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Savary, Thierry
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Interview de Youssou N'Dour

Interview du chanteur Youssou N'Dour par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo festival en juillet 1992.

Il explique qu'il est né pour être musicien, que dans sa famille tout le monde chantait. Dans sa jeunesse il a été encouragé par sa famille à être chanteur.
Il est un griot moderne car il écrit avec ses idées personnelles.
Son rôle c'est d'apporter des messages, de donner un message actuel.
C'est le même message pour tous les jeunes que ce soit en occident ou en Afrique car il y a une même ambition et envie de rencontre, de justice, de paix de liberté

00:01:30
Il garde un respect des traditions africaines, c'est pour ça qu'il est moderne ,car il dit ce qu'il vit.

00:02:00
TS dit qu'il a beaucoup évolué.
Il dit que c'est en s'éloignant de ses réalités qu'on se rend compte de l'impact des choses. Le fait de voyager l'a rassuré dans le bien-fondé de sa musique, dans son impact.
Les voyages apprennent sur l'engagement personnel, ça l'a aidé à s'engager plus.

00:03:00
Le rôle du musicien est d'écrire des chansons qui touchent les populations, qui les informent.

00:03:20
La musique c'est une force divine, c'est quelque chose qui vient de lui, et c'est très important.

00:03:45
TS: Il existe un choc de culture?
L'occident, public et musiciens, reconnaissent qu'ils doivent quelque chose à l'Afrique. Cette reconnaissance c'est que le choc des cultures est inévitable.
Il ne se sent pas déraciné, même si sa démarche n'est pas très commune ici. Grace à sa démarche il n'est pas déraciné.

00:05:00
Son groupe c'est un peu sa famille, il les remercie de l'engagement sur la recherche, l'évolution de la musique.
Il a le dernier mot mais les musiciens participent beaucoup à la création des chansons. C'est formidable de travailler au sein d'un groupe car il y a beaucoup d'approches différentes.

00:06:00
TS une rencontre particulière?
La rencontre musicale la plus importante c'est [Peter] Gabriel, car on donne et on reçoit. Ils sont restés très complices depuis longtemps
Il ne pense pas que c'était le destin mais une envie de Peter Gabriel surtout dans cette rencontre, une intension positive.

00:07:15
Définitions:
Richesse: une chose nécessaire pour la vie, tout le monde fait tout pour être riche. Mais en même temps lui ne veut pas l'être, il veut juste être bien.
Pauvreté: en regardant les riches, les pauvres se disent pourquoi il y a des riches, et inversement. Les pauvres n'ont pas besoin de beaucoup pour être bien.
Amour: la chose la plus importante. Quand on aime quelqu'un c'est très fort, on ne peut pas aimer et en même temps ne pas aimer. On aime quelqu'un avec ses défauts et qualités.
Terre: elle est à protéger, c'est la seule chose naturelle. C'est la même partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres.

TS: la terre est plus importante au tiers monde?
Oui, par exemple la pluie dans les pays pauvres c'est quelque chose de très important alors qu'ici en occident ils ne l'aiment pas.

00:09:40
Il se considère comme un artiste engagé pour les causes justes

Ses 3 vœux: il aimerait arriver avec la musique comme Bob Marley l'a fait avec le reggae, voir ses enfants évoluer plus tard et plus de paix dans le monde.

00:10:10
Il a évolué par rapport à sa jeunesse, il a vécu des obstacles, chaque jour quelque chose peut arriver, c'est ça la vie. C'est fait de bonheur et d'obstacles.

00:10:55
TS votre dernier album est un retour aux sources?
L'album a pris 4-5 mois réaliser, il a été enregistré en Afrique, avec plus de percussions. Les machines sont les mêmes mais il se sent plus fort et confiant de produire en Afrique. Il aime beaucoup l'Afrique, Dakar, c'est important pour sa musique d'être avec sa famille et ses amis.

Savary, Thierry

Interview de Vinx

Interview du percussionniste américain Vinx par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Paléo Festival en juillet 1992.

Vinx a d'abord été connu en tant qu'athlète avant d'être musicien. Il pense que tout s'est passé en même temps, qu'être athlète c'est aussi être un artiste car il avait son propre style et sa propre voix. Le sport a nourri sa musique car il faut avoir du vécu, des expériences pour parler de la vie en musique.

La musique a toujours été une façon de vivre pour lui, même s'il a reçu la reconnaissance de ses pairs récemment.
La musique c'est d'abord une opinion, sa manière de voir la vie, une manière de communiquer ses opinions. Il faut avoir des opinions.

00:01:50
La musique c'est une forme de thérapie, c'est un besoin primaire et instinctif.
Il pense que c'est son devoir de communiquer avec le public. Il pense que depuis le temps des cavernes on a toujours communiqué, on s'est éduqué avec la musique.

00:03:00
Il parle de ses racines dans la musique. Il est constamment en train de s'inspirer. Il s'inspire de musique africaine, mais aussi du hip hop américain. Il joue avec des instruments japonais, s'inspire de rythmes cubains, vaudous, etc. Toutes les cultures du monde sont au bout des doigts, on a un mélange de cultures. Il ne se considère pas comme un artiste africain mais américain.

00:04:30
Tout le monde fait des sacrifices pour atteindre ses rêves. C'est très facile de suivre les instructions mais de créer sa propre destinée, sa propre route c'est très dur et beaucoup d'artistes perdent cela et ne font plus que survivre, devenir un performer au lieu d'avoir des choses à dire.

00:05:30
Définitions:
Richesse: la capacité d'accorder ta propre personne à ta propre machine et aller de l'avant.
Pauvreté: un état d'esprit qui existe quand quelqu'un d'autre te dirige.
L'amour toujours : le respect de soi-même

00:05:50
3 vœux: avoir 3 vœux supplémentaires, trouver une compagne idéale, avoir son père ici car il a vu où il a commencé.

Savary, Thierry

Interview de The Rippingtons

Interview du groupe de jazz américain The Rippingtons par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Ils parlent du fait qu'ils viennent pour la première fois en Europe. Ils existent depuis 3 ou 4 ans, c'est un nouveau groupe. Ils ont tourné aux USA et au Japon. Ils rêvaient de venir en Europe et ils ont été invités au North Sea Jazz festival et au Montreux jazz festival cette année.
Ils vivent encore dans un rêve, tout ce qu’ils espéraient.
Ils sont très bien ensemble sur scène, un vrai groupe.
Ils aiment voir les gens danser dans le public, qu'ils s'amusent.

00:01:20
Ils sont un groupe instrumental, ils n'ont pas envie ni besoin d'avoir un chanteur. Le chanteur devient le point principal et ils préfèrent que les gens se focalisent sur la mélodie.

