup encouragé, qui lui a donné un élan et qui était si formidable. Ça a été une bonne façon de commencer sa carrière.

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Parle du nouvel album, qui représente tout ce qu'il a fait depuis le début de sa carrière. Il a travaillé avec J.J. Cole qui est très talentueux, une très bonne expérience. John Lee Hoover qui est un ami, avec lequel il a fait un duo, et d'autres gens. Il est très content du projet et de son label.

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Il a beaucoup travaillé avec John Lee Hooker et quand il joue avec lui il y a quelque chose d'un temps ancien qui refait surface.

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Dans les petites salles on est plus proche des gens, c'est très intime, c'est plus intense. Dans les grandes salles il n'y pas cette proximité mais il aime quand même ça car l'artiste est reconnu et comme placé sur un piédestal mais il aime mieux les petites salles.

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Jouer solo c'est important, c'est la passion de la musique. C'est l'essence même du blues.

Le blues n'a jamais disparu. C'est la base de la pop qu'on entend à la radio, Le blues ne disparait jamais car c'est la base des relations, entre hommes et femmes, entre les individus, qui n'ont pas changées. Les bases restent toujours et on est toujours aussi stupides que toujours, les problèmes sont toujours les mêmes.

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Quand il a débuté il a joué dans les rues car il jouait là où il pouvait, dans les rues ou dans les cafés. Il n'avait pas peur de jouer partout, et c'est nécessaire de vouloir faire ce qu'il faut, il faut commencer quelque part et si tu as la musique en toi il faut qu'elle sorte.

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Voyager fait partie de la vie de musiciens, ça va avec le travail. Il faut apprendre à aimer ça. Il faut apprendre à être seul, bouger tout le temps. C'est très dur d'avoir des relations, il a été divorcé 3 fois, il ne voit pas beaucoup ses enfants, ce n'est vraiment pas fait pour tout le monde.

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TS demande si c'est un "Way of Life"
JH répond que c'est sa seule façon de vivre, qu'il ne saurait pas quoi faire d'autre.

Savary, Thierry

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