00:02:00
Ils ont été influencés par les endroits où ils ont joué même s'ils n'ont pas beaucoup tourné encore, comme l'Amérique latine. Ils sont contents de venir jouer en Europe pour en prendre des influences. Leur prochain album va s'appeler "Week-end à Monaco" devrait refléter des influences musicales européennes.

Définitions:
La richesse: c'est avoir une grande variété dans l'expérience de vie.
L'amour toujours: c'est sa femme.
La Terre: tout le monde commence à se sentir concerné par la terre, il espère que ce n'est pas trop tard. Et c'est ironique car on continue à voyager en avion et en voiture.

00:03:30
Ils parlent de l'improvisation sur scène, ils commencent à se sentir à l'aise et espèrent développer cela.

Savary, Thierry

Interview de Dr. John

Interview du pianiste et chanteur de blues américain Dr. John par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Leysin Rock festival en juillet 1992.

Dr. John parle de son nouvel album qui retrace l'histoire de la Nouvelle Orléans à travers son point de vue et la musique qui lui est proche.
Il est né à la Nouvelle Orléans, cet endroit n'a rien d'étrange pour lui, la ville a ses particularités comme partout, c'est ce qui rend le monde attractif.

Il y a beaucoup de spiritualité à la Nouvelle Orléans, un mysticisme. Il y a un mélange entre différentes religion. Tout y est mélangé, la musique est mélangée mais tout vient d'une force unique. Tout le monde y est profondément attaché.

00:01:15
Il parle de son nouvel album qu'il a fait avec des musiciens de la Nouvelle Orléans. Tous les musiciens ont des racines. Dans le disque on retrouve des anciens mais aussi des jeunes. Il a joué avec les Neville Brothers qu'il connait depuis toujours, ils donnent tout pour la musique.

00:03:10
Toute la musique de la Nouvelle Orléans vient du cœur, de l'âme, de l'esprit, pas du cerveau, comme par exemple Bob Dylan. Leur musique vient du cœur et va au cœur. C'est pour cela que leur musique et leur esprit sont différents. C'est une musique qui s'exporte partout.

00:05:00
Il se sent chanceux d'avoir une maison de disque qui le laisse faire ce qu'il veut et pas de la musique pour faire de l'argent. Mais cela n'a pas toujours été comme ça. Les Neville Brothers aussi veulent faire leur musique, ce dont ils ont envie. Et cela va permettre à des jeunes de savoir où sont les racines de la musique, l'origine des influences d'aujourd'hui.

00:06:30
Le Mardi Gras est très important à la Nouvelle Orléans. Les indiens viennent en premier, c'est leur jour, ils incarnent l'esprit du Mardi Gras. Leur musique est très ancienne, il a toujours entendu cette musique, c'est une musique très ancienne, ses grands-parents connaissaient déjà ces chansons.

00:07:50
Définitions:
Richesse: la richesse c'est un état d'esprit, si tu es riche dans ton cœur et ton âme cela dépasse l'argent. On n’en peut pas acheter les émotions, l'esprit.
L'amour toujours: l'amour élimine le mot toujours, c'est comme l'amour inconditionnel, c'est ton amour c'est tout. C'est très profond et philosophique. Si tu aimes quelqu'un peut-être que l'amour peut durer pour toujours mais je ne sais pas.

00:09:20
3 vœux:
Il aimerait voir que les gens s'apprécient, s'acceptent et s'aiment comme ils sont. Que les gens fassent aux autres ce qu'ils aimeraient qu'on leur fasse.
Il aimerait que les gens qui veulent une guerre se la fassent entre eux, les gens au pouvoir, sans la faire subir au peuple. Ils sont fous, ils polluent la planète.

Savary, Thierry

Interview de Take 6

Interview du sextet a capella américain Take 6 par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de leur passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Ils parlent du rôle de l'église dans leur éducation musicale et dans leur inspiration. Ils ont écouté de la musique chrétienne durant leur enfance. Ensuite ils ont étudié d'autres styles qu'ils ont intégrés à la musique religieuse.
Ils ont tous un bagage similaire.

Mis à part Mark, ils étaient tous instrumentalistes avant, ils ont commencé comme un hobby et maintenant c'est leur profession.

00:01:10
Leur voix est leur instrument principal maintenant, il faut qu'ils fassent attention à eux car ils portent leur instrument toujours avec eux. Cela fait réaliser l'importance de la santé. Ils doivent faire attention à leur style de vie.
Cela crée une forme de stress quand on est un chanteur, il faut faire attention à tout le corps. Quand on est chanteur, tous les petits mots du corps sortent dans la voix.

00:02:30
Ils basent leur travaille d'abord sur l'intellectuel. Tout est très structuré. Ils travaillent de manière très académique d'abord. Ensuite, on peut ajouter l'émotion et donner vie à la musique.

00:03:10
Ils doivent former un esprit unique, leur phrasé doit être le même, quand une personne du groupe décide d'aller quelque part, le groupe doit le suivre, musicalement parlant on devient un.

00:03:55
Dans le sens général du terme ils sont une famille car ils passent tellement de temps ensemble. Le fait d'être un groupe a capella les oblige à être proches. Ils passent beaucoup de temps ensemble.

00:04:25
Ils voulaient tous faire des choses avant le groupe, mais quand ils se sont mis ensemble ils ont compris qu'il y avait un but. Ils font la volonté de Dieu, ils vont où Il les laisse aller. Ils n'avaient jamais demandé ce qui arrive.

00:05:25
Chacun pense différemment, mais l'un d'entre eux a toujours su qu'il deviendrait musicien et à a mis toute son énergie pour y arriver.

Les 3 vœux: Que Take 6 fasse une différence dans le monde de la musique. Que le groupe fasse changer la vie de gens dans le sens positif, qu'il diffuse des valeurs chrétiennes. Il aimerait que ça continue très longtemps. Et personnellement, il aimerait produire des artistes, faire son propre projet d'album ou de musique de film.

Savary, Thierry

Interview d'Anne

Interview de la chanteuse Anne, égérie de Disney, par Thierry Savary.

Anne parle de son enfance, elle a toujours rêvé de faire ce métier. Elle a toujours perçu Disney comme le monde du rêve, elle n'aurait jamais pensé y travailler. C'est comme un rêve qui se réalise.

00:01:20
Ses parents n'ont jamais été contre le fait qu'elle fasse un métier artistique, ils ne l'ont jamais poussé mais toujours soutenu. Ils ont toujours été là pour lui remettre les pieds sur terre.

00:02:00
Elle a joué dans plusieurs pièces de théâtre, notamment dans L'Hurluberlu avec Michel Galabru. C'est quelqu'un plein d'humour et toujours de bonne humeur. Aussi avec Michel Bouquet dans Le Malade Imaginaire, et chanté avec Johnny Hallyday. Elle a aussi joué dans Emilie Jolie. Elle parle de travailler avec Philippe Chatel (Emilie Jolie).

00:03:30
Elle a commencé le piano à 8 ans. Elle a eu de la peine à s'y mettre au début. Elle a une base d'harmonie et de solfège qui lui permet de composer.

00:04:15
Elle se sent plus chanteuse et animatrice qu'actrice.
Pour arriver chez Disney, elle a dû passer un casting. On recherchait quelqu'un qui puisse chanter et aussi animer une émission. L'audition était très américaine. Il y avait des interviews, c'était très impressionnant, tout s'est fait sur plusieurs mois.

00:05:40
L'univers Disney est magique de l'extérieur, à l'intérieur? Elle pense qu'on voit le côté réel de la chose mais on n'arrête pas de rêver pour autant. C'est beaucoup de travail. Elle parle de l'univers féérique de Disney pour une enfant.

00:07:00
Quand elle est à l'Olympia avec tous les personnages, ils sont réels pour les gens qui sont dans la salle. Aujourd'hui elle pense qu'elle n'est plus aussi naïve.

00:07:40
Elle parle de son public d'enfants. Elle n'a jamais eu de public d'adultes. Au théâtre, les adultes réagissent toujours de la même façon. Les enfants sont très inattendus. Elle apprend énormément des enfants car il faut toujours être présents, toujours leur renvoyer la balle. Il faut beaucoup de spontanéité.

00:09:00
Elle passe des messages aux enfants, mais c'est quand même un moment de détente. Elle interagit avec eux. C'est un public qui accepte tout mais qui peut aussi tout rejeter.
Elle se préoccupe de sujets écologiques et aussi politiques, mais elle se rend compte que les jeunes d'aujourd'hui sont très conscients de ce qui se passe dans le monde. On n'a pas peur d'aider les autres. Il y a beaucoup d'espoir.

00:11:15
Elle utilise beaucoup de technologies modernes dans sa musique. Elle aime beaucoup les arrangements. Elle aime aussi beaucoup la guitare et le piano, il y a des chansons qui sont indémodables.

00:12:00
Elle a déjà essayé de faire du piano-voix, ce n'a pas été une bonne expérience mais elle aimerait le refaire. Être derrière un micro ce n'est pas pareil que d'être avec un instrument aussi.
Il y beaucoup d'émotion dans ce qu'elle fait. C'est quelqu'un de très instinctif. Tout le monde a des sentiments, est émotif.

00:13:30
La chanson Clarisse parle d'une jeune de 17 ans, autiste. Ils voulaient en parler. Quand elle a enregistré cette chanson quelqu'un à côté pleurait. Elle a eu envie de donner. Elle aime chanter des chansons qui ne la concerne pas forcément mais qui parle à d'autres personnes.
Elle collabore avec les gens qui écrivent ses chansons, c'est un travail d'équipe.
C'est presque une famille

00:15:00
Elle a fait un duo avec Émile Wandelmer, le chanteur du groupe Gold. Elle aime beaucoup travailler avec lui.

00:15:50
Elle aimerait être une rock star. Elle a de la chance de chanter, d'avoir une carrière qui s'ouvre à elle.

La suite?
Elle espère ne pas trop galérer. Mais en même temps avoir des petites salles c'est très chaleureux. Elle aimerait composer et continuer à faire ce qu'elle fait, pourquoi ne pas faire aussi de la danse et du cinéma.

00:17:00
Ses noëls: sa mère est russe, ils ne fêtaient pas vraiment Noël, mais plutôt le jour de l'An. Elle a toujours aimé les décorations de Noël. Il faut s'amuser un peu, se changer les idées.

Cette année elle sera à Euro Disney pour Noël pour une émission en direct.

00:18:50
Elle ne pense pas avoir dû faire des sacrifices. Elle a gardé une vie normale, être bien entourée, garder du temps pour les loisirs.

00:19:30
La scène c'est la partie la plus importante. Pour faire une scène il faut d'abord être passé en studio, faire des interviews... C'est ce qu'elle préfère car il y a de la préparation et un contact avec le public.

Savary, Thierry

Interview de Omar

Interview du chanteur britannique Omar par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Omar explique qu'il voulait être musicien depuis l'enfance. Son père était batteur, il lui a appris les rythmes. Sa mère voulait plutôt lui donner une éducation musicale, elle trouvait plus important d'apprendre la musique au niveau théorique et global.
Il aime toucher à tous les instruments

Il a étudié la musique. Il a été percussionniste dans plusieurs groupes et a étudié dans une école de musique é Manchester et à Londres

00:01:15
Il pense que c'est important d'étudier la musique, aussi bien la théorie que la pratique. Il faut apprendre le piano. C'est une bonne base, il pense que c'est nécessaire pour comprendre ce que l'on fait.

Le plus important dans ses études a été d'être exposé à tous les genres de musique. Il étudié le jazz, le funk, le classique ou la musique latine. En musique classique tout est écrit, Lui préférait apprendre les notes puis exprimer la musique comme il le ressentait. Mais cela est propre à chacun.

00:02:30
Il pense que c'est important de voyager mais que ce n'est pas nécessaire pour comprendre les "feeling". Un musicien doit faire preuve d'ouverture d'esprit, si la musique est bonne elle l'est indépendamment du style ou la provenance.

00:03:20
Ses parents sont originaires de Jamaïque. Les lignes de basses du reggae apportent beaucoup. Les musiciens anglais originaires de Jamaïque sont influencés par la basses du reggae alors que les américains par le jazz, le gospel. Sa grand-mère est née à La Havane, il a hérité de son amour pour la musique latine, la salsa.

00:04:10
Le reggae moderne s'éloigne de l'esprit, il est plus sur le sexe, les femmes. Il l'écoute pour le rythme mais est triste de découvrir le contenu des paroles. Bob Marley ou Steel Pulse parlent de choses qui viennent vraiment de l'esprit.

Les rythmes lui parlent, évoquent des choses. Son père lui conseillait parfois sur les rythmes et les vibrations de ses chansons. Les rythmes ont toujours été importants et ils soutiennent les mélodies.

00:05:30
La musique a le pouvoir de changer les gens. Elle permet de s'exprimer, c'est puissant.
La musique apporte beaucoup, c'est une thérapie.

Pour les musiciens la musique c'est un mode de vie. Pour les gens ce n'est pas aussi vital d'acheter un disque que de se nourrir.

00:07:00
Il écouté beaucoup de Stevie Wonder, et il a essayé de trouver des mélodies qu'il n'avait pas fait.

Il a grandi loin de Londres. Cela a été bénéfique pour son apprentissage de la musique, il a vraiment pu faire ce qu'il voulait faire, il n'y avait pas de distractions. Mais en étant le seul jeune noir dans une société vielle et blanche il a beaucoup souffert du racisme.

00:08:20
Il pense que le problème de la musique aujourd'hui c'est que tout est dicté par les succès obligatoires. Tout se ressemble. Les gens devraient être plus originaux dans la musique et ne pas juste faire des reprises. Ils devraient écrire de bonnes chansons, les gens les aimeraient.
L'industrie du disque ne comprend rien à l'esprit des noirs anglais, il y a trop de risques pour investir pour eux.

Il parle de sa chanson "There's nothing like this". Personne n'y croyait, puis les gens ont aimé et c'est devenu un succès. Il faut innover.

00:10:50
Il parle de studio ou scène, il aime beaucoup être en studio pour créer mais en même temps il aime aussi être sur scène avec les vibrations du public, jouer en live, l'adrénaline c'est exceptionnel.

00:11:15
3 vœux: la paix, l'amour, le bonheur.

Savary, Thierry

Interview de Philippe Lafontaine

Interview du chanteur belge Philippe Lafontaine par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Philippe Lafontaine explique que devenir chanteur était un rêve, peut-être pas un rêve d'enfant mais en tous cas un rêve d'adulte.
Il n'a pas été élevé dans un milieu favorable à la musique. Pour ses parents, la musique était subsidiaire. Il a arrêté ses études à 15 ans, puis s'est lancé dans l'expression artistique avant de se donner à la chanson. Il n'a pas fait beaucoup d'études musicales. Il est plutôt autodidacte. Il n'est pas un bon instrumentiste.

00:01:30
Il pense que tous les voyages sont formateurs. Il n'en a pas fait tant que cela, car c'est étalé sur 20 ans. Il a assez voyagé pour se satisfaire et pour se rendre compte que le voyage doit être une fuite mais un plaisir. Il est parti dernièrement au Cambodge et c'était bénéfique car il a pu revoir la vérité du monde et les valeurs.

00:02:30
Il a joué dans la rue. Il y a une sensation universelle de jouer dans rue. Pouvoir chanter dans la rue, grâce à la chanson on peut faire des rencontres partout. C'est un moyen de communication, un langage universel.

00:03:30
Les grandes rencontres. Il y a dans toutes les vies de grandes rencontres personnelles et professionnelles. Maxime Le Forestier, qui l'a aidé dans la blessure qu'est le succès. C'est une blessure dont on ne peut pas se plaindre, c'est arrivé très vite, et on ne peut pas en parler.

00:04:30
Il a reçu des prix. Il a eu une réaction caractérielle car il les a rejetés. Il vaut mieux récompenser des gens qui débutent que des succès commerciaux. Il a reçu un prix de révélation de l'année alors qu'il chantait depuis 15 ans.

00:05:15
Il y a des sacrifices dans tous les domaines, mais aussi des avantages. Il faut bien gérer les sacrifices qu'on fait.
Il se passe beaucoup de choses en Belgique. Son bouillonnement tient du fait qu'il faut plus travailler pour justifier une identité francophone. A Bruxelles, il y a de plus en plus de cultures mélangées.

00:06:30
Il utilise la langue française de manière très musicale. Il aime les doubles sens. On ne peut transcrire ses émotions que dans sa langue maternelle.
La musicalité de ses textes vient de l'utilisation de jeux de mots.
Il a composé pour Maurane.
La richesse du texte est aussi importante que la musique.

00:08:50
On retrouve beaucoup de styles différents dans son nouvel album. Ce qui l'intéresse c'est de ne pas faire plusieurs fois la même chose et d'explorer plusieurs styles. Pour la composition il aime être éclectique.
Son inspiration vient de sa vie, de 10 ans de galère, dans les cafés concerts il chantait un peu de tout. Il a des racines latines et aimes les musiques africaines et asiatiques mais il a envie de chanter un peu de tout, de faire de la vulgarisation ethnique.

00:11:00
Les musiques asiatiques sont moins connues en Europe. Il est en train de faire une production avec un groupe qui reprend des mélodies cambodgiennes. Il pense que les musiques asiatiques vont prendre beaucoup de places prochainement, la culture asiatique va s'imposer au niveau planétaire.

00:12:30
Le dernier album est un album de transition, car il a suivi un grand succès comme "Cœur de Loup". Il avait un problème de création après ce succès. Avec cet album il a voulu retrouver son rythme de travail. Il a eu pas mal de difficulté.
Une vraie bonne chanson se suffit avec un accompagnement minimaliste, mais il peut exister des chansons qui n'existent que par leur décor musical.

00:14:00
Il y a un travail d'équipe sur cet album. Mais après son succès il a du plus assumer la musique. Il y a eu moins de discussion. Mais l'ambiance est très familiale et conviviale.
Le fait de composer les textes à deux permet de faire un jeu entre les deux, d'avoir une expression plus riche et d'avoir un regard extérieur.

00:16:10
Quand il écrit pour Maurane, il écrit comme si c'était pour lui mais il n'y a pas de limite de tessiture.

00:17:00
Il a commencé une tournée en Belgique dernièrement avec des chansons de son prochain 33 tours. Une tournée plus intimiste, dans des petites salles, plus proche des gens.

La musique c'est une bonne thérapie, médecine, psychanalyse

00:18:00
3 vœux: d'avoir la santé le plus longtemps possible, de toujours être aimé des gens qu'i aime et de toujours pouvoir chanter

Savary, Thierry

Interview de Jean-Louis Aubert

Interview de l'auteur-compositeur, chanteur et guitariste français Jean-Louis Aubert par Thierry Savary.
Enregistrée en 1993 à l'occasion de la sortie de son album "H", en octobre 1992.

Il manque certaines questions.

Jean-Louis Aubert parle de sa relation au public sur scène, de la gratification et du bien-être que cela procure.
Le bonheur suprême dans la musique c'est l'instant présent. Il parle du rapport au temps du musicien.

00:03:30
Thierry Savary lui demande s'il contrôle toujours ce qui se passe lorsqu'il est sur scène.
Jean-Louis Aubert parle du fait de perdre le contrôle et rester malgré tout dans un état de grâce. Il prend Jimmy Hendrix en exemple.
Il parle des imprévus et des ratés sur scène, des silences.

Thierry Savary parle d'un univers magique.
Jean-Louis Aubert pense que les êtres humains ne se rendent pas assez compte du fait qu'ils vivent dans un univers magique.
Il explique le fait que dans sa musique il en veut toujours plus, toujours plus parfait. Il compare la musique à la philosophie dans le rapport à l'être.

00:08:25
Thierry Savary parle du lien entre la musique et l'ésotérique.
Jean-Louis Aubert pense que la musique a toujours un lien avec la métaphysique.
Il parle d'Alice Cooper et des Who, des messages et de l'identification.

00:10:00
Jean-Louis Aubert parle du fait que la musique peut toucher les gens très profondément, et de la dimension que peut prendre la musique.
Jean-Louis Aubert parle du fait que la musique est accessible, et qu'elle peut dire beaucoup, parler aux gens. Il compare la musique à la peinture.

00:13:40
Thierry Savary lui demande si les mots sont indissociables de la musique.
Jean-Louis Aubert explique que pour lui les mots sont indissociables de la musique, l'un et l'autre l'aide à composer et à écrire. Même si la musique peut exister sans paroles.
Il parle de son rapport aux mots, à la parole. Il parle de sa manière de penser, de ne pas s'éloigner des gens.

00:18:15
Jean-Louis Aubert parle de son rapport à la terre et aux hommes, de la nature, de l'écologie.

Thierry Savary lui parle du titre de son album, "H", et lui demande si c'est pour "humanité"
Jean-Louis Aubert parle du titre de son album, du fait que ce soit une lettre seule. Il parle de "H" comme "humain".
Il parle du futur.

00:22:00
Jean-Louis Aubert parle d'écologie, des relations entre les êtres humains.

00:26:15
Thierry Savary parle de sa chanson "Temps à nouveau".
Jean-Louis Aubert parle de la phrase "prendre le souffle à nouveau", il parle de l'air, de respirer.
Il parle de la place de l'homme dans l'univers, de l'espoir et de trouver un système politique plus universel.
Il parle de l'importance d'observer le monde.

00:34:30
Thierry Savary lui parle du fait qu'il se pose beaucoup de questions, lui demande si cela l'aide pour composer des chansons.
Jean-Louis Aubert explique qu'il retrouve toutes les questions qu'il se pose dans ses chansons, sans s'en rendre compte.
Il parle de certaines de ses chansons, des images qu'elles lui inspirent.

00:38:30
Thierry Savary lui parle des voyages.
Jean-Louis Aubert explique qu'il vient de rentrer de Bolivie, où il a enregistré le clip de "Temps à nouveau".
Il parle de l'influence de la nature sur l'esprit, sur l'humilité.
Il parle du fait de vivre plus simplement, de faire des choses qui lui permettent de grandir, et de penser un peu plus à ce dont il a besoin, pour pouvoir continuer à créer.

Savary, Thierry

Interview de Ten Sharp

Interview de Niels et Marcel du groupe de new wave néerlandais Ten Sharp par Thierry Savary et Anne Baecher.

Niels et Marcel de Ten Sharp parlent de leurs débuts, du fait qu'ils ont étaient un groupe live et ont eu des difficultés pour combiner le son live avec l'enregistrement studio. Il n'y a pas de leader dans le groupe, chacun fait quelque chose d'important.
Ils sont contents de l'album qu'ils viennent de sortir, ils sont fiers. On est toujours content de la dernière chose que l'on vient d'accomplir dans la vie.

00:02:00
Ils pensent conserver leur style pour l'avenir, parce que c'est la musique qu'ils aiment. Ils ne pensaient pas que d'autres gens allaient aimer leur musique, car les gouts sont propres à chacun. Mais on leur a donné leur chance, ils ont été prudents car ils avaient eu des échecs avant.

00:03:45
Ton, le bassiste du groupe reste dans l'ombre. Il est inclus dans la musique et écrit les paroles, mais on ne le voit pas à la TV.

00:05:00
Ton écrit les paroles. Mais le processus de composition commence par la musique. Ils composent la mélodie et à partir de là il y a une ambiance, des mots qui apparaissent et ils composent les textes à partir de ça. Ils se comprennent très bien car ils sont très amis, n'ont pas besoin de parler beaucoup.

00:06:20
Leurs textes parlent surtout d'amour. Ils essaient d'écrire des chansons personnelles, ils aiment parler des petites choses, des choses qui arrivent. Les petites choses de la vie sont importantes.

00:07:40
Les voix ont beaucoup d'importance dans cet album. Si une chanson est bonne on peut y mettre les arrangements que l'on veut. Si une chanson est bien avec juste voix et guitare on peut y rajouter ce qu'on veut.

00:08:30
Ils parlent de la chanson "Closing hour", dans laquelle il y a un mélange de rythmes et de sons, chanson très particulière.
Chaque chanson nécessite son propre arrangement. Ca a à voir avec les sentiments, ici c'est l'ambiance quand le bar ferme et que tout le monde rentre.

00:09:50
Certaines chansons sonnent très symphoniques. Ils n'ont pas d'éducation classique musicale, mais c'est des préférences.

00:10:10
Il y a beaucoup d'instruments dans leur musique, alors qu'ils ne sont que deux sur scène. Les maisons de disques avaient peur que ça ne marche pas. Ils ont décidé que c'était ce qu'ils voulaient faire. Ils ne voulaient pas de hit, juste faire un album. Le public sait qu'à la TV il y a beaucoup de playback, donc

00:11:25
Avant la sortie de l'album, ils ne pensaient pas que le public serait si diversifié. Ils pensaient plutôt que ce serait pour un public de musicien, pas pour le grand public. Mais en réalité ils touchent le grand public, y compris les enfants.

00:13:00
Il y a toujours une tentation de faire des tubes, mais au final c'est une perte de temps. Il faut suivre sa passion et faire les choses avec le cœur c'est la clé du succès.

00:13:45
Pour le futur, ils aimeraient écrire d'autres chansons et faire un autre album, et garder le plaisir de faire ce qu'ils font.

00:14:00
Ils ont de nouvelles chansons mais ils font beaucoup de promotion et de tournées, c'est dur de trouver du temps pour aller en studio, c'est dur d'enregistrer.

00:14:40
Le succès amène un nouveau rythme de vie. Ils ont encore de l'inspiration, car ils s'inspirent de petites choses. Quand on se sent bien on peut faire n'importe quoi, l'inspiration est toujours là.

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Ils composent toujours sur un vrai piano. Sur un keyboard c'est trop troublant tous les sons possibles. C'est un mauvais début. Sur un piano on voit tout de suite si le son est bon et intéressant.

00:17:15
Ils étendent souvent qu'ils devraient faire de la musique de film. Ils pensent que c'est un compliment car ça veut dire que leur musique touche l'imagination des gens. Ce n'est pas prévu pour le moment, peut-être dans le futur.

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Ce qu'ils aiment le moins: Les gens qui prennent des photos et qu'il faut sourire et quand on leur pose des questions sur la vie privée.

Savary, Thierry

Interview de Manu Dibango

Interview de Manu Dibango par Thierry Savary.

Est arrivé en France en mars 1949, il avait 15 ans, ses parents l'avaient envoyé faire des études, et devait aller vivre chez son correspondant. Est arrivé à Marseille après 3 semaines de bateau. Il a dû attendre son correspondant depuis 4h du matin jusqu'à 11h. Très dur même si tout s'est bien passé après.
C'était bizarre pour lui de voir tous ces blancs. Venant d'Afrique il pensait que le paradis c'était la France car ce qu'on lui avait appris.
Maintenant a pu beaucoup voyager, il se sent bienvenu partout où on l'invite, car il a son public.

L'intérêt pour le jazz est venu naturellement, et aussi car il chantait au temple, et même si on ne l’appelait pas comme ça il chantait du jazz, qui vient de la douleur du corps.

Il a habité à Paris, même si dit que c'est la capitale de la musique africaine n'est pas si rependue, il faut savoir où se trouve. Il y a eu la quantité, mais maintenant on attend la qualité.
Il parle des nouveaux arrivants de la musique africaine et du rap qui se développe. Il trouve intéressant car parle des problèmes de la banlieue, des enfants des immigrés qui ont un code commun et qui va faire un produit différent de la première génération.

Angélique Kidjo, autres jeunes, Little MC, ont travaillé avec les deux même si font pas la même chose. Comment se fait la collaboration. Les gens qui parlent entre eux, les musiciens, les impresarios...
Il a fait une école un peu, et normal que les élèves partent ensuite ailleurs.
C'est un don de pressentir que qqn a quelque chose. Il y a beaucoup de musiciens qui sont passés chez lui.
Soul Macusa, premier succès. Beaucoup changé pour lui et pour beaucoup de monde, rencontre entre les africains et les européens. Premier morceau détonateur de qqch qui était là mais que les gens ne savaient pas car on avait assimilé l’Afrique à une musique folklorique.

Ne joue pas autant qu'il voudrait en Afrique car cela coute trop cher, et l’Afrique n’a pas besoin de ça. Mieux d'aller jouer pour des causes.
N’aime pas jouer pour les causes car cela veut dire qu'il y a un besoin, mais il y va car il y a besoin

Saxophone est un langage, c'est extraordinaire quand les gens reconnaissent que quelques notes c'est de soi. Trouver sa voix que les gens comprennent c'est toute une vie. Problème pour un artiste c'est ça, de faire entendre sa voix, instrument comme instrument d'une pensée, véhicule de pensée et d'images, de couleurs.

Histoire dans la musique, parle plutôt de la vie quotidienne, images qu'il essaie de faire passer.

Racisme à l'envers dans la musique, les gens qui disent que les blancs ne peuvent pas jouer de la musique dite noire comme du jazz ou du blues car ressentent pas.
Les blancs avec un sentiment de culpabilité qui disent ça.

En France collabore avec beaucoup de chanteurs d'expression française. La Rochelle a fait la fête à Manu. Les vrais artistes se reconnaissent. Le seul problème d'un artiste c’est d'être au service de la musique. On ne prend pas un musicien dans son groupe pour sa couleur mais parce qu'il est bon.
L'être humain aime bien classer les choses.

Cameroun son pays, n’a pas gagnée la coupe d'Afrique, n'est pas triste. Cameroun a amené beaucoup de médias en Afrique et ça a servi.
De plus en plus de footballeurs africains dans les clubs de foot français.

La scène représente l'une des expressions les plus fascinant et les plus difficile pour un artiste. Si enregistre un album en direct fait peur, met une grosse pression. Il faut être le plus sincère possible. Même s’il y a le mixage en studio après.

30 ans de carrière, probablement une soixantaine d'album. Dur de faire des choix, les membres du groupe qui donne des idées, les gens ne reçoivent pas tous les morceaux pareils. Il faut se faire une liste de 12 morceaux, pour qu'il y ait une progression dans le concert. Exercice très dur.

A travaillé avec beaucoup de monde, entre autres Bill Laswell, il a pu voir comment travaille, ses idées pour quelques albums. Univers très froid, mais ne lui plait pas plus que ça.

Rêves: évidemment , tout le monde rêve, à des choses qu'il va faire, des musiques, par qui sera jouée, comment combiner. Peut rêver même si on a du succès.

Savary, Thierry

Interview de Gilberto Gil

Interview du chanteur et guitariste brésilien Gilberto Gil par Thierry Savary et d'autres journalistes.

Enregistrée lors de son passage au Cully Jazz festival en mars 1992.

[Interview très philosophique, spirituelle, beaucoup de digressions]

Il parle des musiciens de sa génération qui se caractérise par la guitare et la voix. Au fur à mesure de leurs carrières il y a eu une évolution, vers la guitare électrique ou la musique folklorique, mais ils ont tous débuté par la guitare et voix.

00:01:25
Quand ils chantent en solo, cela devient plus profond. On peut faire passer plus clairement la qualité d'âme, la personnalité, le détail de la voix et des paroles. La communication est alors plus chaude et plus intense.

00:03:00
Avec un groupe, la proportion de chansons calmes, douces et romantiques est moins importante que les musiques énergétiques. Dans un concert seul, il fait au moins la moitié de chansons plus calmes.

00:03:43
Il parle de sa vision de la politique, de son expérience politique, Pour lui ce n'était pas un but en soi, mais plutôt une expérience complémentaire. Il a une vision un peu naïve de la politique.

00:06:40
Il parle de Bahia, il y a beaucoup d'artistes qui viennent de là-bas. Il y a peut-être un peu de magie là-bas. Ils font partie de la base, une impulsion, ce qui donne à la ville qui a beaucoup de créativité.

00:08:45
Il parle de la couverture de son album, sur laquelle figure une sorte d'antenne. C'est un symbole de la vie communautaire, simple, traditionnelle des gens de Bahia. C'est un symbole de la communication, des nouveaux moyens de communication qui vont très vite, par rapport à la tradition.

00:10:45
Après la conquête du monde par les technologies, la science, etc., on retourne à un monde où les qualités régionales manquent, et on commence à s'apercevoir de la nécessité de retourner aux ressources. Il parle de la dualité du monde, de la standardisation et en même temps l'émergence de la dimension régionale.

00:13:00
En Europe, avec la standardisation musicale, on voit que les musique cherchent les éléments traditionnels régionaux.
[Discussion presque philosophique, sur l'être humain, la vie et la mort]

00:16:25
Il parle de sa reprise de Djavan, "Sina" , un morceau qui a beaucoup été repris. C'est une chanson qui va surement rester comme un symbole d'une génération, symbole de transition musicale.

Savary, Thierry

Interview de Dee Dee Bridgewater1

Interview de la chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater par Thierry Savary.

Enregistrée le lendemain de son concert à Morges le 13 mai 1992.

Elle est née dans un environnement musical, mais elle a fait des études pour devenir plutôt écrivain. Puis elle a trouvé que la musique était plus facile pour elle et elle a pris cette route.
Son père était trompettiste et voyageait beaucoup, mais elle ne le suivait pas.
Elle aime voyager, son métier fait qu'elle a l'habitude de beaucoup bouger, mais elle préfère n'aime plus vraiment cela, elle n'aime pas vraiment les tournées. Elle fait de petites tournées. Lorsqu'elle était dans la comédie musicale Sophisticated Ladies elle a fait des grandes tournées mais pas à son compte.

00:02:00
C'est un peu plus dur pour une femme de trouver sa place dans le milieu, c'est surtout dur pour les hommes de l'accepter. Elle doit jouer le jeu et passer par des intermédiaires hommes pour obtenir les choses plutôt que par soi-même. Depuis 2 ans sa carrière marche mieux car elle fait les choses elle-même. Avec les managers, ils veulent imposer leurs idées.

00:03:25
Elle s'est rendu compte que sa carrière prenant un grand tournant quand elle a fait un duo avec Ray Charles. Elle s'est rendu compte que le regard des gens changeait, et qu'elle était parmi les grands, considérée comme une grande chanteuse.
Sa rencontre avec Ray Charles a été très forte, ça a changé sa carrière. Chanter avec lui était inoubliable, il a une façon extraordinaire d'interpréter les chansons. Il a beaucoup aimé sa voix pour leurs différences.
Elle était très stressée, ne pouvait pas chanter. Il a été très gentil et lui a dit que sa voix l'avait inspiré pour chanter d'une nouvelle manière, de faire quelque chose de nouveau.
Ray Charles fait partie des artistes qui arrivent à mettre un "tampon" sur une chanson, qui sont mariés, liés avec la chanson après.

00:06:45
Elle a la chance de toujours avoir chanté, elle n'a jamais pris de cours, elle apprend vite et a l'oreille. Ce n'a jamais été difficile, elle n'a pas dû travailler, c'est un don

00:07:45
Elle a fait du théâtre, et notamment incarné Billie Holiday. Elle la considère comme l'une des plus grandes chanteuses, c'était difficile d'incarner quelqu'un comme elle, fascinant mais dur. Elle a eu beaucoup de propositions mais elle a dû arrêter car elle a eu de la peine à retrouver sa voix. Elle a eu beaucoup de succès avec ce spectacle mais elle n'a plus envie.

00:10:00
Pour elle, la scène c'est aussi un peu du théâtre, elle intègre aussi le théâtre dans ses spectacles, elle joue avec l'espace mais ce n'est pas figé. Elle change des choses en fonction de comment elle se sent, du public. Elle est à l'aise dans l'espace scénique grâce au théâtre.

00:12:30
Elle a eu beaucoup de prix dans sa carrière, celui qui l'a le plus touché c'était celui pour meilleure actrice en Angleterre pour Lady Day car un rôle dramatique et pas une comédie musicale. C'était un grand moment car elle associe le théâtre avec l'Angleterre.
L'autre grand moment c'est le Grammy Award de la meilleure chanteuse de jazz en 1990, pour un disque fait "comme ça", avec un trio de musicien qui n'était pas vraiment le sien.

00:14:10
Elle habite à Paris, elle a toujours été attirée par la France et Paris. Elle est tombée amoureuse de cette ville, mais comme toutes les grandes villes c'est fatiguant et elle habite un peu à l'extérieur. Elle découvre des choses chaque jour, elle aime beaucoup l'architecture française. C'est une ville très romantique.

00:15:40
Elle n'écoute pas vraiment de chanson française même si elle habite à Paris. TS lui parle de chanteuses françaises qui font un peu du jazz comme Liane Foly. Elle remarque qu'il y a une ouverture de la chanson française pour des choses plus internationales, plus compétitives avec d'autres pays. Il y a un mouvement pour s'exporter, des groupes qui mélangent la chanson française avec des choses plus internationales et elle pense que ce mélange c'est l'avenir.

00:17:50
Elle prie beaucoup, elle est dans le milieu depuis 22 ans et il y a des moments un peu difficiles, il y a des gens qui essaient de la faire tomber car elle a du succès. Elle essaie de se dire que c'est mieux d'avoir ces problèmes que d'être moins connue. Elle est plus distante et plus renfermée à cause de ça. Elle n'a plus confiance dans les gens et est un peu malheureuse. Elle va faire un peu plus de théâtre.

00:20:15
3 vœux: faire un grand rôle dramatique au cinéma, être une bonne productrice de musique et de théâtre et la paix dans le monde-

Savary, Thierry

Interview de Pat Orchard

Interview du songwriter britannique Pat Orchard par Thierry Savary.

Enregistrée lors de son passage au Montreux Jazz festival en juillet 1992.

Il ne pensait pas faire de la musique depuis enfant. Il cherchait un moyen de gagner de l'argent et ne voulait pas mendier. Il s'est mis à la guitare comme ça et a commencé à s'y intéresser

Maintenant qu'il joue plus, il commence à réfléchir différemment. Plus il joue, et plus les gens sont intéressés. Les choses se mettent en place.

Avant il jouait dans la rue, mais jouer toujours à la même place rend à l'aise et cela devient donc ennuyant. Il aime les challenges, parfois il joue des chansons qu'il vient de terminer ou qui ne sont pas terminées sur scène.

Le public donne du courage sur scène. Il ne connait rien au jazz mais en comprend la liberté. Il n'est pas fort au niveau technique mais considère cela comme une forme de liberté.

Savary, Thierry

Interview de Art Mengo

Interview de Art Mengo par Thierry Savary.

Enregistrée à l'occasion de la sortie de son deuxième album.

Il était malentendant étant enfant, et il a découvert sa passion pour la musique avec un petit clavier à l'âge de 12 ans. Après son opération il a découvert qu'il arrivait bien à analyser les sons, et il n'a jamais quitté la musique.
Il a toujours été soutenu par ses parents, même lorsqu'il a décidé d'arrêter ses études. Il leur rend donc hommage dans une chanson en espagnol dans son dernier album. Même s'il venait d'une famille modeste, ses parents étaient immigrés espagnols, ils se sont mis en 4 pour pouvoir lui permettre de faire de la musique.

00:02:15
Il a eu une période où il avait besoin d'apprendre la technique pianistique, il a joué dans des bars et il a joué avec des trios et après il a eu besoin de s'éclater il a joué aussi avec des groupes

00:03:00
Il parle de Toulouse, sa ville d'origine. Pour lui c'est un grand village, avec un centre-ville. Il aime avoir ses repères, il évolue avec plus d'aisance. Peut-être à cause de ses origines, de ses parents immigrés, il a eu besoin de plus de repères, de racines. Même si ses racines sont espagnoles avec ses parents, que la culture espagnole a toujours été très présente dans son éducation.

00:04:15
Il parle de ses débuts.
Il a eu des galères pour vivre, car ce n'est pas facile d'avoir des contrats. Quand il a décidé avec l'auteur de ses chansons de faires des maquettes, tout est allé très vite. En 2 mois il a dû faire un album. Le départ a été très rapide, même si après il a quand même eu quelques galères.

00:05:25
Il ne pensait pas que le métier serait comme ça, il pensait qu'il aurait bien plus de liberté, il idéalisait le métier. Il est conscient quand même d'être un privilégié, même si le métier n’est pas toujours facile.

00:06:30
TS lui demande si la reconnaissance est importante pour lui.
Il fait long pour faire des albums, il a mis 1,5 ans entre deux singles. Il essaie de prendre un peu de temps. Pour la promo, faire une pause c'est plus compliqué après. Il a eu cette reconnaissance avec les Victoires de la musique, ça donne envie de continuer, et donne une énergie très positive.

00:08:00
Peur de la panne d'inspiration?
Il n'a pas peur pour l'instant , mais pour les années à venir. Il parle de Paul McCartney, qui a fait des chefs d'œuvres et dont les derniers albums sont catastrophiques. Il pense que l'inspiration se perd et cela l'angoisse. La peur de savoir où il sera dans 10 ans.

00:09:15
L'importance de se renouveler aussi.
Il aimerait vraiment se renouveler. Il n'a pas peur de perdre l'inspiration pour faire des titres faciles car tout le monde peut le faire. Il pense que c'est important de faire ce dont on a envie, ça doit se ressentir

00:10:00
TS parle d'un éclatement des styles, d'une liberté sur le deuxième album
Sur le premier album, AM parle d'une "boulimie", envie de montrer tout ce qu'il faisait. Sur le deuxième album il avait déjà les arrangements en tête et il fallait les transmettre à des musiciens. Il a cherché des musiciens à Toulouse, des jeunes. Cependant le batteur était étranger, le batteur de Marvin Gaye. Il fallait un bon batteur. Le feeling est bien passé, il a bien compris ce qu'AM voulait.
C'est un album live, il voit ça comme une sorte de retour à ses débuts. Mais avec des grands musiciens c'était différent. Il est revenu à des choses acoustiques, il voulait revenir à quelque chose de simple. Si une chanson est belle au piano, elle est belle peu importe comment on l'habille

00:12:50
TS parle du fait qu'il réalise lui-même.
AM explique qu'ils sont trois à travailler sur la réalisation, lui et deux ingénieurs. Il aime beaucoup le travail en studio, le rendu. Cela lui tient à cœur, il va même prendre un studio chez lui.

00:14:00
TS: Est-ce que c'est une idée de chanteurs, pour s'assurer que la voix sera bien travaillée.
AM explique qu'il n'est pas dans cette idée, c'est comme de se voir à la télévision. Cela le gène d'entendre sa voix, il a plutôt tendance à baisser. Mais il aime travailler les autres instruments. Il aime surtout le côté laboratoire, expérimentation du studio.

00:15:10
Il joue plusieurs instruments, mais il ne pense pas être instrumentiste à cause de son niveau. Mais ce niveau suffit pour ce qu'il fait.

00:15:50
TS aborde Patrice qui lui écrit ses textes.
Ils se sont rencontrés à l'âge de 14 ans. Il y a du travail car il n'y a pas de résultat magique. Ils récoltent les fruits de leur travail. Patrice a toujours baigné dans la littérature, son père était éditeur, il a côtoyé Camus étant enfant. Il écrit beaucoup. Il écrit des poésies, pas des textes de chansons. La musique vient après le texte.

00:18:10
Pour TS ses paroles reflètent les profondeurs de l'âme.
Pour AM les paroles qu'il écrit lui correspondent car ils communiquent beaucoup, ils ont beaucoup d'échanges. Mais c'est aussi une écriture basée sur des fantasmes, pas des choses vécues. Ils ont une vie normale, mais il fantasme beaucoup sur des choses difficiles à vivre. Il aurait du mal à faire des chansons sur du vécu.

00:19:50
TS parle de la chanson Gino, qui parle de laisser passer des choses.
AM fait partie des gens qui se retournent, il pense qu'on vit plus dans la mémoire, car on arrive à y retirer des choses essentielles. ON peut y repérer des erreurs. Mais Gino c'est quand même un texte un peu humoristique. C'est une histoire qui est arrivé un peu à tout le monde, de cacher d'avoir mal vécu une rupture.

00:21:30
Sa manière d'extérioriser des choses c'est surtout par le chant, et la composition. C'est une thérapie, qui permet d'extérioriser. Faire une création et la jouer ça permet d'aller mieux dans la vie réelle.
C'est un moyen d'évacuer, comme certains font du sport. AM est très introverti, timide, et le fait de faire de la musique et extérioriser c'est une façon de se soigner un peu.

00:23:00
40 ans la femme. C'est une chanson fantasme. Il parle d'une prof qu'il a eu au collège, qu'il a grandi avec cette fascination car on lui a inculqué que c'était inaccessible.

00:24:30
L'important pour vivre avec une femme?
AM pense qu'il faut beaucoup de compromis malheureusement. Pour être artiste il faut être un peu déçu. Il avait beaucoup idéalisé l'amour et les relations et il a été beaucoup déçu. C'est pour ça qu'il fait des titres, il enjolive l'amour dans la musique. Il pense que ce n'est pas possible de faire toute une vie à deux, que c'est quelque chose qu'on nous a inculqué depuis toujours.

00:26:00
Les musiciens partagent leur vie avec la musique surtout, mais aussi avec beaucoup de filles dans les concerts! La musique c'est un bon moyen de séduire, une femme sera toujours en admiration devant l'artiste. Les musiciens sont de grands séducteurs, grands séducteurs frustrés même.

00:27:00
Les jeux de mots dans les textes
AM parle de "garde amour". Ils ne trouvaient pas de titre pour le premier album, et pour le deuxième ils ont décidé de d'abord trouver le titre et ont tout construit en fonction de cela.

00:28:00
Le rapport entre les deux albums.
AM ne se récoute pas. Le deuxième album il ne l'écoute pas, mais il prend du plaisir à écouter le premier. Peut-être une relation sentimentale, vision surement un peu tronquée.

00:29:00
La musique c'est beaucoup d'angoisses, de boules à l'estomac, mais en même temps c'est une grosse éclate. Vibre de ce qu'on aime c'est une grosse éclate, peu importe le métier. Le fait d'avoir trouvé sa voix c'est déjà quelque chose qui renforce l'équilibre.

00:29:45
3 vœux: le fait de vivre de la musique c'est déjà un vœu donc continuer à en vivre. La deuxième serait de pouvoir s'ouvrir, de faire des musiques de films, s'inspirer du visuel et plus du mot, travailler sur autre chose, utiliser la musique d'une autre façon. Le troisième c'est d'avoir une vie privée inchangée, que la musique n'empiète pas sur la vie privée et garder un jardin secret, privé.

Savary, Thierry

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